Avoir confiance n'est pas seulement une obligation morale, cela sert aussi notre propre intérêt et celui de la société. Hélas, comme êtres humains, nous sommes très sensibles à des sentiments de méfiance : envers les autres, la politique, l'avenir incertain. Des employeurs n'ont pas assez confiance en leur personnel, des pays membres de l'Europe ont une confiance insuffisante envers d'autres pays européens.
Le grand économiste belge Étienne de Callataÿ jette un regard particulièrement acéré sur le coût de la méfiance dans notre société. La confiance a-t-elle encore sa place dans notre époque de l'information et du contrôle ? Et comment pouvons-nous, au-delà de toute irrationalité, booster la confiance ?
Le modèle fiscal belge, bâti en 1962 dans le contexte de redistribution des moyens et d'alignement des contributions fiscales propre au pacte social d'après-guerre, n'est plus que l'ombre de lui-même. Lentement détricotée au nom d'arbitrages circonstanciels et désormais en déphasage complet avec l'économie et la société, notre fiscalité a besoin d'une réforme profonde et globale, intégrant la taxation du revenu du travail et du capital, de l'entreprise et de la consommation.
La fiscalité doit impérativement tenir compte de ces évolutions sociétales majeures que sont la globalisation, le progrès technologique, la mobilité croissante des bases imposables, l'augmentation de l'espérance de vie, l'éclatement du modèle familial traditionnel, le creusement des écarts dans la distribution primaire des revenus ou encore le réchauffement climatique.
Dialogue entre deux économistes passionnés par leur sujet, cet ouvrage n'a pas pour objectif de formuler des recommandations politiques concrètes. Il n'est pas non plus un précis de fiscalité. Entre ces deux extrêmes, il ambitionne d'alimenter, voire de susciter, la réflexion sur les principes qui fondent notre système fiscal actuel et de favoriser une réforme en profondeur de celui-ci en esquissant les lignes directrices qui la sous-tendraient. Les points de vue de Bruno Colmant et Etienne de Callataÿ ne s'accordent pas nécessairement, leurs convictions les poussant parfois sur le terrain de la confrontation intellectuelle.