Un matin, Michael Cimino est réveillé par une journaliste italienne qui tient absolument à le rencontrer pour, dit-elle, faire le portrait d'un mythe. Soudainement encombré par cette nouvelle perspective, Michael Cimino raconte les nuits d'insomnie et les longues conversations fantômes qu'il entretient avec le mythe, ce nouveau lui-même. Et ce n'est pas triste car ses Conversations en miroir nous dévoile ce qu'il n'a jamais confessé sur Hollywood, l'alcool, la drogue et ce soudain revirement de l'opinion qui, à la suite de l'échec de La Porte du paradis, en fit le réalisateur le plus haï d'Hollywood après en avoir été le plus adulé.L'autre texte de ce volume nous raconte la destinée de C.J., mineur dans l'Arizona. C.J. a une passion, le golf, héritée de son rebelle de père. Quand son médecin lui annonce qu'il est atteint d'une maladie incurable qui l'empêchera bientôt de jouer, C.J. décide de tout plaquer et de tenter sa chance sur le circuit professionnel. L'homme a tout pour réussir mais c'est compter sans sa passion dévorante pour Rita, serveuse de café aux penchants autodestructeurs, et sa fille Kathleen.Nous retrouvons ici les personnages chers au cinéaste américain, des solitaires aux grand coeur, des désaxés qui tentent malgré tout de trouver une place dans un monde plein de fureur.
Il y a quelques années.
Chris Offutt faisait ses débuts dans la littérature avec Kentucky Straight, un recueil de nouvelles féroces qui lui valut la reconnaissance de la critique et les prix de la fondation Guggenheim et de l'Académie américaine des Arts et des Lettres. Les huit histoires de Sortis du bois marquent son retour au genre littéraire qui révéla son étonnant talent. Elles racontent la diaspora de ceux qui ont quitté les collines du Kentucky et trouvent le temps bien long.
Ce sont des histoires de fossoyeurs, vagabonds, joueurs, camionneurs loin de chez eux, des histoires si dures qu'elles ne peuvent que raconter de dures vérités.
Janvier 1925 : tandis que Mussolini prononce son discours à la Chambre assumant la responsabilité politique, morale et historique du crime Matteotti, dans une petite île italienne hors du temps, on retrouve le cadavre d'un homme, au pied d'une falaise. Il s'agit d'une chemise noire, un milicien appartenant à la colonie pénitentiaire de l'île où sont détenus des délinquants communs et des prisonniers politiques.Celui qui va enquêter sur cette mort suspecte et sur les deux autres qui vont suivre est un jeune commissaire sans illusions, ni fasciste ni antifasciste, petit héros involontaire, triste, un peu mou mais encore décidé à penser avec sa tête. Il est marié avec une femme rendue folle par la tristesse, la solitude et les influences maléfiques qui semblent souffler sur l'île. Le seul moyen de la sauver serait de clore rapidement l'affaire et de se faire muter. Mais cette histoire devient encore plus visqueuse que l'île même. À la fin de l'enquête on découvrira une vérité incroyable, terrible et diabolique comme l'île qui l'a engendrée : l'île de l'Ange Déchu, un lieu où soufflent tous les vents du monde, où les saisons coexistent, où le brouillard est noir, un lieu d'où les hommes ne réussissent pas à prendre leur essor, un lieu oublié de Dieu et du monde.
«Un soir - ses horaires étaient très différents des miens -, après s'être donné du courage en avalant une gorgée de whisky, il me confia une vingtaine de poèmes écrits en anglais. Je connaissais ses incursions dans le domaine du cinéma (sans parler de son talent de photographe), mais j'ignorais qu'il était poète. Je me rappelle avoir passé plusieurs heures captivé par ses poèmes dans lesquels je retrouvais ce que j'avais pressenti en lui : des poèmes d'une grande beauté, abrupts, sans la moindre complaisance envers soi-même, emplis d'une douleur souterraine, bouleversante. J'ai toujours été séduit par la magie de la poésie anglaise, sa capacité de condensation supérieure à celle d'autres langues que je connais. Carlos Fuentes Lemus occupait cet espace presque sur la pointe des pieds, étranger à toute rhétorique, à tout sentimentalisme facile, avec la délicatesse et la légèreté qu'il mit dans sa fugace traversée de la vie.» Juan Goytisolo.