Pour le public français, la Chanson des Nibelungen évoque à peine plus que de lointaines sagas germaniques peuplées d'elfes évoluant dans de sombres forêts de l'Est de l'Europe ou aux confins légendaires de contrées du Septentrion impossibles à situer sur une carte. Aux adorateurs de Richard Wagner, elle dira forcément un peu plus. Pourtant, le maître de Bayreuth en a largement réinventé la matière. Quant au terme « Nibelungen », de Nebel (brume, brouillard...), il est même intraduisible. Est-ce un domaine, un empire, un peuple ? Peut-être les trois à la fois. Joël Schmidt, conjuguant ses talents d'écrivain et d'historien, nous conte cette fabuleuse histoire à partir des versions des trois manuscrits qui sont parvenus jusqu'à nous, en moyen et haut allemand. Mettant au jour les origines de la Chanson, il démontre comment ces légendes, colportées par des anonymes, ont ensemencé l'imaginaire populaire. Qu'en ont fait les trouvères et les troubadours ? Comment les artistes s'en sont emparé, de Richard Wagner à Fritz Lang ? Qu'en ont fait l'idéologie et la politique ? Une immersion dans un monde merveilleux qui ravira les amateurs de mythologie nordique.
Où se trouvent les champs Élysées ? Qui rejoignons-nous quand nous tombons dans les bras de Morphée ? Quelle est la vraie histoire du complexe d'OEdipe ?
Que risquons-nous à ouvrir la boîte de Pandore ? De quoi le narcissisme est-il le nom ?
La langue de tous les jours est allée puiser dans la mythologie grecque, et chez sa petite soeur, la mythologie romaine, pour donner de la chair à des réalités qui, sans elles, auraient sans doute moins de charme et de saveur.
À partir de 100 mots, ce sont autant d'histoires que nous conte Joël Schmidt.
Ces récits souvent méconnus, ou que l'on croit connaître, nous plongent dans l'univers des Anciens, un univers souvent drôle et toujours poétique, peuplé de dieux et de nymphes, chargé de signes et de sens, qui est le berceau de notre civilisation.
«On voit donc unis dans notre famille et la majesté des rois qui sont les maîtres des hommes et la sainteté des dieux qui sont les maîtres des rois.» Avocat, écrivain, homme politique, général, descendant de la déesse Vénus, Caïus Julius César (100-44 av. J.-C.) joua de tous ses dons pour abattre la République romaine, cultivant tour à tour ou dans le même temps le cynisme et la clémence, la cruauté et la courtoisie, l'hypocrisie et la civilité, la ruse et le franc-parler, la modestie et l'orgueil. Quel homme d'État peut se vanter d'avoir laissé son nom à tous les empereurs romains qui lui succédèrent et d'être à l'origine des mots Kaiser et Tzar...
Crise climatique et démographique, crise fiduciaire et économique, crise morale et religieuse : au IVe siècle, l'Empire romain chavire. Mais y eut-il jamais chute ?
Certes, l'Empire des Césars s'est peu à peu délité. Mais que dire de l'Empire d'Orient, qui a vécu jusqu'en 1453 ? Du Saint-Empire romain germanique ?
Aujourd'hui même, ne lit-on pas le fameux « SPQR » jusque sur les bouches des égouts de Rome ? Ne sont-ce pas là des signes qui prouvent que, s'il y eut déclin, il n'y eut pas décadence ?
Certes, « Rome n'est plus dans Rome ». Une chose est sûre : le latin et la romanité ont pris le relais de l'Empire, sous l'impulsion d'un nouvel acteur aux prétentions non moins universelles : le christianisme. La pourpre cardinalice s'est substituée à la pourpre des sénateurs romains. Le pape, souverain pontife comme Auguste pontifex maximus, donne toujours sa bénédiction « Urbi et Orbi ».
Comme le phénix renaît de ses cendres, Rome n'est jamais morte. La Ville éternelle ne peut pas mourir...
«Que chacun cherche à être utile à lui-même et aux autres.» De sa naissance à la veille de sa mort, Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) n'a cessé d'écrire. L'édition complète de ses oeuvres compte cent-cinquante volumes. Comme d'aucuns l'affirment, point de vie où l'oeuvre à réaliser ait tenu rôle plus capital. Romans, poèmes épiques, oeuvres scientifiques, livrets d'opéra, dessins, théories de l'art, pièces de théâtre, Goethe s'essaie à tous les genres. Sa soif d'expériences est insatiable : biologie, zoologie, ostéologie, optique, géologie. Grand administrateur et homme d'État, amoureux infatigable, l'auteur des Souffrances du jeune Werther, de Faust, des Affinités électives mais aussi d'un fameux Traité des couleurs nous est ici dévoilé dans sa vie la plus quotidienne, dépoussiéré, dégagé de toutes ses légendes.
Venus d'Orient, les Wisigoths vont introduire dans le sud-ouest de la France, qu'ils occupent, une civilisation originale et relativement tolérante autour de la capitale, Toulouse. Cette civilisation très riche persiste encore à travers les monuments et la toponymie.
Pendant près d'un siècle, de 418 à 507 de notre ère, les Wisigoths occupent le sud-ouest de l'actuelle France, avec l'accord explicite des empereurs romains, incapables de défendre ce vaste territoire, qui s'étend de Poitiers à Narbonne et de Bordeaux à Clermont-Ferrand, puis atteindra la Provence et l'Espagne.
Venus d'Orient, les Wisigoths, guidés par de remarquables rois (Théodoric Ier, Théodoric II, Euric), tout en imitant les institutions romaines ou en les conservant, vont introduire dans cette France méridionale une civilisation dont les singularités religieuses, politiques et sociales, comme le rayonnement de Toulouse, contribuent au premier « âge d'or » de l'Occitanie.
« Bienheureux es-tu, Achille, d'avoir eu de ton vivant un ami fidèle, et, après ta mort, un grand héraut de ta gloire ! » Quoique le concernant bien des mystères demeurent - son tombeau n'a jamais été retrouvé, ses écrits ont été perdus -, Alexandre III de Macédoine dit le Grand (356-323 av. J.-C.) reste un des plus fascinants héros de tous les temps. Roi de Macédoine à vingt ans, qui se lancera deux ans plus tard à la conquête d'un empire allant de la Grèce jusqu'à l'Inde, guerrier, certes, mais aussi administrateur et visionnaire, Alexandre le Grand était un homme au caractère contrasté qui, en élève du philosophe Aristote, pouvait se montrer d'une extrême clémence envers les vaincus, comme donner libre cours à sa colère et à sa cruauté. Rêvant d'une fusion entre l'Occident et l'Orient, d'un métissage entre les peuples, d'un brassage des cultures, des arts et des religions, on peut se demander quelle aurait été sa destinée s'il n'était mort, à trente-trois ans, à Babylone, vaincu par la malaria.
Sur le conflit qui oppose les Gaulois aux Romains, on ne connaît généralement que l'épisode de la conquête des Gaules racontée par César et qui se déroula au milieu du Ier siècle avant Jésus-Christ.
Or, c'est dès 390 avant Jésus-Christ que le Gaulois Brennus et ses troupes occupent durablement Rome et prononcent l'humiliant vae victis, " malheur aux vaincus ". A partir de cet événement majeur, se succèdent pendant dix siècles les péripéties d'une lutte inexpiable, au cours de laquelle les Gaulois s'allient par les armes et la diplomatie à tous les adversaires des Romains. Toujours vaincus parce qu'ils opposent leur masse aux tactiques éprouvées des légionnaires, ils ne renoncent jamais à harceler par tous les moyens possibles l'occupant romain, jusqu'à la chute de Rome au Ve siècle de notre ère.
Elle était la " séduction même ", une " polyglotte extraordinaire ", sa voix était " suave et chantante ", son esprit " merveilleux d'intelligence ", son sein " d'une blancheur exceptionnelle, à travers le voile de Sidon ", ainsi s'expriment les contemporains de Cléopâtre (69-30 av. J : C.). Ni César ni Marc Antoine ne surent résister à ses charmes. Cruelle, perverse, manipulatrice, assoiffée de pouvoir, Cléopâtre VII Philopator semble réunir en elle tout ce que la beauté sans retenue, l'esprit sans conscience, la passion sans frein peuvent produire de plus lumineux et de plus sombre. Nul besoin d'accuser ou de réhabiliter Cléopâtre : la vie de la reine d'Egypte, qui nous fascine depuis deux mille ans, parle d'elle-même. C'est celle-ci que Joël Schmidt nous restitue, impudique et féroce, dans toute son humanité.
Village préhistorique, bourg celtique, cité romaine, capitale régionale des Gaules, ville impériale de garnison, telle fut Lutèce, toujours exemplaire et singulière, qui nous est contée dans cet ouvrage. Sans les 10 000 ans de l'histoire de Lutèce, Paris n'eût jamais existé. Comprendre Paris, c'est d'abord connaître Lutèce : la voici.
La vie de sainte Geneviève, née en 423, ne correspond pas à l'image naïve et réductrice de la jeune bergère gardant ses moutons sur la colline de Nanterre.
Femme d'affaires avisée au sens politique hors norme, elle résista aux Huns d'Attila menaçant Paris. Franque d'origine, elle fut l'âme de la conversion du roi des Francs Clovis au christianisme et une actrice majeure de la naissance de la France autour de la basilique Saint-Denis. Dans un monde romain s'effondrant tragiquement sous les coups des "barbares", elle fut un repère d'une grande stabilité.
Par cette biographie alerte, Joël Schmidt restitue à la sainte patronne de Paris sa juste densité politique et historique.
« La vertu produit le bonheur comme le soleil la lumière. » Une image d'Épinal nous fait de Maximilien Marie Isidore de Robespierre (1758-1794) le portrait suivant : fils d'un avocat d'Arras, il fut élu député aux États généraux, se rendit populaire aux Jacobins par la rigueur de ses principes, et s'opposa à la guerre contre l'Autriche. Joël Schmidt propose un autre regard. Robespierre, jeune juge hésitant à signer un décret de peine de mort, est transformé par la Révolution qui lui donne une pensée brillante mais déshumanisée. Admirateur enthousiaste des héros de l'ancienne Rome, il se veut tantôt Cicéron abattant les Catilina de la Révolution française, tantôt Brutus, envoyant Louis XVI à l'échafaud. Tel Caton d'Utique, il pousse son idéal jusqu'au crime et finit par approuver la Terreur. Le soir du 10 thermidor, la Révolution à laquelle il s'est tant donné le dévore à son tour : il est guillotiné avec vingt-deux de ses partisans.
Lorsque débute la persécution contre les chrétiens de Lyon en 177, l'empereur Marc Aurèle règne depuis 161.
Personne, dans l'Empire romain, n'aurait pensé qu'un souverain de cette dimension intellectuelle et morale, formé à la philosophie grecque stoïcienne et épicurienne, figure de sagesse, se montrerait soudain intraitable à l'égard des chrétiens d'Occident. Cette année-là, sans doute parce qu'il s'inquiète du prosélytisme des chrétiens perçu comme un danger, il ne se contente pas de persécutions épisodiques sur dénonciation, il approuve par son silence persistant et odieux les atrocités antichrétiennes de ses représentants romains.
La Gaule a été encore pourtant peu touchée par le christianisme jusqu'à cette époque, mais des chrétiens d'Orient et de Rome, voyageurs ou commerçants, ont débarqué à l'embouchure du Rhône, sans doute à Massalia (Marseille), ont remonté le fleuve et ont essaimé jusqu'à Lyon, la capitale des Gaules. Ils ont formé une communauté chrétienne active qui a répandu la nouvelle religion dans tout le pays et un évêque, Pothin, a pris sa tête...
Avec le talent d'historien qu'on lui connaît, Joël Schmidt retrace le destin tragique de ces témoins, obscurs ou plus connus, qui ont payé de leur vie leur appartenance à la foi chrétienne.
De Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), évêque de Meaux, grand écrivain de la langue française et surtout prédicateur hors pair, on croit tout connaître. N'est-il pas celui qui dans ses Oraisons funèbres, ses Sermons sur la mort ou son Carême du Louvre n'hésite pas à dire leur fait aux grands avec liberté et vigueur ? N'est-il pas celui qui interpelle Louis XIV sur ses infidélités conjugales, sur l'abus des guerres ou la pauvreté du royaume, et fait réfléchir ses semblables sur la mort : « Madame se meurt, Madame est morte » ? On aurait tort pourtant de réduire le personnage à des effets de manche : Joël Schmidt dévoile ici d'autres facettes de l'homme tout aussi fascinantes. Ainsi le pasteur qui se préoccupe de ses ouailles, l'homme d'Église qui se soucie des juifs et entretient une relation complexe avec les protestants, le lecteur de la Bible qui en tire une Politique, l'éducateur auprès du dauphin... Et puis, Bossuet est aussi un prélat de combat, gallican convaincu et engagé face à Fénelon dans la querelle du piétisme. Il s'éteint le 12 avril 1704, ayant répliqué la veille à un abbé qui lui parlait de sa gloire : « Cessez ce discours et demandons pardon à Dieu de nos péchés. »
Les femmes ont-elles eu une influence essentielle sur les moeurs et la politique de la Rome antique ?
Oui, quand on découvre Messaline et Agrippine jouer à la fois du poignard, du poison et de l'exil pour asseoir leur puissance.
Oui, quand on voit la seconde pratiquer l'inceste avec son fils Néron afin d'assurer son emprise sur lui, et la première collectionner les amants pour détruire la réputation de son époux, l'empereur Claude.
Oui, quand tant de femmes, dans la Rome royale ou républicaine, par une volonté de fer, parviennent àélever leurs enfants au sommet de l'Etat.
D'autres, certes, montreront aux hommes l'exemple de la vertu, comme l'impératrice Hélène, mère de Constantin. Mais plus généralement, les femmes, lorsqu'elles s'emparent du pouvoir à Rome, transforment les palais impériaux en antichambres de meurtres innombrables, en lupanars où coule le sang, règnent le stupre et une débauche sans frein. Une forme de féminisme, tantôt exemplaire ? incarnée par Cornélie ou Octavie ?, tantôt intransigeante, à l'image de Livie, est née à Rome : beaucoup s'en inspireront par la suite.
Est-il possible, au XXe siècle, que deux familles, l'une française, l'autre allemande, parviennent à s'entendre ? Le roman de Joël Schmidt rêve cette harmonie à travers une histoire d'amour sombre et passionnée.
C'est en France, où elle est partie poursuivre ses études au lendemain de la Première Guerre mondiale, que Karoline, une jeune Allemande éprise de littérature romantique, rencontre Jean. Très vite, ils s'aiment, mais leur amour, symbole de la réconciliation entre deux pays ennemis, est vite menacé par l'Histoire : contraints de se réfugier dans le château familial en Corrèze lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, ils subissent de plein fouet cette nouvelle page meurtrière, déchirés de voir leurs cultures respectives se livrer une guerre sans nom. Quelques années plus tard, naît le rêve, fou et audacieux, de leur fils : fonder Germania, un centre culturel allemand, comme une minuscule enclave au coeur de la France. Mais cette Allemagne idéale est-elle possible dans d'autres esprits que les leurs ?
Saga familiale qui parcourt le XXe siècle, voyage au coeur de l'imagination, Germania appartient à cette tradition du romantisme allemand cher à Joël Schmidt, qui lui a consacré de nombreux romans.
Le Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine est un outil de référence pour les nombreux passionnés de mythologie. Avec près de 900 entrées claires, simples et précises, ce dictionnaire offre une large documentation sur les généalogies des dieux et des héros, sur l'évolution des mythes, leur résonance dans la littérature moderne, et la correspondance des noms grecs et romains.
Editions du Rocher, 16.512 cm, 79 pages
" Remontant dans sa chambre, Gerda comprit, tout en voyant le piano l'accueillir comme si elle était son invitée et lui dire sa complicité sous la patine miroitante de son ébène, qu'il serait son compagnon dévoué, son seul amour.
Elle décida de l'investir et de l'épouser. Elle commença à le caresser de ses gammes, elle le martela passionnément... Pour se peigner et faire sa toilette, elle se contemplait, nue, dans le miroir du piano qu'elle lustrait tous les jours avec une peau de chamois... Lorsqu'elle pressait avec ses pieds les deux pédales de cuivre, elle s'enfonçait en lui. Il devint son amant. "
Voici un livre neuf, suggestif et nécessaire.
On a pris l'habitude en effet d'associer la mythologie grecque et la mythologie latine, au point de tendre à les confondre. joël schmidt a pris un parti tout différent, et il a eu raison. il a traité, dans un volume séparé, d'une mythologie romaine distincte, qui trouve en elle-même - sa raison d'être. par la culture dont nous avons hérité, jupiter, junon, mercure, vesta nous sont devenus aussi familiers que l'étaient à montaigne les rues de la rome antique.
Mais il faut se perdre aussi avec délices dans la multitude des divinités familières, des divinités locales et agricoles, des divinités allégoriques qui donnent à la mythologie romaine sa saveur particulière. judicieusement, l'auteur du présent livre a commencé par là. parmi ces divinités prétendues mineures, j'aimerais retenir, plutôt que vertumne, représentant le changement et les métamorphoses, le dieu terme (terminus).
Il dessine la limite qu'historiquement les romains ont eu le tort de vouloir franchir, par excès. mais il représente surtout celle par laquelle leur mythologie si riche et toujours vivante ne pouvait se laisser enfermer.
L'homme est bouleversant.
Sa stature est immense. Et pourtant, avant d'être un saint, Pierre fut un homme. Avant d'être un apôtre empli de courage et d'abnégation, il fut faible, ravagé par le doute et la peur, et trahira même par trois fois celui pour qui il mourra plus tard, en croix, la tête en bas. C'est cette humanité de Pierre, qui nous le rend si proche, que Joël Schmidt reconstitue ici grâce à sa grande connaissance du monde biblique et de l'histoire romaine.
Car tout commence en cette terre d'Israël et de la Palestine, déjà balayée par les tourmentes de l'histoire. Pierre, homme marié, modeste pêcheur du lac de Tibériade, fait alors partie du petit groupe de disciples qui suivent un homme se disant être le Messie. Membre du cercle des intimes de Jésus, il assiste à la Transfiguration du Christ et reçoit de sa bouche cette promesse inouïe : " Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ".
Fils adoptif de Trajan, Hadrien, né en 76, est légat en Syrie lorsque, à la demande de l'armée, il succède à ce dernier en 117. Il rompt avec l'impérialisme de son prédécesseur en adoptant une politique défensive sur toutes les frontières de l'empire : il abandonne les conquêtes de Trajan au-delà de l'Euphrate pour ne conserver que l'Arabie et la Dacie, il renforce le limes germanique et fait construire en Grande-Bretagne le mur d'Hadrien. A l'intérieur, son oeuvre est essentielle et durable : il réorganise l'administration en profondeur, partage le pays en quatre districts confiés à quatre consulaires, ce qui est un moyen de marginaliser le Sénat, codifie le droit en édit perpétuel. Grand voyageur, Hadrien inspecta toutes les provinces de l'empire (de 121 à 125 puis de 128 à 134). Cet empereur pacifique et organisateur a laissé le souvenir d'un homme épris de littérature, de science, d'art et de philosophie. Les ruines de la villa portant son nom, à Tivoli, constituent l'un des témoignages le plus émouvant de l'art romain. A sa mort en 138, Hadrien, troisième empereur de la dynastie des Antonins, laisse un empire prospère et en paix. Il aura porté au plus haut l'un des principes de cette dynastie : ne pas régner par l'hérédité mais par la loi du meilleur.
Hadrien est connu du grand public en France grâce aux Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, roman historique magistral, mais prenant évidemment des libertés avec l'histoire. Rien n'étant paru de sérieux sur cet empereur depuis soixante ans, il importait d'apporter les vérités historiques, géographiques et chronologiques absentes de ce roman. Utilisant toutes les données de l'épigraphie, retraçant précisément les voyages d'Hadrien, Joël Schmidt s'emploie avec bonheur à restituer le vrai visage de ce souverain essentiel de l'Antiquité romaine.
Il est d'usage de prétendre que l'approche de la mort reflète toute une vie. Les empereurs romains, dont les derniers jours sont racontés dans cet ouvrage, n'échappent pas à cette constatation. Ils sont soixante-dix depuis César en 44 av. J.-C. ? il n'en a pas la dignité, mais il laisse son nom et sa renommée à tous ses successeurs ? jusqu'à Romulus Augustule en 476 ap. J.-C. Assassinats, maladies, lentes agonies, suicides, ou parfois même fins glorieuses face à l'ennemi, rythment les derniers souffles de ceux qui régnèrent pendant un demi-millénaire sur l'ensemble du monde connu. Pour chacun de ces empereurs, c'est le bilan de leurs vies et de leurs règnes, qu'au milieu de leurs fièvres, de leurs cauchemars et de leurs rêves, de leurs souffrances, de leurs peurs, de leurs remords et de leurs colères, ils tentent d'évaluer.
L'auteur, au plus près de la documentation, leur a souvent donné la parole tout en cherchant à comprendre ce qu'ont pu être leurs ultimes pensées. Leurs morts éclairent leurs vies. Elles humanisent en quelque sorte l'Empire romain, dont ils ont été les maîtres absolus. Soudain dépouillés de tout, ils peuvent être enfin vus dans leur vérité la plus nue.
« Jamais l'un sans l'autre », c'est la devise qu'Aude et Jean font graver dans leurs alliances. Ils éprouvent l'un pour l'autre un amour absolu, fusionnel. Un amour qui compense celui de leur mère, castratrice et froide, et la perte de la jumelle de Jean, morte à la naissance. Aude va bercer son petit frère, l'aider à grandir et lui transmettre sa passion pour le piano. Elle, l'élève brillante, lui, le cancre. Aude devient son double, celle sans laquelle Jean ne peut pas vivre. Pourtant, tous deux savent ce que cet amour a de tabou. Ils vont essayer d'en aimer d'autres pour le contrer, mais ce lien est trop puissant, et le trouble s'installe en eux. À la mort de leur mère, ils transgressent l'interdit, assument enfin leur passion, et la beauté de leur jeu en est immédiatement décuplée.
Hors du temps, ils voient leurs proches vieillir, puis mourir, tandis qu'eux restent incandescents dans leur éternité. Mais un soir, en jouant La mort d'Isolde, cette pièce de Liszt qui a fait leur gloire, au fil des notes, les effets du temps s'abattent sur eux...