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Sciences humaines & sociales
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Momus ou le prince ; fable politique
Leon battista Alberti
- Belles Lettres
- 9 Janvier 2017
- 9782251446295
Traduite par Claude Laurens avec une courte préface de Pierre Laurens, la fable politique qu'on va lire dans cette nouvelle issue, remaniée pour adhérer à l'édition la plus récente du texte latin, est à ranger dans la bibliothèque aux côtés des chefs-d'oeuvre de Swift, de Voltaire et de George Orwell.
Momus, personnage de la mythologie, mis en scène par Lucien comme le dieu de la critique, devient, entre les mains d'Alberti, qui fait de lui par deux fois une victime injustement persécutée, le premier immoraliste de la littérature moderne. L'exil parmi les hommes aiguise son esprit caustique, le malheur lui enseigne à masquer son caractère, au point que le dieu du franc-parler devient, au rebours de sa nature, le virtuose, mieux : le théoricien de la simulation et de la dissimulation, tel un ingénieux Ulysse égaré dans les cours. Mais surtout, à travers les mésaventures qui le ballottent du ciel à la terre, de la société humaine au parlement de l'univers, il est à chaque instant et partout, comme plus tard le Neveu de Rameau, le génie de la provocation, le grain de levain qui démasque les faiblesses et les hypocrisies, bouscule les idées reçues, désacralise les puissances établies.
Mêlant systématiquement le rire au sérieux, irrigués continuellement par la veine imaginative, portés par une phrase d'une incroyable agilité, les épisodes se succèdent dans un rythme effréné, alternant paradoxes éblouissants, pages d'un comique bouffon et osé autant que profond et inventions poétiques. Un régal.
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Entretiens sur la tranquillité de l'âme
Leon battista Alberti
- Seuil
- Sources Du Savoir
- 11 Février 2016
- 9782021296143
Leon Battista Alberti (1404-1472) fut à la fois écrivain, théoricien des arts, architecte et. surprenant athlète. Son aisance en tout fut telle que J. Burckhardt vit surgir en lui le type d'« homme universel » qu'illustrera Léonard de Vinci. Mais cet homme dissimulait un être souffrant dont les écrits contiennent aussi des pages d'un profond pessimisme.
Sa naissance illégitime dans une famille patricienne en exil explique son perpétuel désir d'excellence et de reconnaissance. Ses relations difficiles avec les humanistes et les artistes florentins furent à l'origine de ces Entretiens sur la tranquillité de l'âme, rédigés en langue toscane vers 1443 et dotés d'un titre latin : Profugiorum ab ærumna libri III.
Alberti y rapporte des conversations tenues en sa présence, lors d'une promenade à Florence, par Agnolo Pandolfini et Nicolas de Médicis. Agnolo s'interroge sur les moyens d'éviter les tourments intérieurs ou de s'en libérer. Nourries de lectures classiques, ces réflexions se distinguent par des notes existentielles et une grande liberté de pensée.
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Leon Battista Alberti (1404 - 1472), connu comme l'un des plus grands architectes florentins de la Renaissance, est également un philosophe, un savant, et un artiste complet que l'on a souvent comparé à Léonard de Vinci. Son De familia (rédigé en 1434) est un dialogue mené par plusieurs personnages emblématiques et traite du rôle politique, social et économique d'une puissante famille au sein de la Cité ; mais Alberti aborde aussi, et de façon nouvelle, la place et le rôle de l'argent, le choix d'un métier, la gestion du temps, l'éducation et la formation de la jeunesse, la morale, l'amitié, la renommée, voire la vie du courtisan auprès des grands princes de la Renaissance.
Il évoque également des sujets plus inattendus : le vêtement et le maquilllage des femmes, l'allaitement, le choix d'une épouse, etc. Le De familia occupe enfin une place essentielle dans le débat sur l'origine du capitalisme : à ce titre, il a exercé une influence notable sur la Renaissance en Italie et plus généralement en Europe.
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Propos de table ; intercenales
Leon battista Alberti
- Belles Lettres
- Classiques De L'humanisme
- 9 Février 2018
- 9782251801339
Ces Petites pièces à lire entre convives illustrent, au sein de l'oeuvre latine si diverse d'Alberti (1404-1472) - d'abord plus connue pour ses dialogues de morale et ses traités techniques et théoriques -, la veine du serio ludere, cet art d'inspiration lucianesque qui a été si bien défini par Roberto Cardini dans Alberti o della nascita dell'umorismo moderno (1993). Ce dernier recueil ne fut jamais totalement achevé. Il resta, jusqu'à la mort de son auteur, in fieri, tel une sorte de laboratoire de l'invention, voire de l'expérimentation poétique, et par suite connut une fortune éditoriale des plus mouvementées.
Éparpillées en divers manuscrits, les pièces qui le composent ne figureront pas dans la première édition des petites oeuvres latines publiées par Massimi autour de 1500 : il faudra attendre la fin du XIX e siècle pour que Girolamo Mancini publie en 1890 les deux premiers livres et le quatrième (le Defunctus et l'Anuli) et le XXe siècle pour que Cecil Grayson publie Uxoria. C'est seulement un hasard providentiel du dernier après-guerre (la découverte, dans les combles du couvent des dominicains de Pistoia, d'un manuscrit contenant les livres IV à X), qui permettra de se former pour la première fois une idée approchante de l'oeuvre intégrale. L'édition partielle des Intercenali inedite par Eugenio Garin (1964 et 1965) sera suivie à brève distance de l'édition des dix livres avec traduction anglaise de David Marsh (1987) et de deux éditions italiennes, de I. Gaghella latinité ; le « démontage des textes » mettant à jour le travail de mosaïque théorisé ailleurs par l'auteur et permettant de mesurer le taux d'originalité de compositions nourries de culture antique ; mais aussi l'intertextualité interne, voire les autocitations - Alberti étant un de ces auteurs qui se sont constamment réécrits eux-mêmes ; enfin l'identification par un des meilleurs connaisseurs des genres et des styles qu'il expérimente dans une oeuvre placée, on le vérifiera avec délices, sous le signe de la varietas.
(1998) et de F. Bacchelli-L. D'ascia (2003).
Approfondissement de l'édition critique insérée dans le volume des Opere Latine publiées en 2010 (Roma, Istituto poligrafico) où elle est suivie de la traduction italienne de M. Letizia Bracciali Magnini, la présente édition, accompagnée en vis-à-vis par la traduction française de Claude Laurens qui conserve à ces textes toute leur vivacité et alacrité, est la première qui débrouille l'écheveau inextricable de la tradition, la seule qui soit fondée sur une hypothèse d'ensemble et sur la collation complète des témoins dont les rapports réciproques sont discutés dans l'Introduction générale consacrée tout entière à la prodigieuse génétique du texte (et qui, à cet égard fera date), ainsi que dans les introductions à chacune des pièces ; la seule aussi qui reproduise l'agencement (succession des livres et ordre des pièces à l'intérieur de chaque livre) du manuscrit P, lequel conserve, pour autant qu'on puisse le savoir, la rédaction « ultime » des Intercenales. Chaque texte a été pour la première fois subdivisé en paragraphes qui répondent à des scansions logiques, mais les portions de textes ainsi délimitées sont en général brèves, de façon à faciliter la triangulation parfois très complexe entre le texte et sa justification philologique et son commentaire qui occupent le deuxième tome.
Dans le deuxième tome qu'il pourra ouvrir commodément à côté du premier, le lecteur trouvera, donné dans l'ordre des pièces, l'apparat critique, précédé pour la première fois, pour la vingtaine de textes transmis en rédactions multiples, par l'apparat rédactionnel. Suit, pour chacune d'elles, un vaste commentaire, mis en français, comme la grande Introduction, par Frank La Brasca, et fruit lui aussi de recherches de première main pour répondre aux objectifs suivants : la discussion sans complaisance des principales conjectures proposées par ses prédécesseurs et parfois aussi repoussées ; l'attention aiguë portée aux faits de langue, le latin d'Alberti mêlant, même si elles ont des poids différents, toutes les phases de la latinité ; le « démontage des textes » mettant à jour le travail de mosaïque théorisé ailleurs par l'auteur et permettant de mesurer le taux d'originalité de compositions nourries de culture antique ; mais aussi l'intertextualité interne, voire les autocitations - Alberti étant un de ces auteurs qui se sont constamment réécrits eux-mêmes ; enfin l'identification par un des meilleurs connaisseurs des genres et des styles qu'il expérimente dans une oeuvre placée, on le vérifiera avec délices, sous le signe de la varietas.