S'enforester est né de la rencontre d'une photographe, Andrea Olga Mantovani, et d'un philosophe, Baptiste Morizot, avec la forêt primaire de Bialowieza, en Pologne. Bialowieza est la dernière forêt des premiers âges. Une forêt avec son monde, ses habitants, ses luttes, son histoire. Captée par cette forêt mystique, Andrea Olga Mantovani nous offre une série de photographies aussi bien lyriques qu'attentives à la réalité. Baptiste Morizot nous livre ses réflexions philosophiques et politiques nourries de son expérience sur le terrain
Le travail photographique, «I would like you to see me» réalisé par Arianna Sanesi, en 2015, sur le féminicide en Italie, alors que ce terme était pratiquement inconnu et que le phénomène était largement ignoré par les médias, est le point de départ de ce livre et de la rencontre entre les photographies d'Arianna et le texte des historien.nes Lydie Bodiou et Frédéric Chauvaud. Leur dialogue crée un éclairage indispensable pour qui veut comprendre comment les mots et les images proposent de nouvelles perspectives sur l'un des problèmes les plus importants de notre temps: le féminicide et les violences domestiques.
Arménie, année zéro, un dialogue entre les paroles d'Arméniens recueillies et les photographies humaines et respectueuses de Patrick Rollier, qui ouvre notre regard sur les 30 dernières années de l'histoire de l'Arménie. 1988 - 2018, 30 ans, le temps d'une génération.
«J'ai rencontré le bluesman Willie Casey à Huttington, petite ville de Long Island (État de New York) à propos d'un article universitaire. Notre rendez-vous eut lieu le 10 avril 2016 au domicile de Peter, un ami. Né le 18 août 1916, ce vieux guitariste de blues était alors presque centenaire.
Répertorié dans les ouvrages spécialisés sous le pseudonyme de Chuck Flap, il s'était fait connaître sous le nom de Willie Chuck Flap Casey. Le contact a très vite été confiant, et d'autant plus après lui avoir révélé que je jouais du blues sur une Dobro D33, guitare avec une caisse en métal, identique à celle dont il se servait en fin de carrière.
À mon retour en France, au vu de tout ce que Chuck Flap m'avait révélé mon projet a pris forme et j'en ai discuté avec mon frère Jean-Marc, graphiste et connaisseur sensible de cette culture blues. Nous avons en accord décidé de transformer l'interview en récit graphique, en nous répartissant les rôles :
Il prenait en charge les images, j'y adaptais le texte. Un nouveau titre s'est imposé pour une publication qui raconte le blues, notre blues.»
Littoral Marseille, du nom des stations de bus qui, dans les quartiers nord, jalonnent le bord de mer : Littoral Beauséjour, Littoral Mourepiane, Littoral Fenouil, Littoral Sacomane, Littoral Pas du faon... dans un paradoxe inouï car si on peut longer la mer sur 20 km, de l'Estaque à la plage du Prado, on la voit peu ... Au sud, il faut passer sous des portiques et parcourir des ruelles secrètes pour apercevoir des criques bleues et des maisons somptueuses. Au nord, il faut traverser des ronds-points, des embranchements d'autoroute, longer le port absolument interdit pour espérer découvrir une trouée à travers les grilles et les bateaux. Car la mer, à Marseille, n'est pas centrale. Le centre, c'est le Vieux-Port et la Canebière, non pas le Chemin du littoral dissimulé sous une autoroute. C'est ce paradoxe qu'Elise Llinares a exploré. Et photographié avec en tête cette phrase de Cendrars comme fil conducteur : « Marseille est une ville selon mon coeur. Tout y semble perdu et, réellement, cela n'a aucune espèce d'importance ». Une photographie argentique, au moyen format, pour transcrire la tension lente, parfois désolée, de cet espace souvent déserté. Un paradoxe que Michel Peraldi, anthropologue au CNRS, décrypte dans un texte engagé et très personnel pour déconstruire les mythes marseillais et plaider pour un usage retrouvé du littoral et de la mer.
À livre ouvert les murs ont pris la parole.
En tout lieu. À tout moment.
L'ingestion domine.
En maints domaines.
Bonnes et mauvaises causes.
Grogne. Rumeur. Vandalisme.
. Révolte. Séduction. Addiction.
Artifice. Beauté. Urbanité.
Grossièreté. Détresse. Publicité.
Art. Haine. Défense.
Amour. Bravoure. Rancoeur.
Sédition. Humour. Provocation...
Théâtralité familiale.
Trilogie de l'enfer n'est pas à proprement parler une suite mais plutôt un rebondissement de la précédente trilogie, Table des Matières (L'une & l'autre, 2008), qui puisait son inspiration dans la Famille, avec une dominante : la Mère absente, projetant toutefois son ombre sur la vie familiale. Le personnage de la Fille, elle, double de la Mère initiatrice d'un paysage familial tronqué poussait son modèle jusqu'à la légende, là où l'histoire devient l'Histoire.
Dans Trilogie de l'enfer, la Mère s'impose, s'interpose et ouvre le bal. Puis, au cours des trois textes : En dessous de l'enfer, l'amour; L'enfer, l'alcool ; Au dessus de l'enfer, la guerre, les chronologies s'inversent de manière fantaisiste... La Mère, morte, contemple sa Fille. Fille qui, adulte, en certaines situations se transforme en éléphant en peluche de couleur anthracite, qu'elle perçoit rose dès lors qu'elle l'imagine, Eléphanteau, en représentation de sa virtuelle descendance.
Comme dans toutes les familles, on retrouve dans ces textes les fantasmes de l'amour, la confusion des sentiments et les ambiguïtés de la domination.
Souvenirs d'enfance sur les matins d'hiver.
Wilfride Piollet expose ici la version achevée de ses Barres flexibles (expression tirée d'un poème que lui dédia René Char), sa théorie sur la danse consacrée aux exercices d'entraînement et d'échauffement. Ces exercices sont aussi bien outils d'interprétation que moyens de création et consignes d'improvisation. Synthèse des Barres flexibles se consacre précisément aux moyens d'observation et d'utilisation sensibles de cette recherche. Il se compose de deux parties :
- 1ère partie : Les moyens de penser son geste. Il s'agit là d'évaluer son propre espace de mobilité (les mesures du corps) et de prendre conscience de la projection du corps dans l'espace (les temps du corps) pour aborder différentes façons d'habiter et d'affronter l'environnement.
- 2e partie : Passer à l'acte. Cette partie est consacrée à la présentation exhaustive et synthétique des différents ingrédients qui composent la méthode des Barres Flexibles. Les exercices y sont présentés dans leur intégralité, sous la forme de partitions en cinétographie Laban.
Réunis en neuf chants, les Chants d'utopie réfèrent à de courtes épopées reliant étroitement l'historique au mythique. Ils y évoquent l'émancipation universelle au travers de nombre de pensées qui ont traversé les âges. Certaines de ces épopées se situent dans un monde préhistorique d'animaux hominidés pas si éloigné de nous dans l'histoire du temps, d'autres se placent dans l'air et le tracé des humains, ou encore imaginent le passage de l'un vers l'autre.
Des lieux pour chacun d'eux : France, Grèce, Allemagne, Italie, Argentine, Turquie, Russie, Espagne, Israël, États-Unis d'Amérique, Égypte, Brésil, Hollande, Pologne...
Des personnages tirés de notre histoire : Dante Alighieri, Johann Gutenberg, Antônio Conselheiro, Sergueï Essenine, Voltairine de Cleyre, Elif Shafak...
Une trame insolite, des qui fils se nouent, qui se dénouent. Le décor est campé.
Dans un imbroglio spectaculaire, les champs de l'espérance, du paradis, et du meilleur, s'y associent à celui de la catastrophe, du cataclysme, et du pire, enrobant le tout et son contraire.
Les germes de l'utopie s'honorent du moindre élan hors des ténèbres, et l'auteur - y mêlant étroitement philosophie, politique, religion, biologie et physique - s'en empare dans l'idée chimérique de la création d'un monde, autre.
Et nous voici livrés à un bel envol « utopisé », où les attentes, les rêves, les espérances et les élans de chacun vers le mieux de l'humain sont, autant qu'il se peut, poussés à l'extrême.
La langue est forte et scandée, elle use d'archaïsmes et de néologismes qui génèrent, et régénèrent, le dépaysement.
Ce premier volume rassemble 9 Chants et inaugure une série de 9 autres à venir.
Née en 2001, l'écriture des Chants d'utopie ne cessera probablement qu'à la mort de l'auteur.
Réunis en neuf chants, trois livres en un nous mènent à de nouvelles épopées où, selon son principe habituel mêlant utopiquement l'historique au mythique, Brice Bonfanti tente à imaginer l'issue, toujours insensée quand bien même mise à distance de ses aberrations et de ses contradictions, d'un univers neuf :
«L'oeuf», éternellement en quête de l'inédit d'un monde nouveau dans lequel chimère, politique, religion, biologie et physique au parfum d'utopie se côtoient; des lieux et des figures tirées de notre Histoire se révèlent au travers de croisements et de situations dans nombre de pays de notre planète.
Neuf chants où l'auteur s'empare de l'espérance d'un temps retrouvé consacré à la recherche de la création d'un monde, autre.
Atteint d'une sévère maladie accordant peu de place à l'espoir d'une guérison, Yves Lecanuet, en toute conscience de son état, bien au-delà de quelques rémissions, tient minutieusement le journal de ce qui sera, ombré d'inquiétude et d'incertitude, l'ultime étape de sa vie.
Du 4 septembre 2020 au 8 mars 2021 il note toute intervention d'ordre médical au long de ses aller-retours hospitaliers - et jusqu'à son maintien, entre lesquels, sans jamais se départir des douleurs et de la souffrance du corps et de l'esprit, seront convoqués, mêlés au courant des paroles de l'ordinarité, pensées philosophiques et poétiques au parcours éphémère d'un temps retrouvé.
Journal en souffrance s'élabore au fait d'une écriture pressante en sa volonté d'établir un tressage en tout point convenant sur le fil fragile d'un souffle qui s'éteint.
Vestiges et temporalités traversés en références philosophiques et pensées poétiques d'une poignante réalité.
?Cet ouvrage, tout à fait en dehors de nos productions habituelles, nous réjouit justement par sa singularité et la délicatesse « littéraire » qu'y a mise l'auteur dans la manière de présenter ses succulentes et inventives recettes à la datte.
« Provoquer, partager, précipiter les émotions, pourrait dessiner mon portrait », dit-elle.
Voici donc quelques recettes incorporant la datte en lieu et place d'autres douceurs.
Variations sur les Filles d'Israël, de la Bible et d'ailleurs : Ève; Saraï, Sarah; Rebecca; Rachel et Léa; Tamar; Ruth; Yaël et Deborah; Esther; Judith; Zivia Lubetkin et Soldate d'Israël en onze poèmes calligrammes.
La Nuit mexicaine est une sorte de journal où sont consignés au cours de plusieurs voyages que fit l'auteur au Mexique, poèmes, impressions, bribes d'histoires, rencontres, réflexions et constats au sein d'un pays en pleine révolution. Le Che, Antonin Artaud et Malcolm Lowry hantent le paysage.
Voyage initiatique et trips en tout genre. La Beat generation bat son plein. L. Ferlinghetti, William Burroughs, Allen Ginsberg, Jack Kerouac et bien d'autres, feront d'une sorte de " folie " ambiante un mouvement emblématique d'une nouvelle jeunesse.
À l'observation d'un certain type d'individus alliant signes ostentatoires de richesse et vulgarité inculte absolue, s'élève un oratorio à quatre voix, celles du boucher-charcutier, de la femme du bouchercharcutier, du confesseur de la femme du boucher-charcutier, celle de Diane chasseresse. Chacun des personnages porte métaphoriquement l'organe qui le spécifie : le coeur, le poumon et le cerveau deviennent alors les emblèmes carnés d'une métaphysique de l'espèce humaine, que des intoxications diverses ont dégradée, nécessitant la réinvention d'une nouvelle mythologie.
Les Fortunes de la viande sont entendues comme une mise à mort de l'espèce et de ses représentations où la disparition de la conscience permet l'apparition de Diane et le resurgissement du monde sauvage.
Les années soixante-dix.
Un enfant naît dans le tumulte joyeux de ces "années folles" où pour l'enfant roi qu'il personnifie la vie est synonyme de liberté, sans qu'il lui soit pour autant permis d'y trouver la stabilité et le bonheur souhaités. dans son adolescence, l'achat, aux puces, d'un manteau qui, au cours du temps, et jusque dans son âge adulte, perpétue le "doudou" dans les plis duquel il se réfugie afin d'y trouver le réconfort et d'y emmitoufler son mal-être, un manteau qui, à son image, s'use et se délite jusqu'à la trame, et en vient un jour à perdre, pendouillant et ne tenant plus qu'à un fil, son dernier boulon...
Dans ce nouveau roman de jeanne-marie sens les excès des années soixante-dix sont brossés sous un jour implacable. dans les aller-retour de la vie d'un personnage évoquant le malaise d'une certaine génération, l'auteur aborde le sujet intemporel du trébuchement, qui fait résonner une musique d'autant plus touchante qu'elle n'est étrangère à aucun d'entre nous.
Puis, en esquissant une révérence vaguement obséquieuse, et avec un sourire en coin : - Je me présente.
Je suis Mentor, pour vous servir. Votre guide en ces lieux, le temps d'une visite que j'espère instructive en diable... Cet avorton me laissait perplexe.
Un Jeune de la banlieue a quitté sa cité. Il gagne sa vie à Port-au-Prince en revendant à des riches du temps qu'il achète à des pauvres. Job dangereux... "L'Acheteur de temps", roman picaresco-philosophique, est écrit dans une langue parlée, scandée comme un slam. Entre un pays riche et un pays pauvre. on y redécouvre avec ironie le capitalisme. celui qui ne marche pas. On y renifle aussi avec tendresse au sens des autres.