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Solitaires Intempestifs
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Juste la fin du monde
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 26 Septembre 2000
- 9782912464880
Le fils retourne dans sa famille pour l'informer de sa mort prochaine.
Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles. de cette visite qu'il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit.
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J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Octobre 1997
- 9782912464033
Cinq femmes et un jeune homme, revenu de tout, revenu de ses guerres et de ses batailles, enfin rentré à la maison, maintenant, épuisé par la route et la vie, endormi paisiblement ou mourant, rien d'autre, revenu à son point de départ pour y mourir.
Elles l'attendaient, longtemps déjà, des années, toujours la même histoire, et jamais elles ne pensaient le revoir vivant, elles désespéraient de ne jamais avoir de nouvelles de lui, aucune lettre, jamais, aucun signe qui puisse rassurer ou définitivement faire renoncer à l'attente.
Aujourd'hui, est-ce qu'enfin, elles vont obtenir quelques paroles, la vie qu'elles rêvèrent, avoir la vérité ? on lutte une fois encore, la dernière, à se partager les dépouilles de l'amour, on s'arrache la tendresse exclusive.
On voudrait bien savoir.
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Je disais l'amour de ma vie et je te regardais je te regarde et je pense je ne te reconnais plus ton corps je le connais les attaches les os tout ça je connais mais dessous il y a quoi dessous sous l'enveloppe il y a quoi ? Une sorte de nouveau toi et moi qui n'a rien à voir rien à voir je suis désolé tu vas dire avec ce que l'on était oui avec ce que l'on était ce qu'il y avait à l'intérieur de nous oui cette chose que l'on chérissait
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L'histoire sans histoire d'un homme dans la France de ces vingt dernières années, les rencontres, la famille, les amis, les amours rencontrées et vécues, le travail et les aventures. Le roman.
On regarde, on imagine ce que sera sa vie, on croit la voir devant soi, et peu à peu, la vivant, on se retourne lentement sur soi-même, on observe le chemin parcouru, l'éloignement lent et certain qui nous mena là où nous sommes, aujourd'hui, du pays lointain d'où nous sommes partis.
C'est le récit de l'échec, le récit de ce qu'on voulut être et qu'on ne fut pas, le récit de ce qu'on vit nous échapper. Et la douleur, oui. La douleur, mais encore, peut-être la sérénité de l'apaisement, le regard paisible porté sur soi-même.
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Derniers remords avant l'oubli
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Août 2004
- 9782846810630
J'aurais préféré ne rien voir. Je me souvenais suffisamment. Et rester là, comme une cousine pauvre...
Ce que je voudrais que vous sachiez : je craignais de gêner par ma présence, vous ne m'avez jamais beaucoup aimée, Hélène et vous ; et lui, près de vous, il m'aime moins, je préfère ne pas le constater. Un peu exclue par avance, inopportune, là à m'extasier sans fin sur le jardin, l'air de la campagne -je ne vous ai pas dit ? Je n'aime pas beaucoup la campagne et nous ne souhaitons pas prendre votre place ; venir s'y reposer, le barbecue, la tondeuse à gazon pour l'herbe haute, nous ne sommes pas fatigués...
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De Catherine Deneuve à Marilyn Monroe en passant par Romy Schneider et Delphine Seyrig, Des femmes qui nagent est un portrait kaléidoscopique d'actrices et de réalisatrices, dont certaines, pionnières, ont été oubliées. À travers cet hommage sororal, Pauline Peyrade nous renvoie le reflet de femmes puissantes et multiples, créatrices de leur vie autant que de leur art.
« Au début du geste, il y avait une actrice, il y avait Marilyn. Il y avait sa voix, ses sourires, ses haussements d'épaules. Il y avait l'irrésisti ble, le mystère, les médicaments, la disparition. Il y avait la fascination, une tentative de mettre en mots l'insaisissable, de capturer la belle sur la page.
Puis sont apparues Romy, Karidja, Brigitte, Anonyme 1, Mouna, Anonyme 2, Delphine, Adèle, Danielle, Catherine, Isabelle, Patricia, Maggie, Aïssa, et d'autres qui patientent encore aux portes de l'écriture comme dans les salles d'attente des auditions, des concours, des agences. Elles surgissent par associations, par fractures, pour brosser par touches un portrait pluriel, un parcours diffracté qui raconte les actrices et interroge leurs places dans nos imaginaires et dans nos fictions. » Pauline Peyrade -
Les règles du savoir-vivre dans la société moderne
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Août 2004
- 9782912464613
Naître, ce n'est pas compliqué. Mourir, c'est très facile. Vivre, entre ces deux événements, ce n'est pas nécessairement impossible. Il n'est question que de suivre les règles et d'appliquer les principes pour s'en accommoder, il suffit de savoir qu'en toutes circonstances, il existe une solution, un moyen de réagir et de se comporter, une explication aux problèmes, car la vie n'est qu'une longue suite d'infimes problèmes, qui, chacun, appelle et doit connaître une réponse.
Appuyé sur le livre des convenances, des usages et des bonnes manières, faisant toujours référence, sans jamais rien laisser passer de sa propre nature intime, cette bête incontrôlable qui ne laisse parler que son coeur, c'est bien risible, faisant toujours référence et ne voulant pas en démordre, à la bienséance, l'étiquette, les recommandations, le bon assortiment des objets et des personnes, le ton et l'ordre, on se tiendra toujours bien, on sera comme il faut, on ne risquera rien, on n'aura jamais peur.
Si l'on en croit la baronne, tout est simple sur terre, pour peu que l'on respecte les règles d'un savoir-vivre, où de la naissance à la mort, rien n'échappe aux canons du bon goût officiel.
Le Monde Un implacable et fort drôle manuel de sauvetage, sinon de survie, au fil des rites qui régissent la vie, de la naissance à la mort.
Le Nouvel Observateur Lagarce passe insensiblement de la chambre nuptiale à la chambre mortuaire et, partant, raconte l'histoire d'une vie réglée comme du papier à musique et qui, sous la partition tatillonne, pousse par mégarde les pions de sa mélodie.
Libération.
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Après la représentation, on chante une fois encore, on joue de petits sketches idiots qui nous firent toujours rire - ceux-là qu'on préfère et que nous gardons pour nous - on danse un vieux numéro que nous avions appris pour une ancienne revue de pacotille, on se souvient du temps de notre gloire passée au kristall-palast de leipzig.
On ricane, on imite, on hurle de rire et parfois, aussi, nous nous laissons aller à la nostalgie. demain, nous fuirons, mais, ce soir encore, nous faisons semblant puisque nous ne savons rien faire d'autre.
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Tristesse et joie dans la vie des girafes
Tiago Rodrigues
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 23 Mars 2016
- 9782846814737
La pièce est un parcours initiatique. Girafe est une petite fille de 9 ans. C'est sa mère qui lui a donné ce nom, car elle est grande. Un peu sur le modèle de Candide, elle va de rencontre en rencontre, en traversant une Lisbonne dévastée par la crise économique. Elle est accompagnée par son ours en peluche suicidaire : Judy Garland.
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à la carabine ; cheveux d'été
Pauline Peyrade
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 8 Octobre 2020
- 9782846816137
Deux textes sur la nécessité de se faire justice soi-même, de reprendre possession de sa voix et de son corps, de ne pas se laisser détruire par la violence subie. Se défendre au point d'être indéfendable, c'est parfois le prix à payer pour ne pas se briser.
Le point de départ de l'écriture, c'est l'histoire d'une enfant de onze ans qu'un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l'écriture l'invite à se faire justice elle-même. La pièce met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n'est pas préméditée, mais dont l'agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable.
Ce n'est pas une réparation. Ce n'est pas une résilience. Parce qu'il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu'à la violence extrême ne répond pas l'espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Parce que l'Histoire a canonisé Martin Luther King et diabolisé Malcolm X, alors que l'un n'aurait pas pu se faire entendre sans l'autre. Parce qu'on exhorte les soumis·e·s à la non-violence, au silence, à l'humour, à la patience, afin d'éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce qu'à la violence répond la violence, implacable, furieuse.
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Pour que les vents se lèvent : Une orestie
Gurshad Shaheman
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 3 Octobre 2024
- 9782846817028
Troie est détruite. Le vainqueur, Agamemnon, revient chez lui à Argos où il se fait assassiner par sa femme Clytemnestre. Le cycle de vengeance et de violence est enclenché : Oreste lavera la mort du père par le meurtre de la mère. Mais Athéna veille pour faire régner le droit, la justice et la démocratie.
Comment faire résonner ce mythe des origines du théâtre, écrit par Eschyle au ve siècle avant J.-C., dans une pièce du xxie siècle ? Comment clamer l'actualité de son appel à la lutte contre la barbarie ? C'est à la demande de Catherine Marnas, et Nuno Cardoso, directeur du Théâtre national de Porto, que Gurshad Shaheman propose, à partir de la trilogie des Atrides, un nouveau texte qui « parle aux gens de notre temps. » L'auteur relève le défi pour en faire « un bras de fer entre les dominants et les dominés, les oppresseurs et les oppressés ». Les personnages restent, mais la dramaturgie se métamorphose. Troie se transpose dans un Moyen-Orient ravagé par les guerres, Agamemnon devient une figure pathétique de l'impérialisme américain, les choeurs, des groupes (féministes, écologistes) résistant à la barbarie et à la destruction. -
La chambre rouge (fantaisie) ; Senora Tentación
Marie Dilasser
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 5 Septembre 2024
- 9782846817516
La Chambre rouge (fantaisie)
C'est la journée burlesque et mélancolique d'un « mec » qui a choisi l'exercice de la solitude et l'enfermement volontaire pour fêter son anniversaire. Mais voilà que Mitou (Mi-tou, une moitié du tout, un type flou, donc), beaucoup trop soumis pour son âge, puis Lado, beaucoup trop grand et futé pour son âge, entrent par effraction dans la chambre rouge, brisant la solitude tant désirée de Moi. Mitou rêve de jouer les Vendredi sur l'île oubliée et s'agrippe, mais Lado, de passage, proclame : « C'est pas le tout, moi faut que j'aille traîner ailleurs ! »
C'est l'histoire d'un mec et de ses deux complices improvisés qui rêvent tous trois de famille recomposée, font des projets sur la comète et pour la comète, se cognent et s'écharpent, mais au fond se comprennent au p'ti t poil...
Notre héros autoproclamé se remettra-t-il de sa journée d'anniversaire ?
La fantaisie gagnera-t-elle la partie contre la nostalgie ?
Le voyageur immobile finira-t-il par sortir de sa chambre rouge ?
Señora Tentación
Dans un immeuble, ou plus exactement dans le hall d'un immeuble, deux femmes, tout à leurs occupations respectives, n'en finissent pas de se croiser, de se télescoper, de se regarder, de s'effleurer, de se perdre et de se retrouver. L'une est femme de ménage, l'autre est concierge. Tous ignorent qu'elles cachent scrupuleusement leur amour. Elles le vivent pourtant et le fêtent deux jours par mois...
Ces deux femmes, la soixantaine, appartiennent à une génération qui a été contrainte d'adopter des comportements réflexes, et qui deviennent indélébiles avec le temps. Une façon d'être dehors, au travail, en famille, avec les amis ; et une autre dedans, à l'abri, chez soi, en planque. -
De quoi peut-on hériter quand il n'y a comme patrimoine rien d'autre que des vies détruites ? Comment sauver sa peau sans avoir le sentiment de trahir les siens ? Dans un cinéma qui semble abandonné, la grand-mère de Christophe Honoré, Mémé Kiki, retrouve certain·e·s de ses dix enfants. Il y a aussi le père Puig, son second mari, banni pourtant depuis des années. Ils et elles sont réuni·e·s parce qu'un de leurs petits-enfants, celui qui fait du cinéma, celui qui ne vit plus dans le même monde qu'eux et elles, a quelque chose à leur dire. Il a imaginé un film pour raconter leur histoire commune - un film que le cinéaste avait en effet écrit mais qu'il ne s'est jamais résolu à tourner.
Le film imaginaire est l'occasion d'une dernière réunion de famille réunissant les vivant·e·s et les mort·e·s. Christophe Honoré compose le récit de leur histoire commune à travers leurs dialogues contradictoires. Les personnages de sa famille sont incarné·e·s par des acteurs·rices, et des séquences filmées reconstituent ses souvenirs. Ainsi s'esquisse la destinée d'une famille de la classe populaire sur cinq décennies, ses amours, ses désillusions, ses blessures. Le dialogue théâtral et le récit cinématographique, la parole au présent du théâtre et la force d'évocation du cinéma parviennent ensemble à restituer l'empreinte du lien familial par-delà les années. Ainsi Le Ciel de Nantes décrit avec tendresse et humour le futur des histoires d'où nous venons et qui ne sont plus les nôtres.
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Sermons joyeux ; de la lente corruption des âmes dans la nuit tombante
Jean-Pierre Siméon
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 1 Mai 2004
- 9782846810920
Oui ça va mal oui les temps sont critiques et de tous les malheurs qui grognent à nos mollets de tous les abandons qui nous vident le coeur de toutes les défaites qui nous brisent la nuque l'enfermement où dans ces heures poisseuses on tient désormais la langue notre langue la langue commune la langue partagée populaire celle-là l'improbable la sauvage et la douce qui dit la bonté de l'instant et la chiennerie des jours cet enfermement-là qui n'apparaît pas qu'on ne sent pas qui ne s'avoue pas.
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Erreur de construction [1977] Les mécanismes les plus simples de notre langage, répétés à l'infini, peuvent-ils être l'essence même d'une représentation théâtrale ?
Carthage, encore [1977] Après la catastrophe, ils sont bloqués là et rêvent de partir, de s'en sortir, s'enfuir. Mais comme la solidarité n'est pas leur fort, ils n'arrivent pas à grand-chose.
La Place de l'autre [1979] Lui est assis sur une chaise, Elle est debout. Seul jeu possible, mettre en oeuvre la meilleure stratégie pour prendre la place de l'autre.
Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale [1980] Sur la route de l'exil, des gens qui possédaient tout et viennent peut-être de tout perdre, se racontent le long voyage de Madame Knipper fuyant la Capitale. Le leur, peut-être.
Ici ou ailleurs [1981] Une femme qu'un homme quitte oublie son enfant. Un fils revient là où l'attend sa mère. Une actrice court les scènes sans jamais s'imposer. De ces vies éparses les responsables voudraient qu'« il » écrive l'histoire. Mais en est-il seulement capable ?
Les Serviteurs [1981] À l'étage Monsieur et Madame ont peut-être disparu, mais chacun en bas assure son service et sa fonction.
Noce [1982] C'est la noce. Les laissés-pour-compte, les oubliés de la fête veulent participer. Ils montent à l'assaut des mariés, ils font la révolution mais devront eux aussi inventer un nouveau monde.
La Bonne de chez Ducatel [1977, inédit] Mme Ducatel, son fils et Pauline, la bonne. Pauline fait le ménage (ou bouquine) tandis que Mme Ducatel assassine son mari. Dans la maison d'à côté, c'est la même chose, sauf que la bonne est déléguée.
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À travers le parcours de trois amis, tous trois pianistes virtuoses promis à une brillante carrière, Jean-François Sivadier interroge les aspirations secrètes, parfois antagonistes, qui se bousculent dans le coeur de tout arti ste, entre l'ambiti on, le sacrifice, la nécessité de témoigner du monde, la tentati on de le fuir, le désir d'être aimé...
Senti nelles, écrit et conçu pour trois acteurs, emprunte à Thomas Bernhard le sujet de son roman, Le Naufragé, pour réinventer l'histoire de trois pianistes virtuoses qui se rencontrent adolescents et qui deviennent, du jour au lendemain, inséparables. Ils passeront trois ans dans une presti gieuse école de musique, avant de se présenter à un concours internati onal de piano, à l'issue duquel, pour des raisons plus ou moins mystérieuses, ils se sépareront pour toujours.
Aussi dissemblables que complémentaires, admirati fs les uns des autres, les trois hommes vont s'épauler et se combatt re dans un jeu d'équilibre délicat, entre leur rapport au monde et leur manière d'exercer leur art. Les accords et les désaccords du trio dessinent un chemin initi ati que, au bout duquel chacun a rendez-vous avec lui-même. Une histoire comme un prétexte à interroger les vents contraires, les courants violents qui peuvent s'aff ronter, s'accorder ou se confondre dans le rapport secret que chaque arti ste entreti ent avec le monde.
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Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes - vingt ou trente années ? trente années...- La Fille jouera sa petite histoire, prendra des mines, habile à prendre des mines, fredonnera chansonnette et esquissera pas de danse. Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes, elle racontera la journée terrible qui s'achève, la journée pénible qui s'achève, récit des diverses humiliations et aléas divers.
Comme tous les soirs, les deux boys, épuisés, fatigués, rêvant de s'enfuir, s'enfuyant, les deux boys feront mine, habiles à faire des mines, les deux boys l'accompagneront, tricheront avec elle, feront semblant.
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Mon absente plonge le spectateur au coeur d'un lieu clos, calme et profond, en marge de la vie qui court et oublie ce qui la fait courir. Une communauté d'endeuillés, famille et amis mélangés, se retrouve au chevet d'une femme qui n'est plus là. Et les souvenirs affluent. Et les langues et les larmes se délient. Un portrait diffracté se détache du vide laissé.
Née d'une commande pour les acteurs et actrices associés du TNS, Mon absente a pris sa source dans la béance du décès de Véronique Nordey.
Mais le projet s'est petit à petit transformé et c'est une figure fictionnelle qui tient désormais lieu d'absente et de lien entre les personnages en jeu.
À la distribution initiale, s'est ajouté un nouveau cortège, quelques élèves fraîchement sortis du TNS et présents sur Mont Vérité ainsi qu'Aristide Tarnagda. Ils sont maintenant 11 présents, hommes et femmes de diverses origines et générations, à confronter la verticalité de leur corps et la chaleur de leur souffle à l'épreuve de la disparition, au mystère de la mort. À la déflagration de la perte. Réunis par le deuil, ils gravitent en satellites autour d'un cercueil jonché de fleurs, point fixe autour duquel s'organise leur ballet d'entrées et de sorties. Dans ce décor de douleur et de recueillement, la parole maintient en vie, fait tenir, ensemble, pour le meilleur et pour le pire, les vivants. (P. R.) -
« Mais c'est ça l'amour tu comprends pas ?! Ça devient pas mieux, ça c'est l'amour, je te dis, on pète ensemble sous la couette, on fait l'amour follement, je te prépare tes galettes de pommes de terre et tu appelles ma mère quand j'en peux plus, ça c'est l'amour.»
À la suite d'une relation intense, à la fois paradis sensuel et tombeau ténébreux, IL est à bout, il ne peut plus, il coule, il cherche une nouvelle forme de vie en quête de liberté.
ELLE nous raconte leur histoire, depuis le premier jour, comme si le pouvoir de celle-ci permettait, à elle seule, de la garder à l'abri d'une nouvelle tant redoutée.
Au centre de leur vie conjugale, il y a le fruit de la récolte - le chien, le déni. C'est par cette présence animale que la tragédie nous engloutit, que l'histoire se fond. Ahouvi, en hébreu, veut dire « mon amour ». Ahouvi est une histoire d'amour entre un français et une israélienne, la séparation d'un couple face à la violence et la destruction, mais aussi face à la beauté d'un champ de bataille.
Ce texte est un hommage, un hymne à la vie et un oratorio de la douleur.
La pièce a été créée du 28 février au 3 mars 2023 au phénix, Scène nationale de Valenciennes, dans le cadre du festival Cabaret de curiosités. -
Elles disent... l'Odyssée
Jean-Luc Lagarce
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 2 Juillet 2019
- 9782846815840
Ne le promets pas. Ne promets pas de revenir vite‚ très vite !... Ne dis pas que je n'aurai pas le temps de te voir parti. Ne dis rien ! Ne me demande surtout pas de t'attendre‚ de regarder souvent sur la mer de l'autre côté des terrasses.
Est-ce que je t'ai dit que j'avais peur ?
Les vingt-quatre chants d'Homère deviennent chez Lagarce dix-huit scènes qui se libèrent du texte originel pour devenir geste original et écriture personnelle. Le fils, Télémaque, est sur le départ. Un choeur de personnages féminins - Calypso‚ Circé‚ Nausicaa et Pénélope‚ la mère - attend le retour d'un homme‚ Ulysse‚ après une longue absence. Dans Elles disent... l'Odyssée, nous retrouvons les thèmes majeurs de l'oeuvre lagarcienne : le départ‚ l'attente‚ le retour...
Ce texte écrit en 1978, a été créé en janvier 1979 à l'Atelier du Marché, à Besançon, dans une mise en scène de l'auteur.
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Portrait d'une sirène ; princesse de piere ; rouges dents ; carrosse
Pauline Peyrade
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 13 Novembre 2019
- 9782846815963
Portrait d'une sirène rassemble trois contes noirs (Princesse de pierre, Rouge dents, Carrosse), trois figures féminines qui donnent corps à la violence, au sauvage, au monstrueux comme autant de forces de résistance aux identités-carcans imposées aux filles et aux femmes aujourd'hui. Une adolescente victime de harcèlement scolaire, une jeune femme aux prises avec les injonctions mercantiles qui veulent façonner son corps, une mère qui s'abandonne à la pulsion infanticide, trois portraits de femmes en mouvement, en creux, en lutte.
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On commence enfin à comprendre le sens de cette accusation. Ce roman est considéré comme une menace à l'État. C'est pour cela qu'il est immoral, monsieur Pinard ? C'est pour cela que vous voulez l'interdire ? Mais les lois de l'État ne sont pas les lois de l'art. On ne peut pas jeter en prison tous les personnages qui ont commis des crimes. Si l'art ne montre que ce qui est bon, il n'y a pas de distinction entre le bien et le mal. Un art qui ne montre que ce qui est bon, voilà ce qui est véritablement immoral.
Cette pièce s'inspire du réquisitoire et de la plaidoirie du procès intenté à Gustave Flaubert en 1857, ainsi que du roman Madame Bovary : moeurs de province, et de la correspondance de son auteur avec Élisa Schlésinger.
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Ranger ; l'interview ; 8 ensemble
Pascal Rambert
- Solitaires Intempestifs
- Bleue
- 8 Septembre 2022
- 9782846816922
Ranger.
Comme ranger ses affaires avant de disparai^tre. Je vais e´crire pour Jacques Weber, lui, pas lui dans la vraie vie, mais lui parce que lui toujours, cet acteur immense et humble, curieux et devenu mon ami, mon fre`re avant, pendant et apre`s Architecture dans la Cour d'honneur du Palais des Papes a` Avignon. Le soir on rentrait vers 3 heures du matin apre`s les filages et les repre´sentations. On rentrait ensemble et on parlait tous les deux dans la nuit d'e´te´ comme des enfants heureux puis on se quittait devant une sublime glycine. Oh, les glycines en e´te´, et je lui disais : je vais e´crire Ranger pour toi. Ce sera cet homme qui range ses affaires, sa vie avant de disparai^tre. Il loue une chambre d'ho^tel et fait repasser toutes les peines et la joie, les chagrins et l'amour, tout, avant de s'allonger puis de prendre ce qu'il faut et laisser la porte ouverte pour que vienne se blottir ce qui aide a` mourir. (P. R.) L'Interview .
Un face-à-face dépouillé entre deux femmes à deux âges de la vie, la plus jeune interviewant la plus âgée. Toutes deux ont traversé un moment de vertige existentiel. Elles en sont sorties. Elles racontent.
« J'ai e´crit L'Interview pour Pierrette Monticelli car lorsque nous jouions au The´a^tre Joliette a` Marseille, sa pre´sence bienveillante, calme et inquie`te me plaisait. J'ai essaye´ de donner une forme a` cette chose invisible, ces moments ou` les forces nous abandonnent, ou` l'inquie´tude bru^le tout et ou` l'on entend en soi : «Pourquoi continuer ? » » explique Pascal Rambert.
De la friction de ces deux femmes, comme deux silex, naîtra une étincelle, le début d'un feu.
8 ensemble.
Pascal Rambert a demandé à chacun des huit interprètes de se présenter et de répondre à la question suivante : « comment te vois-tu en 2051 ? ». Il s'intéresse à leurs parents, à leur quotidien, à l'instant, souvent bouleversant, où ils découvrent le théâtre. À partir d'eux et pour eux, Pascal Rambert écrit le texte, la partition de 8 ensemble. Il retrace des vies loin des stéréotypes, dans leurs détours, leurs rugosités, leurs énergies, avance par associations, tisse les trajectoires, déploie les imaginaires et la poésie qui s'en dégagent pour révéler et exposer la voix et les corps de ces jeunes aux prémices de leur vie professionnelle. -
Clothilde, jeune biologiste, part en mission dans le Nord pour effectuer des relevés biométriques sur plusieurs terrains d'usines désaffectés. Nord infini raconte l'histoire de ses recherches scientifiques, de ses rencontres, de son immersion progressive dans des territoires pollués, de la fascination croissante qu'elle éprouve pour des lieux et des êtres souillés, et enfin de l'abandon de son ancienne existence confortable pour approfondir ses recherches et rendre publics les niveaux de contamination qu'elle relève.
Les relevés biométriques, directement inspirés des fiches Géorisques publiées par le ministère de l'Environnement, figurent dans le texte de la pièce. Au-delà de la démarche scientifique et politique de Clothilde, le personnage principal, Nord infini rend compte de la beauté étrange que ces paysages recèlent, et de la fascination qu'ils finissent par exercer sur elle.
Professeur de mathématiques, Noham Selcer a sillonné pendant quatre ans le nord de la France. Nord infini est la pièce qui rend compte de cette exploration, à la fois intime et scientifique.