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laurence kaufmann
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La représentation blessée ou l'exercice macroniste du pouvoir
Laurence Kaufmann
- Aoc
- Imprimés Aoc
- 2 Juin 2023
- 9782492542169
La question du difficile équilibre des pouvoirs entre l'État, les corps intermédiaires et le peuple n'est pas nouvelle. Ce qui est nouveau est que les modes de représentation que l'on croyait avoir trouvés pour équilibrer ces pouvoirs aujourd'hui se fissurent et vacillent, blessant au passage l'idéal politique et sémiotique qui est au coeur de la démocratie.
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L'étude des émotions collectives exige une confrontation aux différentes théories de l'émotion. Dans les travaux contemporains, les émotions ne sont plus réduites, comme au début du xx e siècle, à des réactions instinctives ou à des sensations irréfléchies. Elles sont vues comme une véritable force organisatrice qui permet d'unifier des sensations, des actes et des événements épars dans la totalité de l'expérience. En un sens, toute émotion peut donc être dite sociale. Mais à quel moment devient-elle collective ?
L'analyse des émotions collectives concerne précisément le qualificatif « collectif », qui renvoie à une très grande hétérogénéité de phénomènes et pose ainsi problème.
Si l'une des caractéristiques communes des émotions dites « collectives » est d'être « partagées » ou encore éprouvées « ensemble », il reste à clarifier ces termes qui sont d'une grande ambivalence sémantique. En effet, les émotions ne peuvent pas être partagées comme peuvent l'être un bureau ou un repas. Et tout comme il y a plu- sieurs manières de partager un chagrin, une joie, une peur, une indignation, il y a plusieurs manières d'être, d'agir et de subir « ensemble ».
Les enquêtes théoriques et empiriques que présente ce volume déploient les diffé- rentes significations du terme « collectif » quand il s'agit des émotions, de mesurer leur pertinence et d'évaluer leur portée heuristique. Il est ainsi question des attentats, du populisme, du Téléthon.
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Qu'est-ce qu'un collectif ? ; du commun au politique
Laurence Kaufmann, Danny Trom
- EHESS
- Raisons Pratiques
- 8 Mars 2010
- 9782713222627
Il s'agit ici d'éclairer le mode d'existence des entités collectives qui peuplent le monde social.
Qu'est-ce qu'un collectif ? L'usage, volontaire, du substantif suggère que « collectif » renvoie non pas à une qualité, à un mode d'action ou à un type de processus, mais à une personne, un individu ou un sujet collectif. Ainsi personnifiés, les collectifs semblent appeler une description de leurs propriétés substantielles, plutôt qu'une analyse de leur constitution. C'est pourtant dans cette seconde voie que l'enquête doit s'engager, pour faire apparaître les multiples procès à travers lesquels les individus s'associent et créent des groupements de toutes sortes. Les auteurs, de différents pays et de diverses traditions de pensée, font le point sur les débats, actuellement vifs en philosophie et en sciences sociales, concernant l'analyse des collectifs, et proposent des solutions originales aux problèmes qu'elle pose.
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L'invention de la société ; nominalisme politique et science sociale au XVIII siècle
Jacques Guilhaumou, Laurence Kaufmann
- EHESS
- Raisons Pratiques
- 1 Janvier 2004
- 9782713218187
Parler d'" invention " de la société peut surprendre, du moins d'un point de vue de sens commun.
Pourtant la société est bien une création socio-historique, esquissée au XVIIe siècle et couronnée au XVIIIe siècle. Elle fait partie de ces entités qui adviennent à l'existence à travers les concepts utilisés pour les désigner. Le terme désigne un regroupement déterminé par la volonté humaine, qui ne peut se transformer en corps politique que par un contrat social dans lequel les sociétaires s'engagent de leur plein gré.
La matrice intellectuelle de cette invention est une métaphysique nominaliste qui s'impose, à la fin du XVIIIe siècle, dans les discours et les pratiques politiques. Déniant toute réalité aux " abstraits réalisés ", cette métaphysique accorde une primauté systématique aux individus. Aussi la société inventée est-elle " une société des individus": ceux-ci deviennent les termes premiers d'une association qui leur garantit l'indépendance tout en étendant leur liberté dans une certaine forme de dépendance réciproque.
Un autre volet de cette invention est l'idée d'une science du social. Mais la science projetée ne se restreint pas à une investigation d'ordre intellectuel. Elle doit contribuer à instaurer et à réglementer les institutions citoyennes. Elle doit être une science appliquée, à vocation correctrice " et régénératrice. L'idée d'une telle science est étroitement liée à l'émergence de l'idéologie: c'est à elle qu'il appartient dorénavant de fonder en raison les institutions et les significations du monde social.