Entre gigantesques besoins sociaux et pauvreté des budgets, entre chômage et absence de volonté politique au niveau national, Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois depuis dix ans, témoigne du quotidien d'une banlieue, d'une jeunesse désemparée. C'est quoi, la vie, là-bas, à un kilomètre à vol d'oiseau de la gare Saint-Lazareoe Quand on est le maire d'une des villes les plus pauvres d'un des départements les plus pauvres, on ne peut résoudre les maux par des mots. Cette chronique du quotidien stupéfie, émeut, fait souvent peur, et ne peut laisser indifférent. Avec la mort dramatique de deux jeunes garçons, Ziad et Banou, le 27 octobre 2005, qui déclencha les émeutes « des banlieues » pendant plusieurs semaines, Clichy-sous-Bois s'est trouvé sous les feux de l'actualité. Claude Dilain, fustigé par la droite et soutenu par le PS, s'est alors fait connaître malgré lui du grand public.
Deux maires : Pierre Cardo et Claude Dilain. Deux villes
de banlieue : Chanteloup-les-Vignes (78) et Clichy-sous-Bois (93).
Deux appartenances politiques : l'UMP et le PS. Un seul combat :
oeuvrer tous les jours pour améliorer le quotidien de populations
en grandes difficultés sociales et économiques.
Ici, pas de communication paillettes ni de discours ronronnant
mais deux élus amoureux de leurs villes qui redonnent au mot
politique ses lettres de noblesse. Ici, pas de langue de bois mais
un dialogue constructif sur la fonction de premier magistrat
municipal, la politique de la ville, les révoltes sociales de 2005...
Ici, pas de combat des chefs mais le plaisir d'échanger, même
dans le désaccord qui pointe parfois au détour d'un débat sur
l'islam, les allocations familiales ou la police de proximité...
Là où s'entasse une misère que la société ne veut plus voir,
Pierre Cardo et Claude Dilain dépassent l'opposition frontale
gauche/droite pour exprimer leur besoin et leur envie
de travailler ensemble à la réhabilitation des quartiers.