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Jean pierre Burgart
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Dédales aux cloisons d'air et de temps
Jean-pierre Burgart
- L'Une Et L'Autre
- 12 Décembre 2024
- 9782357291317
En 2021, Jean-Pierre Burgart (écrivain et peintre, 1933) publie une autobiographie qu'il nomme Dédale aux cloisons d'air et de temps, aujourd'hui, trois ans plus tard, il ajoute « une conclusion virtuelle », comme une conclusion d'ouverture... L'exercice de l'autobiographie comporte une limite fatale : il lui manquera toujours le dernier chapitre, la page ultime, l'épilogue que son auteur n'aura pu écrire. Prenant acte de ce manque structurant non moins que structurel, l'auteur de « Dédale aux cloisons d'air et de temps » a tenté de le pallier en dressant en quelque sorte un « État des lieux » à l'instant où prend fin son récit, ouvrant ainsi en guise de conclusion une parenthèse que rien ne viendra refermer.
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Le bracelet de verre - texte a deux voix
Jean-pierre Burgart
- Mercure de France
- Theatre Mercure
- 27 Octobre 1981
- 9782715212534
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Le second jour, c'est celui qui naît et se déploie entre la lampe et la page,
et qui dure invisiblement dans la clarté ambiante de la journée; c'est le lieu où
demeure celui qui écrit.Le second jour, c'est également une autre journée, un autre temps, en regard d'un jour initial et oublié, où les choses ont été ressenties pour la première fois dans la fraîcheur muette de leur apparition, encore dépourvues des noms qui leur seront donnés le second jour - désormais perdues à jamais, oubliées elles aussi, mais reconnues, retrouvées, réinventées à travers le langage et l'écriture. Ne faut-il pas nommer "poésie" la parenté énigmatique qui, en dépit de leur étrangeté foncière, met en résonance la parole et le monde, les langues et la réalité qu'elles appellent, et relie toute image à d'autres images dans le miroir sans fin de la ressemblance ? Les textes réunis dans Le Second jour s'y succèdent dans l'ordre chronologique inverse de leur composition. À partir des motifs de l'image et de la ressemblance qui trament et organisent la première partie du livre, le lecteur est reconduit vers ceux du signe et d'un oubli antérieur à toute parole. Cette dialectique de l'image et du signe, de la ressemblance et de l'oubli, constitue également dans un tout autre registre, le thème d'un essai sur la peinture du même auteur, Le Tain des choses, publié en 2004 aux éditions Sens&Tonka
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Le ready-made original ; son ombre et ses reflets
Jean-pierre Burgart
- Sens Et Tonka
- 15 Janvier 2015
- 9782845342477
Il y a eu dans le monde de l'art, au début du xxe siècle, un grand nettoyage, certainement fort utile, où les cubistes, les abstraits, Dada, ont pris chacun leur part. Dans ce contexte, le ready-made fait figure d'une sorte de détergent violent, dont le milieu de l'art avait sans doute bien besoin ; mais hélas ! tout ce dont ce détergent était censé nous débarrasser (l'académisme, le pompiérisme, l'institution et le marché) s'en est renforcé et engraissé. Cela n'avait pas échappé à Duchamp lui-même.
Voici ce qu'écrivait en 2009 Libre-Critique lors de la parution dans la revue L'Étrangère d'une première version de ce texte : « [.] il faut absolument lire l'article de Jean-Pierre Burgart : «Le ready-made original et sa doublure». À partir de la question du ready-made de Duchamp et de l'analyse du déplacement de la valeur d'usage esthétique vers la seule valeur d'échange économique dans un marché en voie de suprématisation, il montre comment le marché de l'art se constitue au xxe siècle. Si Duchamp ainsi marque et signe le xxe siècle en tant qu'artiste qui aurait le plus influencé la création, ce n'est pas tant par le geste esthétique de sa création que par la logique d'échange qui va s'opérer à partir de son oeuvre : « l'oeuvre est devenue intégralement et exclusivement marchandise » [p.28], logique d'échange non pas sur l'original (qui lui-même est déjà un élément dans une série produite industriellement) mais sur les doublures [...]. » Repris en 2013 dans Les Fagots de Courbet (Sens&Tonka), ce texte a été révisé et notablement augmenté pour la présente édition.
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J'ai à traduire une voix dont les inflexions ne sont que souffle et silence ombres et reflets mêlés aux plis de l'air que je respire la parole sans les mots - je dois la revêtir des signes qui lui donneront corps et la rendront lisible fragment d'un écrit chimérique dont chaque page contient toutes les autres et les remanie en s'y ajoutant ainsi qu'il en va des jours et des images enchevêtrées qu'ils inscrivent en nous.
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«À travers un des poèmes qui le composent, intitulé «Gris lumière», cet ouvrage fait écho au temps gris clair aimé de Cézanne, où se révèle pleinement, ce gris qui, dit-il, «seul règne dans la nature» et qui, selon Baudelaire déjà, «résume en lui toutes les couleurs».
«Journal», le texte sur lequel s'ouvre L'image invisible, reflète le dessein qui sous-tend l'ensemble : donner corps au rêve d'un livre qui par son propre mouvement s'élaborerait indéfiniment, de jour en jour, sans qu'un terme lui soit prescrit, comme il en va de la vie même.
Ces pages peuvent être lues sans ordre déterminé, comme autant de textes indépendants, en même temps que leur ensemble pourra être ressenti par le lecteur comme un cycle, métaphore en acte et fragment de ce livre sans fin dont chaque page réfracte les autres et les change en s'ajoutant à elles - ainsi qu'il en va de la mémoire qui ne cesse de se remanier. » [J.-P. B.]
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Dans Matisse-En-France, Aragon transcrit ce propos de Henri Matisse : « Il y a deux catégories d'artistes, les uns qui font à chaque occasion le portrait d'une main, d'une nouvelle main chaque fois, par exemple Corot, les autres qui font le signe de la main, comme Delacroix. Avec des signes, on peut composer librement et ornementalement.» Il y aurait ainsi deux façons de peindre, et, si ce n'est deux peintures antinomiques, du moins deux versants opposés de la peinture : une peinture du signe et une peinture de la ressemblance. Et des peintres qui peignent, les uns, ce qu'ils voient, les autres, ce qu'ils savent ou imaginent.
Le désir de ressemblance, aimanté par la singularité des choses réelles, en accepte la fascination, au risque d'en devenir captif.
Le signe, lui, s'en dégage, ne retenant que la généralité de leurs notions.
Telles sont les problématiques qu'explorent les textes rassemblés dans cet ouvrage en s'appuyant sur des oeuvres de Shafic Abboud, Marcel Duchamp, Charles E. Marks, Zoran Music et Otto Schauer.
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L'ouvrage se compose de quatre textes aux titres éloquents (et presque suffisants à vrai dire) : la ressemblance, c'est-à-dire l'oubli (lorsque je peins la réalité je donne la ressemblance, lorsque je copie un tableau il ressemble à... ?), l'image et son double caché, trait pour trait (où toutes les questions du peindre sont abordées par l'expérience et la connaissance).
Variations littéraires sur la peinture donc, poursuivies au travers de l'expérience des peintres dont l'auteur partagea le chemin (Charles Marks) ou qu'il lut (il égrène en notes marginales leurs propos). Il se questionne, sans pose ni instrumentation théorique ou conceptuelle déconstruite ou non, sur l'acte de peindre dans son rapport au réel, sa représentation en ressemblance ou non, avec les poètes et les peintres il se demande de quel côté le réel se situe.
Les opinions de l'auteur sont accessibles par tout fin lecteur sans nécessité d'un background de savances variées ; pour tous les goûteurs de réflexions vivantes.
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Dédale aux cloisons d'air et de temps
Jean-pierre Burgart
- L'Une Et L'Autre
- 22 Janvier 2021
- 9782357291164
Innombrables sans doute, ceux d'entre nous qui ont le sentiment d'être mal nés, mal venus au monde, en porte-à-faux. Que leur reste-t-il à faire, si ce n'est tenter de se redresser, de se réparer, en se mettant au monde eux-mêmes une seconde fois ?
Si l'auteur de Dédale aux cloisons d'air et de temps a, pour sa part, cherché son chemin et cette seconde naissance dans la littérature et la peinture, sans doute son ascendance (une mère comédienne, un père écrivain et cinéaste) y est-elle pour quelque chose ; mais la célébrité pesante de ses parents n'est ici qu'un détail pittoresque, qui n'ôte rien au caractère assez général, faut-il dire : à la banalité de son cas. Aussi bien, est-ce plus à travers ce qu'il partage avec ses lecteurs éventuels que par les particularités de son histoire qu'il espère les rencontrer et les intéresser : « On n'écrit pas pour les autres, dit Reverdy ; on écrit aux autres. » Tel est donc le sens de ces miscellanées, qui, dans un disparate assumé, rassemblent sur fond d'autobiographie récits, rêves, humeurs, réflexions et plaisanteries.
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