À partir du XIe siècle, l'idée de croisade s'insère au coeur de la société chrétienne et constitue tout au long du Moyen Âge le moteur de l'expansion de l'Occident dans le monde méditerranéen. Cette synthèse présente et éclaire cet épisode historique sans précédent qui a duré quatre siècles.
L'ouvrage expose les origines et la nature de ce phénomène, entre « pèlerinages en armes » et migrations de populations, et en souligne la complexité à travers diverses grilles de lecture : économiques, démographiques, religieuses, politiques. Il montre aussi comment, loin d'apporter les résultats escomptés ni permis les rencontres entre les cultures, ces campagnes ont d'abord servi la chrétienté à prendre conscience d'elle-même.
Déroulant le film des huit croisades, l'auteur met en lumière la tradition du pèlerinage vers Jérusalem et le développement de l'idée de guerre sainte dans la pensée pontificale. Il montre également que chez les croisés, la quête de Jérusalem ne peut être séparée de la gloire et de la fortune qui se réalisent dans la création d'États latins en Orient, prémices de la colonisation moderne.
La collection "Nouvelle Clio", fondée par Robert Boutruche et Paul Lemerle, est aujourd'hui dirigée par Jean Delumeau, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France, et Claude Lepelley, professeur à l'Université de Paris X-Nanterre. Les livres de cette collection sont non seulement des manuels d'histoire destinés aux étudiants mais aussi des ouvrages de références pour les universitaires, historiens ou littéraires
« La France se nomme diversité ». Lorsque Fernand Braudel étudiait l'identité de la France, il relevait à quel point « nos petites patries » pouvaient être dissemblables. Il constatait que l'une d'entre elles, l'Ile-de-France, a joué un rôle éminent et unificateur à travers toute l'histoire de notre pays. C'est ce rôle que la Fédération, en organisant à Saint-Maur son XVe Colloque d'Histoire régionale, a voulu approfondir, après tant d'autres. La région francilienne, comme on la nomme aujourd'hui, a bénéficié d'un ancrage central et ancien dans la nation France. Elle a abrité le domaine des premiers rois capétiens, bénéficié d'une richesse agricole sans pareille, de transports aisés depuis les premières voies romaines jusqu'aux routes nationales et aux voies ferrées rayonnant et convergeant vers Paris. Elle a surtout accueilli la permanence du pouvoir, malgré quelques errances de nos gouvernants au Moyen Age et à la Renaissance. Elle a fourni à l'État une grande partie de ses serviteurs, établis dans les grandes institutions nationales, a accueilli l'élite des lettres et des arts et a largement contribué à la diffusion du sentiment national, en organisant la défense de la patrie menacée et la commémoration des victoires remportées sur l'ennemi.
Que ce soit à travers des événements d'une portée nationale, ou à travers la biographie de quelque grand créateur d'Ile-de-France, il nous est apparu essentiel de mettre en évidence quelques aspects du rôle central de notre région dans nombre de domaines : des institutions et des lieux de pouvoir au marché de l'art, de la défense du territoire aux palais nationaux, de la création du droit administratif à l'essor de l'industrie sucrière, le lecteur trouvera dans ce volume des idées neuves sur la place exceptionnelle de l'Ile-de-France dans l'histoire de notre nation.
Les épices, moteur de l'histoire.
Les épices, moteur de l'histoire ? Après Marx, des historiens contemporains ont cherché à mettre en évidence le rôle fondamental des épices dans l'histoire du monde médiéval et moderne. Leur quête incessante aurait stimulé les voyages vers des terres jusque-là inconnues, provoqué la révolution nautique médiévale transformant les formes et l'usage des navires, suscité la conquête par les Occidentaux des pays producteurs d'Extrême-Orient, bref serait à l'origine de la domination du monde par les nations d'Occident. Sans la recherche effrénée des précieuses épices, Christophe Colomb, Vasco de Gama ou Magellan n'auraient pas laissé leur nom dans l'histoire.
Mais pourquoi un tel attrait ? Censées provenir du Paradis même, les épices constituaient au Moyen Age un symbole de richesse, de bonheur et de prestige, de confort matériel et de prééminence sociale, des marqueurs sociaux de goût et d'élégance. Leur prix élevé dû à leur rareté et à leurs origines lointaines et mystérieuses les réservait à l'élite de la société médiévale pour ses repas de fête ou pour les soins du corps. Elles n'étaient pas une marchandise comme une autre : à la fois condiment et médicament, teinture et parfum, le mot species (espice en vieux français) s'applique abusivement à la fin de cette époque à l'ensemble des drogues condimentaires, tinctoriales et pharmaceutiques, venues de l'Extrême-Orient, des pays de l'océan Indien ou du Proche-Orient, et qui, par l'intermédiaire des marchands arabes, arrivaient aux mains de l'aristocratie marchande des grandes cités méditerranéennes. Son usage se répartit entre la table, la pharmacopée et l'atelier. Rien d'étonnant dès lors si les textes médiévaux classent parmi les épices des produits comme le riz, le miel, le sucre ou les oranges, la cire ou le coton.
De la Chine ou de l'Indonésie, arrivant en Occident par des itinéraires segmentés au sein desquels Arabes et Mongols jouent un rôle majeur, avant de passer le relais aux Génois, aux Vénitiens ou aux Catalans, installés dans leurs comptoirs d'Alexandrie, de Beyrouth, de Constantinople ou de mer Noire, ces préciseuses épices dessinent une première géopolitique mondiale.
Trois grandes civilisations se partagent la méditerranée médiévale : l'occident latin, l'orient byzantin, le proche-orient musulman.
Chacune d'elles est le plus souvent étudiée de manière exclusive des deux autres. la méditerranée apparaît ainsi cloisonnée, partagée, compartimentée. or, à partir du ixe siècle pour venise, du xie siècle pour gênes, ces deux républiques maritimes établissent des liaisons commerciales avec les deux parties de l'orient. elles dilatent l'espace parcouru par les marchands occidentaux, créent des itinéraires au long cours, établissent des comptoirs accueillant leurs hommes d'affaires et un flux continu d'émigrés latins.
Un véritable commonwealth économique se crée, non sans rivalités entre les puissances occidentales. a travers le prisme génois, cet ouvrage cherche à décrire espace, itinéraires comptoirs ouverts aux occidentaux.
Panorama chronologique de l'évolution institutionnelle, économique, sociale et culturelle des États latins d'Orient depuis la première croisade de Pierre l'Ermite, en 1096. Au-delà de l'histoire de la Syrie franque, c'est une analyse des rapports entre chrétiens d'Orient et musulmans au Moyen Age.
2e éd., nouvelle présentationS'adressant à ceux qui souhaitent s'initier et s'entraîner, de manière raisonnée, à la pratique de la traduction, cet ouvrage offre une méthode d'analyse originale et efficace. La pratique observée est sans cesse présente sous forme d'exemples abondants et variés, les principes dégagés sont illustrés par des exercices. La démarche utilise les différents apports des sciences du langage en les subordonnant à la spécificité de l'acte de traduire. Les termes techniques sont chaque fois clairement définis. L'ordre suivi va du signe à l'énoncé, sans jamais perdre de vue les éléments constituants d'un ensemble qui est le texte. L'ouvrage représente un ensemble cohérent disposé avec ordre mais dont les éléments modulaires sont utilisables séparément, un système de renvois multiples permettant de mettre en perspective les chapitres.
Michel Ballard est professeur à l'université d'Artois où il enseigne la traduction et la traductologie. Il publie régulièrement des articles et des ouvrages dans ce domaine,
HU Histoire est une collection de manuels de référence qui couvrent les grandes périodes historiques, de la préhistoire à nos jours. Le Moyen Age en Occident présente de manière claire et précise dix siècles d'Histoire de Clovis à Christophe Colomb. Ouvert par les invasions barbares, le haut Moyen Age s'achève avec la désagrégation de l'empire carolingien. Le Moyen Age classique voit s'épanouir la féodalité dans l'Europe chrétienne.
A la fin de la période naissent les Etats monarchiques européens et les premières formes du capitalisme. L'ouvrage montre les liens constants entre les institutions et les sociétés, largement influencés par les retournements de la conjoncture. La trame est constituée par l'étude du fait religieux et des mentalités. Il s'appuie sur un cahier de cartographie, une chronologie, des définitions et un index.
Cette nouvelle édition, dans une nouvelle présentation, propose une cartographie entièrement modernisée et en 4 couleurs, ainsi qu'une mise à jour de la bibliographie et de l'historiographie.
Partant de la définition de la Méditerranée par Fernand Braudel, l'ouvrage rappelle d'abord la richesse de l'historiographie sur le sujet et définit un objet : l'histoire de la mer et non celle des puissances bordières. C'est une histoire globale sur les 10 siècles du Moyen Âge.
I. L'évolution chronologique 1. Ve-IXe siècle : puissance byzantine, invasions arabes, coupure Europe carolingienne-Méditerranée 2. Xe siècle-1250 : essor de Byzance et de l'Islam, éveil et domination de l'Europe latine 3. 1250-XVe siècle hégémonie latine et transformations orientales II. Les caractères de la navigation en Méditerranée 4. Les navires et l'équipage, les ports 5. La capitalisation et les techniques commerciales 6. Les routes et produits du commerce III. Les sociétés méditerranéennes et la mer 7. Les communautés de marins et leurs relations avec le pouvoir 8. Cosmopolitisme et migrations 9. Les minorités méditerranéennes, contacts et interpénétrations culturelles 10. L'homme face à la mer Les auteurs Michel Balard Professeur émérite de l'université Paris-IPanthéon-Sorbonne, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Le Moyen Âge en Occident dans la collection « HU Histoire » chez Hachette Supérieur.
Christophe Picard, Professeur à l'université Paris-IPanthéon-Sorbonne, il est l'auteur, notamment, de Le monde musulman du XIe au XVe siècle, A. Colin.
Public : Étudiants en licence d'histoire et de géographie.
HU Histoire est une collection de manuels de référence qui couvrent les grandes périodes historiques, de la préhistoire à nos jours.
Il s'appuie sur un cahier de cartographie, une chronologie, des définitions et un index. Cette nouvelle édition, dans une nouvelle présentation, propose une cartographie entièrement modernisée et en 4 couleurs, ainsi qu'une mise à jour de la bibliographie et de l'historiographie.
C'est avec l'ancien que l'on fait du neuf : l'innovation est nécessairement reprise d'éléments culturels antérieurs, réaménagés, transformés, subvertis et enrichis. Le Moyen Âge est imprégné de culture antique : culture romaine dans l'Occident où nous nous trouvons, mais aussi culture juive, transmise par la Bible en latin et en hébreu.
C'est sur la renovatio culturelle, à partir de ces fondements antiques dans le haut Moyen Âge, que s'ouvre l'ouvrage, et quoi de plus emblématique que la grande synthèse du savoir gréco-romain établie au début du VIIe siècle : les Étymologies d'Isidore de Séville. C'est un relais capital vers les renaissances de l'époque carolingienne, qui sont analysées ensuite dans les domaines littéraire, artistique et exégétique. L'innovation peut aussi prendre des chemins techniques plus prosaïques et moins visibles, comme l'assemblage décoratif nouveau des moellons dans les murs des églises romanes, dont on connaît les modèles antiques et les relais carolingiens. La tradition ne fait pourtant pas que nourrir l'innovation : la mise en oeuvre d'inventions nouvelles en matière d'irrigation dans les pays méditerranéens aux XVe et XVIe siècles est freinée par la pénurie d'investisseurs.
La tension entre tradition et innovation est abordée à propos de la musique : théorie dans l'Antiquité, elle devient pratique au XIIe siècle, puis objet de plaisir. On suivra aussi l'histoire des représentations de l'Adoration des mages, qui peut être interprétée comme exprimant le triomphe du christianisme sur les dieux et l'empereur romains, ou l'interprétation politique aux XIVe et XVe siècles de prophéties de Protée et de Ganymède, qui ne sont pas sans rapport avec les anciens oracles sibyllins juifs.