Qu'est-ce que le premier empire colonial français et comment, sur près de trois siècles, a-t-il évolué ? Depuis la mise en place d'un projet colonial par Richelieu jusqu'aux années 1810, qui voient la prise de contrôle par l'Angleterre des derniers vestiges de possessions françaises fragilisés par l'épisode révolutionnaire, l'ouvrage montre les politiques coloniales à l'oeuvre en Amérique du Nord, aux Antilles et dans l'océan Indien.
Cette étude présente les acteurs, privés et institutionnels, de cette entreprise coloniale, mais aussi les populations, esclaves et libres cultivateurs, négociants et Habitants, nationaux et autochtones, à l'origine du démarrage véritable de l'outre-mer français, vers le milieu du XVIIIe siècle. Dépassant la simple perspective économiste et l'approche institutionnelle et militaire, l'auteur restitue la multiplicité des points de vue des acteurs et les ambiguïtés des marqueurs culturels entre « créolisation » et signes ostentatoires d'intégration.
Cartographie originale, documents et portraits de grandes figures accompagneront le lecteur dans cette découverte de la première vague colonisatrice de la France.
Comment, sur près de trois siècles, l'empire colonial français a-t-il évolué ? Depuis la véritable prise en charge d'un projet colonial par Richelieu et les années 1810 qui marquent la suprématie incontestée de l'Angleterre dans le domaine maritime et sa prise de contrôle des derniers vestiges de possessions françaises, quelles ont été les politiques coloniales à l'oeuvre au sommet de l'État français, monarchique, républicain ou impérial ?
L'ouvrage montre l'organisation, la montée en puissance de la France des années 1750, les soubresauts, puis la ruine de ce projet colonial, miné par des contradictions (esclavage, créolisation, données militaires et stratégiques) qui conduisent à l'échec. L'étude s'articule autour de trois pôles (Amérique du Nord, transatlantique, océan Indien) et offre un tableau précis de la politique coloniale de la France à travers le double prisme de la métropole et de la réalité autochtone.
L'auteur, se plaçant au-delà de la simple perspective économiste comme de l'approche institutionnelle et militaire, restitue la multiplicité des points de vue des acteurs, négociants et habitants, nationaux et autochtones, et les ambiguïtés des marqueurs culturels entre « créolisation » et ostentation des signes d'intégration.
Citations, portraits des grandes figures du monde colonial, cartographie originale font de ce livre un usuel indispensable pour connaître ce premier contact de la France avec la colonisation.
L'histoire militaire tient une grande place dans la Révolution française et pendant la période du Directoire, du Consulat et du 1er Empire. Les besoins en hommes ont conduit à une intégration plus importante des effectifs noirs et mulâtres des Antilles. Le choix de la condition militaire offrait alors un affranchissement pour service armé et participation au maintien de l'ordre esclavagiste. A la fin de l'Ancien Régime, on peut estimer à environ 50 000 hommes les éléments noirs des armées françaises qui vivaient ce lien entre port d'armes et liberté. Plus tard, la Première République a voulu opérer l'amalgame des troupes coloniales d'outre-mer et des troupes régulières, par dessus les origines ethniques. Bernard Gainot cherche à démêler les espérances, les contradictions et les désillusions suscitées par cette politique, à travers les destinées de trois unités emblématiques : la légion des Américains en 1792 et l'égalité des droits, les compagnies des hommes de couleur en 1797 avec les hésitations sur l'intégration, le bataillon des pionniers en 1802 ou le reniement des droits et de l'intégration. Certaines carrières d'officiers supérieurs sont particulièrement emblématiques de la période et ont été retracées à partir de leurs dossiers aux Archives de la Guerre. C'est le cas du général Thomas-Alexandre Dumas, l'homme de couleur le plus haut gradé de l'armée républicaine ; du commandant Joseph Domingue, dit " Hercule ", esclave originaire de Cuba, officier des troupes d'élite de la Garde consulaire, commandant du bataillon noir de Mantoue et qui suivit Napoléon Bonaparte dans la plupart des ses batailles ; du député noir Jean-Louis Annecy, esclave affranchi de Saint-Domingue, élu représentant du peuple sous le Directoire, déporté en Corse pour mourir au bagne sous le Consulat. Si le programme d'intégration militaire fut mitigé dans ses applications et se solda souvent par des échecs ou de tragiques malentendus (pensons au cas de Delgrès en Guadeloupe, en 1802), les questions de l'universalité des principes d'égalité, de patriotisme et des identités ethniques furent tout de même posées à cette époque, à travers le cas concret de l'institution militaire. Bon nombre d'entre elles restent d'actualité.
Au XVIIIe siècle, Saint-Domingue est le fleuron de l'empire colonial français. Dans cette véritable plaque tournante du commerce négrier, les inégalités sont criantes. À partir de 1763, les affrontements entre les Blancs, les hommes libres de couleur, les esclaves et le pouvoir métropolitain conduisent à une impasse. La situation dégénère et ouvre la voie à plus d'une décennie de violences. Viols, pillages, massacres, pratique de la terre brûlée, participent, de part et d'autre, d'une stratégie militaire mûrement réfléchie dont la finalité est l'anéantissement total du camp adverse. De cet affrontement sans merci naîtra l'indépendance d'Haïti en 1804. Ces conflits préfigurent une violence d'État et une décomposition de la société dont les séquelles sont encore visibles aujourd'hui.
Cet atlas, et ses 150 cartes et graphiques, est une synthèse des connaissances historiques sur les pratiques et sociétés esclavagistes et sur les mouvements abolitionnistes:- L'esclavage antique, arabe, africain et médiéval avant le XV? siècle.- La traite des Noirs et le commerce triangulaire, stimulés par la mondialisation des échanges.- Les sociétés esclavagistes au Brésil, aux États-Unis, à Cuba, dans l'Amérique espagnole.- Les mouvements abolitionnistes et les débats qu'ils ont engendrés.- La permanence de l'esclavage et la complexité de ses mémoires.Cette nouvelle édition nous plonge ainsi dans l'histoire des esclavages, de l'Antiquité jusqu'à nos jours, et présente également la question de leurs mémoires, au coeur des débats contemporains.
Les quelque 100 cartes et infographies aident à comprendre une période charnière de l'histoire de France et de l'Europe, depuis la construction de l'Empire jusqu'à son effondrement.
- Une analyse fine et contrastée du projet politique de Napoléon, officiellement inspiré des Lumières mais bâti sur la conquête et le contrôle autoritaire des populations.
- Les dynamiques démographiques, sociales, économiques et culturelles:un état des lieux des grands bouleversements de l'époque.
- Un héritage pérenne:création du Code civil, développement des voies de communication, réformes de l'administration, modernisation des villes, essor de Paris en capitale impériale...Plus de deux siècles après la chute de l'Empire, cet atlas dresse le juste portrait d'une époque, au plus près des populations.
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« De la volonté de civiliser à celle de domestiquer les peuples, le rêve impérial s'est transformé en entreprise de domination au bénéfice des intérêts français. » Plus de 100 cartes et infographies pour comprendre une période charnière de l'histoire de France et de l'Europe, depuis la construction de l'Empire, jusqu'à son effondrement.
O Une analyse fine et contrastée du projet politique de Napoléon, officiellement inspiré des Lumières mais bâti sur la conquête et le contrôle autoritaire des populations.
O Dynamiques démographiques, sociales, économiques et culturelles : un tour d'horizon des bouleversements de l'époque.
O Un héritage pérenne : création du Code civil, développement des voies de communication, réformes de l'administration, modernisation des villes, essor de Paris en capitale impériale...
Deux siècles après Waterloo et la chute de l'Empire, cette nouvelle édition dresse le juste portrait d'une époque, au plus près des populations.
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© Éditions Autrement, 2014
"Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle s'est développée une puissante remise en cause du système colonial hérité des trois siècles ayant suivi les fameuses « grandes découvertes ». Les contestations de ce système portaient notamment sur l'archaïsme du système des compagnies à monopoles et sur l'Exclusif commercial imposé par les différentes métropoles, ainsi que sur l'aspect violent et inhumain de l'esclavage et plus encore de la traite négrière, vivement critiqués par les ""philosophes"". De ces vives critiques sont nés les fondements théoriques et les tentatives de mise en acte de ce qu'il convient d'appeler la « Colonisation Nouvelle », qui s étend des années 1770 aux années 1830."
Troisième volet du programme de recherche intitulé "la construction du militaire", cet ouvrage revient sur les pratiques discursives et langagières qui accompagnent la formation d'une société militaire en Europe. Prismes par lesquels les individus pensent et disent le monde qui les entoure, les formes du langage et leurs usages sociaux portent en effet les systèmes de représentation sur lesquels se construisent les identités individuelles et collectives. Lieu de la mise en scène de soi, pratique de distinction et facteur d'intégration, les usages de la langue contribuent activement à l'affirmation des sociétés et des identités militaires. En ce sens, elles sont un puissant vecteur de la cohésion au sein des armées en général, et des différents corps qui la composent en particulier. Elles sont encore un important médiateur du jeu social et des relations avec le reste du corps politique, mais également un enjeu de pouvoir. Les contributions de ce volume proposent ainsi une réflexion sur la façon dont les mots et les discours ont pris part à la construction d'une identité militaire durant une longue époque moderne courant de la fin du XVe siècle au XIXe siècle. Elles reviennent sur les enjeux politiques, institutionnels et sociaux de la désignation du militaire.
Des côtes atlantiques à la grande plaine hongroise, des dernières guerres médiévales aux guerres de la révolution et de l'Empire, elles invitent à réfléchir sur ce long processus qui, de la formation d'une armée permanente à l'aube de la guerre industrielle, a transformé le guerrier en combattant de troupes régulières, et sur la manière dont l'État, la société et les militaires eux-mêmes ont façonné une condition militaire, soigneusement séparée de la condition civile.
L'histoire des esclavages, de l'Antiquité jusqu'à nos jours, en 150 cartes et infographies. L'esclavage antique, arabe, africain et médiéval avant le XVe siècle. La traite des Noirs et le commerce triangulaire, stimulés par la mondialisation des échanges. Les sociétés esclavagistes au Brésil, aux Etats-Unis, à Cuba, dans l'Amérique espagnole. Les mouvements abolitionnistes et les débats qu'ils ont engendrés.
La permanence de l'esclavage et la complexité de ses mémoires. La quatrième édition de cet atlas présente une synthèse des connaissances historiques sur les pratiques et les sociétés esclavagistes, sur les mouvements abolitionnistes et la question des mémoires.
L'encerclement par l'ennemi d'une communauté humaine est une des formes les plus emblématiques de la guerre depuis le siège de Troie jusqu'au siège d'Alep. La révolution militaire née à la fin du XVe siècle rend plus étroite encore l'intrication de la guerre et de la politique qui résulte de la guerre de siège. Pourtant les guerres de la Révolution et de l'Empire semblent la rendre obsolète, paraissant lui préférer le mouvement, l'offensive et la bataille décisive, les sièges n'étant plus que la manifestation d'une brutalisation grandissante du conflit au cours duquel la population civile est prise en otage.
Parce qu'on s'en tenait à cette vision classique, une relative pauvreté historiographique s'ensuivit, qui ne tenait pas compte de l'abondance d'une documentation sur laquelle au contraire ont voulu s'appuyer les auteur/e/s des interventions réunies dans ce volume. Nuançant la vision classique, voire la remettant en cause, ces études de cas déploient leur analyse selon des perspectives à la fois géostratégique, politique, sociale, juridique et mémorielle.
Elles étudient les luttes civiles, telles celle de Vendée, les soulèvements contre la conquête napoléonienne, ainsi ceux de la Péninsule ibérique où le siège se transforme en symbole national, et, à mi-chemin de la guerre civile et de la guerre étrangère, sa fonction dans les nouveaux départements belges et rhénans. Elles revisitent les campagnes de la Révolution, notamment celle des Flandres en 1794, Carnot s'avérant un disciple de Vauban, les campagnes de Bonaparte en Italie, terre d'élection de la guerre de siège, comme pendant la Renaissance. De 1792 à 1814, son importance demeure cruciale. Les difficultés de sa mise en oeuvre pendant la campagne de 1814 ne comptent pas peu dans l'échec final de Napoléon.
Un recueil de plus de cent cartes géographiques anciennes, qui illustrent l'évolution des contours, du tracé, des souverainetés qui se partagent l'île de Saint-Domingue durant trois siècles. La présente collection offre un aperçu d'un travail cartographique, qui révèle la régression de la discipline géographique aux XIXe et XXe siècles. La carte est un outil précieux qui aide à la prise de décision en matière d'administration et d'organisation d'un territoire. Les cartes produites entre le XVIe siècle et jusqu'au début du XVIIIe siècle nous montrent une île aux côtes déchiquetées, hachées, très accidentées. Cela pose bien entendu la question de l'échelle et de l'abstraction nécessaires dans la production cartographique. La cartographie a connu son apogée, en Haïti, sous l'Ancien Régime, entre le XVIe et le XVIIIe siècles, au moment où la mise sous coupe réglée de la Caraïbe par les Européens donna lieu à une production qualitativement et quantitativement impressionnante. Les progrès réalisés sur deux siècles témoignent à la fois de la meilleure connaissance du pays par les colons et d'une plus grande précision des outils de la représentation.
Le présent ouvrage est consacré à la difficile victoire remportée par les armées françaises sur les troupes autrichiennes le 14 juin 1800 près de Marengo (Italie du Nord).
Mais plutôt que d'aborder cet événement sous un angle strictement militaire, nous avons choisi de tenter de comprendre comment un fiasco évité de justesse a pu devenir ce formidable instrument de légitimation dont les historiens ont hérité. Ce projet s'articule autour de la réédition à l'identique du très officiel récit rédigé par le maréchal Alexandre Berthier (1753-1815), et connu sous le titre de Relation de la bataille de Marengo (version de 1805), auquel sont associés deux articles de mise en perspective : " Réflexions autour d'un "récit-propagande" " de Bernard Gainot et " La dernière campagne de Desaix " par lequel Bruno Ciotti rend hommage au principal artisan de cette journée, dont l'action décisive eut tôt fait d'embarrasser Napoléon et les tenants de la raison d'Etat.
Loin de l'histoire spectaculaire, le livre aborde le secret dans sa dimension politique, au sein d'un espace devenu public depuis 1789. De l'Ancien Régime à la monarchie de Juillet, en insistant sur le Directoire et l'Empire, les huit réflexions ici rassemblées présentent des jalons pour comprendre la place du secret et son importance au moment où se structurent des réseaux d'hommes et d'idées. Placé au centre de la cité, le secret rend plus intelligible l'invention de la république.