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Julia Kristeva
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Depuis des décennies, l'oeuvre polyphonique de Julia Kristeva s'est imposée comme une traversée du féminin. Rassemblant conférences inédites, entretiens ou tribunes, ce volume gravite autour d'un foyer central : le féminin à l'âge de la transformation anthropologique.
Le féminin que la pensée clinique de Julia Kristeva ausculte et révèle est un féminin transformatif, conditions et source de notre capacité de changer, spécifique à la psycho-sexualité humaine, qui se joue des identités sexuelles autrement que ne le fait la théorie du « genre ». Attentive aux mouvements féministes, mais avec une distance analytique venue de sa pratique du divan et de l'écriture, elle emprunte à de domaines aussi divers et mouvants que la politique et la linguistique, la philosophie et la littérature, l'histoire et l'éthique. Soucieuse de relier le langage au corps vivant, la théoricienne et la romancière questionnent la différence sexuelle et la guerre des sexes, la reliance et l'abjection de l'érotisme maternel, ou le temps du couple « considéré comme un des beaux-arts ».
Il fallait illuminer le génie féminin en compagnie de la philosophe Hannah Arendt, la psychanalyste Melanie Klein et l'écrivaine Colette. Il fallait s'éprendre de la jouissance mystique de la carmélite Thérèse d'Avila. Il fallait épouser la révolte du deuxième sexe avec Simone de Beauvoir, en passant par Émilie du Châtelet, Olympe de Gouges et Madame Roland, pour que la traversée s'épure en ce Prélude à une éthique du féminin.
Dans cette optique, le « besoin de croire » et « MeToo », les « cas limites » et la sublimation, « l'imaginaire de l'impossible » dans un monde sans Dieu, la chair des mots et des images, la souveraineté du langage chez Saint-Simon ou l'emprise du nihilisme chez Dostoïevski, la décapitation dans la mythologie grecque et le sacrifice sur nos écrans, selon les oeuvres des artistes contemporains, s'éclairent de façon nouvelle. Chaque sujet invente son sexe spécifique, qui est tout simplement sa créativité.
Essayiste, romancière, psychanalyste, Julia Kristeva, docteur honoris causa de plusieurs universités, dont l'oeuvre est traduite dans de nombreux pays - et intégralement aux États-Unis -, a reçu en 2004 le Prix Holberg, équivalent du Nobel pour les sciences humaines. -
Ce livre traite des dépressions que nourrit un deuil impossible de l'objet aimé et perdu. En déniant le lien universel qu'est le langage, le déprimé nie le sens qui, pour l'être parlant, est le sens de la vie. Athée radical, le dépressif reste cependant un mystique : rivé à l'affect, la douleur et les larmes sont pour lui le pays secret d'une beauté aussi inaccessible qu'entière.Le sublime naît dans la mélancolie. La preuve ? Holbein, minimaliste macabre. Nerval, le Prince noir. Dostoïevski, persuadé que la soufrance est le but suprême de l'humanité, appelant le pardon. Et Duras, la femme-tristesse, qui rend contagieuses les figures de la dépression féminine dévoilées ici à partir de quelques histoires dites sur le divan du psychanalyste.
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Polylogue analyse diverses pratiques de symbolisation : de la plus archaïque, la langue, le discours de l'enfant ou de l'adulte, en passant par la peinture de la Renaissance (Giotto, Bellini) et la littérature moderne (Artaud, Joyce, Céline, Beckett, Bataille, Sollers), jusqu'à leurs approches par les «sciences humaines» actuelles ; linguistique (classique ou moderne), sémiotique, épistémologie, psychanalyse.
Traversant ainsi des époques charnières - Chrétienté, Humanisme, XXe siècle - et interrogeant l'usure des anciens codes comme l'affirmation d'une nouvelle identité, d'une nouvelle signification, le livre pose en permanence la question du sujet parlant. S'il indique, par chaque texte, comment a pu émerger, d'un négatif assumé jusqu'à l'évanouissement de sens, une positivité neuve, il démontre, par son trajet, que la seule positivité acceptable à l'époque moderne est la multiplication des langages, des logiques, des pouvoirs. Poly-logue ; pluralisation de la rationalité comme réponse à la crise de la Raison occidentale. C'est le pari de relèves multiples, à chaque fois spécifiques, de la mort qui menace notre culture et notre société, dans des langages dont la multitude est la seule marque de l'existence d'une vie.
J. K. -
Le génie féminin Tome 1 ; Hannah Arendt
Julia Kristeva
- Folio
- Folio Essais
- 6 Novembre 2003
- 9782070427383
Suspecté de perdre ses «valeurs», le XX? siècle a cependant ouvert des questions que l'humanité n'a jamais explorées avec autant de gravité, de risques et de promesses : qu'est-ce que la vie ? où est la folie ? que peuvent les mots ? Hannah Arendt, philosophe et politologue (1906-1975), est tout entière prise dans une méditation sur la vie qui demeure notre bien ultime après la crise des religions et des idéologies. Vie menacée, vie désirable : mais quelle vie ? Face aux camps des deux totalitarismes, c'est sur le miracle de la natalité que se concentre l'oeuvre de cette rescapée du nazisme qui, en discussion avec Heidegger, et en rejetant l'automatisation moderne de l'espèce, pose les jalons d'une action politique envisagée en tant que pluralité vivante. Une utopie ? À moins que ce ne soit une manière de pardon, et donc une promesse.
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Le génie féminin Tome 2 ; Melanie Klein
Julia Kristeva
- Folio
- Folio Essais
- 6 Novembre 2003
- 9782070427390
Melanie Klein (1882-1960) apparaît comme la novatrice la plus originale de la psychanalyse. Alors que Freud centre la vie psychique du sujet sur l'épreuve de la castration et la fonction du père, Melanie Klein - sans les ignorer - les étaie d'une fonction maternelle, absente dans la théorie du fondateur. La première, elle pense au matricide : capable dès la naissance d'un lien à l'objet (le sein, la mère), et habité de fantasmes aussi violents que réparateurs, l'enfant selon Melanie Klein a ouvert de nouveaux horizons à la clinique de la psychose et de l'autisme.
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À la décapante réflexion de Hannah Arendt et de Melanie Klein, Colette ajoute une autre expérience qui est aussi un visage du XX? siècle. Contre les frustrations de sa vie intime, contre les épreuves que lui imposent la réalité sociale et la guerre, l'écrivain célèbre le plaisir de vivre qui est, pour elle, un plaisir des sens et du mot juste.
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Ce livre invite à penser notre propre façon de vivre en étranger ou avec des étrangers, en restituant le destin de l'étranger dans la civilisation européenne : les Grecs avec leurs «Métèques» et leurs «Barbares» ; les Juifs inscrivant Ruth la Moabite au fondement de la royauté de David ; saint Paul qui choisit de prêcher en direction des travailleurs immigrés pour en faire les premiers chrétiens, sans oublier Rabelais, Montaigne, Érasme, Montesquieu, Diderot, Kant, Herder, jusqu'à Camus et Nabokov qui ont chacun médité avant nous les merveilles et les malaises de la vie étrangère. Au coeur de cet avenir cosmopolite : les Droits de l'Homme sous la Révolution française, qui commence par honorer les étrangers avant de faire tomber la Terreur sur leurs têtes. En contrepoint : le nationalisme romantique et, pour finir, totalitaire. L'«inquiétante étrangeté» de Freud conclut ce parcours en suggérant une nouvelle éthique : ne pas «intégrer» l'étranger, mais respecter son désir de vivre différent, qui rejoint notre droit à la singularité, cette ultime conséquence des droits et des devoirs humains.
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«Être psychanalyste, c'est savoir que toutes les histoires reviennent à parler d'amour. La plainte que me confient ceux qui balbutient à côté de moi a toujours pour cause un manque d'amour présent ou passé, réel ou imaginaire. Je ne peux l'entendre que si je me place moi-même en ce point d'infini, douleur ou ravissement. C'est avec ma défaillance que l'autre compose le sens de son aventure. Philosophie, religion, poésie, roman ? Histoires d'amour. De Platon à saint Thomas, de Roméo et Juliette à Don Juan, des troubadours à Stendhal, de la Madone à Baudelaire ou Bataille. Les grandes élaborations symboliques ne disent pourtant rien d'autre que ce qui s'écoute dans l'ombre, chaque jour. Être psychiquement en vie signifie que vous êtes amoureux, en analyse, ou bien en proie à la littérature. Comme si toute l'histoire humaine n'était qu'un immense et permanent transfert.» Julia Kristeva.
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La revolution du langage poetique. l'avant-garde a la fin du xixe siecle: lautreamont et mallarme
Julia Kristeva
- Points
- Points Essais
- 3 Mai 2018
- 9782757873724
Le langage poétique est ce lieu où la jouissance ne passe par le code social que pour le transformer. Il introduit donc dans les structures linguistiques et la constitution du sujet parlant une rupture totale.
Il faut lire le langage poétique comme un langage pratique et sémiotique, qui introduit une nouvelle configuration dans le temps de l'énonciation et la signification. Lautréamont et Mallarmé sont les noms que porte, à la fin du xixe siècle, cette expérience bouleversant la phonétique, le lexique, la syntaxe, les relations logiques, en même temps que l'« ego transcendantal ». Dans la crise de l'État bourgeois, du droit paternel, de la religion, un sujet et son discours, qui se maintenaient depuis deux mille ans, s'effondrent. L'avant-garde du XXe siècle opère, en l'approfondissant, depuis cette révolution.
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Le féminin et le sacré
Catherine Clément
- Albin Michel
- Espaces Libres
- 30 Septembre 2015
- 9782226316424
Existe-t-il un sacré spécifiquement féminin ? Deux femmes, toutes deux romancières et intellectuelles de premier plan, ont échangé une correspondance autour de cette question. Leurs réflexions sont autant de voyages dans l'espace et dans le temps qui explorent des territoires laissés d'ordinaire à leur mystère. D'Inde ou d'Afrique, Catherine Clément rapporte les scènes stupéfiantes d'un sacré qui s'écrit corps et âmes, tandis que Julia Kristeva, revisitant notamment les oeuvres des grandes mystiques chrétiennes, y décèle la mesure - et la démesure - féminine de l'expérience intérieure.
Dans la préface de cette nouvelle édition, Catherine Clément et Julia Kristeva rappellent la barbarie dont sont victimes de nombreuses femmes dans le monde aujourd'hui. Mais face au péril, elles s'appuient sur l'intuition qu'en ce troisième millénaire, celles-ci s'éveilleront. Ce livre est le portrait exaltant de cet éveil, entre éternité et modernité. -
Pouvoirs de l'horreur pourquoi l'abjection ?
Pourquoi y a-t-il ce " quelque chose " qui n'est ni sujet, ni objet, mais qui, sans cesse, revient, révulse, repousse, fascine ?
Pourquoi de l'abject ?
Ce n'est pas de la névrose.
On n'entrevoit dans la phobie, la psychose. il s'agit d'une explosion que freud a touchée mais peut-être aussi évitée, et que la psychanalyse, si elle veut aller plus loin que sa simple répétition, devrait être de plus en plus pressée d'entendre.
Car l'histoire et la société nous l'imposent. dans l'horreur. les rites, les religions, l'art ne feraient-ils rien d'autre que de conjurer l'abjection ?
D'oú l'étrange révélation de la littérature : dostoïevski, lautréamont, proust, artaud et, de façon sans doute hyper symptomatique, céline.
Le voici maintenant cet habitant des frontières, sans identité, sans désir ni lieu propres, errant, égaré, douleur et rire mélangés, rôdeur écoeuré dans un monde immonde.
C'est le sujet de l'abjection.
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Le temps sensible : Proust et l'expérience littéraire
Julia Kristeva
- Folio
- Folio Essais
- 1 Mars 2000
- 9782070412099
Le temps proustien croise celui de l'histoire : les mutations sociales, l'Affaire Dreyfus, la Première Guerre mondiale, l'antisémitisme, l'identité nationale. Juif et catholique, ni l'un ni l'autre, Proust écrit en moraliste une des fresques les plus complexes de cet univers qui sort de La Bruyère, Sévigné et Saint-Simon pour basculer déjà dans la société de l'éphémère. Mais c'est un moraliste insolite, qui éclaire d'une impitoyable ironie nos vices les plus dérobés, nos amours les plus infantiles.Tissé de perceptions et de fantasmes, ce temps proustien - qui n'est ni celui de Bergson ni celui de Heidegger - devient sensible. À l'imaginaire avide du lecteur, le narrateur offre l'appât savoureux de ses personnages : Swann et Odette, Bloch, Oriane, Verdurin, Albertine, Charlus, dont cet essai aide à retrouver les caractères mêlés aux paysages, églises, dalles et aubépines.Pourtant, dans les plis de longues phrases, dans le cumul des brouillons et des lettres, dans la cruauté et le ridicule des passions, l'insignifiance des amours et le néant des êtres brusquement s'imposent. Les personnages se contaminent et se brouillent, une profondeur secrète les attire. Telle la madeleine trempée dans le thé, ils perdent leur contour absorbé par le style. Ces héros, ces visions, fruits d'une imagination dont Proust disait qu'elle était son seul organe pour jouir de la beauté, finissent par nous laisser un goût, un seul, âcre et tonique : le goût de l'expérience littéraire. Du roman comme thérapie, comme transsubstantiation.
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Une aventure s'est déroulée en France depuis 1968 : fièvre de la pensée et des corps, passions excessives, goût du risque. Les personnages de ce roman en sont issus. On reconnaîtra parmi eux les intellectuels les plus importants de l'époque. Originaire d'un pays de l'Est, Olga rencontre à Paris l'écrivain Hervé Sinteuil. Une histoire d'amour «pas comme les autres» : surprises d'une île secrète, ravissements d'une naissance. Les Samouraïs excellaient dans l'art de la guerre comme dans la poésie, la calligraphie et le rituel du thé. Les héros de ce roman sont des Samouraïs modernes et modestes vivant dans la révolte permanente, les voyages lointains, les destins croisés, les conflits. Leur expérience ? Aller jusqu'au bout du sens de leur vie.
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Dostoïevski : face à la mort, ou le sexe hanté du langage
Julia Kristeva
- Fayard
- Documents Fayard
- 20 Octobre 2021
- 9782213718316
En 2021, l'humanité pandémiquement globalisée célèbre le bicentenaire de la naissance (30 octobre 1821) de Fedor Mikhaïl Dostoïevski, génie aussi tourmenté que prophétique. Son oeuvre hante la conscience européenne et mondiale depuis un siècle et demi (Nietzsche, Proust, Kafka, Nabokov, Berdaïev, Chestov, Soljénitsyne, Sarraute, Sollers, Visconti, Bresson, Kurosawa, Wajda et bien d'autres).
Vibrante osmose et vigilance tonique, l'oratorio de Julia Kristeva décrypte un Dostoïevski total et neuf, galvanisé par le langage. Son livre dévoile la surprenante actualité du « grand Russe ».
L'oeuvre de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski hante la conscience européenne et mondiale depuis un siècle et demi (Nietzsche, Proust, Kafka, Nabokov, Berdiaev, Chestov, Soljénitsyne, Sarraute, Sollers, Visconti, Bresson, Kurosawa, Wajda et bien d'autres) et continue à fasciner le marketing hyperconnecté (16 versions en chinois de Crime et Châtiment). Le livre de Julia Kristeva dévoile la surprenante actualité du « grand Russe », génie aussi tourmenté que prophétique.
« Partout et en toutes choses, je vivais jusqu'à l'ultime limite, et j'ai passé ma vie à la franchir », écrit-il à son ami le poète A. Maïkov en 1867. Il l'a fait, porté par sa foi orthodoxe dans le Verbe incarné, en réinventant ce pari sur la puissance de la parole et du récit qu'est le roman polyphonique : pour braver le nihilisme et son double, l'intégrisme, qui gangrènent le monde sans Dieu et avec lui.
Ses personnages extravagants, oscillant entre monstruosité pathétique et insignifiance d' « insectes », pressentaient déjà la matrice carcérale de l'univers totalitaire qui se révéla dans la Shoah et le Goulag, et qui menace aujourd'hui par l'omniprésence de la technique.
Vibrante osmose et vigilance tonique, l'oratorio de Julia Kristeva décrypte un Dostoïevski total et neuf, galvanisé par le langage. L'homme et l'oeuvre s'introduisent dans le troisième millénaire, où, enfin, « tout est permis ». Et les anxiétés des internautes rejoignent les sous-sols des démons dostoïevskiens.
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Semeiotike. recherches pour une semanalyse
Julia Kristeva
- Points
- Points Essais
- 6 Avril 2017
- 9782757866337
Ce titre dans son inscription grecque se veut un rappel muet des débuts occidentaux du savoir sur le signe et le sens. La sémiotique, ici, se propose comme le lieu depuis lequel s'articulera une théorie générale des modes de signifier. Visant en même temps à interroger ou à refondre les systèmes linguistiques et logiques par les analyses du sujet et de l'histoire appelées par Freud et Marx, elle se désigne comme une sémanalyse.
L'élaboration de la sémanalyse déplaçant les limites du signe, du sens, de la structure, devait nécessairement trouver pour point de départ un « objet exclu de l'ordre du savoir puisque soulignant ses bords : «la littérature» ».
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Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains d'aujourd'hui à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux.
« Les yeux rivés sur L'Idiot, mon père m'en déconseillait sévèrement la lecture : ''Destructeur, démoniaque et collant, trop c'est trop, tu n'aimeras pas du tout, laisse tomber !'' Il rêvait de me voir quitter ''l'intestin de l'enfer'', désignant ainsi notre Bulgarie natale. Pour réaliser ce projet désespéré, je n'avais rien de mieux à faire que de développer mon goût inné pour la clarté et la liberté, en français, cela va sans dire, puisqu'il m'avait fait découvrir la langue de La Fontaine et de Voltaire. Évidemment, comme d'habitude, j'ai désobéi aux consignes paternelles et j'ai plongé dans Dostoïevski. Éblouie, débordée, engloutie. ».
Julia Kristeva
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Écrivaine, philosophe existentialiste, femme libre et révoltée, Simone de Beauvoir a su polariser et synthétiser les mouvements diffus et irrépressibles d'émancipation des femmes qui la précédaient et qui l'entouraient. Sa vie et son oeuvre cristallisent une révolution anthropologique majeure qui ne cesse de produire des effets imprévisibles sur nos destins personnels et sur l'avenir politique de la planète.
Recueil de lectures personnelles et de commentaires admiratifs ou critiques, Beauvoir présente vous invite à (re)lire les pages de cette oeuvre qui démontre, avec autant de clarté analytique que de passion politique, n'y a pas de pensée au sens fort du terme si elle n'est pas un dialogue entre les deux sexes.
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Marie Rose Moro et Julia Kristeva proposent, en coécrivant ce livre, une réflexion sur un sujet encore peu pensé : le besoin de croire.
Les deux auteures affirment que La question du besoin de croire éclaire et nourrit la crise sociale que nous traversons aujourd'hui. Resté en suspens depuis 1968, ce phénomène social profond a été ranimé par le retour des religions. L'islam, pour différentes raisons, a réveillé cette question qui sommeillait.
Aujourd'hui, il nous faut comprendre la radicalisation, l'interpréter, pour établir un dialogue avec les jeunes qui « choisissent » cette option, et leur montrer qu'il existe d'autres chemins pour exprimer ou sublimer ce besoin de croire.
Si « liberté, égalité, fraternité » ne sont que des mots, s'ils ne sont pas soutenus par un récit, par des personnes qui les incarnent, par des expériences, qui amènent à trouver une place dans la société, alors ces mots sont morts et il reste un état de mal-être. C'est pourquoi nous pouvons dire que la crise sociale que nous vivons aujourd'hui est la manifestation même du besoin de croire. Les auteurs militent donc pour un accompagnement social, éthique, de la jeunesse, indispensable pour éviter l'extrémisme. -
Dans les époques que nous sentons obscurément en déclin ou du moins en suspens, le questionnement demeure la seule pensée possible : indice d'une vie simplement vivante.
L'intimité n'est pas la nouvelle prison. Son besoin de liens pourrait fonder une autre politique, plus tard. Aujourd'hui, la vie psychique sait qu'elle ne sera sauvée que si elle se donne le temps et l'espace des révoltes : rompre, remémorer, refaire. De la prière au dialogue en passant par l'art et l'analyse, l'événement capital est toujours le grand affranchissement infinitésimal : à recommencer sans cesse.
En contrepoint des certitudes et des croyances, la révolte permanente est cette remise en question de soi, de tout et du néant, qui n'a visiblement plus lieu d'être.
Cependant, s'il est encore temps, faisons un pari sur l'avenir de la révolte. "Je me révolte, donc nous sommes" (A. Camus). Ou plutôt : Je me révolte donc nous sommes à venir.
Une expérience lumineuse et de longue haleine.
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Nouvelle édition entièrement révisée et surtout augmentée de nouveaux importants chapitres inédits sur le radicalisme religieux, l'Europe.
Au cours d'un long dialogue inédit en français, et de quelques textes rassemblés ici pour la première fois, Julia Kristeva bouleverse nos idées reçues sur la religion et le christianisme, et nous invite à une formidable analyse de notre « incroyable besoin de croire » A partir d'une question sur la place du religieux dans les sociétés postmodernes, l'auteure analyse l'importance de ce besoin de croire et aborde le sujet à partir d'exemples littéraires, philosophiques et religieux. Avec des textes sur le christianisme et la souffrance, deux articles sur Jean-Paul II et la place du catholicisme dans le monde.
« Contrairement à Freud, je ne dis pas que la religion est seulement une illusion et une source de névrose. Le temps est venu de reconnaître, sans craindre de "faire peur" aux fidèles ni aux agnostiques, que l'histoire du christianisme prépare l'humanisme... » -
Autour d'Emile Benveniste ; sur l'écriture
Pascal Quignard, Jean-claude Coquet, Irène Fenoglio, Charles Malamoud
- Seuil
- Fiction Et Cie
- 21 Janvier 2016
- 9782021297928
Emile Benveniste (1902-1976) a marqué son temps et les générations qui ont suivi. Il fut un génie de la linguistique qui a marqué aussi bien Barthes que Lévi-Strauss et de nombreux autres. Son oeuvre continue de nous éclairer, de nous interpeller. Spécialiste des langues indo-européennes, il a profondément marqué la pensée de son temps en appliquant les méthodes structuralistes dans sa spécialité (Les origines de la formation des noms en indo-européens, 1935, ou encore Le Vocabulaire des institutions indo-européennes, 1968), puis en se tournant vers des problématiques plus générales (Problèmes de linguistique générale, publié en deux temps, en 1966 et 1974).
Il a également influencé les Sciences humaines jusqu'à nos jours, donnant à la sémiologie, la linguistique, la psychanalyse, l'anthropologie ou encore l'analyse littéraire les clefs pour continuer leur progression dans l'intelligence des structures des langages et des sociétés.
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«Seule une femme peut et doit se lire dans plusieurs directions. Seule comme seule une femme peut être seule, face à son irréductible singularité, seule face au défi inlassable que constitue la maternité (biologique ou/et cérébrale) en chacune, seule encore dans la création, dans ce qu'elle a à dire, elle, et nulle autre qu'elle, à la place de nulle autre, loin des meutes et de tous les communautarismes. C'est dire que LA femme n'existe pas.[.] «Étrangez-vous à vous-mêmes, en vous-mêmes», répète Julia Kristeva aux femmes qui s'interrogent sur leur place et leur devenir dans ce XXIe siècle qui s'annonce, selon elle, dans et par le chaos.» Marie-Christine Navarro.
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« Où est le temps, existe-t-il encore ?
Je vous propose d'ouvrir la question du TEMPS.
Jamais le temps n'a été aussi compact, uniformisé, fermé comme il l'est désormais à la surface globalisée de l'hyperconnexion. Mais jamais non plus il n'a été aussi ouvert et multiple : incessant battement d'avènements, amorces, émergences, éclosions perpétuelles.
Je retrouve ici des expériences singulières : dans l'érotisme maternel et dans celui de la foi religieuse, j'ose parier sur la culture européenne et sur l'humanisme à refonder, je découvre un destin de la psychanalyse en terre d'Islam et en Chine.
Je n'ai pas de réponses toutes faites et n'en donne pas une fois pour toutes. Je déplie des vérités hic et nunc telles que je les vis et les pense.
Je vous présente mes compagnons de route : Antigone et Philippe Sollers, Jean-Jacques Rousseau et Jacques Lacan, Jackson Pollock et Emile Benveniste ; Simone de Beauvoir et Thérèse d'Avila.
Un livre sur la Vérité découverte par le Temps ? Plutôt une expérience du temps scandée par des événements, des étonnements, rebonds de surprises et de renaissances. »
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Visions capitales ; arts et rituels de la décapitation
Julia Kristeva
- La Martiniere
- 7 Mars 2013
- 9782732453613
En 1998, le musée du Louvre organisait une série d'expositions, les « Partis pris » qui avait pour objectif de créer un lieu où s'exprimerait un autre discours sur l'art, plus subjectif.
Julia Kristeva conçut l'une d'elles sur le thème de la décapitation dans l'art, universel et pourtant peu exploré et en écrivit le catalogue, Visions capitales. Dans une version actualisée, plus facile d'accès, cet ouvrage engage une véritable réflexion sur la représentation de la mort, du corps, de la souffrance tout au long de l'histoire de l'art et des idées, des premières figurations de têtes coupées antiques aux étonnantes représentations des oeuvres contemporaines et porte un regard, personnel, original, sur toutes les formes de violences aujourd'hui.