On a longtemps considéré le Moyen Âge comme l'âge d'or du christianisme. Aujourd'hui, en revanche, on assiste à une remise en question du legs religieux de cette époque et en particulier de sa spiritualité, à laquelle on reproche d'avoir trop prôné la fuite et le mépris du monde. Pour éclairer ce débat, l'auteur s'est attaché à définir le contenu de l'expérience religieuse des hommes et des femmes de ce temps. Soucieux de mettre en lumière l'impact des transformations sociales et culturelles sur les représentations du divin et les formes de vie religieuse, il a cherché à dégager les principales étapes du processus qui a fait passer la Chrétienté occidentale de la piété ritualiste et conformiste de l'époque carolingienne à une spiritualité évangélique, axée sur l'humanité de Dieu.
Tout le monde a entendu parler, un jour ou l'autre, de François d'Assise, ce saint italien du xiiie siècle qui aimait la pauvreté, prêchait aux oiseaux et serait le premier stigmatisé de l'histoire. Malgré la sympathie générale qui entoure sa figure, le " Pauvre d'Assise " reste cependant mal connu du public, car son image a parfois été brouillée par des interprétations édifiantes ou fantaisistes qui ont affadi ou dénaturé son message.
Depuis un demi-siècle, les recherches qui lui ont été consacrées, en Italie et dans le monde entier, ont profondément modifié la connaissance et la compréhension que l'on pouvait avoir du " Poverello " . Aussi était-il devenu urgent de lui consacrer une étude nourrie des travaux les plus solides. Le présent ouvrage cherche à expliquer, en se plaçant du point de vue de l'historien, pourquoi François d'Assise continue à exercer une réelle fascination à huit siècles de distance.
Le sort tragique des martyrs chrétiens a entraîné une vénération de leurs dépouilles, qui s'est étendue aux saints moines et moniales et aux fondateurs d'ordres religieux. Peu à peu, une galerie de « grands témoins » s'est constituée, rassemblant des milliers de saints : martyrs et confesseurs, moines et docteurs, pieux laïcs et saintes femmes. Par le témoignage de leur vie, leur prédication ou leurs actes de charité, les saints ont rempli le paysage cultuel du christianisme : lieux-dits, prénoms, patronymes... jusqu'aux gares et aux stations de métro, les noms des saints sont devenus familiers. Entre légende et histoire, ce grand dictionnaire entreprend de les faire mieux connaître avec plus de 300 entrées, d'Aaron à Zénon de Vérone : saints et bienheureux catholiques et orthodoxes, d'Orient et d'Occident, mais aussi grands témoins anglicans et protestants.
Un dictionnaire monumental et unique afin de mieux comprendre, au plus près de la vérité historique, la personnalité, les écrits et la postérité de ces hommes et de ces femmes dont la vie a été retenue comme exemplaire par leurs contemporains et dont la mémoire est parvenue jusqu'à nous.
À côté des églises, cadres du culte et de la vie sacramentelle, il existe dans le christianisme des lieux considérés comme sacrés parce qu'ils abritent les reliques d'un saint ou qu'on y garde le souvenir de l'apparition d'un ange ou de la Vierge Marie. Ce livre étudie les étapes de la formation de ces lieux saints et l'évolution de leur popularité au sein de la chrétienté occidentale entre le ive et le xvie siècle. Les plus célèbres furent Jérusalem, Rome, Saint-Martin de Tours, les monts Saint-Michel de Pouille et de Normandie, Rocamadour, Assise et Notre-Dame de Lorette. Avec bien d'autres encore, plus modestes, ces sanctuaires, fréquentés par de nombreux pèlerins en quête de guérison du corps et de l'âme, finirent par constituer un réseau très dense, qui remplit l'espace de nouvelles formes de sacralité.
C'est ce processus dont rend compte André Vauchez dans une vaste synthèse, enrichie d'une iconographie abondante et originale.
Un maître ouvrage pour comprendre la mise en place d'un espace chrétien en Europe entre l'Antiquité tardive et les Temps Modernes.
Catherine de Sienne (1347-1380) compte parmi les saintes mais aussi les Docteurs de l'Église. L'histoire retient qu'elle fut, au coeur de l'Europe médiévale, une femme pleine d'audace, tout à la fois mystique et engagée, ayant consumé son existence à intervenir dans les crises religieuses et politiques. C'est le portrait de cette passionnée que dresse ici André Vauchez. C'est en chair et en os qu'il nous restitue son itinéraire à travers l'épidémie de peste noire, la guerre de Cent Ans, les luttes fratricides de l'Italie, l'exil des papes de Rome à Avignon. C'est telle qu'en elle-même qu'il nous fait revivre cette pénitente dominicaine qui devint la correspondante, la confidente et la critique des puissants, princes, rois, évêques ou pontifes. Il fallait le savoir, le talent et la sensibilité de cet éminent médiéviste pour nous faire entrer dans la vérité existentielle, au-delà des multiples visages qu'on a pu lui prêter à travers les âges, d'une femme hors du commun et pour nous faire ressaisir toute l'actualité de sa personne et de son message. La première biographie historique et spirituelle de Catherine de Sienne, ouverte à tous. Historien, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, ancien directeur de l'École française de Rome, médiéviste de réputation internationale, André Vauchez est l'auteur de nombreux ouvrages majeurs dont, au Cerf, Les laïcs au Moyen Âge et le Dictionnaire encyclopédique du Moyen Âge.
Colette de Corbie et Jeanne d'Arc furent les deux femmes les plus populaires du Moyen Âge, leur légende traversa les siècles. Jeanne, une héroïne. Colette, une sainte.
Figure franciscaine emblématique de la première moitié du XVe siècle, Colette de Corbie exerça une réelle fascination sur ses contemporains pour lesquels elle représenta un modèle de sainteté.
« Sainte Colette et sa postérité » est un livre que tout passionné d'histoire doit lire et tenir dans sa bibliothèque. En restituant les actes du colloque « Colette de Corbie, la résurgence d'un charisme », présidé par André Vauchez, il ne retranscrit pas seulement des propos « savants », il brosse le tableau d'une histoire vivante, une histoire qui franchit les frontières pour remplir une mission.
Au XVe siècle, la mission de Colette fut de réformer les ordres franciscains pour retrouver l'esprit originel des ordres mendiants et de la chrétienté. Elle voulut revenir à la forme de vie des « Pauvres dames » de Claire d'Assise et fonda, durant presque quarante ans (1410-1447), des monastères de clarisses colettines. Les fondations franciscaines continuèrent après elle, tout au long des XVI et XVIIe siècles, dans le monde entier ; l'ordre des Clarisses capucines -autre réforme - adopte les Constitutions de sainte Colette. Un panorama géographique prodigieux !
Ce livre nous fait découvrir l'histoire de la Bourgogne au temps de ses grands ducs et de la guerre de Cent Ans ; l'étonnante histoire du monastère de Poligny implanté en 1415 et qui a célébré son sixième centenaire en 2015 ; l'Espagne du XVIe siècle quand Thérèse d'Avila s'inspirait de Colette ; il pose la question de « l'identité colettine » et de son influence ; il nous ouvre les bibliothèques des Cordeliers de Dole, capitale du comté de Bourgogne au xve siècle, et du monastère Sainte-Claire de Puy-en-Velay en Auvergne ; il nous offre de surcroît une belle iconographie de Colette.
Un livre à multiples facettes qui ne peut que séduire l'amateur d'histoire et du débat d'idées.
Elisabeth de Hongrie (1211-1228), fille du roi de Hongrie, épouse à 14 ans Louis IV de Thuringe de qui elle aura trois enfants.
Découvrant François d'Assise, elle change radicalement de vie, partage tous ses biens et fonde un hôpital pour les pauvres. Son attitude sera souvent incomprise par ses proches.
Elle rejoint le Tiers-Ordre franciscain dont elle est, avec saint Louis, la patronne.
André Vauchez s'est passionné pour cette haute figure du Moyen Âge. Après une biographie qui prend en compte les dernières découvertes historiques, il nous présente les divers documents d'époque qui nous permettent de connaître la vie, l'oeuvre et la spiritualité de la sainte franciscaine.
Huitième centenaire de l´arrivée des franciscains en France, notoriété des contributeurs: Sophie Delmas, André Vauchez, Pierre Moracchini, Didier Rance, Jacques Dalarun et Dominique Poirel.
On a longtemps considéré le moyen age comme l'âge d'or du christianisme.
Aujourd'hui, en revanche, on assiste à une remise en question du legs religieux de cette époque et en particulier de sa spiritualité, à laquelle on reproche d'avoir trop prôné la fuite et le mépris du monde. pour éclairer ce débat, l'auteur s'est attaché à définir le contenu de l'expérience religieuse des hommes et des femmes de ce temps. soucieux de mettre en lumière l'impact des transformations sociales et culturelles sur les représentations du divin et les formes de vie religieuse, il a cherché à dégager les principales étapes du processus qui a fait passer la chrétienté occidentale de la piété ritualiste et conformiste de l'époque carolingienne à une spiritualité évangélique, axée sur l'humanité de dieu.
Le présent ouvrage, paru une première fois en 1975, a été, pour la présente édition, entièrement revu, mis à jour et augmenté d'un chapitre sur le xiiième siècle.
Qu'est-ce qu'un prophète ? Un terrifiant oiseau de mauvais augure ? Une voix qui crie la bonne nouvelle dans le désert ? Derrière ce lien privilégié entretenu avec l'avenir, la définition du prophétisme est d'autant plus floue qu'elle varie selon les époques et les cultures, et même selon les religions. Dans une vaste synthèse diachronique et transcontinentale, André Vauchez et son équipe ont choisi de se concentrer sur la figure du prophète de tradition chrétienne, homme de l'attente avant toute chose, personnalité plus charismatique que réellement sage ou sainte. Au long de cet ouvrage magistral, ils traquent cette figure dans l'histoire, de l'Europe au Moyen-Orient, de l'Afrique aux Amériques. À l'appui de sources bibliques et religieuses, mais aussi d'analyses plus contemporaines, telle celle de Max Weber, ils dressent le portrait d'une figure investie d'une autorité divine, capable de soulever les foules en professant une parole inspirée et apocalyptique, qui " lève le voile de l'avenir ".Loin de céder à la tentation du catastrophisme, si prégnante dans nos sociétés contemporaines, le prophète s'avère au contraire être un homme de l'espérance, dont la présence et le charisme traversent les époques et les océans. Voilà qui rend ce livre indispensable, à l'heure où semblent l'emporter la peur à l'échelle planétaire ou la tentation d'un repli identitaire !
Dans cette étude, André Vauchez fait revivre l'histoire de mouvements hérétiques dans e et le milieu du XVe siècle.
Si les hérésies de l'an mille n'ont concerné qu'un très faible nombre de personnes appartenant à l'élite culturelle et sociale, celles des XIIe et XIIIe siècles étaient des mouvements contestataires puissants et solidement enracinés qui, dans certains cas, avaient pignon sur rue et fédéraient de nombreux foyers de dissidence tout en développant une stratégie cohérente pour réduire l'emprise du clergé catholique. De l'Allemagne rhénane à l'Italie centrale et à l'Espagne du Nord en passant par le Languedoc, de nombreuses régions de la chrétienté alors sont « gangrénées » - pour reprendre le vocabulaire des textes pontificaux de l'époque - par diverses formes d'hérésie, qu'elles soient cathare, luissite, vaudoise ou joachimite, au point de susciter chez le pape Grégoire IX une réaction d'épouvante et de haine dans la fameuse bulle Vox in Rama de 1233. Par la suite, l'action de l'Inquisition et surtout celle des ordres Mendiants - dominicains et franciscains - semble avoir permis à l'Église romaine de reprendre la situation en main et de réduire l'emprise dissidente.
Une grande oeuvre sur ces prétendus « Suppôts de Satan ».
Catherine de Sienne (13471380) compte parmi les saintes mais aussi les Docteurs de l'Église. L'histoire retient qu'elle fut, au coeur de l'Europe médiévale, une femme pleine d'audace, tout à la fois mystique et engagée, ayant consumé son existence à intervenir dans les crises religieuses et politiques. C'est le portrait de cette passionnée que dresse ici André Vauchez. C'est en chair et en os qu'il nous restitue son itinéraire à travers l'épidémie de peste noire, la guerre de Cent Ans, les luttes fratricides de l'Italie, l'exil des papes de Rome à Avignon. C'est telle qu'en ellemême qu'il nous fait revivre cette pénitente dominicaine qui devint la correspondante, la confidente et la critique des puissants, princes, rois, évêques ou pontifes. Il fallait le savoir, le talent et la sensibilité de cet éminent médiéviste pour nous faire entrer dans la vérité existentielle, audelà des multiples visages qu'on a pu lui prêter à travers les âges, d'une femme hors du commun et pour nous faire re
Qu'est ce qu'un prophète aujourd'hui ? Qu'en est-il de la fonction prophétique dans le monde actuel et dans les Églises ? Déjà, en 1965, Dom Helder Camara - qui disait de lui-même : « J'appartiens beaucoup plus à la famille des prophètes qu'à celle des docteurs » - se posait la question en ces termes : « Mais qui sont les successeurs des prophètes ? ». L'ambition de ce livre est de répondre à cette demande et de l'actualiser plus de quarante ans après qu'elle a été formulée.
- La première partie de l'ouvrage est consacrée à une présentation historique visant à mettre en évidence les principales lignes de force des courants prophétiques, depuis le Premier Testament jusqu'aux temps modernes marqués, pour le catholicisme.
- La seconde partie se préoccupe davantage de l'actualité prophétique en prise avec le monde. Sa relecture aux XXe et XXIe siècles reflète les questionnements contemporains de la théologie, de la littérature ou de la philosophie.
- La troisième partie, enfin, présente une réflexion d'ensemble sur les rapports entre les institutions religieuses et le prophétisme.
L'ensemble de l'ouvrage donne à regarder les figures emblématiques du prophétisme de notre temps et les domaines dans lesquels s'est exercée leur influence : engagement intellectuel ou temporel, expérience spirituelle, témoignage de vie.
Rome médiévale ? L'expression sonne presque comme un défi ou une provocation ! Entre le cadre monumental de l'Antiquité et les splendeurs de la Renaissance et du Baroque, on a longtemps cru que s'était ouverte dans l'histoire de la Ville éternelle une parenthèse de près de mille ans, sur laquelle il n'y avait pas lieu de s'attarder, sinon pour déplorer qu'elle ait duré si longtemps.
C'est sans doute la raison pour laquelle cette période est restée dans une large mesure méconnue et peu appréciée. Mais ce jugement négatif résulte dans une large mesure d'un malentendu : le Moyen Age n'a pas seulement permis à Rome de survivre en tant que cité pendant les siècles obscurs et de devenir au XIIIe siècle un des foyers les plus brillants de la civilisation italienne. Il a fait d'elle l'instrument d'une unification de l'Europe occidentale sous l'égide de l'Eglise romaine et à travers le rayonnement de modèles culturels et de formes artistiques qui, de la mosaïque à la peinture murale, ont rendu possible une synthèse efficace entre l'héritage antique et la culture chrétienne.
Enfin, en s'affirmant, surtout à partir de 1300, comme le seul lieu au monde où tous les fidèles pouvaient obtenir la rémission de leurs péchés, Rome a acquis un statut de ville sacrée et un prestige spirituel qui ont fortement marqué son visage et ses destinées ultérieures.
Il est loin le temps où les historiens envisageaient l'omniprésence du merveilleux et du surnaturel dans la société médiévale comme un symptôme d'infantilisme. Depuis quelques décennies, les médiévistes savent que le Moyen Âge ne peut se comprendre en dehors de catégories religieuses et, surtout, ils ont appris à se faire anthropologues. Que le surnaturel envahisse la scène médiévale ne surprend plus, la vraie question se concentre sur les usages du merveilleux. C'est à explorer ces usages que se consacre André Vauchez, auteur d'un ouvrage devenu classique sur la sainteté au Moyen Âge et directeur de l'École française de Rome. Qu'il légitime une parole qui peut être déviante, qu'il fonde l'antiquité d'un passé, gage de vérité, qu'il soit la marque d'une élection, le surnaturel prend de multiples formes - miracles, prodiges, visions, thaumaturgie - et cette liberté finit par inquiéter les pouvoirs ecclésiastiques et royaux. Théologiens et juristes vont tenter de discipliner ce surnaturel sauvage en lui appliquant des critères de discernement : tout prodige ou miracle ne vient pas de Dieu. À travers cette forte présence du surnaturel, l'Occident médiéval en vient à poser la question du pouvoir : charisme contre institution, intervention divine contre puissance d'établissement. En lieu et place d'un âge de la foi béate, l'historien découvre une conscience critique qui s'interroge sur le difficile équilibre entre les fonctions : comment accorder le prêtre, le prophète et le roi ?
Le présent volume réunit les actes du colloque qui s'est tenu à Rome les 3 et 4 juin 1996 et qui était consacré à la personnalité et à l'oeuvre du cardinal Yves Congar, à l'occasion du premier anniversaire de sa disparition.
L'initiative en avait été prise par deux institutions culturelles françaises, l'Ecole française de Rome et le Centre d'études Saint-Louis-de-France, ainsi que par deux instituts italiens, l'Institut pour les sciences religieuses, de Bologne, et l'Institut pour le Moyen Age, de Rome, auxquels s'associa l'Ordre dominicain par l'intermédiaire du P. G. Vergawen.
Au-delà des institutions, toutes publiques et laïques, qui ont promu et rendu possible cette rencontre, l'hommage au Père Congar a été voulu par des historiens et des théologiens qui l'avaient personnellement connu et aimé ou qui souhaitaient reconnaître publiquement la dette qu'ils avaient contractée envers lui sur le plan intellectuel.
Car le Père Congar ne fut pas seulement un pionnier de l'oecuménisme et un des artisans de la réforme de l'Eglise catholique telle qu'elle devait se concrétiser lors du concile Vatican II. On peut aussi le considérer comme l'un des plus grands esprits que la France ait produits au XXe siècle.