L'ouvrage met en perspective les principaux aspects du droit constitutionnel, tant matériel qu'institutionnel, en France et en Allemagne. Il aborde l'histoire constitutionnelle, les dernières réformes et les perspectives d'évolution, les grands principes (laïcité, forme de l'État, République, État de droit, État social), les organes constitutionnels, la compétence et la procédure d'élaboration des normes, la justice constitutionnelle, les droits fondamentaux et le rapport aux droits international et européen.
Fruit de l'association de cinq auteurs formant une équipe binationale (deux Allemands, deux Français, un Franco-Allemand), l'ouvrage propose une étude de chacun de ces thèmes selon une démarche systématique de comparaison. Il offre ainsi une vision précise des deux systèmes constitutionnels et permet en outre une réflexion critique sur les différentes solutions apportées à des problèmes communs.
Ce manuel n'intéressera donc pas uniquement ceux qui, par leurs études, leurs recherches ou leur pratique du droit, évoluent dans un espace franco-allemand. L'importance du « modèle allemand » pour la pensée juridique et politique française, ainsi que les enseignements spécifiques d'une étude comparative, en rendent la lecture bénéfique à quiconque souhaite enrichir le regard qu'il porte sur le droit constitutionnel français.
Hans Kelsen (1881-1973), qui n'a cessé d'être qualifié de "plus grand juriste du XXe siècle", a payé sa célébrité au prix d'excessives simplifications, de réelles caricatures de son travail et surtout de cécité ou de dénégation à l'égard du sens même de son oeuvre fondatrice, à bien des égards aussi célèbre qu'incomprise. Cet ouvrage a pour objectif de contribuer à remédier à cette situation, en identifiant nombre de ces idées reçues et en rappelant plusieurs composantes et aspects fondamentaux souvent ignorés de la Théorie pure du droit et de l'oeuvre du maître viennois. Il vise à retrouver ainsi le sens de l'effort théorique accompli par Kelsen, porté par le rêve d'une science juridique libre, scientifiquement autonome. Parce que la fidélité à ce classique n'est pas dans sa répétition, mais dans son utilisation féconde, au moment où il devient possible de mieux penser toutes les articulations entre la science du droit et les diverses disciplines et sciences humaines et sociales, ces études donnent à voir ce que l'université a fait de son geste inaugural visant à construire une analyse juridique véritablement scientifique du droit.
La Shoah a longtemps été le seul crime contre l'humanité dont la négation était spécifiquement incriminée en droit français. Ces dernières années, la Cour européenne des droits de l'homme et le Conseil constitutionnel ont semblé s'opposer à la pénalisation de la négation du génocide des Arméniens. Mais l'extension du délit de négationnisme a bien eu lieu. Au début de l'année 2017, une loi est intervenue pour incriminer la négation de très nombreux crimes, mais pas du génocide des Arméniens. Le droit français a depuis un aspect surprenant : parmi les autres négationnismes que celui qui vise la Shoah, le cas le plus répandu, le plus débattu, dont l'incrimination est réclamée avec le plus de vigueur, est à peu près le seul qui échappe aujourd'hui à l'incrimination. Le présent ouvrage, issu d'un colloque organisé à Troyes en 2017, s'efforce d'expliquer cette situation.