paul fournel
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Nous voici de retour dans le village des Grosses rêveuses (Le Seuil, 1982) et du Livre de Gabert (P.O.L, 2023), un coin jadis perdu dans la Haute-Loire qui s'est rapproché subitement de la ville par la grâce d'une nouvelle autoroute. L'arrivée des urbains qui quittent le centre-ville va faire bouger les lignes. La grosse Claudine est même devenue riche, toujours là avec ses mauvaises humeurs légendaires, la veuve Waserman se révèle plus active morte que vive, Mademoiselle Thérèse, la maîtresse d'école, a des soucis avec l'accent circonflexe, la petite coiffeuse a les seins qui pointent. Mais le village a gardé ses ombres et ses mystères. Les vivants s'affairent, les morts rôdent. Le recueil tente de répondre à des questions brûlantes en rassemblant des hommes et des femmes : leur appétit, leur désir d'être différents, leur soif de vie et de mort, le goût irréductible de leur territoire. Comment Claudine se retrouve-t-elle prof de gym ? Qui a détruit la maison de la veuve Waserman ?
Sur tout cela Claudine a son mot à dire. Cette mutation est contée dans une mosaïque de textes courts qui s'enchaînent et se répondent, entraînant les lecteurs dans une sarabande menée par Claudine « à qui on ne la fait pas ». -
« Anquetil tout seul est un texte subtil, qui respire sincèrement la passion du vélo ».
LIRE Jacques Anquetil a traversé mon enfance comme une majestueuse caravelle. Il était le plus beau cycliste possible. J'avais dix ans, j'étais petit, brun et rond. Je voulais être lui. Je voulais son vélo, son allure, sa nonchalance. J'avais trouvé en même temps mon modèle et mon contraire. Bien plus tard, parce que mon admiration ne s'est jamais éteinte, l'idée me vint de lui tirer le portrait. -
C'est un recueil de rencontres avant tout : un pays se révèle par les êtres croisés, inscrits dans une activité, un geste, un corps. Pour Paul Fournel, le voyage est un lieu de travail, toujours. Le touriste voit ce qu'on lui donne à voir ; le travailleur, lui, voit ce qu'il voit. Chaque étape fait naître une écriture singulière. On ira de la Normandie (sonnets) à la Roumanie (poèmes en prose) en passant par le Liban, San Francisco ou l'Irlande. « Ce qui m'intéresse dans la pratique de la poésie, c'est de retrouver une forme de simplicité, de racine de l'écriture poétique : quelque chose qui peut rendre des comptes à la chanson, au mirliton, au populaire, au peuple - vraiment des choses simples. » Ces poèmes de voyages disent aussi le commun entre les points les plus éloignés de la planète. Parfois c'est la violence sociale, l'uniformisation du monde, la misère que l'on retrouve. Parfois c'est du voyage lui-même qu'il s'agit, lumineux, vertigineux. « J'étais la pièce manquante et l'image est maintenant complèteje ne pense plus à rien je ne sens plus rienj'appartiens au monde sans doute est-ce l'instant du bonheur vraic'est à peine si je sourisce que je vois ne m'émerveille pas ce que je vois ne m'étonne pas je suis ce que je vois »
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En une sorte de peinture sociale à la Daumier Paul Fournel fait le récit surprenant, drôle, inquiétant parfois des visites qu'il a reçues à l'heure de vendre son appartement. Défilent des rêveurs, des curieux, des bizarres, des désoeuvrées, des bizarres. Etienne Lecroart les montre aussi en images.
Un jour, Tine et moi avons décidé de vendre notre appartement parisien. Nous y vivions depuis 32 ans et il était un lieu singulier : un atelier d'artiste avec 45 mètres carrés de verrière en double exposition. Nous l'avions acheté en ruines et transformé en un très bel endroit. Il avait cependant un peu trop d'escaliers à monter pour notre prochain grand âge.
Cette vente s'est effectuée en grande partie durant la période de confinement Covid. Les lieux publics étaient fermés mais les visites d'appartements continuaient librement.
Ce fut l'occasion d'un défilé surprenant d'acheteurs potentiels, de rêveurs, de désoeuvrées, de curieux, de bizarres.
C'est le récit de ces visites que je fais ici en une sorte de peinture sociale à la Daumier. Je décris mes étonnements et je brosse les portraits d'une humanité souvent étrange. Le résultat est surprenant, drôle, inquiétant parfois, et fait le compte des cent figures diverses du désir d'habiter.
Mon ami Etienne Lécroart, qui connait bien la maison, m'accompagne avec son talent par l'image dans mes descriptions et mes portraits. Qu'il soit remercié.
Paul Fournel. -
Paul fournel dépeint et communique ici sa passion et sa pratique du vélo.
Les chutes initiatiques, les voyages entre amis, les compétitions et le suivi du tour de france. c'est à la fois un livre pour passionnés et une exquise petite madeleine qui rappellera anquetil et poulidor au piéton français. le vélo c'est une vie suspendue et la chute menaçante. le vélo, c'est le grain de la route. le vélo, c'est le paysage dans la tête. le vélo, c'est une technique qui a l'élégance de dissimuler sa sophistication.
Le vélo, enfin, c'est l'art de fendre l'air et de glisser dans l'espace.
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Où il est question d'exotisme, de rencontres, et de traduction pour adultes.Il me fit signe de poursuivre et resta concentré sur ce que je lui traduisais, dois-je le reconnaître, en rougissant peu à peu.
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Où il est question de vélo, d' exploits, de côtes, de descentes et de galettes de riz pâteuses...
« Nous fîmes une belle montée du col de la République au milieu des hordes, je me sentais gaillard. Mon père qui possédait parfaitement la science de mon train me ménageait sans m'endormir et nous allions à une gentille cadence.»
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Le petit Oulipo ; anthologie de textes et techniques de l'Oulipo
Lucile Placin
- Rue Du Monde
- La Poesie
- 4 Novembre 2010
- 9782355041389
À l'occasion de ses 50 ans, l'Oulipo met son inventivité à la portée des enfants et présente de façon ludique son mode de création, fondée généralement sur une contrainte que les auteurs se donnent avant d'écrire : du « monovocalisme» (une seule voyelle permise) au « lipogramme » (absence totale d'une voyelle) en passant par la « lettre du prisonnier » (aucune lettre ne dépasse des lignes), le lecteur se familiarise peu à peu avec cet univers à la fois loufoque et malin !
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Qu'y a-t-il dans la tête d'un skieur en haut d'une piste ? Dans celle d'un footballeur avant de tirer au but ? Et d'un cycliste tellement saoul qu'il ne voit plus la route ? Fascinés par l'exploit, les sportifs sont prêts à tout pour une minute de gloire. Dressés au combat, ils n'en restent pas moins fragiles : des joies et des doutes les traversent, car du triomphe à à la chute, il n'y a qu'un pas...
Edition augmentée: une nouvelle inédite.
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Le peloton est la maison mobile des coureurs. Une maison colorée et féline qui s'étire, qui se rassemble, qui se faufile, qui dessine la route et la course. Il y a autant de façon d'habiter cette maison que de coureurs. Certains s'y reposent, d'autres s'y cachent, certains y font le ménage, d'autres vont mettre le nez à la fenêtre. Les plus hardis et les plus éprouvés s'en échappent. Mais tous, toujours, s'y rassemblent chaque petit matin.
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Il n'y a pas meilleur endroit que la campagne pour écrire des polars ruraux. C'est pour cette raison que Gabert s'exile dans la Haute-Loire pour inventer en paix les horreurs de son monde noir. Il va découvrir la vie au village, les vérités de la grosse Claudine, les désarrois de Lune, les jeux de Marsou le Preste, et la verdeur de la petite Magali. Il apprend un nouveau rythme et de nouvelles façons d'être, mais de loin, Jeune-Vieille et Paris veillent sur lui.
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Pendant trois ans (de septembre 2000 à juin 2003) Paul Fournel est en poste au Caire où il dirige le Centre culturel de France. Cinq fois par semaine, chaque jour ouvrable et pendant plus de cinq cents jours, il décrit en quelques lignes une page tout au plus la vie quotidienne des Cairotes. Ce que Hugo appelait des « choses vues », que d'autres appellent des « instantanés », que les anglosaxons appellent « sketches ». Des moments, des petits événements, des attitudes. Pas de sociologie, pas de politique. Mais beaucoup d'esprit, une nonchalance et une infinie précision, ironique, drôle et même jubilatoire. Ca se déguste comme une première gorgée de bière, comme diraient certains.
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La stagiaire entre dans le bureau de Robert Dubois, l'éditeur, et lui tend une tablette électronique, une liseuse. Il la regarde, il la soupèse, l'allume et sa vie bascule. Pour la première fois depuis Gutenberg, le texte et le papier se séparent et c'est comme si son coeur se fendait en deux.
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« Pendant longtemps on a cru que le méchant était Ray Duluc. Il faut dire qu'il avait le profil : des meurtres, des vols de pâtisseries (cookies, flans), des faux en écriture, des rôdes sur le darknet et les sorties d'école. Mais comme a dit la cheffe : Ça n'en fait pas pour autant un coupable - en tout cas pas coupable de ça. ».
Attends voir se présente comme un thriller noir raté. Une parodie désopilante qui devient progressivement inquiétante à mesure que le récit de Paul Fournel joue sur les codes, les différents registres, les énigmes.
Le héros est impuissant, le monde dans lequel il espionne lui échappe, il n'a pas de prise sur les êtres et sur le déroulement des choses. Il suit, il guette, il note et quand il participe, c'est malgré lui. C'est un follower. L'action se trame à son insu et c'est donc sans surprise qu'il est followé à son tour (lui ou son avatar). Il entre en action sans le désirer. Parfois il est plongé dans le noir des bordels chinois, et dans les secrets d'un très réel darknet.
Il surveille une petite fille convoitée par les pédophiles obscurs du parc Reverdy. Il se trouve impliqué dans une chasse où le méchant Ray Duluc, tueur froid et voleur de pâtisseries, semble mener un bal noir. On lui tire dessus.
Il s'ensuivra une apocalypse.
Délivré de toute forme de logique dans le crime, Attends voir déroule ses incompréhensions ludiques et terreurs sans objet. On croirait le passage au réel d'un monde virtuel auquel on ne comprend rien mais dans lequel on circule volontiers (ou forcé et contraint).
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La célébrité de Guignol a effacé son créateur, et pourtant quelqu'un a fait Guignol : Laurent Mourguet (1769 - 1844), marionnettiste de foire à Lyon et sa région. Survivant de la Révolution et du chômage. On sait peu de choses sur lui. Les pauvres ne font pas mémoire. Et comme l'écrit Paul Fournel :
« Il ajoutait la petitesse de ses personnages à sa propre invisibilité ». La période était agitée, on songeait plus à détruire qu'à archiver.
Pour le 250 ème anniversaire de sa naissance, Paul Fournel livre une merveilleuse évocation de sa vie et de son « oeuvre », dans une langue qui emprunte autant à celle des canuts de Lyon qu'à la poésie et à l'imagination populaires. Un récit tissé de mensonges et de légendes, comme autant de preuves d'amour adressées au « père Mourguet ». Menus faits avérés, croix malhabiles au bas d'actes de naissance, lettres de police, ouverture de café, portraits populaires, chansons, un crâne, et des enfants, de chair et de bois...
Mais cette vie imaginaire ou presque de Laurent Mourguet conduit Paul Fournel à se poser deux ques- tions à l'origine de son propre travail d'écriture. Qu'est-ce qu'on écrit quand on ne sait pas écrire ? On emprunte le chemin de Guignol, celui de Laurent Mourguet. Et qu'est-ce qu'on écrit quand on peut tout écrire ? On suit le chemin de l'Oulipo, de Raymond Queneau et de Georges Perec...
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Trois conférences à La Havane / Tres conferencias a La Habana
Paul Fournel
- Atinoir
- Fiction / Non-fiction
- 19 Avril 2024
- 9782491742690
« La palette des usages que les écrivains font du sport est incroyable-ment colorée, écrit Paul Fournel, chacun trouve dans le sport matière à émerveillement, à énervement, à glorification ou à indignation, matière à petites histoires ou matière à traiter de la grande Histoire... ». Jésus David Curbelo pense avec Du Bellay, que traduire un auteur, c'est le dévorer à devenir son double, c'est « l'incorporer, le copier fluidement Nul doute que l'édition bilingue de ces conterences permettra aux publics français et cubain d'en découvrir la richesse, de les lire et de pouvoir s'y reporter.
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Geneviève se souvient de tous les moments où son désir d'écrire a grandi avec elle, avec la petite fille turbulente, avec la jeune amoureuse cinéphile, avec l'étudiante maladroite et la femme pressée. Son rêve est accompli : elle écrit. Elle publie des livres. Elle a un grand éditeur, Robert Dubois, qui est devenu l'homme le plus important de sa vie. Il n'est pas un mari, il n'est pas un amoureux, il n'est pas un parent, il n'est pas un confident, il est son éditeur. Et elle va le trahir.
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Les petites filles respirent le même air que nous
Paul Fournel
- Folio
- Folio
- 13 Janvier 1994
- 9782070388202
«On a joué à bleu-blanc-rouge. Quand la grosse Josiane s'est retournée pour nous surprendre, Maline s'est statufiée. Elle reste, bras écartés, bouche ouverte et jambe en l'air, comme une danseuse pataude. Les autres sont immobiles, au garde-à-vous. On jurerait qu'elles n'ont pas bougé. Madeleine quitte brusquement le jeu, sans raison ; elle s'ébroue, esquisse un ou deux mouvements de gymnastique et va pour rentrer en classe. En frôlant Maline, elle murmure : - Si la mort passe, tu resteras comme ça et on ne pourra même pas t'enterrer.» Dix petites filles inquiètes, dans dix-neuf nouvelles, qui jouent à cache-cache avec l'envie de grandir et la peur d'être grandes. Dix petites filles tendres dans les moments douloureux, ravissants ou magiques de leurs existences.
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Les mains dans le ventre ; foyer jardin
Paul Fournel
- Actes Sud-Papiers
- 30 Janvier 2008
- 9782742771929
Les mains dans le ventre : laurent, marionnettiste, continue de souffler l'esprit frondeur de guignol à la face du pouvoir local.
Elevée dans cette tradition, sa fille cherche à exprimer sa propre créativité, au risque de se désolidariser de son père. foyer jardin : dans un complexe polyvalent, plusieurs pièces de théâtre sont jouées simultanément. entre deux scènes, un fougueux jeune cid, mary, une bonne pas toujours sûre d'elle et un tartuffe beaucoup plus mûr échangent des réflexions sur leur vie et leur métier. deux pièces sur les coulisses des spectacles, deux hommages tendres et drôles aux artistes de la scène.
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Voici 99 notes préparatoires au roman policier. Paul Fournel nous offre, en 99 points, tous les ingrédients nécessaires à la réussite d'un bon polar.
Après avoir décidé celui qui occupera la poste prisé de lieutenant, il convient de définir l'action : le corps d'une jeune fille retrouvé mort dans un parc parisien. « Il faut aussi décider du rayon d'action du polar. Un polar est comme une grenade, son champ de destruction peut avoir un rayon large ou réduit. Là, clairement, la sécurité du monde (lire « des USA et de l'Europe ») n'est pas en jeu. Le format n'est pas celui de James Bond. Le Pentagone est en sécurité et sa Majesté la Reine d'Angleterre peut dormir sur ses deux oreilles, elle ne sera pas violée. Ce polar est à rayonnement local. Aux dimensions d'un téléfilm.» Étape après étape, apprendre à écrire un véritable polar, et se prendre au jeu d'un lire véritablement un !
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Guignol est un miracle. Né du libéralisme et du réalisme, héritier de la Révolution, il aurait pu sombrer dans l'oubi. Il a vécu, il a fait le tour du monde, activé par l'énergie sans faille des Mourguet. L'histoire de cette famille marionnettistes court sur cinq générations et croise les chemins du petit peuple lyonnais comme ceux de la bourgeoisie locale et de ses élites. Un beau livre qui est aussi un ouvrage de référence.
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C'est l'orphéon qui traverse le pont
C'est l'orphéon, c'est l'orphéon
La clarinette fait courir la belette
Et le piston fait rugir le lion -
Le Lagarde et Panard ; recueil de textes piétons
Philippe Mouchès
- Editions Dialogues
- La Petite Carree
- 19 Novembre 2015
- 9782369450368
Voici quelques pages injustement oubliées de la littérature française. Elles ont pour particularité de mettre en vedette le pied et leur succession montre à quel point le pied est une constante littéraire forte dans l'imaginaire de nos auteurs. Ce petit inventaire constitue donc le Lagarde et Panard de la littérature piétonne.
Des textes de Paul Fournel, membre de l'Oulipo.
Des illustrations de Philippe Mouchès, peintre, membre de l'Oupeinpo, inspirées des meilleurs maîtres anciens et modernes. -
« Le vélo est une langue. Une langue où tout se mêle dans l'essoufflement de l'effort. Une langue de cris, une langue d'alerte et de joie qui se perd dans le silence de la montagne et se retrouve au coin du bois. Une langue du soir, paisible, qui raconte et reraconte le souvenir des grands et des petits exploits. Je la parle couramment depuis mon enfance et la voici rangée de A à Z... »