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Philippe Milbergue
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Orphée est une histoire banale, celle d'un homme qui s'accroche à ses phantasmes d'amour comme Sganarelle à ses gages. Egoïste, autocentré, ou perdu dans ses rêves, qu'importe. Il est dans une réalité qui n'appartient qu'à lui. Il aurait dû rester célibataire, il s'est marié. Sa femme le quitte, bien sûr, pour vivre et n'être plus cet objet d'écriture, sa muse. Orphée n'est qu'un homme. Comment pourrait-il supporter cet abandon ? Il ira en enfer pour la retrouver, dans ce monde étranger où il devra l'écouter.
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Le mot « anamnèse » m'a toujours fasciné. Étymologiquement, il signifie « rappeler à la mémoire » ou « rappeler le souvenir » ce qui élargit le sens des possibles. L'un de ces synonymes les plus simples est « mémoire » mais ce terme reste, pour moi, trop vaste et ne donne pas une idée précise du travail nécessaire à l'anamnèse ; l'acte de « rappeler ». Je préfère de loin son double plus complexe qu'est « réminiscence » dont la définition moderne est « retour à la conscience d'une image, d'une impression si faible ou si effacée qu'à peine est-il possible d'en reconnaître les traces. ». Cette définition me semble correspondre à l'origine du travail à mener lorsqu'on décide de « rappeler à la mémoire » quelque chose ou quelqu'un. Les onze nouvelles de ce recueil explorent ces mémoires dont tout écrivain, me semble-t-il, se nourrit lorsqu'il travaille sur le « rappel des souvenirs » si l'on accorde à ce mot de « souvenirs » l'ensemble des fragments du cours de nos vies, toutes nos vies, y compris rêvées puisque nos rêves se composent nécessairement des éléments rencontrés : mots, images, sons, contacts, odeurs, etc., etc... Il s'agit juste de les remonter comme autant de perles perdues en fonds marins et de les ordonner en fiction. Un travail de « maïeutique », autre mot qui me plait. (Extrait de la préface de l'auteur)
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