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Actes Sud
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Stolp est un marginal, un sympathique bon à rien qui aime sa liberté avant tout. Ayant hérité d'un minus-cule appartement à Paris, il y pose ses bagages un peu malgré lui et, plutôt que de prendre possession des lieux, laisse Paris l'apprivoiser. A travers rues et cafés, il faut fuir l'atmosphère pesante de ce nouvel habitat, mais aussi les désespoirs latents d'un amour perdu. En chemin, il croise et recroise Carmen, esquisse avec elle les figures d'un duo éphémère. Car Stolp descend d'une lignée d'acrobates audacieux. Il veut jeter du lest. Ses pensées se délient, se libèrent, bondissent. Dans le nouveau roman de Paul Nizon, les intuitions les plus existentielles sont portées par une écriture aérienne : une voltige littéraire où l'humour entraîne le lecteur dans l'élan d'un récit qui mot à mot s'invente. Comme la vie.
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Les carnets du coursier ; journal 1990-1999
Paul Nizon, Diane Meur
- Actes Sud
- Memoires, Journaux, Temoignage
- 26 Février 2011
- 9782742796465
Consacré à la décennie 1990-1999, le quatrième tome du journal de Paul Nizon témoigne de la profusion de ses sources et révèle la diversité de ses inspirations. S'il a atteint l'âge de la maturité et de la consécration, il n'en reste pas moins un créateur en perpétuel devenir, toujours à la recherche de la forme d'expression la plus juste. Paul Nizon est à présent un auteur reconnu, récompensé par de nombreux prix prestigieux et enfin honoré par la publication de ses oeuvres complètes en allemand en sept volumes. Ni l'âge ni la gloire n'interrompent pourtant sa quête artistique, son existence restant toute entière dédiée à l'art littéraire. De jour en jour s'impose à l'auteur le besoin de mettre des mots sur le monde pour mieux le comprendre ou tout simplement le faire sien. Mais Paul Nizon rend aussi compte de ses voyages, en Toscane, à Madrid, à Alger, en Allemagne, aux Etats-Unis, à l'occasion de lectures ou bien en compagnie de ses proches. Il aime être en partance. Sa double appartenance suisse et française est d'ailleurs évoquée dans ce tome. Pour la première fois, il livre les questionnements engendrés par son double héritage linguistique. Les notes prises au cours de ces dix années retracent la genèse de son roman Chien. Confession à midi. Un travail de longue haleine, commencé en 1992, abandonné pour un temps, puis repris en 1997 pour finalement paraître simultanément en Allemagne et en France en 1998. L'année 1994 sera jalonnée de longs séjours à Bergen-Enkheim, commune dont il a été élu Ecrivain d'honneur. C'est aussi l'année de la parution de L'oeil du coursier, texte qui tient une place importante dans son Journal. Aux souvenirs d'enfance, de jeunesse et de sa vie de famille d'autrefois se mêlent des méditations plus générales sur ses relations avec les femmes. En érudit passionné par toutes les formes d'art et par les artistes eux-mêmes, il dissémine au fil du Journal ses propres analyses de films (Fellini), ses réflexions sur la musique et bien sûr celles sur les lectures qui accompagnent le processus d'écriture. Dans ce volume, il revient aussi sur le rôle fondamental des journaux dans le processus créatif, les définissant comme l'«Autre face» de ses livres. Plutôt qu'une oeuvre achevée, Paul Nizon nous donne ici à voir un «déballage impitoyable», un portait de l'artiste au travail, en plein chantier. L'auteur lui-même présente son journal comme «des coups d'oeil dans l'atelier de l'écrivain», pour reprendre les termes de Wend Kässens, qui explique dans sa postface que «le titre Les Fiches du coursier renvoie aux milliers de pages de journal qui sont le fruit du travail créateur de Paul Nizon sur le texte littéraire, le précèdent, l'accompagnent et le complètent». Les textes publiés ici ne représentent qu'une partie de cette activité d'écriture, la plus passionnante pour le lecteur.
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Les premieres editions des sentiments. journal 1961-1972
Paul Nizon
- Actes Sud
- Memoires, Journaux, Temoignage
- 30 Décembre 2005
- 9782742758937
Ce premier volume du journal de Paul Nizon permet d'assister à la naissance d'un écrivain, puis à l'apparition des premiers doutes, dus au mauvais accueil reçu par Canto. Il faut dès lors parvenir à prendre le dessus, pour revenir à l'écriture. En 1961, Paul Nizon est un jeune homme d'une trentaine d'années. Son premier livre, un recueil de nouvelles, fait sensation, et la critique prend la mesure de son talent. Il se met alors à écrire Canto, belle oeuvre inspirée par son séjour à Rome. Une grande maison d'édition se propose de le publier. L'auteur, qui laisse derrière lui son métier et sa famille pour se consacrer exclusivement à l'écriture, croit voir se réaliser ses espoirs les plus fous.
Or le livre, publié en 1963, rencontre une incompréhension totale. Canto, fulgurante prouesse littéraire, se voit rejeté, ce qui plonge son auteur dans un état de crise. Au début de ce premier tome de ses journaux, il retrace la manière dont il parvient progressivement à reprendre le dessus et à revenir à l'écriture. La richesse des pensées, la précision et la passion avec lesquelles Nizon parle de la genèse d'oeuvres comme Immersion ou Dans la maison les histoires se défont, ses rencontres avec d'autres écrivains (Max Frisch par exemple), ses colères, ses brouilles et ses désespoirs, mais aussi son éternel combat pour pouvoir se consacrer exclusivement à son art... : tout ici concourt à une matière vivante exceptionnelle, un plaisir de lecture ininterrompu. Voici un journal d'artiste de grande qualité qui peut être lu par tout public mais sera bien sûr encore plus apprécié par les fidèles de Nizon.
Nous devons ce "concentré de journal" au travail d'un germaniste allemand qui a sélectionné environ dix pour cent des journaux de Nizon afin d'établir cette chronique "d'une montée en puissance d'un écrivain". Les journaux des décennies suivantes seront traités de la même façon. Ceux des années 1980 (comme L'Envers du manteau) bénéficieront d'une nouvelle édition revue et corrigée dans ce sens. Le but étant d'offrir aux lecteurs un condensé des réflexions, des émotions et de la vie de l'écrivain. Le résultat enchante.
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le livre marquant de la période que couvre ce journal est stolz.
ce roman, qui fait "consciemment écho au lenz de büchner", lui a valu en 1975 le prix de littérature de brême.
dans le journal, nombre de pages témoignent de sa lutte pour se libérer de cette figure de stolz. il n'est pas étonnant que la fureur amoureuse de l'année 1977, sur laquelle s'étend le journal, ait été ressentie par nizon comme une régression et aussitôt mise en relation avec stolz. mais voilà longtemps que paul nizon n'est plus stolz.
c'est aux scènes de la vie conjugale d'ingmar bergman que lui font penser ses tiraillements entre les deux femmes, tiraillements que lui-même ressent comme une catastrophe existentielle. il affronte la crise avec un humour et une autodérision qu'on ne saurait méconnaître.
réflexions sur son travail passé, sur "la grande ville", sujet d'espoir et de désillusion : sur les américains et avant tout thomas wolfe, mais aussi tolstoï, rilke, kafka, joseph conrad et peler handke - lectures, analyses, prédilections.
rencontres avec d'autres auteurs jalonnent également ce volume, qui livre de nizon une tout autre image : l'écrivain dompte le chaos de ses expériences existentielles en se défaisant du passé, en se remémorant le présent, en le réinventant et en produisant, grâce à cela, littérature et vie.
ce second volume du journal de paul nizon, qui embrasse les années 1973 à 1979, montre un auteur de plus en plus maître de ses moyens, en passe de devenir cet écrivain consacré qui bientôt.
avec le roman l'année de l'amour, gagnera sa place dans la littérature européenne.
né à berne eu 1929, le plus grand écrivain contemporain suisse allemand, paul nizon. vit à paris. l'essentiel de son oeuvre est publié eu france par les éditions actes sud et jacqueline chambon. de multiples prix littéraires lui ont été décernés en suisse. en france et en allemagne.