L'ampleur des bouleversements internationaux, la rapidité des évolutions et les signaux contradictoires qui assaillent l'observateur rendent difficile l'interprétation d'une actualité pléthorique. Il peut dès lors être utile de recourir aux instruments théoriques pour dépasser l'empirisme du commentaire « à chaud », hiérarchiser les informations, les organiser et leur donner sens.
Plurielles du fait de l'ampleur de leur objet, les théories des relations internationales offrent ainsi des grilles de lecture alternatives de la réalité qui ne prétendent pas être justes, mais seulement utiles.
N'ayant plus vocation à l'universel, obligatoirement temporaires et en constante évolution, ces théories n'ont pas d'autre ambition que de fournir une aide à la compréhension d'un monde en devenir.
Passant en revue les différentes approches, cette nouvelle édition présente une version actualisée des débats en cours en insistant sur les transformations au sein même des grandes écoles théoriques.
Forgée à la fin du XIXe siècle dans la doctrine juridique allemande puis transposée en France pour répondre à l'exigence de fondation du droit public, la théorie de l'État de droit a connu au XXe siècle de sensibles inflexions :
Le défi totalitaire a conduit au dépassement de la conception purement formelle, reposant sur l'idée de hiérarchie des normes, au profit d'une conception substantielle privilégiant la garantie de la sécurité juridique et des libertés fondamentales. Si l'État de droit a été depuis les années quatre-vingt promu au rang de standard international, auquel tout État est tenu de se conformer, l'édifice reste fragile et ses fondations mêmes peuvent être atteintes par l'évolution du contexte social et politique.
Soixante ans de construction européenne ont forgé un système politique. Inscrit entre la stratégie de l'intégration et celle de la coopération, il se caractérise à la fois par la méthode communautaire et par la coopération des États.
Il en résulte un droit européen et des politiques communes, d'où émerge un nouvel espace public.
De la CECA au Traité de Lisbonne, en passant par les Traités de Rome, l'Acte Unique et les Traités de Maastricht, d'Amsterdam et de Nice, le système en vigueur n'a pas donné naissance aux « États-Unis d'Europe » escomptés par ses « pères fondateurs ».
Aussi l'Union européenne est-elle restée, longtemps, selon le mot de Jacques Delors, « un objet politique non identifié ».
À défaut d'une constitution, le Traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009, a doté l'Union d'un statut générateur d'une fédération d'États nations.
Professeur émérite de Science Politique,Jean-Louis Quermonne a enseigné aux Instituts d'Études Politiques de Grenoble et de Paris ainsi qu'au Collège de Bruges. Il a présidé le Groupe de réflexion du Commissariat au Plan sur la réforme des institutions européennes.
" Il n'y a pas en France de gouvernement local ".
Un jugement définitif traditionnellement reconnu. Et pourtant, la modernisation du territoire depuis les années 60 et plus de dix ans de décentralisation ont consacré le système local dans la France d'aujourd'hui. Le paradigme dérange bien des idées reçues et nouvelle est la perspective qui a été adoptée d'une interprétation à plusieurs niveaux pour authentifier le système local dans son actualité. Les relations avec l'Etat tournent désormais autour de l'autonomie locale qu'il faut constamment reconsidérer.
La superposition des institutions a fait éclater le gouvernement local, jusqu'à placer les multiples collectivités en position d'associés-rivaux. Le pouvoir local a été pris en mains par les notables et leurs réseaux, mais le préfet reste présent et d'autres acteurs viennent à l'occasion s'y associer. La société locale se sensibilise à l'attention portée à ses besoins par ses élus, sans toutefois qu'à leurs décisions participent les citoyens.
Autant de changements, d'incertitudes aussi qui amènent à conclure que si les autorités locales manifestent à long terme une réelle capacité d'adaptation aux transformations de la société, il faut désormais prendre en compte la complexité d'un nouveau système local qui reste encore à la recherche de son équilibre et de sa stabilité ; une raison suffisante pour reconsidérer l'aménagement du territoire.
La construction européenne se réalise dans une large mesure par le droit. Elle donne naissance à un droit public européen à partir de trois cercles qui se renforcent mutuellement : le droit de l'Union européenne, le droit de la Convention européenne des droits de l'homme, les différents droits nationaux.
Ces trois sources se nourrissent d'échanges et d'interactions réciproques, notamment au travers des jurisprudences croisées de la Cour de justice de l'Union européenne, de la Cour européenne des droits de l'homme, des cours constitutionnelles et des juridictions suprêmes des États européens. Les étudier ensemble permet de voir se dessiner, dans sa diversité, son originalité, sa force, le modèle juridique européen. Pour l'Europe, fondée sur le droit, inspirée par l'idéal démocratique, ce nouveau système juridique, qui exprime ses valeurs, est un atout majeur.
Utile pour la préparation de concours et d'examens, cet ouvrage est également destiné à un public plus large de citoyens désireux de s'informer sur les enjeux et les perspectives de l'Europe.