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Georges Duhamel
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Comme la littérature est injuste de ne jamais faire référence à Salavin, le héros de Confession de minuit créé par Georges Duhamel. Personnage touchant, pétri d'humanité, Salavin est le premier anti-héros de la littérature. Déboussolé par les impasses du monde moderne, incapable de vivre et d'aimer, Salavin ouvre le chemin de l'absurde emprunté par Meursault, l'Etranger de Camus et par Roquentin, le double nauséeux de Sartre. Ses problèmes, ses craintes et ses espoirs sont aussi les nôtres, comme ses errements au gré des rues de Paris dont il fait une émouvante description. Le Figaro Littéraire avait choisi ce roman pour l'inclure dans sa liste des douze meilleurs romans de la première moitié du XXème siècle.
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« L'Amérique semble prendre à coeur de précéder le reste de l'humanité dans la voie des pires expériences. » Pressentant l'influence grandissante des États-Unis sur l'ensemble du globe, Georges Duhamel part découvrir le Nouveau Monde en 1929. Des masses abruties par la consommation aux cris des porcs dans les abattoirs géants, il décrit tout, commente avec emphase, sans rien dissimuler de son horreur ou de son inquiétude. Un témoignage unique et romancé sur cette Amérique d'hier dans laquelle se dessinent les contours d'aujourd'hui.
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Vie des martyrs
Georges Duhamel
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 16 Septembre 2015
- 9782228913829
Premier témoignage littéraire sur la Grande Guerre, Vie des martyrs est un livre exceptionnel. En quatre ans, près de cinq millions de blessés déferlent sur les services de santé, à l'arrière-front. Georges Duhamel, qui était médecin, vit avec eux "l'envers de l'enfer". Porté par une éthique et une empathie admirables, il décide d'oeuvrer à la mémoire de ces hommes confrontés à la douleur, à la terreur de l'amputation, à l'agonie, mais aussi à des moments de grâce. Livre des passages, Vie des martyrs rappelle aussi, à chaque page, la force consolatrice de la parole littéraire. Un chef-d'oeuvre !
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«Jacqueline était là, debout, un peu pâle dans l'ombre. Et, tout de suite, elle entra. Elle retirait ses gants, avec des gestes maladroits, saccadés, elle retirait le grand chapeau de paille dorée qui lui cachait à moitié le visage. Elle baissait les yeux et parlait vite, ave ses lèvres tremblantes. Elle disait:«Si vous voulez m'épouser, je veux bien, je veux bien! Et même je vous le demande. Et je vous cherche partout depuis ce matin pour vous dire que je veux bien.»
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«Je t'écris de mon petit laboratoire dont la fenêtre unique donne sur les verdures naissantes. La centrifugeuse tourne et bourdonne derrière moi. Les cobayes remuent dans leur cage et me considèrent avec leur petit oeil vif et intelligent. Si je les regarde, moi-même, avec un peu trop d'attention, leur coeur, je le sais, se prend à palpiter plus vite. Ce sont des animaux très sensibles. Nous les tourmentons, au nom de la famille humaine, à laquelle ils n'appartiennent pas. Il faut limiter sa patrie si l'on ne veut pas mourir.»
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- mme delahaie est morte, dit papa.
Maman devint toute pâle.
- est-ce possible ?
- vois toi-même, répondit papa. c'est une lettre du notaire.
Et il enleva son pardessus. il avait un vêtement de coupe élégante, mais qu'il jugeait fané, ce dont nous ne pouvions nous apercevoir.
Maman dépliait la lettre. soudain elle se cacha le visage dans son tablier et se prit à pleurer.
Papa souriait, le sourcil dédaigneux.
Joseph s'écria :
- ne pleure pas, maman.
Puisqu'on ne l'aimait pas, c'est pas la peine de pleurer.
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«La petite Christine s'était engagée sur la voie à niveau devant laquelle un convoi de marchandises restait interrompu. L'enfant était là, debout entre les rails, son gros carton tenu à bras-le-corps comme un tambour ou comme une poupée. Elle était là, distraite, insouciante, et l'un des tronçons du train venait, monstre aveugle, de se mettre en marche à la rencontre de l'autre tronçon. Les puissants tampons rouillés avançaient...»
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Biologiste célèbre, Patrice Périot est dévoré par sa propre gloire. Conférences, signatures de pétitions politiques finissent par lui prendre le temps qu'il devrait consacrer à la recherche. Ses amis politiques abusent de son nom. Et ses enfants : la froide Christine, l'étrange Hervé, le mystique Thierry, Edwige et ses problèmes conjugaux, ne lui causent que des déceptions. Ainsi un homme de qualité - en qui on peut reconnaître bien des traits de l'auteur - finit-il par mener une vie contraire à celle dont il avait fait son idéal. Mais, comme chaque homme, ne doit-il pas «persévérer dans l'angoisse et l'affliction jusqu'à l'heure du destin, persévérer dans l'amour et même dans l'espérance» ?
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Auteur prolifique, célèbre pour ses deux monumentaux cycles romanesques Vie et aventures de Salavin et Chronique du Pasquier, Georges Duhamel livre dans Le Prince Jaffar (1924), une chronique tunisienne d'une grande vérité. Un texte où il réussit à « sertir les miroirs où viennent se refléter les images et les âmes du proche Islam. » Cet ouvrage, publié en pleine période coloniale, est le résultat d'une observation minutieuse de la réalité et de la psychologie des Tunisiens, mettant en relief, non sans une tendre ironie, sa subtile et singulière complexité.
Médecin de formation, romancier et essayiste, membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences morales et politiques, G. Duhamel (1884-1966), peut être considéré, autant par ses actions que par ses écrits, comme l'un des derniers grands représentants d'une tradition humaniste française.
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«Mon père murmura, d'une voix calme:Nous dépassons peut-être le vingt-quatre ou le vingt-cinq à l'heure. Sentez-vous le vent de la course?Puis il ne dit plus rien et je pense que nous fûmes tous saisi d'une légère angoisse. Nous arrivions au tournant de la route... Mon père prononça, d'une voix blanche:Je tourne la manette à droite, puisqu'il faut aller à gauche. J'entendis cette phrase raisonnable, froidement mécanique et, soudain, la voiture, au lieu de virer vers la gauche, se dirigea vers la droite, piqua dans le petit fossé, monta sur le talus, s'allégea, d'un coup de rein, de ses trois passagers et fonça vers la muraille.»
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«Cécile vient de paraître et suit une étroite venelle entre les violons de l'orchestre. Elle porte cette longue robe toute blanche qui, depuis le premier jour, depuis le premier concert qu'elle a donné, petite fille, est son vêtement sacerdotal. Une chaude rumeur d'accueil, d'amitié, de confiance, monte aussitôt de la multitude.»
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Chronique des pasquier - ix - suzanne et les jeunes hommes
Georges Duhamel
- Folio
- 4 Mars 1977
- 9782070369232
«Suzanne le regardait en secouant doucement la tête. Hélas! Il était trop tard. Il était trop tard pour recommencer une vie, trop tard pour changer de route, trop tard pour tâcher d'être heureuse comme toutes les autres femmes. Mais elle pouvait, du moins, à ce grand bonheur perdu, dire un adieu solennel, dire un adieu déchirant. Elle pouvait, à ce beau mendiant, à cet enfant ébloui, faire une aumône magnifique.Elle se leva d'abord en titubant, puis elle éteignit les lumières. Avec des gestes d'aveugle, elle le cherchait dans la nuit.»
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Le dernier volume de la Chronique des Pasquier a pour personnage central un homme hors série, Joseph Pasquier, que sa volonté de richesse et de puissance va mener à la catastrophe.
Et pourtant, " rien n'est jamais fini dans notre monde misérable ".