Unique en son genre, inflexible et intrinsèquement perfectionniste, Stravinsky a toujours été animé par un appétit, pour la musique comme pour la vie, insatiable, sans limites. L'artiste comme l'homme refusa ainsi de choisir entre exigence artistique et succès populaire ; plaisir et austérité ; tradition familiale et liberté sexuelle. Cosmopolite tant dans son art et ses moeurs, Stravinsky traverse les frontières : Russe d'origine, amoureux de Venise, nomade musical, Français d'adoption pendant les Années folles, il s'installe aux États-Unis à la fin de sa vie. Au coeur de ces mille oscillations, une seule constante : ne jamais abdiquer sur le désir, qu'importe le prix à payer. Après ses débuts scandaleux avec Le Sacre du printemps, en 1913, Igor entreprend un itinéraire musical en perpétuelle réinvention. Joueur insaisissable, il badine avec les styles, théâtralise sa création, en revendique l'insouciance. Éternellement futuriste, le maître Stravinsky nous donne aujourd'hui encore la plus belle leçon qui soit : la soif inextinguible, joyeuse et implacable d'une liberté sans condition.
Si, loin de la promesse de bonheur, naïve voire dangereuse, que nous vendent les ouvrages de développement personnel, il fallait plutôt reconnaître que du monde, « on ne peut attendre rien de bon », comme l'écrit Schopenhauer ? Si souhaiter être heureux était le moyen le plus sûr d'être malheureux ? Marianne Chaillan commence par fracasser la représentation commune du bonheur pour mieux nous faire découvrir les chemins étroits et exigeants qui conduisent à une vie heureuse et authentique. À la manière du fameux professeur du Cercle des poètes disparus, elle nous invite à entrer dans sa salle de classe, à nous appuyer sur la philosophie, non pour rêver de bonheur mais bien le pratiquer ici et maintenant. « C'est sur cette question que, chaque année, je quitte mes élèves. Comme si, e?tant l'ultime lec?on, elle avait vocation a? demeurer plus vive. Ce cours concentre l'essentiel de ce que la philosophie m'a appris et que je souhaite transmettre a? mon tour. »
"Hakuna matata", une phrase philosophique ? Tel est le pari de ce livre. Aux côtés de Merlin l'enchanteur ou de la Fée Bleue de Pinocchio, apparaissent d'autres sorciers aux pouvoirs surprenants.
Montaigne nous enseigne ce qu'Aladdin devrait demander au génie pour être heureux. Raiponce et Heidegger invitent à ne pas redouter la mort. Pocahontas interroge notre rapport à l'autre.
De Blanche-Neige au Livre de la Jungle, de La Petite Sirène à La Reine de Neiges, les grands dessins animés, leurs personnages et leurs chansons éclairent les concepts philosophiques les plus puissants.
Magicienne chevronnée, Marianne Chaillan nous initie à la profonde sagesse de ces chefs-d'oeuvre. Quoi de plus réjouissant que de s'instruire en se divertissant ?
Écrivain et professeur de philosophie, Marianne Chaillan est l'auteur de Game of Thrones, une métaphysique des meurtres, La Playlist des Philosophes et Harry Potter à l'école de la philosophie.
Dans cet ouvrage coédité avec la confédération générale des scopes de France, huit auteurs emmenés par Benoît Hamon, ancien ministre de l'ESS, ont voulu réfléchir à la notion de citoyenneté économique, trop souvent réduite à l'exercice des droits sociaux dans l'entreprise ou à la responsabilité sociale et environnementale de celle-ci. La démocratie dans l'entreprise fait-elle du bien à la cité ? Rend-elle le travailleurs plus doués pour le dialogue, le compromis et la participation dans la société ? Rend-elle aussi l'entreprise plus citoyenne, plus ouverte aux enjeux des inégalités sociales et de la transition écologique? La citoyenneté économique n'est pas seulement une extension du champ de la démocratie à des territoires (les entreprises) jusqu'ici caractérisés par l'asymétrie du pouvoir entre actionnaires et salariés mais aussi un moyen de « recharger » des citoyens devenus passifs dans la cité. C'est cette double dimension du ruissellement positif de la gouvernance démocratique des entreprises dans la cité que nous voulons explorer. Autour de cette notion de citoyenneté économique, l'ouvrage abordera le sens d'une démocratisation de l'économie, la définition des entreprises, le pouvoir dans l'entreprise, la codétermination, les modèles de l'économie sociale et solidaire (ESS), les entreprises à mission, les mérites de la délibération collective sur la redistribution des bénéfices ou le bien-être au travail, le lien entre démocratie interne et impact social et écologique, les moyens d'un changement d'échelle pour les entreprises démocratiques.
Considérées à tort comme une pollution dont elles ne sont que le symptôme, les algues nous offrent en réalité un champ d'innovation infini et des solutions concrètes pour répondre aux grands défis de notre époque. Si nous apprenions à les cultiver de façon durable, elles pourraient nourrir les hommes, se substituer au plastique, décarboner l'économie, refroidir l'atmosphère, nettoyer les océans, reconstruire les écosystèmes marins, nous soigner et fournir des revenus aux populations côtières... Les algues constituent sans doute la plus importante ressource encore inexploitée au monde. Premier maillon de la chaîne du vivant, elles communiquent entre elles, se reproduisent et poussent très rapidement. Elles n'ont besoin ni de nourriture, ni d'eau douce, ni d'espace terrestre, ni de pesticides. Aujourd'hui, la surpopulation et l'urgence écologique nous conduisent à appréhender avec un oeil nouveau ce trésor oublié. Voici 12 000 ans, l'homme est sorti de la préhistoire en cultivant les végétaux sur la terre. Renouer avec ceux de la mer sera une révolution pour notre civilisation. Une révolution des algues !
La gloire ! Qu'est-elle devenue ? Que reste-t-il de ce souffle épique qui, un jour, faisait se mouvoir un peuple ? Il fut un temps, pas si lointain, où la gloire était sur toutes les lèvres, de tous les discours, parmi tous nos symboles, résonnant à travers les armes, les arts et les âmes. Mais faut-il encore qu'elle soit transmise, chantée par les poètes et exaltée par les hommes pour continuer à les porter, les unir et leur dévoiler un horizon où le soleil se lèverait sans jamais se coucher. La gloire est le sel de notre histoire et de nos mémoires : elle leur donne du goût, en adoucit les amertumes et les conserve à l'abri des dégâts du temps. Elle est notre patrimoine ; jadis le mieux partagé, aujourd'hui presque anachronique. Pourtant, préservée des affres de l'orgueil et des passions funestes, ne serait-elle pas le dernier remède à l'absence d'inspiration, d'unité et d'engagement de notre époque? La gloire est une cathédrale qui traverse les siècles, à la fois un repère, un refuge, un lieu de pèlerinage, mais avant tout un temple sacré ouvert à tous. De Roland mort à Roncevaux à nos jours, Gilles Malvaux retrace de façon magistrale l'histoire de la gloire, cette passion française authentique et millénaire, et nous invite à mieux embrasser notre passé pour tisser des lendemains qui n'hésiteront pas à chanter.
Peu de mots attirent autant la foudre et l'envie. Peu de mots ont évolué à ce point à partir de leur étymologie. Peu de mots ont été aussi injustement accaparés par la moitié de l'humanité pour en priver l'autre. Ce mot passionnant : virilité ! À l'heure de #MeToo, la virilité clive et enflamme la société. Mais remontons un peu à la source. À son origine, ce terme n'était pas genré. La virilité était une énergie vitale partagée par les hommes et les femmes. Voici un manifeste pour rafraîchir le langage et déplacer le combat : au lieu de mettre en accusation une masculinité viriliste et violente, allons chercher l'Éros, le désir de vivre, qui sous-tend la virilité, la vraie ! Sur le chemin, nous découvrirons qu'être virile, c'est être libre et mature, relié(e) harmonieusement à la Nature, que Vénus était virile et non binaire... Il devient urgent que les femmes du XXIème siècle se réapproprient leur virilité autant que leur vénusté !
Assiste-t-on réellement à des discussions ouvertes, raisonnées et raisonnables sur la P.M.A ou sur la question de la fin de vie ? Envisage-t-on sereinement les revendications des couples homosexuels qui souhaitent se marier et adopter des enfants ? Quelles réactions suscite la réflexion sur l'assistance sexuelle aux personnes handicapées ?
Les débats de société sur les questions d'éthique se nourrissent bien trop souvent de bruit et de fureur. Parce ces sujets touchent à la vie dans ce qu'elle a de plus intime, croyances, peurs et préjugés prennent souvent le pas sur la réflexion.
Pensez-vous vraiment ce que vous croyez penser ? invite le lecteur, à travers des expériences aussi drôles que stimulantes, à reconnaître les grandes familles de la philosophie morale et à se mettre au clair avec ses propres idées. En se prononçant sur des scénarios conçus pour tester ses principes moraux, bien souvent inconscients, il sera orienté vers la famille de philosophie morale qui lui correspond. Il découvrira alors quels principes ont sous-tendu son choix. Mais aussi toutes les implications qui en découlent... Et se surprendra parfois à être en contradiction avec lui-même. Il pourra alors, à la façon des « livres dont vous êtes le héros » naviguer d'une famille morale à l'autre et s'apercevoir que, finalement, il ne pensait pas vraiment ce que qu'il croyait penser !
Un antidote heureux contre la violence des préjugés tandis que l'orage gronde.
Écrivain et professeur de philosophie, Marianne Chaillan est notamment l'auteur de Game of Thrones, une métaphysique des meurtres (Le Passeur, 2016), Harry Potter à l'école de la philosophie (Ellipses, 2013) et Ils vécurent philosophes et firent beaucoup d'heureux (Équateurs, 2017).
"Ettore Majorana m'est "tombé dessus" lorsque je commençais mes études de physique. À lui seul, il incarne la contradiction la plus radicale qui fût jamais apportée à tout ce qui est ordinairement considéré comme ordinaire chez les physiciens. Il est une singularité pure, qui a surgi dans l'Italie des années vingt, au moment où la physique venait d'accomplir sa révolution quantique et de découvrir l'atome.
Né en 1906, Majorana fut un théoricien fulgurant. Ses travaux sur l'atome et l'interaction nucléaire ont fait date. En 1937, il publia même un article prophétique dans lequel il envisage l'existence de particules d'un genre nouveau, qui pourraient résoudre la grande énigme de la matière noire.
Ce jeune homme maigre, aux yeux sombres et incandescents, était considéré comme un génie de la trempe de Galilée. Mais de tels dons ont leur contrepoids : Majorana ne savait pas vivre parmi les hommes, et c'est la pente pessimiste et tourmentée de son âme qui finit par l'emporter. À l'âge de trente et un ans, il décida de disparaître et le fit savoir. Une nuit de mars 1938, il embarqua sur un navire qui effectuait la liaison Naples-Palerme et se volatilisa."
Étienne Klein est parti sur les traces de Majorana, à Catane, Rome, Naples et Palerme. Il a rencontré des membres de sa famille, fouillé les archives, analysé les travaux scientifiques, avec le secret espoir que ce personnage romanesque cesserait enfin de se dérober.
Physicien, docteur en philosophie de sciences, Étienne Klein dirige le Laboratoire de recherches sur les sciences de la matière du CEA. Il est notamment l'auteur des Tactiques de Chronos et de Discours sur l'origine de l'Univers.
Dans le monde selon Étienne Klein, ses chroniques matinales de France Culture, le physicien aborde des sujets bien évidemment liés à son domaine de prédilection, mais toujours de façon décalée, drôle, iconoclaste : Qu'est-ce que le vide ? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Que signifie inverser une courbe ? Peut-on avoir un mari quantique ? Quelles sont les grandes leçons du petit boson ? D'où vient que le temps passe ? Qu'est-ce que le sens de la mesure ? Les physiciens sont-ils vraiment dépourvus de sens pratique ? Quel lien y a-t-il entre la physique quantique et les anagrammes ?
Réunis pour la première fois en volume, les chroniques d'Etienne Klein s'attachent à des sujets universels ou d'actualité. Il fait preuve d`une capacité incroyable à déconstruire, à traquer les abus de langage, les lieux communs et les écueils du bon sens.
Ce physicien ne prend pas grand-chose pour argent comptant et la première équation à laquelle il croit est celle de l'humour.
Quel est le point commun entre Joker, Friends, Le Seigneur des anneaux ou Star Wars ? Tous sont des classiques de la culture pop. Tous nous ont enthousiasmés et divertis. Ils font désormais partie de nous, de notre imaginaire, de notre langage.
Pourtant les tenants de la grande culture, la « vraie », affectent de les mépriser, les jugent niais ou inconsistants. « Plutôt Phèdre que Netflix ! » Plutôt Racine que la Casa de Papel. Ne peut-on aimer l'un et l'autre ? Opposer les deux, n'est-ce pas ignorer la vertu pédagogique du divertissement ?
L'anneau de Gollum nous rappelle celui du berger Gygès inventé par Platon pour s'interroger sur la nature humaine : Un acte vertueux est-il réellement possible ? Orange is the new black nous fait réfléchir au sens de la justice en compagnie de Socrate et d'Aristote. L'histoire d'amour de Jack et Rose à bord du Titanic nous permet de comprendre ce que Levinas nomme « la véritable rencontre avec autrui. » Chacun de ces immenses succès populaires nous pose au moins une grande question philosophique.
In pop we trust est donc un cri de ralliement. Une invitation à considérer la profonde sagesse de nos mythes contemporains et à en tirer tous les enseignements. Un manuel de philosophie, pour le bac ou pour la vie, autant qu'un manifeste du Gai savoir.
Bienvenue au Moyen-Âge ! Ou plutôt bienvenue dans le merveilleux, l'imaginaire, l'aventure du Moyen-Âge. Il nous est à la fois familier, des chevaliers de la table ronde à la série télévisée Kaamelott, et il nous paraît si lointain : « Nous ne sommes plus au Moyen-Âge ». En quarante séquences vivantes et imagées, Michel Zink, l'un des plus grands spécialistes mondiaux de la littérature médiévale nous fait entrer dans le monde des poèmes, des romans, des chansons, des légendes du Moyen-Âge. L'univers des troubadours n'était pas celui des baba-cool à guitare mais celui des poètes exigeants et des hommes de cour. Ils recherchaient avant tout l'élégance des manières, de l'esprit, des sentiments. Le Moyen-Âge, c'est aussi la voix amoureuse des femmes qui se fait entendre en poésie. Sait-on par exemple que « Malbrough s'en va t'en guerre » est une chanson du XVIIe siècle mais héritière d'une tradition qui remonte au Xe siècle. La légende de Roland a t-elle existé réellement ou est-elle une invention qui a modelé notre histoire nationale ? Qui était le roi Arthur imaginé par Chrétien de Troyes ? L'amour occupe une place essentielle au Moyen-Âge et particulièrement l'amour conjugal. Ici, la vie est une quête au plus près de la nature : Quête du Graal et du merveilleux. Entrez de plain-pied dans le Moyen-Âge, voici sans doute la plus belle des invitations au voyage proposé avec humour et légèreté par un troubadour du XXe siècle. Ces chroniques ont pour origine une série d'émissions diffusées pendant l'été 2014 sur France Inter. L'ouvrage sera accompagné d'une forte promotion sur les antennes de France Inter et de Radio France.
La coquille Saint-Jacques ne mène pas toujours à Compostelle ! Depuis vingt ans, Laurent Chauvaud l'écoute, l'observe et nous ouvre d'autres chemins aventureux.
Grâce à la recherche scientifique, la coquille est une machine à remonter le temps, une archive environnementale, une sentinelle des évolutions du milieu marin et du réchauffement climatique, un modèle mathématique. Mais aussi un instrument de musique : le claquement de ses valves est riche de messages. La coquille nous révèle au quotidien l'état de santé de la mer.
Son histoire est une odyssée jamais racontée ; sa biologie, un miracle de la nature. Ce sont les secrets de la coquille Saint-Jacques que nous dévoile ce récit ludique, écologique et merveilleux !
Laurent Chauvaud, directeur de recherche au CNRS, nous emmène au coeur de son laboratoire situé à l'extrémité de la rade de Brest, mais aussi en Norvège, Californie, Arctique et Antarctique. Au cours de ses explorations, il nous révèle les coulisses de son métier qui cultive la sérendipité, cet art de trouver ce qu'on ne cherche pas.
« Manque de considération des hommes envers les femmes, des boomers envers les millenials, des plus favorisés envers les plus précaires, des urbains envers les ruraux, des centres-villes envers les quartiers. Abandon des plus âgés. « Nous avons perdu le sens de l'humanité, du rapport à l'autre, de la discussion. « Sommes-nous résignés ou simplement habitués à entendre et voir s'exprimer en permanence un mépris pour tous ceux qui sont un tant soit peu différents ou extérieurs aux tout petits milieux dans lesquels nous vivons confinés ? « Respecter les autres dans leur diversité et dans leur singularité est un combat social, environnemental, politique. Pour nos grands-mères et nos grands-pères, pour nos soeurs et nos frères, pour nos filles et nos fils, pour nos concitoyens, d'où qu'ils viennent, quelle que soit leur histoire, quels que soient leurs espoirs. « Que chacun puisse se dire "je suis important" et se sentir reconnu dans le regard des autres. C'est le fondement d'une société. » R.E.S.P.E.C.T scandait Aretha Franklin. Agathe Cagé reprend ces sept lettres, ce cri, pour réconcilier notre société morcelée par nos intérêts privés, la colère et le mépris.
« Sans le vélo, mon horizon n'aurait jamais dépassé la haie d'un champ, dans le Limousin. »
Raymond Poulidor savait d'où il venait. Et il y revenait, toujours. Son port d'attache, Saint-Léonard-de-Noblat, se situe en plein coeur de la France. C'est un petit village niché sur le chemin de Compostelle où il a appris à traire les vaches de la ferme familiale mais où il a aussi acquis le bon sens du pays limousin, la sagesse, la patience, le travail bien fait.
La casquette souvent de traviole mais les idées bien en place, l'éternel deuxième a couru quatorze Tours de France. Il paraît que les Français, en ce temps-là, n'aimaient pas tellement les gagnants, à la différence de ceux de maintenant. On était alors Anquetilistes ou Poulidoristes, une sorte de lutte des classes, même si l'un comme l'autre des deux antagonistes s'étaient présentés aussi démunis au départ de la vie. Ils auraient donc coupé la France en deux, mais c'est vite dit parce que dans toute sa ruralité d'alors, elle penchait quand même sacrément du côté de Poulidor. Il avait « percé » au temps des chanteurs yé-yé. Deux ans après Johnny, le voilà qui partait à son tour. Lui qui avait couru sous De Gaulle, Pompidou et Giscard s'en allait deux mois à peine après Chirac.
Ceux qui ont grandi dans les années 1960 et 1970 n'avaient jamais connu un monde sans Poulidor. Mais ce n'est pas le souvenir des Tours d'enfance qui remuait en nous les nostalgies. Son exploit fut de ne jamais être vintage, mais intemporel. Tout changeait autour de nous et rien ne changeait tant qu'il était là. Lui restait le même. Au milieu de tout le chambard, quelque part, il était notre rassurance. « Poupou » s'était transmis de grand-père en petit-fils. Chacun pouvait se reconnaître en lui qui ne ressemblait à personne.
J'ai écrit ce petit pamphlet parce que je désire expliciter ce nouveau monde, son mystérieux projet dont les réformes en cours, nombreuses, ne laissent entrevoir que la pointe de l'iceberg. Je conçois mon rôle comme celui d'un ethnologue qui a réussi à pénétrer un tribu très exotique, aux moeurs inconnues, et à s'y fondre. À cela près que ce n'est pas des Nambikwara ou des Bororos dont je vais parler. Mais du groupe qu a pris la direction de l'État français et que j'appellerais les Jupitériens.
De moi, je ne dirai rien, sinon que je suis bien introduit dans les différents cercles de la macronie. Et, comme je tiens à le rester, il ne me reste qu'à avancer masqué.
Face à la violence, que peut la philosophie ? La question se pose avec une terrible acuité après les attentats de janvier 2015 à Paris. Cet ouvrage limpide, étincelant, destiné à un large public, met la philosophie à l'épreuve de la politique, de 1943 - année de la publication de L'Être et le Néant - jusqu'à nos jours, à travers des figures emblématiques.
Sartre donne à sa philosophie de la liberté une portée métaphysique. Camus récuse la violence en recourant à l'absurde et à la révolte. Pour Merleau-Ponty « l'épaisseur du présent » impose à l'action « les moyens du présent ». Simone Weil, Canguilhem, Cavaillès mettent le pacifisme à l'épreuve et en avant l'expérience de la nécessité. Lévi-Strauss pose le problème de la violence face à la diversité humaine repensée. Deleuze pense la dimension ultime de l'être comme différence. Foucault s'attache à l'enfermement intolérable. Levinas et Derrida analysent le passage de la métaphysique à l'éthique. Jankélévitch se penche sur la question du pardon, de l'impardonnable et de l'imprescriptible.
C'est la philosophie tout entière - c'est-à-dire l'action et la pensée, les oeuvres et les relations, l'histoire et l'actualité - qui répond à la folie du monde. Aussi ce livre peut-il être lu comme un acte de résistance.
Aujourd'hui la Catalogne s'embrase contre Madrid. Et si demain une nouvelle fièvre s'emparait des régions françaises contre Paris ?
Gilles Martin-Chauffier détricote le roman national et montre comment la Bretagne s'est laissée avaler par la France lors du mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne. Le duché est alors séduit par la culture et la clarté françaises qui vont dominer l'Europe. Lessivé par les grandes guerres maritimes contre l'Angleterre, il sera à la pointe de la Révolution mais ses prêtres refuseront de prêter serment car la Bretagne est une terre éprise de liberté. Demain, malheureusement pour les Jacobins, "la question bretonne, la corse, la basque, l'alsacienne, la savoyarde et d'autres, martiniquaise ou polynésienne vont apparaître. La Bretagne va ressusciter et la France, vieille, fatigante, lui donnera la main pour s'émanciper".
Breton d'origine, Gilles Martin-Chauffier réclame la sécession de la Bretagne parce que justement nous avons perdu notre esprit français: "La France a désormais des mièvreries de pharisienne déguisée en carmélite. Au lieu de chantonner elle morigène. Sermons, morale et bien-pensance envahissent l'espace."
Ce pamphlet brillantissime, inscrit dans une perspective historique est signé par l'une des meilleures plumes françaises. Et bretonne.
Ils sont philosophe, écrivain, neuropsychiatre, économiste, musicien, tous aventuriers dans leur domaine. À l'aune de leur spécialité, ils s'interrogent sur le bonheur sans jamais tomber dans les chaudrons des marchands d'illusions. Depuis les sagesses anciennes, le bonheur est la finalité ultime de la vie humaine. Cette quête est-elle une utopie ? Faut-il passer par l'action pour accéder à l'accomplissement suprême ? Pourquoi la bonne santé économique d'un pays n'est-elle pas corrélée au bonheur de sa population ? A-t-on besoin de héros pour vivre mieux à travers eux ? Nous aident-ils à transcender le quotidien et sa morosité ? Existe-t-il un bonheur esthétique ? La nature, la poésie, la littérature, la musique et l'art peuvent-ils nous aider à trouver un sens à notre vie ? Obsédée par le bonheur, notre société l'associe à un idéal de perfection. Mais n'est-ce pas plutôt dans nos imperfections que réside le secret de la joie ? Autant de questions et de voies sur le bonheur auxquelles les auteurs de ce petit manuel alerte et passionnant tentent de répondre.
La France est le pays des réformes mais aussi de l'humour absurde. À la prochaine rentrée scolaire, une nouvelle réforme de l'orthographe, décidée il y a 26 ans, entrera en vigueur. C'est dire combien les mots empruntent le chemin des écoliers. L'irrésistible Jean-Loup Chiflet s'attaque, crayon à la main, à cette nouvelle usine à gaz : la réforme de l'orthographe. Dans cet essai pataphysique, à la fois aigu et grave, il fait non seulement l'éloge de l'accent circonflexe mais décortique aussi drôlement les réformes de la langue française de 1635 - 1694 - 1740 - 1835 - 1867 - 1901 - 1908 - 1935 - 1977 - 1981 - 1983 - 1989 - 1990 et rédige les prochaines réformes qui vont défigurer notre paysage lexical. Une logique poussée jusqu'à l'absurde.
Dans la grande tradition de l'humour d'Alphonse Allais, un pamphlet délirant et érudit destiné aux amoureux des mots, aux cancres en orthographe et aux parents exaspérés.
Patrick Deschamps est un des plus vieux marchands de journaux de Paris. Son kiosque se situe entre le Flore et les Deux Magots, dans le quartier intello de Saint-Germain-des-Prés.
Le 7 janvier 2015 au matin, comme chaque jour, il a vendu les journaux a deux de ses clients les plus fidèles, Georges Wolinski et Cabu. Deux heures après, alors qu'il rentrait chez lui, les frères Kouachi qui venaient de décimer la rédaction de Charlie Hebdo ont braqué sa voiture. Ils l'ont épargné.
À travers le regard du kiosquier de Charlie défile la folle semaine du 7 au 14 janvier 2015. Entre le Charlie de Cabu, Charb, Wolinski et celui relancé par les survivants et une cohorte de fantômes, la France a vécu les pires attentats de son histoire contemporaine mais aussi un sursaut démocratique inédit.
Ce récit décalé et personnel raconte sous un angle original les événements de janvier 2015. Il est aussi fondé sur des témoignages inédits.
Un texte puissant, haletant et bouleversant qui nous fait réfléchir sur la liberté d'expression assassinée, mais aussi sur la crise de la presse et ces kiosques qui, chaque mois, ferment à Paris.
La chevauchée macabre des terroristes a commencé dans une rédaction de journal et leur cavale se termine dans une imprimerie. C'est un hasard. La vie et la littérature ne sont faites que de hasards et de coïncidences.
Charlie ne se vendait plus en kiosque. Le 14 janvier, le numéro des survivants a été tiré à 4 millions d'exemplaires. Ce fut la revanche, ou le baroud d'honneur, de la "culture papier" face à celle du numérique.
Entre document d'actualité et roman policier, Le Kiosquier de Charlie est le récit vrai et vu de l'intérieur des 7 journées effroyables que la France a connu en janvier 2015.
Un diplomate français, lecteur de Céline et de Pessoa, se retrouve nommé à Tripoli peu après la chute de Khadafi. C'est le printemps libyen, presque l'euphorie : les droits de l'homme et la démocratie semblent triompher. Mais très vite les katibas vont s'emparer du pouvoir et devenir de redoutables mafias opposées au gouvernement. Emmanuel Rimbert, dans ce récit littéraire, nous raconte cette Libye au jour le jour.
Comme un hétéronyme éberlué de Pessoa, il déambule dans les rues de Tripoli où il photographie les graffitis peints par le peuple libyen. Il y voit à la fois, comme des caricatures, l'histoire contemporaine de la Lybie mais aussi l'humour et les désespoirs de la population.
La situation se durcit, l'auteur manque de mourir dans un attentat. L'Ambassade de France devient un camp retranché. La solitude et l'exil piquent le coeur.
Mais on découvre aussi dans ce texte la vie quotidienne d'un diplomate dans un pays en crise. On y voit défiler ministres et président de la République. Emmanuel Rimbert décrit avec subtilité et précision le basculement de la Libye, d'une terreur à l'autre, et l'aveuglement des chancelleries occidentales.
Les Français croient au paradis : la retraite ! Une vie entretenue par les jeunes générations d'actifs et vouée aux loisirs, aux voyages, à la méditation. Mais « peu de gens savent être vieux », affirmait La Rochefoucauld. Aussi un traité sur l'art de la retraite s'impose-t-il dans un monde où l'on vit de plus en plus longtemps. Antoine-Pierre Mariano a rêvé lui aussi à cet état de liberté. Il a cru au bonheur de l'oisiveté. Il a découvert l'horreur de la retraite, de l'exclusion dans une époque atteinte de "jeunisme". À travers son double, Benoit Saint Gulliez, il décrit toutes les étapes du retraité : le pot de départ, le bal des hypocrites, l'abandon du costume et de la cravate pour le pantalon de velours, nouvel uniforme de l'inactif qui s'endort dans le confort. Une existence consacrée aux courses dans les supermarchés, à la télévision, aux vacances avec des vieux, aux parties de bridge qui se transforment en compétitions sanglantes, à la philatélie, au bricolage. Un musée des horreurs pour celui qui se sent encore actif et en bonne santé. Et, en plus, il faut rester dans le coup à l'époque de la révolution numérique.
Ce petit pamphlet plein d'humour et de dérision dénonce l'un des lieux communs de notre époque. La retraite est un purgatoire avant l'enfer du déclin. Retraités de tous les pays, unissez vous pour continuer à travailler, à vivre tout simplement !
Comment en est-on arrivé là ? À ce désastre. À cette rupture du lien entre le peuple et la gauche. À cette trahison de nos élites.
Une politique qui n'est plus fidèle à ses valeurs de liberté, d'égalité des chances, de justice sociale, de fraternité et de solidarité, n'a plus la ressource nécessaire pour attirer les électeurs vers les urnes. C'est une politique qui s'est coupée du peuple.
Honte à la France, mais aussi à l'Europe, cette oligarchie financière jouant le coup du mépris contre le peuple grec. Honte à ceux qui succombent au déni d'hospitalité face aux réfugiés.
Il est temps de réenchanter notre univers quotidien et notre engagement. Telle est l'ambition de ce coup de gueule et cri d'espérance pour définir l'identité de l'humaniste face à la montée des extrémismes et des nationalismes.
Peuple de gauche, relève-toi !