>Patrick Poivre d'Arvor J'ai aimé une reine En 1774, un jeune gentilhomme auvergnat, Gilbert de La Fayette, se présente à la cour. Entre lui et la jeune Marie-Antoinette, qui n'est pas encore reine, quelques regards suffisent à exprimer une attirance et un désir réciproques.
La Fayette aura bientôt l'occasion de briller aux yeux de celle qui est entrée dans son coeur, en devenant un héros de la guerre d'indépendance américaine contre les Anglais. Devenu le fils spirituel de George Washington, il revient à Versailles auréolé de gloire - mais aussi fasciné par un idéal démocratique et républicain qui heurte de plein fouet les préjugés de l'aristocratie.
Lorsque éclate la Révolution, devenu chef de la Garde nationale, La Fayette ne cessera plus d'être déchiré entre ses idéaux et le désir de protéger celle qu'il aime - une protection qui, à plusieurs reprises, sauvera probablement la vie de la reine. Mais cet homme résolu à changer l'histoire ne devra-t-il pas le payer d'un amour impossible
Christiane collange moi, ta mère « le ras-le-bol est en train de changer de camp. ce n'est plus nous qui nous accrochons à vos baskets, mais vous qui refusez de nous lâcher les mocassins. » journaliste, écrivain, mère de famille nombreuse, christiane collange aborde dans moi, ta mère une situation radicalement moderne : la post-adolescence, ces années de plus en plus nombreuses où parents et jeunes vivent sous le même toit sans partager la même vie.
Son livre, fondé sur sa propre expérience et sur les témoignages de nombreux parents, a un double but : déculpabiliser les parents et responsabiliser les jeunes.
Les jeunes nous interpellent sur un nouveau registre, constate-t-elle, celui de la franchise décontractée. a nous de leur répondre sur le même ton.
C'est ce que christiane collange fait, avec humour, lucidité, précision, mais aussi avec beaucoup de tendresse.
Avec son bon sens ravageur et son inaltérable bonne santé, christiane collange frappe fort, mais juste janick jossin, l'express.
D'AMOUR ET D'EXILA plus de cinquante ans, Leonardo Esteban, haut fonctionnaire cubain, militant lodèle des années héroïques de la Révolution, choisit l'exil et s'installe au Pays basque français. pourquoi cette brusque "désertion" . Que cherche -t'il sur ces rivages d'où partit jadis Antton, le parrain bien-aimé oePour le convaincre de revenir, les services de renseignements vont envoyer vers lui son grand amour : Berta Maria, mulâtresse sublime, mère de famille dévouée à la cause cubaine. Durant deux semaines magnifiques et poignantes, ils vont s'aimer, s'affronter, se déchirer. et Berta Maria entendra en Leonardo la voix de la jeunesse, de la fidélité envers et contre tout au sens profond d'une vie... Même si cette exigence doit à jamais les séparer.Le grand romancier de Rhapsodie cubaine (prix interallié 1996) rassemble ici les thèmes de toute son oeuvre pour leur donner une expression d'une force inégalée, tragique, au travers d'une bouleversante histoire d'amour. Le roman d'Eduardo Manet tranche avec la littérature courante de l'exil. Il tranche également avec la mode idéologique... Il éviote les caricatures. Il préfère la réalité qu'il a choisi de vivre dans la distance de l'écriture, dans l'éloignement d'une autre langue.Pierre Lepape, LE MONDEUn texte puissant et marquant... Un talent à son apogée. Jean-Claude Lebrun- L'HUMANITE
Dan Franck
Les Enfants
Quand deux célibataires se rencontrent, se découvrent et s'aiment, ils décident souvent de vivre ensemble. Facile à dire, et même à faire. Sauf lorsqu'ils sont chacun lestés d'une histoire ancienne dont les enfants constituent le prolongement. Rassembler tout ce petit monde dans une maison commune relève alors de la comédie, de la tragédie, de la farce. Un vaste théâtre.
Entre les passions nouvelles, les différences d'âge et de culture, les filles et les garçons, les ados, le chat, le hamster, le mardi soir et un week-end sur deux, Dan Franck nous offre, après La Séparation, le roman tendre et drolatique des familles recomposées.
Antonio Skármeta La Noce du poète A la veille de la Première Guerre mondiale, Jerónimo Franck, fils bohème et idéaliste d'une famille de banquiers salzbourgeois, vient s'établir sur une petite île de l'Adriatique aussi pauvre qu'oubliée du monde. Surnommé le Poète, il n'en est pas moins un commerçant prospère : il redonne vie à « L'Européen », un grand magasin abandonné vingt ans plus tôt par son propriétaire après que son fastueux mariage avec Marta, la plus belle des insulaires, s'est achevé en tragédie.
Jerónimo a lui aussi décidé d'épouser la plus belle fille de l'île, et d'offrir pour l'occasion une fête grandiose, à la grande joie des habitants.
Mais plusieurs menaces se profilent à l'horizon. L'île - sous domination austro-hongroise - a d'ancestrales aspirations indépendantistes, et un petit contingent de soldats impériaux, venu estimer combien de garçons vigoureux seraient mobilisables pour la Grande Guerre, a été égorgé. Des représailles sont à craindre. Enfin et surtout, une funeste superstition pèse sur la perspective d'épousailles entre le propriétaire de « L'Européen » et la jeune beauté locale...
La noce du poète, néanmoins, se prépare dans la fièvre qui a saisi un peuple, truculent, courageux et matois, polisson et candide.
Cette histoire d'amour et de légende, noire, poétique et savoureuse, nourrie de suspense et d'humour, offre une vision satirique et lucide des folies guerrières qui préludèrent à l'explosion de 1914. Que le ton soit lyrique, cruel, cocasse, allégorique, on ne peut qu'admirer la virtuosité de ce roman baroque et délectable.
Marie Rouanet Année blanche Douze chapitres, douze mois, pour raconter une année blanche, comme on parle de marquer d'une pierre blanche un événement heureux.
Qu'y a-t-il eu de particulier pour la narratrice, cette année-là ? Les choses de la vie, bonnes ou mauvaises.
Le grave accident cardiaque dont son mari est victime. Le souvenir de la découverte de la vie paysanne à l'occasion des reportages réalisés dans l'Hérault au cours des années 1950. Et, surtout, des retrouvailles : Gabriel, le professeur pour qui elle a éprouvé, des années plus tôt, un grand amour, croise à nouveau son chemin. Le sentiment qu'elle retrouve est intact et, loin de la couper de la vie présente, il lui permet de mieux la comprendre et d'envisager le futur.
La magie singulière de l'écriture de Marie Rouanet est de tisser un récit qui ne s'éloigne jamais de la vie concrète et s'attache aux visages, aux émotions, aux paysages, et qui compose par petites touches une méditation sensible sur le temps, l'amour et le don. Elle nous fait partager la confidence complice d'une romancière parmi les plus attachantes d'aujourd'hui.
Gerald Messadié Madame Socrate Socrate, le plus célèbre des philosophes, n'avait pas peur de la mort mais il avait peur de sa femme, Xanthippe. Sans doute avait-il raison, car voilà qu'un meurtre est commis à Athènes et que, s'étant mis en tête d'en retrouver l'auteur, elle va compromettre toute la société athénienne. Et quelle société ! Rien de moins que celle de l'illustre siècle de Périclès.
Alcibiade, le favori de Socrate, l'extravagant aventurier, est-il compromis dans ce meurtre ? Et pourquoi le grand Périclès a-t-il quitté sa femme pour les bras d'Aspasie, la maquerelle la plus célèbre de l'Antiquité ? A l'âge d'or de la démocratie et des arts, Athènes est pourtant truffée d'espions et bourdonne de scandales ; un dédale de corruption lardé de superstitions. Le vice et la folie soupent tous les soirs avec le génie, et quand Aspasie donne une fête, quels ne sont pas ses invités ! Sophocle, Phidias, Aristote, Anaxagore...
D'une plume insolente et inspirée, mêlant la réalité et la fiction, Gerald Messadié arrache la Grèce aux plâtres compassés de l'histoire. Il en restitue le quotidien sans fards, mais avec des couleurs que nul n'imaginait.
Maître de la France durant la minorité de Louis XIV, politique et diplomate de génie, ambitieux, séduisant, retors, cupide, le cardinal Mazarin eut à coeur de faire profiter sa nombreuse famille de son extraordinaire ascension.
C'est l'histoire de quatre de ses nièces, amenées par lui à la cour de France, que nous conte ici, avec autant d'érudition que de gaieté, l'auteur des Filles du Calvaire (prix Goncourt 1991).
Si l'histoire a retenu le nom de Marie, premier amour de Louis XIV qui dut s'en séparer pour un mariage politique, qui se souvient de Marianne, d'Hortense et d'Olympe ? Pourtant leurs vies sont de prodigieux romans. Aventurières, amoureuses, scandaleuses, elles menèrent leur existence à grandes guides. Deux d'entre elles faillirent être reines. Deux furent compromises dans l'affaire des Poisons. Leur renommée fut spectaculaire, leur chute aussi. Elles nous entraînent dans une étincelante cavalcade au coeur du siècle de Louis XIV.
Du Saint-Simon revu et corrigé par Alexandre Dumas.
Jean d'Ormesson, Le Figaro littéraire.
Le livre de Pierre Combescot est une merveille. Véritable personnage du Grand Siècle, qu'il parcourt sur les pas de Retz et de Saint-Simon avec un enthousiasme, une gaieté folle qui le fait pousser les portes et visiter les antichambres où tous les péchés, tous les vices de l'histoire se commettent souvent en toute impunité.
Jean-François Josselin, Le Nouvel Observateur.
Ils sont très jeunes : treize à seize ans. Ils n'ont pas d'horizon, pas d'avenir, pas (ou plus) de famille. Rien à perdre. Ils ont Suzanne.
Suzanne, l'amazone aux jambes sublimes, montée sur sa Norton 500 cm3. Suzanne, qui leur impose d'impitoyables rites initiatiques auxquels ils se prêtent avec une soumission totale, fascinée. Suzanne, qui les conduira jusqu'à tuer...
Le narrateur est l'un d'entre eux. Longtemps après, aux assises, le jeune Rom de Montreuil raconte. Lui aussi a fait partie de la bande à Suzanne. Lui aussi l'a aimée, et encore plus que les autres.
S'inspirant d'un authentique fait divers des années 80, l'auteur de Tadjoura joint le plus actuel à l'éternel en nous contant cette histoire d'amour et de mort, comme il peut en éclore dans le coeur des adolescents perdus.
Robert dessaix night letters un homme sait qu'il va mourir. alors il quitte son pays, voyage. c'est de venise qu'il envoie à un ami les lettres composant ce volume. et elles sont une extraordinaire surprise. ce que le narrateur découvre, c'est une nouvelle relation à l'existence, où la magie de l'instant et une lucidité voulue et cherchée instaurent une liberté nouvelle.
Paysages, rencontres, anecdotes, souvenirs littéraires : l'auteur d'une mère et sa honte vagabonde, s'émerveille, se souvient. nous rapporte pour le plaisir un conte indien du xiie siècle, campe la silhouette d'un professeur allemand mélancolique et qui aime trop les ragazzi... et c'est en fin de compte une philosophie souriante, dédiée à la nonchalance et au bonheur d'être, qui nous est délivrée.
Robert dessaix est un écrivain. ses interrogations ne posent pas à la sagesse, ne se donnent aucun air de gravité patriarcale... son histoire est vraiment dramatique, mais contée d'une manière qui tient la mort en respect par l'humour, transformant le plus naturellement du monde la vie en un songe.
Raphaëlle rérolle, le monde.
Robert dessaix a plus que du talent, il a de la grâce.
Marie nappée, télérama.
>Pierre Schoendoerffer L'Aile du papillon Le battement d'ailes d'un papillon au pays du Matin calme provoquant un ouragan à l'autre bout du monde ; la rupture d'une « manille à cinquante balles » à l'origine de catastrophes en chaîne : au coeur de ce roman, le jeu du hasard et de la nécessité fait basculer le destin de trois hommes. Trois naufragés, chacun à sa manière.
Roscanvel, jeune ingénieur brillant et marin d'exception, rescapé du naufrage d'une course en solitaire, hissé à bord d'un cargo « poubelle », s'empare des commandes au beau milieu d'un typhon et se retrouve condamné pour mutinerie et pour meurtre.
Le narrateur, auquel son filleul Roscanvel raconte son histoire pour qu'il la consigne dans un livre. Cet ancien légionnaire a connu l'aventure, mais il vit désormais retiré dans un petit port breton rythmé par les tempêtes qui menacent les chalutiers et alimentent la chronique locale des bistrots de la criée.
Joakim Profieffke, capitaine du cargo à la dérive, personnage monstrueux vautré dans sa souille et racheté par sa fin.
Au fond, l'existence d'un homme appartient-elle à celui qui l'a vécue ou à celui qui la conte
Laurie Colwin Drôles d'oiseaux Huit histoires d'amour D'un côté, des entomologistes mâles fascinés par le règne animal, des sociologues et des poètes célèbres persuadés que rien de ce qui est humain ne leur est étranger, des mathématiciens romantiques incapables de compter jusqu'à deux.
De l'autre, des filles sagaces, de condition et d'intérêts divers, qui ont au moins une chose en commun : la petite flamme fitzgeraldienne. Avec une belle vitalité, elles prennent les hommes comme sujet d'étude.
Tous ces jeunes gens séduisants et doués se brûlent les ailes en jouant à la guerre des sexes comme on joue aux cow-boys et aux Indiens, en inversant parfois étrangement les rôles.
Ils se font peur comme on l'imagine, elles surtout leur font peur.
Laurie Colwin, avec ses histoires pleines d'un charme parfois bizarre, sinon glauque, se livre ici, avec sa tendre ironie, à un pastiche brillant d'un certain comportementalisme anglo-saxon.
Nata Minor Qui est là oe Des milliers de lecteurs ont savouré La Partie de dames, et se sont laissé entraîner dans un fascinant théâtre doeombres où le vrai et le faux, la fiction et la mémoire, semblaient à tout instant se confondre ou changer de rôle. Nous retrouvons ici les protagonistes, dans une nouvelle configuration de jeu.
Après avoir longuement évoqué la fantasque « Mademoiselle », héroïne de mille et un épisodes extravagants, quoeil a servie dans un autre temps, le vieux valet Afanassi choisit le silence. Comment la narratrice, qui se sent coupable de lui avoir volé ses mots et son récit, pourra- t-elle désormais en savoir davantage sur ce personnage, peut-être fictif depuis le début oe Et si la narratrice, loin de tirer comme elle le croit les ficelles de ses personnages, n?était jamais que leur serviteur, ou leur dupe ?
Niccolò Ammaniti Je noeai pas peur « Si on ne partait pas à bicyclette, on restait dans la rue à jouer au foot, au ballon prisonnier, à un deux trois soleil, ou bien sous loeauvent du hangar à glandouiller.
On pouvait faire ce quoeon voulait. Des voitures, il noeen passait pas. Des dangers, il noey en avait pas. Et les grands restaient cloîtrés à la maison, comme des crapauds qui attendent que baisse la chaleur.
Le temps s?écoulait lentement. A la fin de l?été, on était impatients de retourner à l?école.
Ce matin-là, on s?était mis à parler des cochons de Melichetti. » L?été le plus chaud du siècle. Quatre maisons perdues au milieu de nulle part. Les adultes se terrent le jour et complotent la nuit. Six gamins soeaventurent à bicyclette dans la campagne brûlante. Au coeur de cet océan de blé, il est un secret effrayant, un secret dont la découverte changera à jamais la vie de loeun doeeux, Micheleoe Un thriller domestique, où se mêlent fable et bande dessinée, horreur et merveilleux, faux monstres et vrais affreux, normaux, terriblement normaux.
Gilles Perrault
Le Secret du jour J
Début 1944. Les services secrets de Hitler sont convaincus de loeimminence du débarquement allié. Une menace quoeil serait aisé de déjouer, à condition de savoir où et quandoe On en est pleinement conscient à Londres, et toute la question est doeorganiser la plus vaste opération militaire jamais conçue sans que loeennemi puisse prévoir son déclenchementoe
Ainsi commence une hallucinante guerre de loeombre entre services de renseignements. Une guerre dont Gilles Perrault nous dévoile ici toutes les coulisses, nous entraînant tantôt sur les pas de loehomme qui le premier fournit aux Alliés le plan du Mur de loeAtlantique, tantôt à la suite de Rommel inspectant les plages normandes, ou bien encore, de Lisbonne à la Suède, dans le sillage doeagents parfois doubles parfois triplesoe
Soixante ans plus tard, loeopération Overlord continue de fasciner loeimagination, et les plages du débarquement de constituer un lieu doehistoire et de mémoire. Gilles Perrault fait revivre cette épopée dans un livre minutieusement documenté, plus passionnant que bien des romans doeespionnage.
Bernard Kouchner
Les Guerriers de la paix
«J'ai écrit ce livre pour mes amis morts à Bagdad. Je
les avais croisés au fil de ma vie, singulièrement dans
les Balkans. C'était une si belle équipe ! Un groupe d'hommes et de femmes qui venaient de tous les pays, de toutes les croyances, et qui avaient en commun
le désir d'apporter plus de douceur aux damnés de
ce monde. Pendant deux ans, du Kosovo à l'Irak, ils se sont battus, pied à pied, afin de proposer une vie sans meurtre, une vie avec moins de haine, à des peuples que l'Histoire avait, depuis des siècles, jetés dans l'affrontement. J'ai eu le privilège de travailler avec ces militants du monde, ces «guerriers de la paix». Quand je pense à eux, je me dis : nous n'avons pas échoué. Et nous avons eu la chance immense de nous aimer. Auprès d'eux, j'ai appris qu'entre l'humanisme de ma jeunesse et le cynisme auquel je me suis tant de fois heurté,
il y a place pour la politique.»
B.K.
Christine Ockrent
Françoise Giroud
une ambition française
Giroud a tout écrit sur Françoise. Au fil des années, elle a publié des articles, des portraits, des romans, des biographies à succès ; mais rarement journaliste aura mis tant de soin, de livre en livre, à se raconter soi-même, à décrire son parcours et son monde. Ainsi elle a constitué son
effigie, construit sa statue, elle l'a affinée avec ses mots, masquant à l'occasion fêlures et fissures, tout ce que la vie charrie et qu'elle a voulu enfouir au plus profond.
Longtemps elle nous a accompagnés de la sorte, séduisante et caustique, masque parfait, intimidant et toujours souriant d'une certaine réussite au féminin.
Je suis partie à la découverte de la véritable Françoise Giroud. Avec infiniment de respect, d'admiration, d'affection, même, mais aussi avec l'exigence qu'elle manifesta si constamment à l'égard des autres.
J'ai retrouvé bien sûr la grande journaliste, celle qui, sans relâche ni lâcheté, le temps d'un très long parcours, sut mieux que personne décrire ses contemporains et analyser l'air du temps. J'ai aussi compris une autre histoire, celle d'une femme venue de loin qui, surmontant l'humiliation, la souffrance et les préjugés, voulut coûte que coûte réaliser son rêve : atteindre une sorte d'excellence à la française.
Son grand oeuvre, ce fut sa vie.
C. O.
Henry Kissinger
La Nouvelle Puissance américaine
Quel est exactement l'état du monde en ce début de siècle oe
Le grand maître des relations internationales en propose une magistrale synthèse. Il passe au crible chacune des grandes régions de la planète, les saisit dans leurs contradictions, les décrit dans leur contexte et leur histoire, à l'heure de l'affirmation de la nouvelle puissance américaine. Il en va ainsi successivement de l'Europe, force montante à l'identité encore fragile et aux alliances incertaines, du continent américain, où l'Amérique latine s'affirme habilement face au grand voisin du Nord, de l'Asie, bien sûr, structurée par le jeu triangulaire entre la Chine, l'Inde et le Japon, du Moyen-Orient encore, où l'Iran, l'Irak et la Palestine fixent des conflits ouverts ou latents aux conséquences considérables, de l'Afrique, enfin, dont les problèmes appellent une vigoureuse réaction de la communauté internationale.
L'Amérique domine le monde, et sa puissance nouvelle la place devant un choix : soit céder à la tentation de l'unilatéralisme, soit travailler à l'équilibre des forces dans le cadre d'une politique d'action concertée à long terme.
Hégémonie ou leadership ? Idéalisme ou réalisme ? Henry Kissinger, on le sait, appartient à la seconde école. C'est pourquoi son ambition est aussi, dans ce livre, de définir les modalités pratiques d'une politique étrangère adaptée aux réalités de chacune des régions considérées, à l'heure de la
globalisation des économies. Une politique digne de ce nom, où le souci de la sécurité collective aurait sa place au même titre que la défense de l'intérêt national.
Michel Chaillou
Le Matamore ébouriffé
Issu d'une famille originaire des Alpes, Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, devient la tête hurlante de la Révolution française à ses débuts. Né le 9 mars 1749 d'un père génial et cruel, Victor Riqueti, l'auteur célèbre de L'Ami des hommes, et d'une mère indolente, Marie-Geneviève de Vassan, originaire du Limousin, si endormie qu'elle sait à peine qu'elle existe, l'enfant passe son enfance dans les bois et les forêts du Gâtinais, au Bignon, entre Nemours et Montargis.
Après une carrière aventureuse, pleine de bruits et de fureurs, il meurt le 2 avril 1791, épuisé, semble-t-il, par une vie dissolue. La Nation en pleurs accompagne en terre son héros, mais deux ans plus tard, à la suite d'une prétendue trahison, elle disperse férocement ses restes dans une tourbe anonyme.
Au printemps 1796, un homme revient sur les premiers pas d'Honoré Gabriel, à la recherche de ce que fut Mirabeau enfant, puis jeune homme. Les témoins des premières années vivent encore. Mais comment démêler dans leurs
propos le vrai du faux ? On ignore tout de l'enquêteur, qui semble venir d'un autre temps. L'homme interroge, mène une sorte d'enquête cousue de fils blancs et de fils noirs, ajoutant son mystère à celui que suscitent ses propres questions.
Jacques Duquesne
Et pourtant nous étions heureux
« J'ai longtemps hésité avant d'écrire ce livre. Mes souvenirs d'enfance sont uniques, certes, mais la plupart n'ont rien d'original. Il y eut la bataille de Dunkerque bien sûr, et la guerre. Le reste, c'est la vie d'une famille du peuple dans le Nord industriel, la vie d'une rue, d'un quartier que l'on dirait aujourd'hui « sensible », d'un monde disparu.
Je m'agace parfois d'entendre parler de mémoire ; la répétition de ce mot, toujours repris, m'énerve autant qu'une rengaine. Je ne suis pas non plus très porté à faire confidence. Mais les gens de ma rue, les miens, ont mérité que l'on parle d'eux aussi. Ce que les humbles ont vécu doit laisser une trace.
Pourquoi chercher d'autres justifications ? J'écris ce livre parce que le désir m'en a pris. Et je voudrais le commencer par cette affirmation : en dépit de ce que l'on vient de lire, ou de ce que l'on va lire parfois, nous avons connu le bonheur. »
J. D.
Anouar Benmalek Ce jour viendra Que feriez-vous si, après la femme que vous aimiez, votre enfant était, à son tour, confronté à la mort ? Et si, pour le sauver, on en profitait pour vous proposer les techniques les plus transgressives de la génétique : cellules souches et puis, oui, clonage ? Quelle réponse donneriez-vous, vous, broyé par l'immensité de votre chagrin, face à l'avidité des entreprises de biotechnologie ?
De l'âge des cavernes à l'Amérique des biotechnologies, en passant par le terrorisme islamique, Anouar Benmalek tente un saut périlleux. Et le réussit avec un roman d'amour-passion.
Jean-Maurice de Montrémy, Livres Hebdo.
Un roman dont on sort fortement sonné. Des personnages inoubliables.
Bernard Fauconnier, Le Magazine littéraire.
L'un des tons les plus étranges, les plus originaux de cette rentrée.
Bernard-Henri Lévy, Le Point.