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"Un romancier est un médecin qui ne s'occupe que des incurables." - S.T. GARP.
Et depuis quarante ans, "nous sommes tous des incurables" lecteurs de Garp.
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"Si je suis condamné à me souvenir d'un garçon à la voix déglinguée - ainsi commence le nouveau roman de John Irving -, ce n'est ni à cause de sa voix, ni parce qu'il fut l'être le plus petit que j'aie jamais connu, ni même parce qu'il fut l'instrument de la mort de ma mère. C'est à lui que je dois de croire en Dieu ; si je suis chrétien, c'est grâce à Owen Meany." Agé de onze ans, Owen en paraissait six à peine. Mais sa frêle enveloppe dissimulait une volonté de fer, une foi absolue et la conviction profonde qu'il était l'instrument de Dieu.Bien des années plus tard, depuis le Canada où il s'est installé, John Wheelwright évoque avec nostalgie le puzzle de sa jeunesse, dans une petite ville du New Hampshire : la vie de collégien, les premiers émois amoureux, la quête du père inconnu, les débuts sournois de la guerre du Vietnam ; et par-dessus tout l'amitié parfaite avec Owen - l'irrésistible Owen qui s'était voué à la double tâche de réparer le tort causé à John et de sauver le monde.
Roman initiatique, où alternent le burlesque et le tragique, tableau d'une génération sacrifiée, chronique insolite au délire soigneusement contrôlé. John Irving est ici plus que jamais inspiré par l'ange du Bizarre. Un ange qui pourrait bien s'appeler Owen Meany.
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Rarement une voix avait su captiver l'imagination des lecteurs et des critiques comme celle de John Irving, dans Le Monde selon Garp, son premier roman traduit en français. Une fois encore, avec son nouveau livre, L'Hôtel New Hampshire, chacun se laisse envelopper et séduire par un univers tout aussi étrange et désarmant : celui de l'excentrique famille Berry.Car, comme l'explique John - narrateur et troisième rejeton de cette famille qui comprenait cinq enfants, un ours et un chien nommé Sorrow : "Notre histoire favorite concernait l'idylle entre mon père et ma mère : comment notre père avait fait l'acquisition de l'ours ; comment notre père et notre mère s'étaient retrouvés amoureux et, coup sur coup, avaient engendré Frank, Franny et moi-même ("Pan, Pan, Pan !" disait Franny) - puis, après un bref intermède, Lily et Egg ("Paff et Pschitt !" disait Franny).C'est ainsi que la voix de John Berry, tour à tour nostalgique et passionnée, nous relate son enfance et celle de ses frères et soeurs dans trois hôtels et sur deux continents différents. "La première des illusions de mon père était que les ours peuvent survivre à la vie que mènent les humains, et la seconde que les humains peuvent survivre à la vie que l'on mène dans les hôtels."Ce qu'il advint des rêves de Win Berry et comment ces rêves influèrent sur la destinée de ses enfants, tel est le sujet de ce roman grave et hilarant dû à "l'humoriste américain le plus important de ces dix dernières années", selon les termes de Kurt Vonnegut.
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Adolescent, Bill est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, ses camarades de classe, et pour des femmes adultes aux petits seins juvéniles. Plus tard, il assumera son statut de suspect sexuel, et sa vie entière sera marquée par des amours inassouvies pour les hommes, les femmes et ceux ou celles qu'on appellera bientôt transgenres.
Dans ce roman drôle et touchant, jubilatoire et tragique, John Irving nous parle du désir, de la dissimulation et des affres d'une identité sexuelle « différente ». Du théâtre amateur de son enfance jusqu'au bar hot où se joue la révélation finale, en passant par la bibliothèque où la sculpturale Miss Frost l'initie - tout d'abord - à la littérature, le narrateur s'efforce de trouver un sens à sa vie sans rien nous cacher de ses frasques, de ses doutes et de son engagement pour la tolérance, pour la liberté de toutes les altérités.
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- 1954, au nord du New Hampshire, à Twisted River, pays sauvage des bûcherons et des flotteurs de bois, les draveurs, Dominic Baciagalupo, 30 ans, veuf et père de Danny, 11 ans, travaille comme cuisinier avec, pour garde du corps Ketchum, l'ogre anarchiste au grand coeur, l'ami de toute une vie.Suite à la mort malencontreuse de Jane, sa maîtresse, causée par Danny qui l'a prise pour un ours, père et fils fuient le courroux revanchard du shérif Carl, l'" officiel " de la dame. Première étape, Boston, où Dominic cuisine dans un restaurant italien, où Danny rêve de devenir écrivain. De nouveau inquiétés par le shérif, les Baciagalupo se bâtissent une nouvelle vie dans le Vermont : après avoir tâté de la gastronomie chinoise, Dominic se lance à son compte avec succès, et Danny devient un écrivain célèbre. Ultime étape : Toronto. Mais on n'échappe pas à la rage vengeresse du shérif !
- John Irving, né en 1942, a grandi dans le New Hampshire. Depuis la parution du Monde selon Garp, l'auteur accumule les succès tant auprès du public que de la critique. Dernière nuit à Twisted River est le 12ème roman de J Irving, également auteur d'un recueil de nouvelles, d'un récit.John Irving sera présent à Paris du 24 au 26 janvier 2011
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Lors d'un voyage aux Philippines, Juan Diego Guerrero, écrivain américain célèbre et vieillissant, revit en rêves récurrents les épisodes de son adolescence au Mexique, à la lisière de la décharge publique de Oaxaca où lui et sa soeur Lupe ont grandi.
Infirme depuis le jour où une voiture lui a écrasé le pied, Juan Diego a en outre le coeur fragile; il prend régulièrement des bêtabloquants, qui le protègent des émotions, et occasionnellement du Viagra, car on ne sait jamais.
Des émotions, il en aura tout au long de son périple, notamment avec Miriam et Dorothy, mère et fille aussi désirables qu'inquiétantes.
Ballotté d'hôtels en aéroports, Juan Diego se remémore entre autres la mort de sa mère, femme de ménage chez les jésuites et prostituée à ses heures, « tuée » par une statue géante de la Vierge Marie; son adoption par un couple improbable rencontré dans un cirque, où son destin et celui de sa petite soeur extralucide basculent. Marqué par le hasard et l'inéluctable, ce destin s'accomplira peut-être dans une modeste église au fin fond d'un quartier pauvre de Manille.
Dépaysement assuré dans ce récit jubilatoire et débridé, qui se teinte de gravité lorsqu'il aborde les mystères insondables de la condition humaine.
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A deux heures de New York, il est une vieille demeure au bord de la mer grise.
L'été 1958, Eddie, joli garçon de seize ans, y découvre l'amour dans les bras de la plus belle femme du monde, qui est aussi la plus triste, tandis qu'autour d'eux planent d'innombrables photos, gracieux fantômes de ses fils perdus. Ruth, sa petite fille, s'éveille au milieu de la nuit, et Ted, son mari, rusé joueur de squash et Don Juan balnéaire, écrit des contes pour enfants, des contes qui font peur.
Mais l'été finit, au premier vol d'oies sauvages, et la blonde Marion prend sa Mercedes rouge pour abandonner le mari qu'elle n'aime plus, le jeune amant qu'elle n'ose pas aimer, et la fillette à laquelle elle craint trop de s'attacher.
Après cette aube nostalgique, nous retrouvons Ruth en 1990, romancière célèbre et redoutable joueuse de squash, mais célibataire anxieuse, qui appréhende le mariage et la maternité.
Lors d'une tournée de promotion à Amsterdam, une virée dans le quartier chaud et la rencontre d'une accorte prostituée rousse la confrontent à une aventure tout droit sortie de ses terreurs enfantines.
Une veuve de papier a la verve burlesque et parfois polissonne des meilleurs romans de John Irving ; c'est aussi un livre nocturne, sur la part d'ombre dans l'être, le deuil et la mélancolie ; mais c'est surtout un conte merveilleux, où, si le chagrin a la vie longue, l'amour se trouve et se retrouve.
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Je te retrouverai est le onzième roman de John Irving. Il nous raconte l'histoire de l'acteur Jack Burns, fils d'Alice, tatoueuse professionnelle, et de William Burns, organiste et grand amateur de tatouages envolé à la naissance de son enfant. Âgé de quatre ans, Jack sillonne avec sa mère tous les ports de la Mer du Nord, à la poursuite du père fugitif. Un périple qui le marquera à jamais.
Tandis que William le séducteur fait tonner les orgues de Scandinavie et des Pays Bas, Alice le talonne et gagne sa vie en tatouant sur des épidermes consentants des coeurs brisés, des fleurs voluptueuses et des serments de fidélité. Déçus dans leur quête, mère et fils s'embarquent bientôt pour le Nouveau Monde (Canada et Nouvelle Angleterre) où l'enfant va grandir hanté par le fantôme de ce père auquel il redoute, et s'efforce pourtant, de ressembler, ne serait-ce que par son nomadisme amoureux - des femmes
plus âgées abuseront de lui, il en séduira bien d'autres - et son besoin d'envoûter un public. Car à
vingt ans Jack est bien décidé à tirer parti de son visage d'ange et de sa mémoire prodigieuse pour faire carrière à Hollywood. Sauf que, privé des modèles de mère et de père, il excelle dans des rôles de travesti.
Quant à sa mémoire, n'est-elle pas sous influence ? Alice, si habile aux fioritures, a-t-elle dit toute la vérité, et rien que la vérité ? Adulte, Jack remet ses souvenirs en question et refait un deuxième périple en Europe. C'est seulement après avoir retrouvé l'organiste "accro del'encre" qu'il saura
enfin qui il est. Mais le terme du voyage n'est pas seulement la découverte de la vérité; c'est le pardon aux parents qui ont démérité, aux adultes coupables et au monde imparfait.
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Siggy et Graff, les deux narrateurs farfelus de ce roman, sont une version moderne de Don Quichotte et Sancho Pança. Seule différence : c'est une énorme moto Royal Enfield 700 cm³ qu'ils sillonnent la campagne autrichienne avec ses jeunes filles aux tresses soyeuses, ses fermières opulentes et riches en souvenirs. Quant au moulin à vent, c'est le projet exorbitant, qui germe dans leurs cerveaux inventifs, de libérer tous les animaux du zoo de Vienne.
Mais derrière les facéties de nos deux loustics se cache une intrigue plus grave, celle qui explore les complexités et bizarreries de l'histoire de l'Europe centrale de ces cinq dernières décennies.
Avec sa richesse, sa vitalité, sa fraîcheur, Liberté pour les ours !, premier roman de John Irving, marque les débuts d'un talent important et éminent original. Il nous livre aussi le regard émerveillé, attendri et déconcerté que posait alors un jeune Américain de vingt-cinq ans sur un coin de la vieille Europe et son destin tour à tour tragique et grotesque.
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C'est un lac vert émeraude, quelque part dans le nord des États-Unis.
Patrick Wallingford est couché sur un ponton tiédi par le soleil et une femme à la voix sensuelle, qu'il entend sans la voir, lui propose de retirer leurs maillots mouillés. Ce rêve est induit par un puissant analgésique administré au héros dont un lion vient d'avaler la main gauche alors qu'il faisait un reportage sur un cirque, en Inde. Avec sa verve drolatique, Irving nous raconte la rencontre entre un candidat à la greffe, un brillant chirurgien sauvé de l'anorexie par sa jeune bonne marathonienne, une yupette aux dents longues, une maquilleuse mâcheuse de gomme.
Et enfin une sirène vêtue d'un sweat-shirt vert, vert comme un lac quelque part dans le Nord, dans un récit sur la perte et la récupération, qui mène un adolescent attardé à l'âge d'homme - de père - pour l'attraction d'un être et d'un lieu magnétiques. Et si l'auteur cherchait à nous prouver que la force du désir est la plus magique des prothèses !
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Séverin Winter, professeur d'allemand et entraîneur de lutte de l'équipe universitaire, n'est pas homme à prendre la vie à la légère. Ses ébats amoureux tout comme ses prouesses sportives sont décidément à ranger dans la catégorie poids lourd... ce qui n'est pas pour déplaire à Utch, la robuste Viennoise, dont le mari - narrateur de surcroît - est (littéralement) conquis par l'épouse poids plume de Séverin, Edith. Un irrésistible ménage à quatre sera l'aboutissement de ces désirs entortillés, tandis que l'art de John Irving qui consiste à allier la farce et la tragédie, éclate déjà dans ce roman pétillant et doux-amer.
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Ce matin-là à Bombay, dans lenceinte irréprochable du Duckworth Club, pourquoi les vautours planent-ils au-dessus du neuvième green ? Question que se pose Farrokh Daruwalla, chirurgien orthopédiste de son état et redresseur de torts à ses heures, loin de se douter que le crime du golf va lentraîner dans un maelstrom de découvertes sur le monde et sur lui-mêmePour linstant, il attend un mystérieux acteur, faux Indien mais vraie star de lécran hindi, et quil aime comme son fils. Comment annoncer au jeune homme que son frère jumeau, dont il a été séparé à la naissance, est attendu comme missionnaire jésuite à Bombay ?Quiproquos en chaîne et imbroglios savants nous enseignent que les polyglottes munis dun double passeport jouent parfois double jeu. John Irving signe ici son dernier roman : le plus drolatique et le plus ambitieux. Étranger en Inde, son pays dorigine, comme au Canada, son pays dadoption, mais citoyen du monde et homme de bonne volonté, son sympathique héros, le Dr Daruwalla, nous dépayse pour notre édification et pour notre plus grande joie. Ses tribulations nous font découvrir toutes les facettes de Bombay, des cabarets louches aux palaces, des villas de Malabar Hill aux bouges de Kamathipura, sans oublier les studios de cinéma.La Grande Parade entre en piste, les vénérables jésuites et les médecins en renom, mais aussi les zénanas, simple travestis, les hijaras, travestis émasculés, et les transsexuelles « complètes » ; voici paraître les mendiants mutilés, les clowns nains, les trapézistes en paillettes, les prostituées mineures et les chimpanzés racistes : ouvrons lil, le diabolique « assassin aux dumbos » se cache peut-être parmi eux. Bienvenue au Cirque !Traduit de lAméricain par Josée Kamoun
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De la part d'un romancier connu pour la complexité ? et l'épaisseur ? de ses romans, voici une autobiographie sélective d'une simplicité et d'une concision surprenantes.
Malicieuse, modeste, pleine de sincérité, La Petite Amie imaginaire décrit les rapports de John Irving avec la lutte et l'écriture ? le parallélisme est plus étroit qu'on ne l'imaginerait. Entendons par là une description concrète de la façon dont il a appris puis enseigné les deux arts, une réflexion sur le cours de sa vie et la naissance de ses centres d'intérêt. Au fil de ses récits et de ses digressions, il évoque ses rencontres avec des hommes remarquables », entraîneurs sportifs ou professeurs de littérature qui ont joué le même rôle stimulant.
Adolescent, il est emprunté, gaffeur, mal à l'aise partout. Partout sauf sur le tapis de la salle de lutte. Et lorsqu'il ne lutte pas, il lit les classiques, Dickens, Flaubert, Graham Greene, Thomas Mann. Étudiant, bientôt marié et père de famille rangé, il est arbitre et entraîneur tout en enseignant la littérature et en poursuivant son oeuvre romanesque.
Élevés dans les gymnases, les deux fils aînés grandissent et deviennent champions de lutte. Le troisième, âgé de quatre ans, est un futur poids-moyen, diagnostique l'athlète.
Le lecteur d'Irving retrouvera sa manière, une autodérision sans amertume, une expression de soi toujours « en retrait » avec des coups d'impudeur, dans ce petit livre délicieusement abouti qui est aussi un modèle de vie.
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Le sixième roman de John Irving a pour cadre l'orphelinat de Saint Cloud's, au fin fond du Maine, et nous relate l'existence de ses pensionnaires pendant plus d'un demi-siècle.
A commencer par Wilbur Larch, directeur de Saint Cloud's, gynécologue excentrique, qui a un faible pour l'éther. Aux yeux de nombre de femmes, un saint qui se sent investi d'une double mission : mettre au monde des enfants non désirés, et futurs orphelins - l'" oeuvre de Dieu " -, interrompre dans l'illégalité des grossesses - l'" oeuvre du Diable ". Peu à peu, entre le médecin et Homer Wells, un orphelin réfractaire à quatre tentatives d'adoption, vont se développer des relations et des sentiments qui ressemblent fort à ceux d'un père et d'un fils.
Une fois de plus, l'auteur réussit à recréer un monde bien à lui, avec une histoire forte et des personnages désarmants, qui n'en finiront pas de nous hanter.
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Après dix romans et autant de succès, John Irving s'arrête au bord du chemin pour méditer sur les rapports qu'ont ses livres avec leurs adaptations cinématographiques, abouties ou avortées.
A commencer par celle de Liberté pour les ours !, préparée dans un improbable château autrichien et décrétée mort-née par les producteurs, jusqu'à Un enfant de la balle qui a vu le jour en même temps qu'un scénario sur les nains, les enfants et le cirque en Inde. En passant et repassant par le tournage de L'oeuvre de Dieu, la Part du Diable, réalisé après quatre scénarios successifs par Lasse Hallström, avec Michael Caine en docteur Larch, pionnier de l'avortement illégal.
Qu'il évoque des films ou des livres, on retrouve la veine d'Irving les situations cocasses tirées de la vraie vie, l'art des digressions et des raccourcis, une sagesse qui fait la part belle à nos pitreries. Mais cette fois-ci, c'est l'envers du décor : en habit de critique et d'autobiographe, il joue le montreur d'ours. On ne perd pas au change. Cette vie-là s'écrit et se lit comme un roman !
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Une saga jubilatoire et réjouissante par l'auteur de l'inoubliable Monde selon Garp.
1941. À Aspen, Colorado, la jeune Rachel Brewster, dite « Little Ray », échoue aux épreuves de slalom mais réussit à tomber enceinte. De retour chez ses parents, elle devient monitrice de ski et élève son fils Adam dans un climat de tendre complicité. Ainsi débutent sept décennies d'une fresque débridée peuplée de personnages irrésistibles qui, dans la très conventionnelle Nouvelle-Angleterre, défient les conventions. Adulte, c'est à l'Hotel Jerome d'Aspen, hanté par de nombreux fantômes, qu'Adam tentera d'élucider les secrets bien gardés de son étonnante famille.
Paternité mystérieuse, mère « sans fil à la patte », transgressions en tous genres et sexe à tous les étages - sans oublier une savoureuse relecture de Moby-Dick : autant de thèmes où l'imagination vertigineuse et la truculence de John Irving font merveille, pour le plus grand bonheur des fans de la première heure et celui d'une nouvelle génération de lecteur.
Après sept ans de silence, saluons le grand retour d'un romancier visionnaire qui prône depuis toujours la liberté de moeurs, la tolérance et l'amour inconditionnel. -
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Au commencement de chaque histoire, la vie s'écoule, tranquille, dans une petite ville aux pelouses irréprochables qu'ombragent ormes et noyers. Le héros à l'image de cette régularité, est un être discipliné, discret, accommodant. Quoique, si l'on pouvait se glisser dans les rêves des autres...
Cette faculté que John Irving prête à l'un de ses personnages, insomniaque depuis son divorce, nul doute que ce soit au premier chef celle du romancier, celle qui définit le mieux sa vocation. Mais attention ! Derrière les gestes d'un quotidien rangé, la crise couve ; ces honorables citoyens vont faire du scandale.
Elles sont sept, ces nouvelles réunies pour la première fois en un volume, vingt-cinq ans de contrepoint à une oeuvre romanesque foisonnante. Pour sa plus grande joie, le lecteur y retrouvera ce qu'il connaît : la satire du conformisme, l'imagination débridée, le goût du burlesque, les tabous joyeusement pourfendus ? cette vitalité hors du commun qui permet à l'auteur de passer indemne par-dessus les gouffres de ses obsessions.
Mais certains y découvriront aussi, parfois, le récit à mi-voix, la description en demi-teinte, la profondeur et l'humanité du propos qui font ici d'Irving un nouvelliste à l'égal de Katherine Mansfield ou Joyce des Dublinois.