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GALLIMARD
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2021 marque le quatre centième anniversaire de la naissance de Jean de La Fontaine, né à Château-Thierry en juillet 1621.À cette occasion, la Pléiade publie en « Tirage spécial », sous coffret illustré, l'édition de référence des Fables choisies mises en vers, due à Jean-Pierre Collinet (1991), et illustrée, cette fois, des célèbres gravures de Grandville (1838) accompagnées - ce qui n'a jamais été réalisé - des dessins et esquisses du même Grandville, conservés dans le fonds Grandville de la Bibliothèque de Nancy et qui montrent le travail de l'illustrateur, en particulier le jeu auquel il se livre entre représentation animale et représentation humaine des personnages des fables.
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Fables choisies
Jean De La Fontaine
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior ; Textes Classiques
- 15 Août 2019
- 9782075131353
«Rien ne sert de courir
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Oeuvres complètes Tome 1
Jean de La Fontaine
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 12 Avril 1991
- 9782070112029
La Fontaine restera éternellement l'auteur des Fables. Sans doute parce qu'en chacun de nous survit quelque chose de l'enfant maussade qui ânonnait La Cigale et la Fourmi sur l'estrade d'une salle de classe. Il y a les Contes, aussi. Mais dans les Contes, les nonnes font des manières à la grille du couvent, les courtisanes sont amoureuses, les
cocus vont se percher dans les arbres : trop d'audace, peut-être, pour les écoles. Audace calculée cependant : lecteur de Boccace et de l'Arétin, «Arétin mitigé» lui-même (d'après Furetière), La Fontaine enveloppe les égarements du coeur et la faiblesse de la chair dans des voiles qui, naturellement, montrent plus qu'ils ne dissimulent. L'érotisme, déjà, est «là où le vêtement bâille». Les fables, pourtant... «Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être.» Dans leur univers discrètement cynique, les faibles paient pour les forts, et les naïfs pour les roués. Proches de notre poésie - parce qu'elles traduisent en la sublimant la parole universelle -, elles ont parfois de riantes duretés. Elles répètent inlassablement qu'une fois passé le temps des amours il ne reste plus, des heures joyeuses, qu'un souvenir nostalgique et lancinant. C'est toujours trop tard, lorsqu'on a compris qu'elle a des bornes, que l'on mesure combien la vie est précieuse. La présente édition est la seule à procurer l'intégralité des gravures originales des fables, dues à François Chauveau. En tête du volume, une notice sur les illustrateurs de La Fontaine, qui comprend 70 reproductions, analyse l'attrait qu'ont exercé, depuis le XVII? siècle jusqu'à nos jours, les fables et les contes sur les artistes. On trouvera en appendice des textes de Houdar de La Motte, La Harpe, Chamfort et Taine, tous consacrés au fabuliste. -
Fables
Jean de La Fontaine, Daniel Maja
- Gallimard Jeunesse
- Enfance En Poesie
- 5 Septembre 2013
- 9782070655397
Avec ses Fables, La Fontaine s'inscrit dans une tradition multiple et universelle : la fable grecque en prose, suivie d'une brève moralité, avec Ésope ; la fable latine, brève, également en prose, avec Phèdre, ainsi que la fable orientale.
Chez La Fontaine aussi les animaux discutent de morale, les hommes font les ânes... En apparence, il se place donc dans la lignée de ceux qui voient dans la fable un court récit destiné à enseigner la morale. Et le dédicataire du premier recueil n'est autre que le Grand Dauphin, le fils du roi alors âgé de sept ans ! Mais, sous des airs de récitations enfantines, se cache une peinture critique de la société du Roi-Soleil, qui grâce à son talent devient universelle. Et au-delà des histoires pour enfants sages, on découvre une réflexion profonde sur l'humaine condition.
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Oeuvres complètes Tome 2
Jean de La Fontaine
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 13 Juillet 1943
- 9782070102976
«"Diversité, c'est ma devise", devise de son oeuvre, devise de sa vie. Il va "de fleur en fleur et d'objet en objet", promenant partout sa curiosité aussi prompte à se lasser qu'à s'émouvoir, et, au fond de son âme légère, sa mélancolie, son éternel ennui. Car voilà le secret de cette "humeur volage et qui ne saurait souffrir nul attachement", de cette "inconstance", de cette "inquiétude, qui me sont, dit-il encore, si
naturelles". Hoc se quisque modo fugit. À se pencher sur ce vide intérieur, le vertige le prendrait peut-être. Il s'essaie à tous les genres, tente mille aventures, se perd dans ses rêves ; il se fuit. À la fin de sa vie, il écrit à Maucroix : "Je mourrais d'ennui, si je ne composais plus." II avait bien près de soixante-dix ans quand Mme d'Hervart, sa Sylvie, reçut la lettre où Verger le peint au vif : Je voudrais bien le voir aussi, Dans ces charmants détours que votre parc enserre, Parler de paix, parler de guerre, Parler de vers, de vin et d'amoureux souci ; Former d'un vain projet le plan imaginaire, Changer en cent façons l'ordre de l'Univers, Sans douter, proposer mille doutes divers ; Puis tout seul s'écarter, comme il fait d'ordinaire, Non pour rêver à vous qui rêvez tant à lui, Non pour rêver à quelque affaire, Mais pour varier son ennui. Car vous savez, Madame, qu'il s'ennuie partout... Vingt ans plus tôt, un janséniste le jugeait "mélancolique et de bon sens", le bon sens masquant, trompant la mélancolie. Mitton, qui fut à la fois l'ami de Pascal et de La Fontaine, put vérifier sur l'âme du poète ce que le moraliste écrit de l'inconstance et du divertissement...» Pierre Clarac. -
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Vivre pauvre : quelques enseignements tirés de l'Europe des Lumières
Laurence Fontaine
- GALLIMARD
- Nrf Essais
- 6 Octobre 2022
- 9782072953385
Dans l'Europe d'Ancien Régime la pauvreté est endémique. Elle est tout à la fois un risque conjoncturel (auquel on répond par la culture des terres communes, la pluriactivité de toute une famille mise au travail, les engagements de biens au mont-de-piété contre de microcrédits ou la migration saisonnière de métier), un état structurel (auquel on espère échapper par les déménagements constants, la contrebande et le vagabondage, l'illégalité et la mendicité) et une exclusion (qui conduit à l'abandon des enfants ou à la prostitution).La massivité du phénomène induit de la part des autorités des réponses dont la diversité va de la peur devant ces miséreux, qu'il convient d'enfermer dans des institutions qui les mettraient au travail pour leur redressement moral, à la dénonciation des insupportables inégalités sociales et économiques qui retranchent de l'humanité commune des individus qui ne demandent que leurs droits.En 1777 l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Châlons-sur-Marne met au concours la question des «moyens de détruire la mendicité en rendant les mendiants utiles à l'État sans les rendre malheureux». Jamais aucun concours n'a attiré autant de participants:cent vingt-cinq mémoires sont envoyés; ils constituent la meilleure introduction aux débats d'alors sur la pauvreté et aux questions qui agitent les élites. S'y esquissent nos questions d'aujourd'hui:comment parler des pauvres? De l'inégalité? Des dominés de la famille patriarcale? De la charité, avec sa variante moderne de la philanthropie, et de l'impôt? De l'accès au marché des plus démunis devenus des défavorisés? De leur liberté de choix? De l'appartenance des pauvres à la société des citoyens? De leur mise en capacité de prendre leur destin en main?Rarement, en histoire sociale, un siècle passé apporte autant de lumières sur nos défis les plus contemporains.
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L'économie morale ; pauvreté, crédit et confiance dans l'Europe préindustrielle
Laurence Fontaine
- GALLIMARD
- Nrf Essais
- 18 Septembre 2008
- 9782070785773
L'air du temps, chez les économistes, les sociologues, voire les historiens, est à la réflexion : existe-t-il une alternative à cette forme nouvelle d'ensauvagement qu'est devenu le libéralisme économique, pour lequel tout peut désormais s'échanger, y compris la vie, comme des biens ordinaires ?
Réponse la plus courante : le retour à l'économie du don et le développement du microcrédit, observé dans les pays du tiers monde. Aidant les êtres à se désengluer de la misère plutôt qu'à faire fructifier l'argent sur le marché de la spéculation financière, le microcrédit est aujourd'hui paré des atours d'une économie morale, parce que solidaire.
Ces deux formes d'activité économique ont déjà existé dans l'Europe moderne. L'économie, fondée sur la confiance et le crédit, est alors encastrée dans des enjeux sociaux qui la dépassent. Loin de consolider un cloisonnement, le crédit et sa toile embrassent toutes les hiérarchies - groupes sociaux, institutions et régions - dans des dépendances où chacun - les hommes et les femmes selon des modalités spécifiques - se trouve être à la fois prêteur et endetté. Se tissent ainsi des réseaux d'obligations en cascade, donc de pouvoir, dans les espaces géographiques et sociaux les plus variés. La relation de confiance entre créanciers et débiteurs, prêteurs et emprunteurs, constitue un lien social fondamental.
Deux cultures économiques - la féodale et la capitaliste - se côtoient, chacune portée par des valeurs spécifiques, s'affrontent mais également s'influencent au point de se transformer. Restituer le champ des expériences possibles ou communes rend, du même geste, les multiples tensions qui traversent les sociétés : au niveau collectif, entre des sociétés d'ordre et de statut et le développement parallèle de rationalités économiques ; au niveau individuel, entre les exigences contradictoires des diverses appartenances des individus, leurs aspirations et la réalité éprouvée de leur expérience ordinaire.
Des allers-retours entre hier et le plus contemporain, servis par le sens de l'exemple, de l'anecdote et de la narration, Laurence Fontaine en use à la manière de Marc Bloch - comme d'une baguette de sourcier -, pour l'intelligence de la réalité passée, telle qu'elle peut être reconstituée, et la préfiguration utopique d'un univers plus humain.