Le projet Accompagner les étrangers primo-arrivants a été coordonné par Valérie Wolff de l'ESEIS sur une durée de 5 ans (2017-2021). Cet ouvrage conclusif décline les résultats du projet comprenant une phase de formation et une recherche-action. Certains articles dépassent le cadre de la recherche conduite, ils permettent d'éclairer les appartenances culturelles, les difficultés rencontrées, voire les qualités requises ou souhaitées dans la relation d'aide et dans les pratiques d'accueil et d'accompagnement ; en somme ils relatent tout qui se passe ou ne se passe pas lors du processus d'intégration. À partir des expériences vécues et dont nos auteurs font la traduction, nous abordons trois dimensions essentielles de l'accueil et de l'accompagnement : le décalage entre objectifs politiques et réalité, la délicate question des frontières et de leurs franchissements, et la question du sens et le manque de la dimension interculturelle.
L'utilisation d'outils numériques chez les personnes autistes et dans leur entourage s'est fortement développée ces dernières années. Ainsi le nombre d'applications pour tablettes tactiles et smartphones a explosé, qu'il s'agisse de favoriser une meilleure communication, une organisation du temps et des activités étayées par des applications dédiées ou d'autres outils soutenant l'apprentissage, la communication, la gestion des émotions... Plus récemment, des activités avec des robots sont aussi intégrées à l'environnement de ce public. Il paraît donc pertinent d'interroger ces manières de faire et d'agir avec ces outils. Une vingtaine de chercheurs français et québécois partagent ainsi leurs analyses des enjeux, effets et usages du numérique chez les personnes autistes.
Il y a dans cet ouvrage de la dénonciation et de l'énonciation. C'est une démarche politique assumée. La dénonciation est utile dans un temps où le tri des publics est en marche ; l'énonciation est salutaire car elle propose un nouvel élan à un travail social qui s'est égaré sur les chemins de la technicité et de la prestation. Personne ne pourra reprocher à Nicolas de ne pas connaître ce dont il parle. Nicolas est engagé au quotidien et fait de la participation et de la fraternité une discipline quotidienne. Il permet à Floriane, à Vanessa, à Salim et à tous ceux qu'il rencontre de porter leurs voix, une voix qui à force de prendre des coups, accuse le coup, comme l'écrit sublimement et avec force Floriane, après avoir été orientée sans aucun regard par un technicien du travail social.
Cet ouvrage questionne les 3 notions d'éducation inclusive, d'accessibilité et de territoire(s) ? Comment comprendre que l'École-l'Université inclusive, qui se doit de proposer des environnements d'apprentissage accessibles, puisse être pensée au regard de la notion de territoire, objet d'étude et de préoccupation de plus en plus de politiques et d'économistes ? En quoi cette notion de territoire décrite comme un système complexe peut-elle participer d'une réinvention de l'école et ainsi d'un questionnement sur la diversité, comme vecteur de matérialisation des droits de l'homme ?
Le travail social est, aujourd'hui comme hier, traversé et façonné par des discours, des orientations, puis des pratiques dont les principes sont les prolongements de choix idéologiques et politiques. Des concepts parfois, des notions souvent, y tiennent lieux de repères, voire de guides, qui se déclinent, dans le meilleur des cas en recommandations et dans le pire en injonctions paradoxales. Des signifiants tels que Pouvoir d'agir, Inclusion, Inclusif, font florès dans le champ des politiques et sciences sociales, de la formation et des pratiques. Nous vous proposons de mettre en perspective et en tension les portées politiques, philosophiques, idéologiques de tels langages et de leurs usages dans la langue qui s'en sert, s'en détourne ou y consent.
D'entrée de jeu, Hervé Bokobza dit ceci : un humain tout seul, ça n'existe pas. Plus encore : ça a un poids, une gravité. Mais lorsqu'un système de santé est organisé sur le modèle d'une usine de voitures, un humain ne vaut plus que par le capital qu'il génère pour les actionnaires dont le désir insensé se voit traduit par les « experts », ces mandarins qui font du Savoir Médical l'instrument d'une Vérité totalitaire.
La question posée dans cet ouvrage est celle de la façon dont les Sciences humaines et sociales (SHS) contribuent à retisser ou développer les liens sociaux, les solidarités. Cette question sera étudiée de deux façons : - Peut-on tout d'abord dire qu'un certain nombre de résultats de recherche produits en SHS, mettent au jour des mécanismes qui entravent ou favorisent le « faire société » et ainsi permettent aux citoyens, aux institutionnels et aux politiques d'en prendre conscience ? - De façon complémentaire, peut-on soutenir l'idée que c'est également au travers des modalités de conduite et de réalisation de la recherche, notamment via des recherches collaboratives associant chercheurs et acteurs sociaux, que les recherches en SHS contribuent à transformer des conduites sociales et à faire émerger à la fois des buts communs entre les acteurs et une intensification des échanges ?
L'intérêt politique pour l'inclusion scolaire a été suivi de près par une multiplication de travaux autour de sa définition et des effets de sa mise en actes à l'aune de ce qu'elle devrait être. Le problème qui est posé dans ce travail l'est de manière ouverte, à distance de toutes positions essentialiste et normative. Il s'agit de décrire et d'analyser le plus finement possible la politique publique d'inclusion scolaire en « train de se faire » à travers le point de vue des individus qu'elle prend pour cibles et celles et ceux qui ont la responsabilité de la rendre effective. Cette perspective invite à rester attentif aux effets de l'ambition inclusive et, plus particulièrement, à ceux qui résultent d'une combinaison de conséquences directes (matériels et symboliques), mais aussi aux appropriations multiples (adaptation, usage détourné, etc.) que font les acteurs de manière la plus concrète.
Dans cet ouvrage, Nadia Veyrié et Catherine Tourrilhes ont réuni différents auteurs sur la question de la formation en travail social. Qu´est-ce que cette formation qui est souvent méconnue ? Quels étudiants forme-t-elle et qui les forment ? Quels sont les enjeux pédagogiques essentiels face à la souffrance sociale ? Afin de répondre, les auteurs mettent en évidence cette formation en alternance à travers des pédagogies et des recherches déployées. Formateurs et étudiants en travail social pensent-ils leur métier au-delà d´une opérationnalité technique souvent attendue par notre société ?
Les foyers, centres éducatifs renforcés, centres éducatifs fermés, établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), quartiers mineurs sont certaines des institutions entre lesquelles les jeunes sont continuellement placés, déplacés, replacés. Présentés comme étant désinstitutionnalisés, voire désocialisés, les jeunes sous main de justice connaissent au contraire une forme d'« hyper-institutionnalisation ». Leurs passages d'institution en institution sont autant de configurations de socialisation qui se succèdent, diffèrent les une des autres et concurrencent/renforcent les configurations familiales, scolaires, relatives au groupe de pairs et à la délinquance. Cette expérience judiciaire fractionnée, les auteurs choisissent de la présenter par la construction de portraits. Durant une investigation ethnographique longue de sept mois et réalisée au sein d'un EPM, ils entrent en étroite relation avec certains jeunes et écrivent leurs « portraits de parcours ».
Comme le titre le suggère, l'ouvrage dans son ensemble interroge les «?pédagogies de l'engagement ». À un premier niveau, il s'agit de comprendre quels dispositifs pédagogiques sont déployés par les «?encadrants », animateurs et responsables de structures, pour favoriser l'engagement des jeunes. Il faut cependant préciser cette première définition, qui ne rend que très partiellement compte des démarches mises en oeuvre par les professionnels des centres sociaux. La pédagogie de l'engagement réside dans les pratiques quotidiennes, bien sûr, mais aussi dans les modèles d'encadrement privilégiés par les directeurs... dans la manière dont des équipes déjà engagées dans des dispositifs « différents » motivent les collègues d'autres centres à les rejoindre... dans la manière dont la fédération se mobilise au service de ces projets, et fait évoluer ses fonctionnements pour les favoriser... dans le travail d'essaimage, au sein des centres sociaux d'autres régions et dans le monde de l'animation.
Ce sont 58 professionnels «Âau front » et 8 étudiants restés dans l'ombre que rencontrèrent à distance, confinement oblige, Laurence Bergugnat et son équipe de 11 chercheurs (en sciences de l'éducation et de la formation, en sociologie et anthropologie), alors tous confinés en télétravail permanent. Ils ont voulu recueillir les témoignages de ces professionnels dans un devoir de mémoire pour l'histoire. En effet, on ne saurait faire défaut à l'engagement pris par le Président de la République dans ce même discours du 16 mars, à savoir que «Âle jour d'après, quand nous aurons gagné, ne sera pas un retour au jour d'avant, je saurai en tirer avec vous toutes les conséquences ».
Depuis l'élaboration improvisée, comme à l'accoutumée, de ce texte (1984-85) et sa première édition (1986), jean oury continue à bâtir des amers pour le " chemin qui se fait en marchant " au cours de ses séminaires mensuels de sainte-anne.
Ces soirées sont d'une rare densité, comme le texte qui suit en témoigne, mais tout se lit aisément, tout se lie, se lisse, glisse. pourtant " rome brûle " ; mais parce que, comme le dit le poète, " elle brûle tout l'temps ", il faut bien continuer à penser, parler, écrire, témoigner, tout cela parfois dans la honte ; le rouge au front - au front de la folie - comme notre cher tosquelles empoignant celle-ci au plus près des affrontements sanglants de la guerre civile d'espagne.
Car c'est là, des leçons de cette guerre, qu'il a bien fallu penser les rapports entre l'etat et ses institutions d'etat, ses " établissements ", et le tissu d'institutions, les associations, amicales, clubs, syndicats, mutuelles, que dire encore !, créées pour être près du " singulier ", de l'être cheminant. c'est précisément là que l'ouvrage, où le lecteur va déambuler, jette une vive lumière. saisissant une première articulation, celle de l'établissement et des institutions de cet établissement, puis une deuxième, celle entre ces institutions et un-chacun (comme le dit tosquelles), cet opérateur qu'est le collectif permet le jeu de cette double articulation.
Une vraie relation triadique, donc d'un registre conceptuel. c'est là que jean oury, à l'instar de lacan, de peirce, propose d'identifier cet opérateur à ce que permet la double articulation dans le langage. quel bonheur de rendre possible par cette nouvelle édition la continuité de la diffusion de cette parole, de cette pensée ! michel balat.
Les épreuves de la sortie des institutions font l´objet d´un intérêt croissant dans la littérature en sciences sociales. Dans ce même mouvement, les études sur la sortie de la protection de l´enfance se multiplient. Dans un contexte de démantèlement du dispositif d´accompagnement à l´âge adulte des jeunes sortant de la protection de l´enfance, cet ouvrage s´intéresse aux recompositions des liens d´affiliation qui s´opèrent pour les jeunes confiés au temps du passage à l´âge adulte. De quels supports disposent-ils pour se définir ? Comment ces jeunes, pris dans des situations de déplacements contraints, parviennent-ils à unifier leurs expériences de vie ?
Renforcer la vie démocratique est un enjeu majeur de nos sociétés. Le présent ouvrage a pour but d'approfondir le rôle des Sciences humaines et sociales (SHS) pour éclairer les mécanismes de fonctionnement démocratique au sein même de la société, et identifier des pistes pour adapter la gouvernance en s'appuyant sur ce fonctionnement. Pour ce faire, les méthodologies de recherche exigent d'être pensées en cohérence avec leurs objets d'étude. De toute évidence, les recherches-actions collaboratives apparaissent comme des solutions pertinentes. Ces pratiques visent à associer les citoyens «â€ˆprofanes en recherche » aux chercheurs professionnels. La recherche est trop importante dans les transformations de nos sociétés pour ne rester qu'aux mains des chercheurs ... et des politiques.
De l'asile au centre hospitalier spécialisé en passant par l'hôpital psychiatrique, le lieu a perduré tout au long de l'histoire de la psychiatrie. Pourtant, depuis la mise en place de la sectorisation dans les années 60-70, son importance ne cesse de diminuer, ce qui se traduit par un nombre de lits en diminution constante. Est-ce à dire que la psychiatrie pourrait aller vers l'abandon total d'une structure qui fut pendant longtemps le seul lieu de soin des maladies psychiques ? Les propos de ce numéro illustreront des pratiques et des évolutions possibles et donneront au lecteur, nous l'espérons, des éléments de réflexion permettant d'appréhender dans sa globalité la problématique de l'hôpital dans le domaine de la psychiatrie.
« Cet ouvrage collectif coordonné par Matthieu Laville et Philippe Mazereau [...] a pour intention principale de rendre compte des apports de plusieurs recherches menées ces dernières années à propos de l'intervention professionnelle auprès de publics dits vulnérables. Cette intention semble d'autant plus louable et opportune que l'on constate une évolution forte des situations (épreuves de la vie), conditions et modalités de vie (grande précarité sociale) d'un certain nombre de personnes présentant ainsi de nouvelles formes de fragilité conduisant à se poser la question de l'évolution des modes d'intervention habituels des professionnels placés au contact de ces publics. En effet, ces situations de vulnérabilité plus importante ne sont pas sans interroger leurs pratiques ordinaires dans un contexte où les institutions peinent par ailleurs à proposer des solutions concrètes et, dans le même temps, ont tendance à prescrire aux professionnels une autre approche du public. »
Le vertige, le débordement, le corps douloureux et palpitant sont les signes de vie qui traversent Alban Berg, en prise avec la passion amoureuse. Insupportables et exquis, ils pointent vers un trou dans le langage, un impossible à dire si féroce qu´il prend les allures d´un trop.
Récit d'une vision humaniste de l'organisation du travail de soin, ce livre est un véritable travail de mémoire destiné aux jeunes professionnels qui abordent ces métiers dans des organisations où le management semble sourd aux enseignements de la clinique institutionnelle. Enfin, il encourage à la lutte et à la résistance contre cette nouvelle normalité : n'oublions pas que les hommes, les femmes et les enfants qui vivent dans ces établissements ne sont pas des marchandises !
La catégorie des « professionnel-e-s de la jeunesse » ou, pour reprendre la traduction française de « youth worker » utilisée au niveau européen des «?travailleurs de jeunesse » s'est progressivement constituée au milieu du XIXe siècle. Actuellement, sous l'effet des transformations des normes politiques et techniques de l'action publique et de la diversification des formes d'instrumentation des questions de jeunesse, les frontières de cette catégorie apparaissent relativement incertaines. Elles sont à la fois définies par des secteurs d'intervention (social, socio-éducatif, éducation, insertion, justice, ect.), par des destinataires (adolescents, jeunes, jeunes en difficultés, jeunes placés, etc.) ou encore par des institutions, des dispositifs publics ou des initiatives associatives.
La dimension planétaire de l'actuelle crise sanitaire et son association maintenant indiscutable avec la crise écologique mettent en exergue plus que jamais l'importance du rôle des enseignants et des enseignants, qui oe?uvrent quotidiennement auprès de millions d'élèves dans tous les pays du monde, afin que l'éducation en milieu scolaire contribue comme elle le doit à faire face aux enjeux socio-environnementaux qui confrontent l'humanité. La professionnalisation de l'enseignement est désormais un enjeu prioritaire pour l'atteinte de cet objectif. En interpellant plusieurs contextes francophones (une douzaine), cet ouvrage trace un portrait réaliste et nuancé des avancées de la professionnalisation au niveau international, tout en cherchant à identifier des problématiques communes. Il s'agit de l'un des rares ouvrages à rassembler plus de vingt chercheurs et des chercheuses de trois continents (Amérique, Afrique et Europe) dans ce domaine.
Pour introduire ce vaste sujet, nous envisagerons d'abord la créativité et la psychiatrie. En temps de guerre, en temps de crise, l'humain réagit en ayant recours à la création. Dans L'écriture ou la vie, Jorge Semprun nous dit à quel point dans des expériences extrêmes le poème ou la musique sont vitaux... Partout et de tout temps, l'humain se sauve en créant. En psychiatrie aussi. Nombreux sont les patients qui dessinent, chantent, écrivent. Quant aux soignants, eux aussi sont créatifs. Dans un contexte de travail de plus en plus sous pression, ils résistent en cultivant leur désir au travail. Au plus proche de la crise du patient, dans ce cataclysme qu'est la maladie psychiatrique, les soignants trouvent des dispositifs, offrent une écoute et un dialogue pour être du côté de la vie. Parfois, dans certains services, préserver des temps de partage de café avec les patients est une manière créative de tisser des liens, pour ouvrir un processus relationnel de confiance dans lequel le soin va ensuite pouvoir être efficient. Pour un soignant donc, être créatif ce sera dépasser toutes les adversités - adversité des symptômes des patients, et adversité de certains protocoles contraignants de l'institution. Au jour le jour, être créatif, c'est pour les patients comme pour les soignants, être du côté des forces de la vie, réinventer cet art du quotidien, créer...
Organisé en quatre axes, il suit le continuum propre aux « mondes de l'art?» (Becker, 1998), allant de la production musicale jusqu'à sa réception, en passant par ses divers usages professionnels. Un premier axe aborde les manières dont la musique est créée pour ou avec des personnes concernées par des problématiques de santé mentale. Dans le deuxième axe, trois musicothérapeutes présentent et réfléchissent leur pratique professionnelle et soignante. Le troisième axe est centré sur le médium de la voix et du chant dans des contextes de soins aussi différents que la néonatologie, les hôpitaux de jour, la migration ou la psychogériatrie. Enfin, un dernier axe traite de dispositifs offrant aux patient.e.s psychiatriques des possibilités de s'évader individuellement ou collectivement à travers l'écoute musicale.
En prenant appui sur le concept d'entre-deux, théorisé par Daniel Sibony, l'ouvrage s'attache à dégager des voies de prévention des situations problématiques que sont le handicap et la violence. L'entre-deux est partout en éducation. L'entre-deux sert à la fois à désigner des publics en difficulté au regard des normes, à identifier des obstacles et des risques au cours des différents passages, enfin et surtout à orienter la rencontre avec le différent (différend) « singulier » vers les points communs qui font lien, en contexte scolaire et ailleurs... Les limites et les liens, la lutte contre l'angoisse, le sentiment d'appartenance, sont des besoins éducatifs incontournables, que l'école ne peut à ce titre ignorer. Trouver l'entre-deux en contexte scolaire, c'est miser sur trois types de lien nécessaires : le lien élève-savoirs, le lien élève-enseignant, le lien élève-groupe.