Il est illusoire de prétendre protéger l'enfant si l'on ne protège pas sa mère et la mise en oeuvre des mesures de protection des femmes victimes de violences conjugales sera caduque si l'autorité parentale n'est pas aménagée de façon adaptée à la situation de violences.
C'est pourquoi il est aujourd'hui nécessaire de renforcer la culture de la protection par une législation plus impérative qui traduise dans la loi cette réalité : un conjoint violent est un père dangereux.
En effet, pour que la protection des victimes soit une réalité et non une intention, il est nécessaire et conforme à nos principes de présumer qu'un mari violent est un père dangereux, c'est-à-dire de prendre en compte la violence dans la conjugalité pour garantir la protection dans la parentalité. Cela signifie que l'exercice de l'autorité parentale ne doit pas être attribué au violent conjugal mais confié exclusivement au parent victime. Cela signifie aussi que si des rencontres entre l'enfant et le violent conjugal sont organisées, elles doivent se dérouler sous contrôle social pour garantir la protection de l'enfant.
Chaque année 223 000 femmes sont victimes de violences conjugales. Environ 84 000 sont victimes de viol ou tentative de viol. Une femme meurt tous les 3 jours victimes de son conjoint (compagnon ou ex). En moyenne, le 39 19, ligne d'appel national pour femmes victimes de violences, reçoit 50 000 appels par an. Pour mieux protéger les femmes et les enfants victimes de violences, le 5 e plan interministériel (2014-2016) a à la fois consolidé les dispositifs déjà existants et instauré de nouvelles mesures. Il reste cependant beaucoup à faire pour éradiquer ce fléau, et notamment faire connaître, promouvoir et mettre en oeuvre le droit d'être protégée.
Avec la collaboration de :
L. Tromeleue : psychologue clinicienne, thérapeute familiale, praticien EMDR, intervenante en analyse des pratiques professionnelles. M.
Salmona : psychiatre, fondatrice et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie. M. Delespine : sage-femme, coordinatrice de la Maison des femmes du Centre Hospitalier Delafontaine (Saint-Denis). E. Piet : présidente du « Collectif Féministe Contre le Viol » et responsable de la planification familiale au Conseil général de la Seine-Saint-Denis. C. Barbelane Biais :
Chargée de projet à l'Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis. G. Lopez : Président de l'Institut de victimologie de Paris. C. Leverrier : Coordinatrice des centres de planification familiale de Saint-Denis. F. Molins : Procureur de la République de Paris. A. Martinais, Chargée de projet à l'Observatoire des violences envers les femmes du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. C.
Mathieu : vice-présidente au tribunal de grande instance de Bobigny et coordinatrice du pôle de l'état des personnes et de la famille. K.
Sadlier : docteure en psychologie, spécialiste de la prise en charge des enfants victimes des violences conjugales.
Les violences sexuelles sont un phénomène de très grande ampleur dont la reconnaissance par les pouvoirs publics et la société dans son ensemble n'en est qu'à ses balbutiements. L'écart est encore immense entre les faits de violences sexuelles et les condamnations des agresseurs. Il n'est pas excessif de considérer que cela constitue un système d'impunité pour les agresseurs. L'objectif de ce livre est de mieux comprendre les différentes formes de violences sexuelles (viol et agression sexuelle, prostitution, violences au travail, mutilations sexuelles féminines, inceste) et leur impact sur les victimes afin de promouvoir des pratiques professionnelles protectrices. Pour cela il était nécessaire de faire appel aux professionnels les plus reconnus dans leurs différents champs de compétence.
Notre société a pris conscience des effets délétères des violences conjugales sur l'enfant. Elle a plus de difficulté à admettre les perturbations induites par ces violences dans l'exercice de la parentalité. L'idée assez répandue qu'« un mari violent peut être un bon père » est une construction sociale mise à mal par toutes les études. Qui plus est, la violence conjugale affecte également la capacité parentale de la victime. Cet ouvrage propose d'explorer la parentalité face à la violence conjugale sur les axes psychologiques, sociaux, politiques et judiciaires, autant dans le couple parental que dans la relation parento-infantile. Il propose tous les éléments nécessaires à mise en oeuvre de bonnes pratiques par les professionnels de la protection l'enfance.