Le 1er juillet 2018, un peu avant midi, un hélicoptère Alouette s'approche de la prison de Réau en banlieue parisienne. A bord, un mini-commando de trois hommes lourdement armés. Ils viennent délivrer un « détenu particulièrement signalé », le très médiatique Rédoine Faïd. En moins de dix minutes et une série de portes découpées à la meuleuse thermique, le prisonnier est dehors, sans un coup de feu. C'est la deuxième évasion pour ce truand hors-norme qui, cinq ans plus tôt, s'était déjà extirpé de la maison d'arrêt de Lille-Sequedin avec otages et explosifs.
Des préparatifs minutieux à l'envol de Faïd, nous retracerons l'opération millimétrée de Réau, orchestrée par un orfèvre obsessionnel de l'évasion, mais aussi la cavale moins glorieuse de celui que la police a surnommé « l'Ecrivain » depuis qu'il a sorti une autobiographie où il affichait sa prétendue rédemption.
La fuite de Faïd ne dure que trois mois et s'achève là où tout a commencé : à Creil, petite ville de l'Oise, où il est né et a grandi, au sein d'une famille nombreuse et omniprésente : ses proches ont toujours été à ses côtés lors de ses aventures criminelles. C'est ici, au milieu des mornes HLM, que la trajectoire de Faïd a basculé. Après des études ratées et des petits larcins, arrivent les premiers braquages. Il rêve d'être l'égal des grands voyous, ceux qui attaquent les fourgons blindés et braquent comme au cinéma, comme dans les films de ses héros : Belmondo et Michael Mann. Le goût de la mise en scène, toujours. Et puis il y a la face noire de Rédoine Faïd, qui prétend n'avoir pas de sang sur les mains, oubliant que c'est sa propre équipe qui a ôté la vie de la jeune policière municipale Aurélie Fouquet en 2010 lors d'un hold up raté. Lourdement condamné, il prépare déjà sa sortie. Pourtant annoncée, l'évasion de Réau surprend les autorités et scandalisent les policier qui l'ont déjà arrêté. Tout est à recommencer...
La chasse à l'homme reprend. Nous détaillerons jour après jour les 95 jours de traque de Faïd par l'élite de la PJ mobilisée comme jamais, à l'image de ce policier fraichement retraité qui ne veut pas lâcher celui qu'il considère comme un « tueur de flic ». Il va « remuer » ses indics pour retrouver le fugitif. Jusqu'à son arrestation.
La police en tenue aujourd'hui. A quoi sert-elle, et surtout à quoi l'utilise-t-on ? Plus de 78000 hommes et femmes, de la BAC à Police secours, qui forment la Sécurité publique, un des derniers services de l'Etat encore présent au quotidien dans les quartiers délaissés. Tour à tour assistantes sociales, plombiers ou psychologues, les " flics " ramassent les restes humains après un accident de la route, entrent chez l'octogénaire morte depuis des mois, mettent fin à un tapage nocturne, accouchent une maman dans la rue ou tentent de calmer un forcené retranché avec des armes. Au cours de ces missions ingrates, ils prennent de plein fouet tous les maux de la société : chômage, misère sociale, violences conjugales, drogue, communautarisme. Rébellions, violences et insultes sont devenues la norme. Les guets-apens, les " caillassages " de patrouilles n'ont rien d'exceptionnel. Sacs d'immondices, piles, boulons, parpaings pleuvent des tours sur ces " intrus ", quand ce ne sont pas les cocktails Molotov qui s'abattent sur leurs voitures. En 2007, pour la première fois, dans le cadre de violences urbaines, on a tiré au fusil sur des policiers. Des quartiers populaires aux villes à " rupins ", des hommes et des femmes racontent leurs difficultés, leurs peurs, leurs dérapages parfois. Un quotidien inattendu, cruel, pathétique, et parfois drôle.
Le 12 mars 2003, journaux télévisés et flashs radio ouvrent sur un petit braqueur italien inconnu du grand public. Antonio Ferrara, dit "Nino", n'a pas 30 ans et signe la plus extraordinaire des évasions. Un commando vient l'extraire de prison au bazooka et à la kalachnikov. Le nouveau Mesrine ébranle le système carcéral, ridiculise le gouvernement, déprime l'élite de la police qui l'a traqué sans relâche. Le braqueur de cité s'est mué en truand médiatique.
Antonio Ferrara, le roi de la belleretrace la carrière de ce petit italien arrivé en France à l'âge de 10 ans. Ses premiers faits d'armes : un voyou laissé pour mort dans une chambre d'hôtel parce qu'il l'a traité de "mec balourd, pas fiable", des banques dévalisées, incarcération et évasion lors d'une consultation à l'hôpital... Sous l'aile de parrains corses, il est enrôlé par des équipes de braqueurs de fourgon blindé.
Nino met en contact des truands chevronnés avec les jeunes "black-blanc-beur" d'Île-de-France. Les casses à répétition provoquent une grève des convoyeurs de fonds. Pendant quinze jours, les distributeurs automatiques ne sont plus alimentés. Ferrara devient la priorité des services de police. Après quatre ans de cavale, les enquêteurs l'interpellent enfin.
Mais le garçon est trop précieux pour que le milieu le laisse croupir en prison. Pendant six mois, un commando prépare minutieusement son évasion. Un matin est mis à contribution, un avocat suspecté. Le 12 mars 2003, une douzaine d'hommes encagoulés mitraillent les miradors et ouvrent des brèches à coups d'explosifs dans les portes de la prison. En moins de dix minutes, Antonio Ferrara s'est évadé.
Sur fond de guerre des polices, les services enquêteurs déploient de gros moyens tandis que Nino bronze sur la plage à Saint-Raphaël. Le 10 juillet 2003, les flics pistent un trafiquant dans un bar de Bercy. Cette fois, les enquêteurs ne le ratent pas. Ferrara est incarcéréà Fleury-Mérogis. Quelques tentatives d'évasion auront lieu mais échouent. A 34 ans, sans compter le procès de Fresnes pour lequel il encourt la perpétuité, le braqueur est libérable en 2027. Antonio Ferrara a joué, il a perdu.
Antonio Ferrara, le roi de la belleest le fruit de quatre années d'enquête.
Été 2014. La juge d'instruction Nathalie Turquey prend ses nouvelles fonctions à Paris et découvre dans une armoire de son cabinet une pile de volumes poussiéreux, dont la tranche laisse apparaître un nom qui va la hanter : Bloch Cécile. Une fillette de onze ans, tuée un matin de mai 1986, au troisième sous-sol glauque d'un immeuble du 19e arrondissement à Paris. La magistrate décide de se plonger dans ce « cold case », vieux de près de trente ans, auquel s'ajoutent deux autres meurtres et trois viols commis sur des mineures. Un maigre indice a été recueilli : le tueur aurait la peau du visage « grêlée ». En reprenant l'intégralité de la procédure, Nathalie Turquey acquiert la certitude que l'homme est un membre des forces de l'ordre. Une piste que les enquêteurs de la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres, rechignent à suivre.
Alors, la juge se lance dans des investigations titanesques qui l'amènent à cibler 750 gendarmes passés par la prestigieuse Garde républicaine. Inlassablement, elle multiplie les déplacements et les auditions aux quatre coins de la France afin de confondre cet insaisissable meurtrier.
Jusqu'au dénouement de l'affaire, en septembre 2021. Les suites de l'enquête pourraient aboutir à la mise au jour d'un des plus terribles tueurs en série français et d'une trentaine de crimes.
Ils ont monté les plus gros braquages, ont pris part à des casses retentissants, se sont livrés au racket dans les beaux quartiers, ont trempé dans des règlements de comptes, la prostitution ou le trafic international de stupéfiants. Originaires des faubourgs de Tunis, d'Oran ou de Kabylie, ou bien fils d'immigrés venus chasser leur misère en France, ils ont laissé une empreinte profonde sur le « milieu » français, que l'on retrouve de la guerre d'Algérie au narcobanditisme des cités, de la chute des Corses à Pigalle à la mort de Francis le Belge sur les Champs-Élysées, de l'élimination du clan Zemour aux premiers millionnaires de la came. À coups de calibre, ils ont pris le contrôle du monde de la nuit, ont transformé le proxénétisme de rue en une industrie et sont devenus les maîtres des jeux clandestins.
Ce livre est une plongée en eaux profondes, à la découverte de la pègre hexagonale issue de l'immigration. Fruit de vingt ans d'enquêtes sur les faits divers et de rencontres avec des témoins qui se confient pour la première fois, Maghreb Connection dévoile un pan inexploré du grand banditisme où se côtoient voyous hauts en couleur, tueurs, flics à l'ancienne et indics et où apparaissent des liens sulfureux avec les cercles dirigeants algériens et tunisiens.
Le 7 décembre 2011, un homme vient faire la leçon aux joueurs de l'Olympique de Marseille, pourtant victorieux la veille à Dortmund lors d'un sommet de Ligue des Champions. Dans un huis-clos étouffant, il les met en garde contre leurs « fréquentations nuisibles », contre ces voyous qui rôdent au centre d'entraînement. Cet homme, c'est le chef de l'État lui-même ! En visite officielle dans la cité phocéenne, Nicolas Sarkozy a fait un crochet au stade Vélodrome. Que se passe-t-il pour qu'un président de la République éprouve le besoin de dénoncer l'emprise du Milieu sur le foot français ? Comment en est-on arrivé là ?
Les Parrains du foot brosse, de Paris à Nîmes en passant par Lens, Créteil et Lyon, le portrait d'un sport marqué par les extorsions de fonds, les matchs truqués, les magouilles sur les transferts, les joueurs séquestrés parce qu'ils n'ont pas choisi les bons agents - ceux qui servent de prête-noms à des braqueurs -, les règlements de compte aux abords des stades....
Grâce à des centaines de témoignages et de documents inédits, Les Parrains du foot révèle les secrets inavouables qui unissent les mondes du ballon rond et de la mafia dans la plus grande opacité : les liens entre l'Olympique de Marseille et les truands corses de la Brise de mer, puis des Bergers-braqueurs ; les magouilles autour des paris que ces liens sulfureux entraînent ; les manoeuvres des agents de footballeurs qui oeuvrent en réalité pour le grand banditisme ; l'influence démesurée de certaines familles corses au sommet de grands clubs français ; ou encore l'émergence de nouveaux caïds de la drogue, issus des Cités, qui ont la main sur le porte-monnaie des footballeurs...
Un livre choc, fruit de trois années d'enquête, par trois journalistes chevronnés.
Angelo Di Marco, c'est un style, reconnaissable entre tous, alliant une noirceur luxueuse au souci perfectionniste du détail, et une obsession, l'instant du passage à l'acte. Jamais de morts, jamais de sang, mais des plans cinématographiques étudiés, où les visages crispés par la rage, les yeux exorbités de terreur, fascinent. Ses dessins sont parus dans toute la presse pendant plus de cinquante et font partie aujourd'hui de l'imaginaire collectif.
Pour rendre hommage à ce maître incontesté du fait divers, une trentaine de dessins pour autant d'affaires criminelles, de celles qui ont marqué toutes les mémoires aux plus surréalistes.