Loin d'être une simple étiquette neutre, la notion de consommateur est le résultat d'une histoire dont les dimensions sont intellectuelles et politiques.
Au consommateur « aliéné » mis en avant par les critiques radicales de la « société de consommation », les libéraux ont opposé la vision optimiste d'un agent économique libre et informé, trouvant dans une offre abondante, diversifiée et renouvelée les moyens de son épanouissement. Le débat a confronté, au cours des années 1970-1980, journalistes, hommes politiques, hauts fonctionnaires, juristes, etc. Pour l'essentiel, les choses en sont là aujourd'hui encore.
Les libéraux l'ont emporté : qui oserait s'opposer au libre choix d'un consommateur souverain, pierre de voûte d'un ordre social fondé sur les valeurs marchandes ?
Le livre éclaire cette consécration du consommateur à travers plusieurs angles :
L'action gouvernementale, celle des militants consommateurs et de la presse consumériste, le droit de la consommation, la formation des vendeurs.
Examiner l'oeuvre d'Émile Durkheim (1858-1917) revient avant tout à faire un bilan de son influence sur la sociologie et ceux qui la font aujourd'hui. Cent ans après la mort de son auteur, elle peut incontestablement nous aider à mieux comprendre le monde d'aujourd'hui, du fait de la similitude entre la France du tournant du XXe siècle et celle du tournant du XXIe siècle, caractérisées par la crise du lien social, la question de l'intégration sociale, les incertitudes concernant la sécularisation des sociétés et la place des religions, ou encore les définitions de la démocratie et des fonctions de l'État. Que doit la discipline à celui qui passe pour en être l'un des fondateurs ? Quels questionnements et quelles réponses nouvelles a-t-il suscités ? Ses ambiguïtés, ses apories ou encore ses échecs ont-ils été dépassés, et comment ? En quoi, comment et pourquoi la sociologie contemporaine est-elle redevable, pour le meilleur comme pour le moins bon, tant à l'oeuvre scientifique de Durkheim qu'à ses orientations idéologiques ?
Le halal apparaît régulièrement dans les médias comme une menace au principe de laïcité. Les interdits alimentaires, jugés "traditionnels", s'opposeraient à la "tolérance" occidentale des pratiques et contribueraient à essentialiser la dialectique supposée "islam/civilisation chrétienne". Orienté sur sa seule interprétation religieuse, le halal serait donc incompatible avec les pratiques alimentaires des "non-musulmans", amenant de facto une interprétation réductionniste des pratiques alimentaires.
Pour éviter cet écueil, cet ouvrage nous conduit à observer les pratiques alimentaires quotidiennes au sein des familles, de l'approvisionnement à l'assiette, en passant par les préparations culinaires. Le respect de l'interdiction alimentaire apparaît, à l'instar d'autres signes visibles du religieux, comme un critère majeur d'appartenance et de filiation à l'islam. Au-delà de l'observation du terrain, l'ouvrage amène le lecteur à repenser certaines grilles de lecture et le traitement de l'objet d'étude "islam".
En s'appuyant sur les approches de Michel de Certeau, de Jean-Noël Ferrié et de Saba Mahmood, l'ouvrage conduit le lecteur à saisir comment un acteur matérialise sa foi et construit ses appartenances.
L´image de l´analphabétisme ou de l´inculture est souvent associée à la pauvreté. Il peut sembler aller de soi que les pauvres sont peu disposés à fréquenter les bibliothèques ; il leur manquerait les ressources élémentaires pour se fondre dans un espace
La moitié des électeurs français qui ont voté en 2012 n'étaient pas en âge de le faire quand François Mitterrand est arrivé au pouvoir et un sur cinq n'étaient même pas encore nés. En 1981, 46 % des électeurs étaient nés avant la seconde guerre mondiale. Ils sont moins de 15 % aujourd'hui. Le renouvellement générationnel est un phénomène massif, qui n'est pas un « remplacement poste pour poste » et qui pèse sur les équilibres électoraux et politiques entre gauche, droite et extrême-droite, ainsi que sur les conflits de valeurs, notamment en matière de tolérance ou de racisme.
Pour saisir le présent et l'avenir de la politique française, les dynamiques cohortales sont alors essentielles. Elles permettent de comprendre comment le rapport à la politique évolue, notamment vers plus de défiance et de contestation des élus, ou pourquoi les citoyens boudent les urnes mais protestent de plus en plus.
Si, dans les années 1970-1980, l'"échec scolaire" était au centre des discours sur l'école dans les quartiers populaires, les questions de "violences scolaires" ou de "déscolarisation" dominent la scène depuis les années 1990, surtout à propos du collège présenté comme le "segment" où se concentrent les difficultés de l'école.
Une attention nouvelle est ainsi portée aux processus de ruptures scolaires qui touchent d'abord des collégiens issus de milieux populaires. Les auteurs reconstruisent les parcours de ruptures scolaires de ces collégiens et analysent tour à tour l'effet de plusieurs dimensions : la précarité et les ruptures familiales ; les difficultés scolaires où se nouent apprentissage, conflits avec les enseignants, sanctions de l'institution ; la sociabilité juvénile qui oscille entre l'isolement et l'attraction du groupe de pairs.
Refusant la vaine quête d'une cause unique, ils insistent sur l'articulation entre ces différentes dimensions et montrent l'enchaînement des processus au sein de plusieurs parcours de collégiens. S'appuyant sur une enquête intensive de deux ans, ce livre aborde des questions qui taraudent en profondeur l'école et alimentent le débat sur le "collège unique". Il apporte aussi des connaissances fines sur la dégradation des conditions d'existence d'une fraction des familles populaires et sur ses effets en termes de scolarisation et de socialisation.
Il s'adresse à tous ceux qui sont concernés par les questions scolaires et sociales ainsi qu'aux étudiants et chercheurs en sciences sociales et en sciences de l'éducation.
Le livre traite de parcours individuels marqués par un changement radical de métier et de domaine professionnel et s'ouvre sur quelques données statistiques permettant de délimiter la population concernée en France (rôle de l'âge, du sexe, du niveau d'études et du statut socioprofessionnel).
Basée sur des entretiens biographiques menés auprès d'hommes et de femmes ayant changé de métier, l'enquête cherche à répondre à une double interrogation :
- Quel processus mène des acteurs à changer de métier et de domaine professionnel ?
- Les bifurcations professionnelles sont-elles des bifurcations biographiques ?
L'auteur propose donc de reconstruire les étapes du processus, de la naissance des premières insatisfactions au « choix » du nouveau métier, en pointant d'importantes disparités sociales et sexuées à l'oeuvre. Entremêlant les histoires professionnelles, familiales et amicales, l'auteur montre également que les bifurcations professionnelles ne riment pas toujours avec changement de vie, mais permettent parfois d'assurer une continuité individuelle. Autrement dit, certain(e)s changent de métier pour ne pas changer.
Revenant sur l'histoire longue du travail, cet ouvrage éclaire la façon dont nos sociétés sont devenues des " sociétés fondées sur le travail " et les causes de cette évolution. Il présente ensuite les données les plus récentes sur l'importance que les Européens accordent aujourd'hui au travail, mais aussi sur la place que celui-ci occupe à côté d'autres sphères porteuses de sens pour eux (en particulier la famille). Il pointe la contradiction entre les immenses attentes projetées aujourd'hui par les individus sur le travail et les changements en cours sur le marché de l'emploi et dans les conditions de travail, au coeur du mal-être de nombreux travailleurs. Il s'interroge sur la capacité des organisations à concrétiser ces attentes, et notamment sur la possibilité de promouvoir un projet européen fondé sur la qualité de l'emploi. Adoptant une perspective générationnelle pour saisir les transformations du rapport au travail, il répond à plusieurs questions : qu'en est-il du rapport des jeunes générations au travail ? Dans quelle mesure l'âge, la génération ou le genre expliquent-ils la grande diversité des rapports au travail ? Réinventer le travail, c'est prendre au sérieux les attentes nouvelles exprimées par les Européens, notamment les femmes et les jeunes.
Comment expliquer la réaction sans précédent que la tuerie de Charlie Hebdo et l'attentat de l'Hyper Cacher ont déclenché en France et dans le reste du monde ? Poser cette question, c'est essayer de comprendre ce qui se passe lorsque la société est mise à l'épreuve de l'attentat terroriste devenu événement mondial. C'est tenter d'élucider les raisons pour lesquelles, du 11-Septembre au 11-Janvier, des centaines de millions de personnes ont pu se sentir à ce point concernés par un événement alors qu'ils ne connaissaient personnellement aucune des victimes.
En sociologue, Gérôme Truc analyse la façon dont les individus ordinaires que nous sommes ont vécu et ont répondu à la violence de l'événement attentat. À partir des mots laissés, des images transmises, des minutes de silence décrétées, il interroge les manières d'exprimer son sentiment de solidarité avec les victimes du terrorisme. Il met ainsi au jour les différents types de réactions que les attentats ont suscités aux États-Unis, en Espagne, au Royaume-Uni et en France comme ailleurs dans le monde. Pour mieux comprendre « ce qui nous touche ».
Plutôt que de réduire les inégalités face à l'école, les politiques de démocratisation scolaire des années 1980 et 1990 les ont repoussées, tout en permettant à l'institution scolaire de prendre de plus en plus de place dans la vie des individus.
Cet ouvrage saisit la façon dont se déroulent, concrètement, les trajectoires scolaires des élèves entrés au collège dans les années 2000. En analysant les parcours scolaires de plus de cinq cents élèves suivis depuis leur entrée en primaire jusqu'à leur éventuel accès au baccalauréat, il montre comment se construisent, pas à pas, les inégalités scolaires, mais aussi comment l'institution scolaire parvient à marquer tous les individus qui la fréquentent. L'échec et les ruptures se produisant de plus en plus à l'intérieur même du système, les jugements scolaires n'en sont que mieux intériorisés. Attentive à la fois aux politiques d'établissements, aux pratiques pédagogiques et catégories de pensée des enseignants, aux pratiques éducatives des familles et aux dispositions sociales des élèves, cette enquête permet de comprendre les inégalités scolaires en train de se faire et leurs conséquences pour les plus démunis.
À partir d'une enquête dans une agence immobilière parisienne, Lise Bernard nous montre les coulisses d'un monde de l'immobilier largement fantasmé.
Contrairement à une image très répandue, les agents immobiliers sont exposés à une forme de précarité : s'ils peuvent percevoir des rémunérations élevées, leurs revenus sont incertains car déterminés en grande partie, voire entièrement, par les ventes qu'ils réalisent. Nombreux sont d'ailleurs ceux qui quittent le métier faute de pouvoir en vivre.
Ce livre explore l'univers de ces hommes et de ces femmes confrontés à ce que Lise Bernard nomme une « précarité en col blanc ». Il fait le récit de leur quotidien, de leurs inquiétudes, de leurs aspirations, de leurs valeurs.
Il donne à voir une condition professionnelle emblématique de transformations profondes affectant la société française. Contribution originale à l'analyse de la structure sociale, ce livre aide à réfléchir aux manières de travailler et de vivre dans une société où les services à la personne, les relations de clientèle et l'individualisation des trajectoires ne cessent de se répandre.
Comment donc l'État peut-il promouvoir l'autonomie des jeunes ? Tom Chevalier répond à cette question en comparant les différentes façons dont l'État promeut cette autonomie en Europe. Depuis le début de la crise économique de 2008, l'actualité est jalonnée de manifestations et de protestations. Occupy Wall Street aux États-Unis, Nuit Debout en France, Indignados en Espagne : ces mouvements se multiplient avec pour points communs la présence des jeunes et leur demande d'accès à l'autonomie. Les réponses que peut apporter l'État en la matière sont donc absolument cruciales, au risque de faire émerger une « génération sacrifiée », non seulement souffrant de formes d'exclusion, mais pouvant également remettre en cause la légitimité des gouvernements et des systèmes démocratiques en présence, comme les votes croissants en faveur des partis populistes parmi les jeunes le laissent penser.
" Ce volume réunit pour la première fois deux livres depuis longtemps introuvables de Maurice Halbwachs. Le premier, La classe ouvrière et les niveaux de vie. Recherches sur la hiérarchie des besoins dans les sociétés industrielles contemporaines, date de 1912. Le second, L'évolution des besoins dans les classes ouvrières, a été publié en 1933 à la suite du séjour de l'auteur à l'université de Chicago à l'automne 1930. Ces deux livres ont en commun de traiter des ouvriers et de ce qu'ils consomment sur des bases statistiques de grande qualité.
Ils portent sur la réalité sociale de la première moitié du dix-neuvième siècle. Nos sociétés ayant connu depuis des transformations considérables, à quoi bon rééditer deux ouvrages centrés sur les dépenses des ouvriers allemands en 1907 et en 1927 ou l'évolution des consommations des ouvriers américains de la fin du dix-neuvième siècle jusqu'au début des années trente ? L'intérêt historique de ces études est certes immense : fondées sur l'analyse détaillée des carnets de compte, elles permettent de connaître avec une grande précision les parts respectives de leurs budgets que consacraient les ouvriers et les employés de l'époque en fonction de leur salaire à leurs aliments, leurs vêtements ou leurs logements. Ce n'étaient pas les mêmes. Mais au-delà de cet intérêt historique, la réédition de ces deux livres concerne aussi le présent de nos propres sociétés puisqu'elle permet de mesurer sur des bases précises l'évolution des consommations sur un siècle. Les statisticiens d'aujourd'hui ne se privent pas de prendre du recul pour mieux comprendre l'actualité. La qualité des travaux produits par Halbwachs permet de disposer d'un recul plus grand encore et de comparer avec précision la classe ouvrière contemporaine avec celle d'il y a cent ans. Ces deux livres constituent des jalons dans l'histoire sociale des ouvriers mais aussi de la consommation et des façons de l'appréhender. Ils enregistrent déjà à vingt ans d'intervalle, entre l'avant et l'après 14-18, des transformations considérables. Les faits sociaux prennent leur sens dans leur histoire. " (extrait de la Préface).
Maurice Halbwachs (1877-1945), élève de Bergson et de Durkheim, fut l'un des principaux sociologues de l'entre-deux-guerres. Il a fondé la sociologie de la mémoire collective. Ses travaux sur la formation des villes et la transformation des classes sociales ont nourri la sociologie d'après guerre. Peu après son élection au Collège de France, il fut arrêté par la police française en juillet 1944, remis par elle aux autorités d'Occupation, puis déporté à Buchenwald où il est mort le 15 mars 1945.
Quels sont les fondements de la protection sociale en France ? Existe-t-il une
philosophie qui sous-tend les politiques de solidarité, depuis l'assurance-
maladie jusqu'aux retraites ? L'objectif de ce livre est de redécouvrir les
arguments et les visions de la société qui ont pu justifier, depuis la fin du
XIXe siècle, une intervention des pouvoirs publics pour la protection
collective des citoyens, en particulier des plus mal lotis. Il existe, en
effet, une doctrine sociale qui a pris en charge l'impératif de vaincre
l'insécurité sociale que subissaient des millions d'individus : elle fut
baptisée le solidarisme. C'est sous la bannière de l'idée de « solidarité » que
des réformateurs sociaux, des hommes politiques et des intellectuels ont
formulé une théorie sociale pour la IIIe République. En exhumant tout un pan de
ce courant et de nombreux textes fondateurs, cet ouvrage plonge aux sources de
l'État social en France. Serge Audier est maître de conférences à l'Université
Paris-Sorbonne et membre de l'Institut universitaire de France. Il a notamment
fait paraître Le Socialisme libéral (La Découverte, 2006), Léon Bourgeois.
Fonder la solidarité (Michalon, 2007) et Célestin Bouglé. Les idées égalitaires
(Le Bord de l'eau, 2007).
La collection "Le lien social", dirigée par Serge Paugam, directeur de recherche au CNRS, propose des essais d'interprétation sociologique, historique et économique des sociétés contemporaines. Elle a pour ambition de s'appuyer sur les méthodes et les moyens techniques des sciences sociales, sans renoncer pour autant à la réflexion philosophique sur le sens des expériences vécues et l'interprétation des évolutions globales de la société.
Les enquêtes montrent que la plupart des parents souhaitent avoir le droit de choisir l'établissement de leur enfant.
Beaucoup optent pour le secteur privé, mais d'autres contournent la carte scolaire du secteur public en exprimant des préférences pour certaines options ou en demandant des dérogations. Un autre type de choix est celui de parents qui, envoyant leurs enfants dans les établissements du quartier, s'y investissent fortement pour surveiller leur scolarité. Si l'on ajoute à cela le fait que les choix résidentiels sont souvent motivés par le désir d'habiter à côté d'un « bon » établissement, force est de constater que le choix de l'école est un phénomène social majeur.
On ne disposait cependant que d'analyses encore partielles des stratégies de choix des parents. Prenant appui sur une enquête par entretiens dans quatre communes de la périphérie parisienne, cet ouvrage s'intéresse plus particulièrement aux parents des classes moyennes. Il étudie finement les clivages entre les différentes fractions de ce groupe social autour de choix qui constituent pour leurs membres d'importants enjeux tant du point de vue des carrières scolaires de leurs enfants que de la protection de leur statut collectif.
Mobilisant une vaste littérature sociologique, l'auteur développe une analyse compréhensive originale. Elle intègre l'étude des différents déterminants des choix : les visées, valeurs, « bonnes raisons » et ressources des parents. Elle examine aussi comment ces choix se construisent dans les espaces familiaux et les réseaux de voisinage en interaction avec l'offre éducative et la régulation locale.
Dans les pays développés, l'expérience des dernières décades montre à l'évidence un tournant qui se caractérise par une reprise de l'accroissement des inégalités.
Les éléments qui appuient ce constat renvoient, tout d'abord, à un déficit d'égalité des chances et à une crise de l'espérance méritocratique ; ensuite, à un renforcement de la ségrégation résidentielle aux deux extrémités du spectre social (développement d'un entre-soi des nantis et d'une relégation des pauvres) ; enfin, à l'affaiblissement des protections sociales et de l'action redistributrice de l'Etat-providence, auquel ne suppléent pas les solidarités familiales.
Dans un contexte marqué à la fois par une ethnicisation des inégalités (dont témoignent amplement les discriminations), par le creusement des écarts intergénérationnels et l'âpreté des luttes autour des enjeux scolaires, apparaissent donc des menaces nouvelles sur la cohésion organique des sociétés modernes, lesquelles ne peuvent plus se penser à partir de catégories strictement nationales. Présentant ici les analyses issues de leurs travaux les plus récents, les chercheurs de l'Observatoire sociologique du changement brossent un large tableau de l'évolution de la société française et la compare à celles que connaissent les autres pays développés.
en quoi les usages de drogues telles que le cannabis, l'alcool ou le tabac peuvent-ils être considérés comme sociaux ? cet ouvrage met en lumière les mécanismes de construction du savoir dans ce domaine et apporte un éclairage nouveau sur des notions et des chiffres qui occupent une place toujours plus importante dans le débat public en france.
il étudie les produits les plus consommés par les jeunes et met en perspective quelques-uns des principaux problèmes liés aux addictions dans la société française contemporaine. la dimension sociale des usages de drogues apparaît ainsi comme une caractéristique essentielle, trop souvent oubliée ou sous-estimée : sa prise en compte permet de mieux comprendre les demi-succès, les difficultés et les échecs de la prévention.
Alors que le « rêve américain » n'a rien perdu de son attraction, Nicolas Duvoux a entrepris une enquête ethnographique auprès de fondations philanthropiques et du tissu associatif qui tentent de pallier la déliquescence des quartiers pauvres et minoritaires d'une grande métropole du nord-est des États-Unis : Boston. Véritable laboratoire des sciences sociales du XXIe siècle, Boston, mieux qu'aucune autre, fait ressortir le spectacle de la coexistence de la richesse et de l'ouverture d'esprit avec la pauvreté et la ségrégation raciale. Cette plongée auprès de ceux qui vivent dans l'envers du mythe étasunien, fait de pauvreté, de marginalité sociopolitique et de violence, comme auprès de ceux qui leur viennent en aide, permet de cerner la forme et les limites de l'organisation communautaire qui cherche à se recréer autour du don philanthropique. Elle montre comment, sur les débris du ghetto, des philanthropes cherchent à régénérer la communauté indispensable pour faire vivre le rêve américain et justifier leur propre réussite.
Les cadres supérieurs urbains de Milan, Madrid, Paris et Lyon sont en train de devenir une classe sociale " émergente ", mobile dans le cadre européen, se représentant comme l'avant garde de leur pays dans le monde. Mais ils sont en même temps profondément enracinés dans leur quartier, dans leur ville, où ils ont leurs amis, des liens familiaux très denses et sont très présents. Leur mobilité transnationale est relative : ils ne partent pas pour très longtemps, pas très loin, et ils reviennent souvent là où ils ont habité.
Ils adoptent souvent des stratégies résidentielles sur le long terme qui intègrent des liens hérités et le souhait de vivre à proximité de la famille. Ils utilisent aussi les services publics, sur lesquels ils réussissent à exercer un certain contrôle afin de les adapter à leurs besoins. La transnationalisation se fait sous forme " d'exit partiel ", on part un peu et on revient en valorisant les ressources accumulées à l'étranger.
Cette transnationalisation est orientée à la fois par le choix et les idées des individus (plus favorables à la libéralisation et au marché), ou par les pressions des grandes entreprises pour lesquelles ils travaillent.
Quitter ses parents, entrer dans la vie active, construire son autonomie : comment devient-on vraiment un adulte ? cet ouvrage est le fruit d'une vaste enquête comparative sur les expériences contemporaines du passage à l'âge adulte, conduite au danemark, au royaume-uni, en france et en espagne.
Il s'attache à analyser, sous l'apparente multiplicité des itinéraires familiaux, professionnels et identitaires, les logiques sociales fondamentales qui sous-tendent les différentes formes de ce passage en europe occidentale. l'empreinte des sociétés sur les parcours de vie est aujourd'hui profonde, clivant les trajectoires individuelles de jeunesse, jusqu'aux définitions mêmes de l'adulte. ce livre soumet à une lecture comparative la question du traitement de la jeunesse dans différentes sociétés européennes, choisies pour leurs contrastes, et met en perspective la façon dont elle est posée dans le débat public français.
Les configurations générationnelles actuelles font de la jeunesse un âge soumis plus que d'autres à un sentiment de déclassement et de précarité. ce sentiment, très aigu en france, est différemment modulé en europe. sans éluder la question générationnelle, l'originalité de la démarche tient en son analyse transversale et comparée de jeunes européens suivis dans leurs cheminements vers l'âge adulte.
Parce qu'il s'interroge sur les significations contemporaines de ce long processus, cet ouvrage devrait intéresser tout lecteur désireux de comprendre les métamorphoses qui touchent aujourd'hui le passage à l'âge adulte