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Arts et spectacles
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« Musique et sentiment » est le titre donné par Charles Rosen (1927-2012) à une série de conférences prononcées à l'Université de Bloomington en 2000 et publiées en 2010, deux ans avant sa disparition. L'auteur y analyse les changements stylistiques intervenus dans l'histoire de la musique entre les époques baroque et moderne, s'attachant à la manière dont les idées musicales se construisent à travers l'interaction entre les données du langage et les formes de représentation. À partir de tout un ensemble d'exemples musicaux, il montre comment le sens musical se constitue, se différencie et se transforme. Pour Charles Rosen, il n'existe pas de contradiction entre forme et expression, entre intelligibilité et émotion. Une leçon précieuse pour les interprètes comme pour les auditeurs.
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La génération romantique ; Chopin, Schumann, Liszt et leurs contemporains
Charles Rosen
- GALLIMARD
- Bibliotheque Des Idees
- 10 Avril 2002
- 9782070751624
Charles Rosen, musicologue, professeur et pianiste, avait analysé de façon magistrale, dans Le Style classique, les moyens par lesquels Haydn, Mozart et Beethoven bouleversèrent le statut de la musique, la dotant d'un prestige à peu près sans précédent en Occident. La génération romantique en est, en quelque sorte, une suite. C'est tout le bouillonnement du romantisme naissant que retrouve l'auteur dans ses analyses détaillées et originales d'oeuvres de Chopin, Schubert, Schumann, Liszt, Mendelssohn, Bellini, Meyerbeer et Berlioz. Au gré des exemples musicaux - qu'on retrouvera pour certains interprétés par lui, sur le CD joint à ce volume -, Charles Rosen montre comment ces compositeurs, réagissant aux nouveaux courants de pensée venus des sciences, des arts plastiques, de la littérature, de la philosophie, inventent une multitude de solutions personnelles, souvent uniques et contradictoires : tel adapte la forme sonate à de nouveaux desseins en se servant de Bach ou de l'opéra italien, tel autre bouleverse les bases de la composition en se fondant sur le son de l'instrument, tel autre encore tire parti d'une bizarrerie pour produire une sensation d'inachevé... En très peu de temps, moins de vingt ans, entre la mort de Beethoven et celle de Schumann, une génération, la première pour qui l'art soit devenu un point d'interrogation, a tout changé. La génération romantique, magnifiquement, déchiffre et illumine ce moment.
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Plaisir de jouer, plaisir de penser
Charles Rosen, Catherine Temerson
- Manuella
- 10 Mai 2016
- 9782917217788
Si Charles Rosen considère que la musique occidentale ne peut être pleinement comprise qu'en passant par l'analyse et l'histoire culturelle d'une oeuvre ou d'un style, il rappelle que l'étonnement poétique est la clé d'entrée dans une partition.
Ces entretiens sont ainsi une excellente introduction à sa conception de l'analyse stylistique et de l'interprétation d'une partition.
Catherine Temerson sait aussi l'emmener sur des territoires plus personnels : il retrace son itinéraire, de l'apprentissage avec Moriz Rosenthal (élève de Franz Liszt), à ses tournées de concerts dans le monde entier. Il décrit la complicité qu'il entretient avec son instrument : le piano crée un lien direct entre le corps de l'interprète et les sons.
Entre la théorie et l'intime, il nous offre une masterclass sur les plaisirs de l'interprétation musicale.
Comme dans les lieds de Schumann et de Schubert ou Les Adieux de Beethoven, où le passé et le présent étaient souvent représentés simultanément, il y a dans les conversations entre Catherine Temerson et Charles Rosen la présence des musiciens et des artistes qu'ils ont connus et qui prennent vie. Ces dialogues sont une oeuvre à part entière qui entre en résonnance avec une conception élargie de la musique : elle apporte au moins deux plaisirs qui ne sont pas directement liés à l'ouïe : l'un musculaire et l'autre intellectuel.
« De toute façon, comme l'a dit Schnabel, il n'y a pas d'exécution définitive : une sonate de Beethoven sera toujours supérieure à l'exécution que l'on peut en faire. Il y a plusieurs façons de se tenir à la partition : elles mènent à des interprétations complètement différentes. C'est justement la tension qui existe entre texte et exécution qui est intéressante, et qui disparaît si l'interprète s'éloigne trop de la partition. Toute la difficulté est là : parvenir à jouer d'une façon très personnelle, très inventive, mais en s'appuyant complètement sur le texte. »
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