Les vikings fascinent et inspirent des images fortes et contradictoires: guerriers redoutables, navigateurs intrépides, commerçants en quête de richesses. Mais que sait-on réellement du mouvement viking?
Le temps des vikings ne fut pas seulement celui des invasions, mais aussi une période de circulations qui contribuèrent à façonner certaines régions à l'ouest et à l'est de l'Europe, jusqu'en Russie et au-delà, jusqu'aux mondes byzantin et islamique. Les objets, les idées, les influences artistiques et religieuses se répandent et s'adaptent. Les transferts culturels qu'ils ont entraînés forment le fil conducteur de ce livre.
La violence reste au coeur des représentations associées aux vikings, mais la confrontation laissait ouvertes les voies à des compromis politiques et culturels.
Un ouvrage qui aide à penser et comprendre l'histoire des vikings, à travers leur unité et leur diversité.
À partir de la fin du VIIIe siècle, les Vikings font une entrée en scène fracassante en Occident. Ils s'aventurent également sur les terres de l'Atlantique nord ou encore vers l'Orient. Cette irruption doit être replacée dans un contexte qui voit l'essor des échanges entre les pays riverains des mers septentrionales et les transformations propres aux sociétés scandinaves.
L'expansion des peuples nordiques a pris des aspects multiformes dans les différents espaces où les Vikings exercèrent leur activité, et, si la violence y eut sa part, cet ouvrage montre combien les processus d'intégration et d'acculturation comme les influences réciproques ont été nombreux et féconds.
De la fin du VIIIe au début du Xe siècle, l'Europe fut bouleversée par les incursions des Vikings.
Piraterie, pillages, déportations et cruautés en tous genres accompagnaient leurs déplacements, au point que les textes de l'époque n'hésitent pas à les compter parmi les cavaliers de l'Apocalypse. Réduire leur histoire à l'énumération de leurs méfaits ne peut cependant satisfaire ceux qui cherchent à comprendre comment, à partir des années 900, les Vikings s'insérèrent dans l'Europe chrétienne. Relisant les sources, Pierre Bauduin montre que la chronique des violences est aussi celle des entreprises menées alors de part et d'autre pour préparer l'accueil dans le monde franc de populations jusque-là périphériques qui, au gré de leurs dynamiques propres ou de leurs contacts avec l'Empire carolingien, étaient susceptibles de s'y faire une place.
Emissaires, missionnaires, transfuges ou renégats côtoient d'autres intermédiaires qui, selon des modalités parfois inavouables, assurèrent la mise en contact des deux camps. Ainsi se renouvelle l'image d'une histoire, qui n'est pas seulement celle d'une agression, mais aussi, de manière plus profonde et durable, celle d'une prise de contact suivie d'une intégration réussie.