Eric de Beukelaer, ancien porte-parole de la conférence épiscopale belge, signe ici une réédition revue et augmentée de son livre l'Eglise de Judas. Il développe dans cet ouvrage la part d'ombre de l'Eglise : "Comment expliquer que des chrétiens en arrivent à trahir - au nom de Jésus - le Christ et son Evangile, c'est-à-dire jouer la part de Judas ?" I'auteur démonte quelques-uns des mécanismes qui poussent les fils de l'Eglise à l'erreur, à la faute ou au péché, comme symptôme d'un mal-être plus profond. L'auteur prend un peu de distance et réfléchit sereinement pour aider un large public à dépasser les lieux communs et à faire la part des choses entre " émotions confuses et arguments objectifs ". Les chapitres évoquent successivement une Eglise pétrie d'humanité ; une religion meurtrière ; une institution pour le meilleur et pour le pire ; la confusion des deux règnes ; la dérive gnostique et la perversion sectaire ; un langage exclusif et doctrinaire ; les boucs émissaires de la peur, et enfin la tension qui fait vivre. Au terme de ce parcours historique, l'auteur termine avec une conclusion qui ne se veut pas dans l'Histoire, mais " dans une lucidité tendue vers l'éternelle Lumière ".
Depuis 65 ans, la vie politique en Occident se fonde sur le rejet intuitif de tout ce que représente le nazisme. La Déclaration universelle des droits de l'homme (1948) découla de la Charte de l'Atlantique souscrite en 1941 par les Alliés. En ce début de XXIe siècle, la génération au pouvoir ne connaît ces événements que par les livres d'histoire. Dans une société sécularisée, avec des citoyens aux convictions philosophiques et religieuses diverses, comment dès lors encore fonder une civilisation humaniste ? Voilà la question posée dans cet ouvrage.
Credo politique ? Ce titre se veut tout d'abord un petit clin d'oeil vers l'auteur. Quand un prêtre parle politique, cela sent toujours un peu le soufre... Clin d'oeil aussi au contenu de ce livre qui - comme les credos - ne vise pas tant l'originalité, que le rappel d'évidences fondatrices. Credo politique, enfin et surtout, parce que la thèse centrale de cet essai est que l'humanisme ne se fonde pas uniquement sur des résultats électoraux, si libres et démocratiques soient-ils. La civilisation des droits de l'homme postule l'adhésion à un étalon qui transcende les contingences historiques. Un sens de l'histoire que les hommes libres se doivent de défendre - comme le martelait le grand Churchill - to the bitter end. Pareil credo est-il de nos jours encore d'actualité ? Au lecteur de se faire une religion.