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Grasset
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Né dans une famille de la haute bourgeoisie protestante de Montpellier, voué par son père à la médecine, Bazille abandonna amphithéâtres et hôpitaux pour "monter" à Paris vivre sa passion : la peinture. En moins de dix ans, il conquiert l'amitié et le respect de ceux qui marqueront l'art de la fin du siècle : Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Cézanne, Zola... Il peint un des rares portraits connus de Verlaine, joue du piano avec Gabriel Fauré. Il approche les maîtres qu'il vénère : Delacroix, Courbet, Manet, Berlioz, Wagner. Il est de toutes les aventures novatrices. Atteint par une crise de doute et de scrupules, il s'engage dans la guerre où il est tué au combat le 28 novembre 1870, à vingt-neuf ans. Vivant, il eût sans nul doute donné une oeuvre considérable ; mais cette jeunesse brisée a laissé une trace importante dans le mouvement nommé "postimpressionnisme".
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Après avoir étudié les relations entre l'asthme et la littérature (le Souffle coupé), le professeur Michel se penche ici sur le rôle et la fonction, symbolique ou réelle, du nez dans la psychologie des individus. C'est en chercheur et en écrivain qu'il aborde ce problème : de Cyrano à Patrick Süskind, de Gogol à Freud, de Proust à Edmond About, il s'interroge sur le rôle de cet appendice dans le développement d'une sensibilité. A ce titre, quelles sont les conséquences "morales" du nez bouché ? Quelle est la vision du monde d'un anosmique ? Ou, au contraire d'un hypernosmique ? Y-a-t-il des relations entre le nez et la sexualité ? Telles sont parmi beaucoup d'autres les questions, plus sérieuses qu'il n'y paraît, que pose cet ouvrage.
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"Un fou, Van Gogh ?" protestait Antonin Artaud. Pour le diagnostic, deux camps s'opposent : les Arlésiens - et même son ami, Gauguin - décrivent cet étranger comme une "bête curieuse", un "fou dangereux" s'oubliant dans l'absinthe, et ne méritant pas mieux que l'internement immédiat ; d'autres voient dans la "fracture mentale" de l'artiste une fragilité passagère. Lui-même affirmera : "Comme peintre, je ne signifierai jamais rien d'important, je le sens absolument." Et pourtant...
Non, Van Gogh n'est pas fou. Il l'écrira lui-même : "Si je suis toqué, tant pis, je préfère ma folie à la sagesse des autres." Schizophrène, épileptique, possédé par le Malin, "impressionnable" selon sa formule ? - le vrai visage de Van Gogh reste dans l'ombre. François-Bernard Michel s'applique à retracer l'itinéraire peu commun de celui qui ne sera pas tant abîmé dans l'absinthe que dans une profonde mélancolie.
Ni psychanalyste ni critique d'art, mais scrutateur de la face humaine de Van Gogh, François-Bernard Michel s'attaque à une énigme : Fou-suicidé, peintre des ventes records, plagié, exclu récupéré par la société du spectacle, Vincent Van Gogh reste-t-il un soleil noir ?
Le Professeur François-Bernard Michel, membre de l'Académie de médecine, est l'auteur de nombreux essais parmi lesquels Le Souffle coupé : respirer et écrire (Gallimard, 1984 - Prix de l'Académie française), Proust et les écrivains devant la mort (Grasset, 1995). -
Guérir est la chance du malade autant que la mission du médecin. Mais les enjeux du guérir aujourd'hui dépassent largement ce principe simple. A l'ère de l'efficacité, guérir n'est plus facultatif, c'est une obligation. A l'ère de la productivité, guérir s'évalue en rendement. A l'ère scientifique, guérir est un défi permanent : toujours plus loin, plus fort, plus grand. Dans ces conditions, l'obligation de guérir ne risque-t-elle pas de pervertir la médecine, particulièrement en une époque où le diagnostic génétique - et plus tard la thérapie génique - offrent au guérir des perspectives d'espoir autant que d'angoisse ? De nombreux livres sont consacrés à la médecine. Les uns condamnent, les autres s'émerveillent. Voici une synthèse lucide, qui, dans une langue précise, aborde les grands problèmes médicaux de notre temps : la médecine psychosomatique, l'utilité de la maladie, l'acharnement thérapeutique, la déshumanisation dans les façons de traiter. Aux risques de guérir est le livre attachant d'un médecin humaniste.
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Prenez garde à l'amour : les muses et les femmes de Paul Valéry
Fracois-Bernard Michel
- Grasset
- 22 Octobre 2003
- 9782246653219
Paul Valéry. Le grand poète. L'écrivain quasi officiel de la Troisième République. Le théoricien de la littérature pure, qui, dans Monsieur Teste, a déclaré vouloir rester « maître chez lui », c'est-à-dire libre des passions. « Prenez garde à l'amour », dit-il. Eh bien, il n'y a pas assez pris garde, et il a accueilli beaucoup de maîtresses chez lui. Et, contrairement à ce qu'il craignait, cela n'a pas nui à sa création littéraire.
De son grand amour de jeunesse, la baronne de Rovira, dont l'identité est pour la première fois révélée ici, à l'écrivain Catherine Pozzi et au sculpteur Jean Voilier (pseudonyme de Jeanne Loviton et figure étonnante du milieu artistique parisien), ce livre nous révèle les relations passionnées entre Valéry et les femmes, qui lui ont offert le matériau de son insatiable désir d'analyse des passions humaines. Ou : comment une éducation sentimentale devient une éducation d'écrivain. -
Le 21 août 1922, Marcel Proust n'a plus qu'un petit mois à vivre. C'est d'asthme qu'il est atteint mais, en principe, on ne meurt pas de cette affection. Ce que François-Bernard Michel démontre, c'est la relation singulière qu'entretenait Proust avec la maladie et donc avec la médecine puis avec la mort. Il prétendait vouloir qu'on le soigne tout en n'écoutant que lui-même ; il s'autoprescrivait des traitements et des régimes qui ne pouvaient qu'accélérer gravement un processus de surinfection. Comme si dans cette lutte contre le temps et la mort Proust avait délibérément choisi cette maladie dont il croyait qu'elle le contraignait à vivre reclus et donc à ne plus vivre que pour écrire. Cette attitude de l'écrivain face à la proximité de la mort, François-Bernard Michel a voulu l'étudier aussi chez les écrivains frappé par le sida. Chez Hervé Guibert ou Gilles Barbedette notamment, François-Bernard Michel admire le courage qui les pousse à écrire malgré ou justement à cause de cette lutte dont ils savent bien qu'ils ne sortiront pas vivants mais vainqueurs grâce aux pages qui leur survivent.