Dans cet essai qui a beaucoup été repris dans la presse, Cynthia Fleury rappelle qu'il n'y a pas de courage politique sans courage moral et montre comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l'individuel et le collectif. Un texte aussi passionnant à lire pour soi que pour réfléchir aux graves défis auxquels sont confrontées nos démocraties.
Tel est le chemin éternel de l'humanisme : comment l'homme a cherché à se construire, à grandir, entrelacé avec ses comparses, pour grandir le tout, et non seulement lui-même, pour donner droit de cité à l'éthique, et ni plus ni moins aux hommes. Quand la civilisation n'est pas soin, elle n'est rien.
Cynthia Fleury Soigner, la chose est ingrate, laborieuse, elle prend du temps, ce temps qui est confisqué, ce temps qui n'est plus habité par les humanités. Ici se déploie une tentative de soigner l'incurie du monde, de poser au coeur du soin, de la santé, et plus généralement, dans nos relations avec les autres, l'exigence de rendre la vulnérabilité capacitaire et de porter l'existence de tous comme un enjeu propre, dans toutes les circonstances de la vie.
Cynthia Fleury expose une vision humaniste de la vulnérabilité, inséparable de la puissance régénératrice des individus ; elle conduit à une réflexion sur l'hôpital comme institution, sur les pratiques du monde soignant et sur les espaces de formation et d'échanges qui y sont liés, où les humanités doivent prendre racine et promouvoir une vie sociale et politique fondée sur l'attention créatrice de chacun à chacun.
« Il se trouve que je me suis tenu un jour dans un lit d'hôpital, au dernier degré du désespoir. Quand soudain, la lecture de Pretium doloris de Cynthia Fleury orchestra ma rémission, m'intima de me relever. Le philosophe annonçait que l'accident offre l'occasion de se pencher sur soi, de recomposer l'espace, de réinventer la vie. Mais on aurait grand tort de réduire Pretium doloris à un guide de survie. Car la douleur, nous dit l'auteur, n'est pas l'apanage des blessés de la vie. Il n'y a pas besoin d'un accident physique pour comprendre que la vie nous couvre de ses bleus. Il y a besoin de Cynthia Fleury pour savoir quoi tirer de la difficulté d'être. »
Pourquoi « dialoguer » avec l'Orient ? Le dialogue se serait-il rompu ? A-t-il d'ailleurs jamais réellement existé ? Les divisions renforcées du monde d'aujourd'hui nous invitent, sans doute, à remanier les schèmes de la Renaissance, pour les dépasser.
Cette époque signe en effet un rapport fécond entre Orient et Occident, notamment grâce à deux foyers du platonisme, celui de Perse et celui de la Renaissance florentine, pouvant s'articuler au-delà des territoires et des siècles. C'est en convoquant Marsile Ficin, Sohravardî, Nicolas de Cues, Rûzbehân, Pic de la Mirandole, Ibn Arabî et Giordano Bruno, que Cynthia Fleury relit ces échanges et reformule nos héritages communs.
La collection est dirigée par Yves-Charles Zarka, directeur de recherches au CNRS. Il dirige le Centre d'histoire de la philosophie moderne - Centre Thomas Hobbes. Elle a un double objectif : -- réouvrir le débat sur les questions majeures de la philosophie, celles qui ne cessent d'alimenter la pensée, en vue d'éclairer leurs enjeux par des contributions inédites dues aux meilleurs spécialistes - mettre à la disposition des étudiants, des enseignants et plus généralement de tous ceux qui s'intéressent à la philosophie, des dossiers permettant de se faire une idée claire de l'état actuel des connaissances sur un sujet.
Rendre des travaux philosophiques de pointe, accessibles à un large public universitaire et extra-universitaire, tel est le pari de cette collection. (Autres collections : Fondements de la politique - Intervention philosophique)
Revue Cités. Philosophie, Politique, Histoire, dirigée par Yves Charles Zarka. Publication trimestrielle
" S'interroger sur l'accident, sur sa réalité, nous permet d'accéder à une autre compréhension de ladite réalité.
L'accident peut se révéler un facteur de visibilité, une sorte de mise à nue de l'invisible. Il dit la vérité de l'énigme du réel qui nous entoure, son fracas. L'accident, comme la douleur, apparaît comme l'occasion privilégiée d'une rencontre avec la vérité. C'est un haut lieu de transformation et de capacité. Pour connaître le vrai, faut-il être capable de douleur et d'accident ? " Le " pretium doloris ", le prix de la douleur, parachève le " connais-toi toi-même " socratique et le " souci de soi " stoïcien.
Quel risque est-on prêt à vivre pour connaître le vrai ? C'est grâce à la figure dionysiaque de démembrement et de métamorphose et à la catégorie de l'accident, pensée comme condition de possibilité d'une connaissance de soi, que le pretium doloris invente la critique imaginale du soi et son face-à-face avec le réel. Entre l'Orient et l'Occident, il y a l'accident. Orient désigne le lieu où l'âme se lève ; Occident, le lieu où elle s'exile et chute.
Entre ce qui se lève et ce qui chute, il y a " ce qui arrive ". Comprendre la dialectique de l'accident, c'est accepter le nécessaire dialogue entre Orient et Occident.
La collection est dirigée par Yves Charles Zarka, directeur de recherche au CNRS. Il existe un public virtuel pour la philosophie. Il existe de très bons philosophes. Comment faire pour que la rencontre ait lieu ? Comment faire pour que la discordance du désir de la pensée et de la réalité de la pensée soit réduite ? C'est l'enjeu de cette collection qui ouvre un espace pour des prises de position et des débats publics sur des questions d'actualité abordées d'un point de vue philosophique.
La nature nous relie les uns aux autres et à l'ensemble du vivant.
Mais quelles expériences avons-nous aujourd'hui de la nature ?
Celles-ci, ou leur absence, façonnent-elles nos façons de vivre et de penser, d'agir et de gouverner ? Existe-t-il une valeur ajoutée de l'expérience de nature pour l'éthique et la politique ? Il est urgent de préserver un « souci de la nature » qui soit au coeur des institutions, des politiques publiques, de nos dynamiques de transmission et d'apprentissage.
Cet ouvrage, s'affranchissant des frontières disciplinaires, interroge, de l'enfance à l'âge vieillissant, de l'individu aux différents collectifs qui organisent nos vies, la spécificité des expériences de nature, et de leur éventuelle extinction, l'hypothèse de l'amnésie environnementale, ou à l'inverse les nouveaux modes de partage et de reconnexion avec la nature, et leur continuum avec notre humanisme.
Une invitation à inventer un mode de partage.