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Ouest-France
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Les cinquante fusillés du 2 octobre 1943 crurent tous qu'ils allaient être déportés. Leurs lettres sont les dernières écrites avant de quitter le sol de France, dans l'inconnu, pas leurs derniers mots avant d'affronter le peloton d'exécution. Leur destin a basculé le 28 septembre 1943. Ce jour-là, en plein Paris, un groupe des Francs-tireurs et partisans de la Main-d'oeuvre immigrée (FTP-MOI) tue Julius Ritter, organisateur en France des réquisitions du Travail obligatoire. La mort de ce haut dignitaire nazi réactive exceptionnellement en représailles une exécution d'otages, alors que la Politique des otages avait été suspendue en octobre 1942. Comment ces cinquante hommes furent-ils choisis, alors qu'ils ne correspondaient pas tous au profil des communistes et des Juifs, les « Judéo-Bolcheviques », retenus en 1941-1942 pour désigner les otages ? Qui étaient ces « derniers otages », aucune autre exécution n'ayant ensuite été organisée avant les massacres de la fin de l'Occupation ? Quels furent leurs derniers mots inscrits sur les murs de la chapelle du Mont-Valérien ? Eux qui n'eurent sans doute pas le droit d'écrire leur dernière lettre avant de mourir, à moins que ces feuillets fragiles aient été détruits par les services allemands, comme une dernière infamie.
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Lettres du Mont-Valérien : Fernand Zalkinov
Thomas Fontaine
- Ouest-France
- 30 Septembre 2022
- 9782737387043
L'histoire du jeune résistant Fernand Zalkinov1, fusillé au Mont-Valérien le 9 mars 1942 suite à un procès dressé pour l'exemple par l'occupant, est peu voire pas connue du grand-public. Ce parcours intense et condensé sur deux années, renferme une histoire extraordinaire et touchante relatant plus largement l'histoire d'une famille russe communiste, d'origine juive, décimée par la répression nazie. Par ces faits de Résistance, il sera condamné à la peine de mort. Enfin, parce-que figure par excellence du judéo-bolchevisme, les nazis condamneront également son père, Naim/Naoum en le choisissant comme victime expiatoire. Sa mère, Hana, l'une de ses soeurs, Rachel et son beau-frère Raymond Moyen seront déportés en Allemagne et exterminés dans les camps. De cette page de l'histoire sombre et grave, ont été exhumés récemment près d'une cinquantaine d'archives privées dont l'ultime correspondance du fils. Juliette Goutverg-Fisz, cousine de Fernand Zalkinov a montré pour la première fois ces documents à sa fille, Nicole Maupas. Si cette histoire est restée longtemps enfouie dans les souvenirs de sa mère, ce corpus est aujourd'hui mis au jour grâce au récit familiale transmis au Mont-Valérien et aux nouvelles générations.