A Bologne, dans les registres de la justice pénale, entre 1343 et 1474, quatre-vingt-onze hommes sont accusés d'avoir abusé sexuellement de plus de cent trente enfants, garçons et filles. Ce livre analyse ces cas de pédocriminalité dans une optique de genre. Il dresse une sociologie des victimes puis des inculpés en s'attardant sur les sodomites, catégorie de pédocriminels en voie d'affirmation, s'intéresse ensuite à l'acte lui-même en intégrant l'extrême violence qui prend place avant le viol lui-même et les lourdes conséquences qui en découlent sur la victime, ses proches, la communauté, la morale, voire l'ensemble de la chrétienté, et enfin étudie les peines infligées aux coupables, de la difficile dénonciation du criminel à l'énonciation et à l'application de la sentence.
En proposant une réflexion d'ensemble sur crimes, genre et châtiments, ce livre explore un sujet jamais traité auparavant par les médiévistes : le crime pédophile.
La relation fraternelle est au centre des systèmes de parenté en Occident.
Brassant toutes les sources disponibles - mythes, contes, romans, journaux intimes, codes de lois, chroniques, récits de miracles, fabliaux, testaments, images -, ce livre est le premier à proposer une synthèse sur l'histoire du lien très particulier qui unit frères et soeurs, depuis les fondements mythologiques jusqu'au début du XXIe siècle, à travers certains thèmes cruciaux qui se retrouvent à toutes les périodes : gémellité, affection, inceste, fratricide, querelles d' héritage...
Ce volume est le second d'une série d'ouvrages portant sur "Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle)", visant à étudier les statuts communaux dans une optique d'histoire sociale, non pas comme une source "normative" mais comme une source de la pratique, de leur matérialité et de leur forme d'écriture aux pratiques sociales en passant par les conditions de leur production et de conservation, leur inscription dans un paysage documentaire communal, leur structure et leur contenu.
Cet ouvrage, plus spécifiquement, se donne pour but de replacer la matière statutaire de l'Italie (Sienne, Ferrare, Gênes, Rimini, Milan, Orvieto, Pérouse, Todi, Pise, Lucques, la Sicile et Candie vénitienne) et du Midi de la France (Agen, Marseille, Avignon, Rodez et Comtat Venaissin) au sein d'un ensemble de documents produits par les autorités communales, par d'autres institutions présentes dans la commune ou par une autorité supérieure (seigneur laïc ou ecclésiastique, prince, roi ou pape) exerçant son dominium. Il s'agit donc d'éclairer le statut dans son paysage documentaire pour mesurer les circulations documentaires en repérant et en analysant tous les points de contact entre les statuts et les autres documents.
Du niveau le plus haut ou le plus large (comtal, provincial ou royal) au plus restreint (groupements professionnels) en passant par l'échelon communal, les différentes strates normatives se superposent et se complètent mais peuvent également entrer en concurrence, nous dévoiler des tensions entre les divers niveaux de réglementation, chacun de ceux-ci espérant marquer son emprise, dominer un espace ou un secteur d'activité. Statuer peut, en ce sens, apparaître comme un enjeu social de toute première importance.
Tente de définir la notion d'enfance au Moyen Age, d'observer les modes de filiation, de faire apparaître des modèles et des pratiques de l'enfance, d'éclairer l'enjeu que peut représenter l'enfant entre l'Eglise et les familles. L'auteur prouve, contre d'autres thèses, l'existence d'un "sentiment d'enfance" à cette époque.
De Charles Baudelaire à Gérard Depardieu, en passant par Paul Éluard, Le Corbusier ou encore Marie Trintignant... Découvrez les plus belles lettres de relations maternelles et filiales de personnages célèbres et anonymes.
Ce volume est le troisième d'une série d'ouvrages portant sur "Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle)", visant à étudier les statuts communaux dans une optique d'histoire sociale, non pas comme une source "normative" mais comme une source de la pratique, de leur matérialité et de leur forme d'écriture aux pratiques sociales en passant par les conditions de leur production et de conservation, leur inscription dans un paysage documentaire communal, leur structure et leur contenu.
Cet ouvrage s'intéresse plus spécifiquement aux statuts "vus de l'intérieur", c'est-à-dire à l'analyse de leur organisation interne : la structure adoptée, le plan choisi et les thèmes abordés. L'éclairage porte sur les grandes villes de Toscane, de Romagne, d'Ombrie, de Vénétie ou du sud de la France (Marseille, Avignon), sur des communautés urbaines de dimension moyenne (Arezzo ou Bergame) et des petites villes : L'Aquila dans les Abruzzes, Ascoli, Cingoli, Matelica et Esanatoglia dans les Marches ou Libourne, Tarascon, Arles, Alès, Lunel ou Uzès dans la France méridionale.
Les statuts et les coutumes présentent le plus souvent un découpage thématique et un classement en livres, rubriques et chapitres destinés à organiser la vie en commun de la population (institutions, justice, vie économique de la commune) et qui offrent un outil de gouvernement efficace à l'oligarchie urbaine. Ils prennent en charge le poids des évolutions de la fin du Moyen Âge en matière de droit, de langue, de régime politique, de mode de gouvernement et de pratiques sociales marquées par le passé, ancrées dans le présent et tournées vers l'avenir.
Ce volume est le quatrième d'une série d'ouvrages portant sur "Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle)", visant à étudier les statuts communaux dans une optique d'histoire sociale, non pas comme une source "normative" mais comme une source de la pratique, de leur matérialité et de leur forme d'écriture aux pratiques sociales en passant par les conditions de leur production et de conservation, leur inscription dans un paysage documentaire communal, leur structure et leur contenu.
Ce dernier ouvrage s'intéresse aux statuts "vus de l'extérieur" c'est-à-dire au rapport entre le texte statutaire et sa mise en jeu dans des pratiques sociales concrètes, mais aussi à la manière dont les acteurs médiévaux se posent la question de l'usage de la norme, aux divers moments documentaires où ils font référence ou allèguent explicitement les statuts dans leurs pratiques. Il n'est donc question de statuts qu'à travers d'autres documents, qu'ils fassent partie du paysage documentaire communal (délibérations communales, registres de justice, registres de compte, criées, épigraphie, iconographie, etc.) ou qu'ils soient élaborés en marge des écrits de gouvernement (registres notariés, testaments, récits de miracles, procès de canonisation, sources narratives, chroniques, etc.). Le but est de repérer, d'analyser et d'étudier la manière dont les normes statutaires se sont diffusées - ou pas -, ont été appliquées - ou pas - dans les pratiques politiques, économiques et sociales de la commune : comment ont-elles été validées, reproduites, conservées, diffusées ? C'est l'occasion de mesurer la force pratique des statuts, leurs effets dans la vie quotidienne du gouvernement et des acteurs sociaux, de prouver ainsi la pertinence de la confrontation entre divers éléments textuels produits par la commune pour élaborer une histoire des pratiques sociales à partir des pratiques d'écriture dans les sociétés de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle).
Ont collaboré à cet ouvrage :
Dominique Bidot-Germa, Frédéric Boutoulle, Guido Castelnuovo, Edward Dettmam Loss, Antoine Franzini, Benoît Grévin, Michel Hébert, Didier Lett, Francine Michaud, Maria Giuseppina Muzzarelli, Xavier Nadrigny, François Otchakovsky-Laurens, Gian Maria Varanini.
Au moyen age, naître fille ou naître garçon n'a pas la même valeur : si chaque enfant est aimé par ses parents, son destin sera différent suivant son sexe.
Dans la famille, à l'école, au monastère ou en apprentissage, les enfants ne sont pas traités de la même façon. dès la grossesse, les parents prient pour avoir un garçon plutôt qu'une fille, considérée comme inférieure. plus tard, alors que le petit garçon apprend à lire, à écrire et à compter, la fille a plus rarement accès au savoir, et est surtout formée pour tenir une maison et s'occuper d'une famille.
En s'appuyant sur des documents d'époque peu connus, didier lett nous parle des différences entre les filles et les garçons au moyen age, à travers toutes les étapes de l'enfance.
De Mozart à Jean Gabin, en passant par Jules Verne, Franz Kafka ou encore François Truffaut... Découvrez les plus belles lettres de relations paternelles et filiales de personnages célèbres et anonymes.
Au cours de l'été 1325, une commission d'enquête est envoyée par le pape jean xxii dans cinq villes de la marche d'ancône.
Pendant trois mois, elle recueille les témoignages d'hommes et de femmes sur les qualités extraordinaires et les miracles qu'aurait accomplis un ermite de saint-augustin, nicolas de tolentino (mort en 1305), en vue de sa canonisation. 371 dépositions ont été consignées dans un long procès-verbal dont nous avons conservé deux manuscrits. cette " trace de l'histoire " est au centre de ce livre. l'objet n'est pas le saint, ni la sainteté, ni le culte, ni les croyances, mais une société produite par une source et par un historien.
Afin de saisir cette réalité dynamique et mouvante, est adoptée ici une démarche pragmatique qui tente de concilier approche macro-historique et micro-historique. elargissant d'abord la focale pour ne rien perdre du contexte de production, l'auteur montre comment on obtient une bulle autorisant l'ouverture d'un procès de canonisation et comment on fabrique un saint. puis, se dirigeant progressivement vers la source, il s'interroge pour savoir comment elle a été produite et de quoi elle est composée.
Enfin, la focale resserrée sur la seule réalité dont on dispose, il étudie minutieusement cette " société du procès " à partir de témoignages oraux consignés par écrit, en montrant comment les rapports sociaux s'inscrivent dans un espace donné et en dévoilant les procédés par lesquels s'exprime la domination sociale.
Quels étaient la place et le statut des femmes et des hommes au Moyen Âge ? Quel rôle et quelle image les uns et les autres avaient-ils dans la vie quotidienne, au sein de la famille, du couple, mais aussi dans les institutions, les jeux de l'argent et du pouvoir ? Avec cet ouvrage alliant l'histoire des femmes à l'histoire des genres, l'auteur, spécialiste de l'histoire de l'intimité et de la famille, propose une synthèse.
Ce numéro s'emploie à montrer l'importance de la relation adelphique à l'époque médiévale en s'intéressant non pas la position théorique d'un frère ou d'une soeur dans les systèmes de parenté mais en étudiant la relation entre frères et soeurs en pratique et dans l'interaction. Le lecteur découvrira donc, tour à tour, la « drôle de fratrie » de saint Bernard, les violents conflits entre frères dans la Germanie du Xe siècle, la forte entraide des soeurs et des frères lors d'un accident, d'une maladie ou d'un décès dans l'Italie du XIVe siècle, la grande solidarité entourant les veuves parisiennes de la fin du Moyen Âge et l'expression des sentiments et des rivalités feutrées à l'intérieur d'une fratrie associée dans une même profession dans l'Allemagne du XVe siècle.
L'ouvrage de Didier Lett comble une lacune dans l'histoire médiévale. Au delà des différences régionales, l'auteur résume nos connaissances sur la parenté, le mariage, la vie de famille du Ve au XVe siècle dans l'ensemble de l'Occident, questions que développent les quatre parties de cet ouvrage.
De Marie-Antoinette à Maxime Le Forestier, en passant par Stendhal, Vincent Van Gogh ou encore Friedrich Nietzche... Découvrez les plus belles lettres de relations adelphiques de personnages célèbres et anonymes.
C'est une problématique essentielle pour l'étude historique de nos sociétés qui est interrogée ici : quels étaient la place et le statut des femmes et des hommes au Moyen Âge ? Quel rôle et quelle image les uns et les autres avaient-ils dans la vie quotidienne, au sein de la famille, du couple, mais aussi dans les institutions, les jeux de l'argent et du pouvoir ?
Cet ouvrage offre une vision nouvelle de l'être féminin et masculin médiéval : par-delà la domination de l'homme alors que s'impose la loi salique, l'affirmation de la masculinité de l'activité intellectuelle et où s'affirme comme valeur première de l'aristocratie la virilité, il met également en lumière la réalité des genres et la façon dont se construisent les identités sexuées en fonction de l'âge et des catégories sociales.
Ce volume est le premier d'une série d'ouvrages portant sur "Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Age (XIIe-XVe siècle)", visant à étudier les statuts communaux dans une optique d'histoire sociale, non pas comme une source "normative" mais comme une source de la pratique, de leur matérialité et de leur forme d'écriture aux pratiques sociales en passant par les conditions de leur production et de conservation, leur inscription dans un paysage documentaire communal, leur structure et leur contenu.
Cet ouvrage, plus spécifiquement, porte une réflexion sur la manière dont un statut est construit en s'intéressant aux "auteurs" de la norme, à la rhétorique et à l'écriture utilisées lors de sa confection dans le Midi de la France (Provence, Toulousain, Montpellier, Marseille) et dans l'Italie communale (Toscane, Marche d'Ancône) à la fois dans de grands organismes urbains (Sienne, Marseille, Toulouse, Montpellier) dans de plus modestes (Macerata, Cingoli) et dans de minuscules communautés rurales (Bédoin, Fiastra, Sefro) souvent longtemps délaissées par l'historiographique française et italienne.
De nombreux individus ou groupes de personnes interviennent dans le processus d'élaboration des statuts, de celui ou de ceux qui décide(nt) à celui ou ceux qui met(tent) par écrit : statutarii, juris periti, doctores legum, notaires, notables de la communauté, etc. On cherche ici à mieux connaître leur formation, leur origine géographique, leur degré de participation à l'élaboration des corpus statutaires, leur rôle dans la validation, l'authentification, la conservation et la diffusion des statuts. Ces acteurs se différencient assez peu sur un plan sociologique car la très grande majorité d'entre eux appartient à la frange privilégiée de la population urbaine. En revanche, ils se distinguent par la place qu'ils occupent dans la chaîne de production du statut et leurs compétences. Cet ouvrage jette donc les bases pour élaborer une typologie et une sociologie des acteurs au sein du processus d'écriture des corpus statutaires.
Ont collaboré à cet ouvrage : Francesca Bartolacci, Valeria Capelli, Pierre Chastang, Alessandro Dani, Florent Garnier, Andrea Giorgi, Maïté Lesné-Ferret, Didier Lett, François Otchakovsky-Laurens, Gabriel Poisson, Laure Verdon.
Quels étaient la place et le statut des femmes et des hommes au Moyen Âge ? Quel rôle et quelle image les uns et les autres avaient-ils dans la vie quotidienne, au sein de la famille, du couple, mais aussi dans les institutions, les jeux de l'argent et du pouvoir ? Avec cet ouvrage alliant l'histoire des femmes à l'histoire des genres, l'auteur, spécialiste de l'histoire de l'intimité et de la famille, propose une synthèse.
« Haro », hurlaient la victime détroussée par un voleur ou les
témoins du délit ; « Oyé », lançaient les crieur public installés aux
carrefours ; « Noël » criaient les gens heureux d'assister à une entrée
royale ou à la conclusion de la paix... On pourrait allonger la liste
de ces hommes et femmes « accoustumé à faire cry » au Moyen
Âge. L'époque fut très bruyante et les cris, spontanés ou ritualisés,
régulaient fréquemment les liens sociaux. Nous l'avions oublié, cet
ouvrage vient le rappeler avec force exemples, illustrations parlantes
et nombreux détails révélateurs.
Les cris sont très présents lors des rites de passage, politiques, guerriers,
sociaux, religieux, familiaux, et les crieurs sont parfois des
professionnels: marchands ambulants, colporteurs, crieurs publics.
Dès lors, pour le pouvoir, « posséder le cri » est la manifestation suprême de sa capacité à maîtriser l'espace politique.
Les textes de ce livre montrent que le cri, forme particulière de la parole, a une
histoire, en ce sens qu'il représente, dans une société largement dominée par
l'oralité, un « acte de langage » lié aux sentiments et aux émotions, devenant un outil fréquent de l'interaction et un enjeu crucial dans le système des communications.