Jean-Luc Outers, depuis L'Ordre du monde (Gallimard, 1987), n'a cessé d'explorer la condition humaine. Il offre ici une réflexion sur le confinement, la pandémie et ses bouleversements dans la vie quotidienne, le rapport aux autres et la perception du temps.
François Emmanuel, romancier reconnu (publié au Seuil, chez Actes Sud ou chez Stock), mais aussi psychiatre et psychanalyse, s'interroge ici sur l'acte d'écrire: est-ce une manière de guère d'une blessure ancienne, enfouie?
"En écrivant ce texte, dit l'auteur, je me suis senti déporté depuis la question des bénéfices, des effets thérapeutiques, de l'acte d'écrire jusqu'à ce qu'il en est des blessures inguérissables, ces dites blessures qui obscurément sont à la source de l'écriture chez les écrivains."
Stèles est un des quelques recueils laissés inédits par François Jacqmin. Datant du milieu des années quatre-vingts, il est l'aboutissement d'un processus d'écriture qui plonge ses racines dans la réflexion et le travail que le poète a longtemps consacrés à la question de l'Être. La récurrence des thèmes obsessionnels de Jacqmin - l'être, le néant, la vérité, le verbe, l'évidence, l'unité, l'existence, la logique ou la pensée - montre une tension avec la démarche philosophique qui relève surtout d'une défiance à l'égard de toute démarche intellectuelle.
Chaque poème est une énigme, une impasse, une nécessité qui ne dissimule que partiellement la douleur de l'homme et sa présence intime, mais qui redit la tâche fondamentale du poète : se rendre solidaire de l'univers en en prolongeant la beauté.
Dans Stèles, la nature aphoristique du poème chez François Jacqmin atteint une limite rarement dépassée : chaque texte s'ouvre sur un abîme d'évidence.
Ce livre écrit sous forme de poésie libre est d'abord une quête intérieure, un questionnement sur l'être et soi-même. Un long cheminement à partir de peu de mots, oserait-on dire en compagnie du silence.
Plein-Champ est un livre consacré à un jardin saisi dans toute son épaisseur temporelle: son passé toujours vsible, son avenir incertain.
Ce livre contient les interventions d'amis invités, à Bruxelles, le 17 novembre 2019, à La Fleur en papier doré, à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de Pierre Mertens. En fin de volume, on lira avec beaucoup d'intérêt un texte inédit de l'auteur : Une lettre à Franz Kafka.
Avec des textes d'Agnès Triebel, Pietro Pizzuti, Jacques Sojcher, Jacques De Decker, Yves Namur, Guy Scarpetta, Peter Lombaert et l'auteur fêté.
Admirable vision de l'attente, d'un côté : sensibilité de reconnaître dans les pierres connues de la Cité éternelle une présence qui laisse stupéfait. Inquiétude dialectique, de l'autre : capacité de sentir surgir derrière soi un son, un bruit, la voix de qui l'habite et la colore d'une autre lumière. Jean-Pierre Sonnet recueille ces faits et écrit à partir d'eux, poussé par l'apparent arbitraire du pèlerin, exilé d'un monde dont il ne s'éloigne pas. Le nom de Rome lui sert de carte d'orientation au long de nuits solitaires, à l'occasion de promenades extasiées vers de nouvelles formes de stupeur. Parce que Rome est profonde, jamais le poète, dans la désillusion ou dans la peine, ne s'abandonne à ses rues sans en recevoir un réconfort, dans la perception d'irréelles épiphanies, dans l'écoute des chants d'une église, ou encore dans l'effleurement d'autres vies.
Ses vers conservent, je le sais, la saveur caractéristique de la Bible, particulièrement celle en langue hébraïque. Le rappelle l'incipit en caractères carrés au début de chaque poème. L'Écriture est son véritable moyen de transport ; elle lui permet d'identifier un visage dans la foule, d'entendre des statues qui parlent depuis leur exil de marbre.
Carlo Arbarello.
Edition bilingue, traduit de l'italien et préfacé par Roland Ladrière. Auteure dont la poésie voisine avec Emily Dickinson ou Paul Celan. Ses poèmes écrit le préfacier comme autant de filaments, producteuions élémentaires de la vie organique, touchent ainsi à notre fond commun, ignoré, et nous relient à nos origines. Elisa Biagini enseigne l'histoire de l'art à Florence et ses livres sont édités en italien par Einaudi.
Ce petit manuel de survie à d'abord servi de thérapie à qui l'a écrit. Avec l'espoir, pour qui le lire, d'un bénéfique effet de contagion. Y sont convoqués la musique, les voix de la nature et quelques menus plaisirs.
Un auteur qui se place face aux poètes: leurs attitudes, leurs bassesses, les retours d'ascenseurs, les prix, etc.
Un livre incendiaire dans lequel la dérision n'est pas exclue."soir après soir ils couvrent les étagères de leurs spirales imparfaites tant il est vrai que ce petit monde de papier ne tourne pas rond".
Quarante petites proses pour entrer dans Jérusalem: longer ses murailles, compter ses tours, passer par ses portes. Et découvrir la vérité du verset: "Mais on peut dire de Sion: en elle, tout homme est né" (Psaume 87,5).
Recueil de poèmes, écrit par un auteur mondialement connu pour ses ouvrages "Jeunesse", ce livre aborde de nombreux thèmes de notre société actuelle.
L'Oeuvre du regard rassemble les poèmes que François Jacqmin a publié dans des ouvrages rares et précieux réalisés en collaboration avec divers artistes, amis et partenaires, dès les années 60 et jusqu'à son décès survenu en 1992. Il était urgent de faire découvrir au lecteur d'aujourd'hui ces seize ensembles de textes (plus de 200 poèmes, dont un tiers d'inédits), jusqu'alors quasi inaccessibles. Leur apport est capital pour la découverte ou la compréhension de l'oeuvre du poète.
Le volume est accompagné d'un cahier reproduisant une oeuvre graphique de chaque livre originel. Les artistes, amis et partenaires de Jacqmin, sont : Hermann Amann, Gabriel Belgeonne, Guy Boulay, Bertrand Bracaval, Daniel Dutrieux, Jean-Luc Herman, Jean Hick, Michel Leonardi, Jacques Lizène, Rachel Menchior, Léopold Plomteux, Armand Silvestre, Serge Vandercam et Cécile Vandresse.
La littérature a toujours été attentive à l'évolution technologique. La révolution de l'informatique, de la cybernétique de la médecine, des sciences du vivant, de la physique et des technologies industrielles, de la robotique et de I intelligence artificielle a ouvert un champ d'investigations presque illimité tandis que les réseaux dits « sociaux » ou l'industrie pornographique fonctionnent sur le mode des machines cel.bata.res, dont le sculpteur dadaïste Marcel Duchamp fut le précurseur.
« C'est dans le puits humain que l'écriture plonge ou prend racine, et c'est de ce puits qu'elle tente de s'approcher toujours plus près pour en faire remonter les substances ou substrats qui rendent humain ou débêtissent un siècle en chute libre. L'écriture permet de déplier un paysage mental à la fois singulier et universel dans le sens où elle cherche à révéler un fond commun entre soucis du quotidien, aspirations les plus hautes, bien-être et harmonie entrevus ».
Nelly Carnet, Le Temporel.
« Au moyen d'un rien, un brin d'herbe suffit, Béatrice Libert réveille cette complicité au monde qui n'est pas toujours un accord, mais un cri quelquefois même discordant ».
Jean-Marie Corbusier, Le Journal des Poètes.
« De recueil en recueil, le combat intérieur s'approfondit, nourrit les images et le langage, nous parle toujours plus fort, dans la complicité et l'émotion partagée ».
Jean Joubert, L'heure blanche.
Un jour de mai, sans que je m'y attende, ce poème est venu. Puis, en novembre, il repartit. Il m'avait visité, me rendant plus lucide, ouvert à l'essence de la vie. Ce n'est pas moi qui pensais, c'était lui. Il me parla, me dicta ses strophes et je ne pus que les écrire. Ce fut profond labeur. Après cela, les jours revinrent, avec leur éternisation.
Olga Votsi, née en 1922 cr morte en 1998, poète, essayiste et traductrice, a cté, de manière singulière, une aventurière de l'esprit. Immergée dans le monde, arpentant avec ardeur les chemins de la terre, elle a écrit une oeuvre humaniste, habitée d une vibrante vie intérieure en constant dialogue avec l'extérieur, une oeuvre en quête d'absolu. Dans son ample langage se mêlent les figures de l'hellénisme, les symboles bibliques et les métaphores de la modernité.
Lire Olga Votsi, c'est traverser des pays à la fois familiers et étrangers. De son oeuvre s'élève, originale, unique, une parole poétique profondément métaphysique qui résonne jusqu'au seuil du XXIe siècle.
Bernard Grasset, extrait de la postface.
Les jours déclinants de l'automne déroulent le fil d'une vie. En réponse aux ancêtres dont l'appel se fait de plus en plus pressant, le poète questionne les brutalités de l'Histoire auxquelles font écho les brisures de l'enfance.
Puis vient l'hiver. La saison du dépouillement, le retour à la part humble des choses.
Seul reste un désir, transmettre la lampe de la vie.
Favorisant le texte lapidaire, Anne-Marielle Wilwerth y recrée un univers avant tout sensoriel. Les atmosphères maritimes, insulaires et portuaires l´inspirent particulièrement, comme le silence nécessaire à sa vie et qui la nourrit.
Auteur en quête d'une réflexion intérieure sur le sens de la vie et de ce qui l'entoure.
Le jour coagulait comme un caillot, cause de notre mort. Le mystère rompait le pain noir. Écume fabuleuse : de ceux à qui nous avons tout donné, qui chantent par nos voix quand des tonalités étonnent.
* Tout poème entame la destruction de la pureté. Un charme immatériel restitue l'immensité de la neige qui a porté sa trace. Ainsi son existence tient-elle du doute absolu.
Cet ouvrage mélange des proses relatives au voyage en Chine de l'autrice et ponctuellement quelques poèmes brefs comme s'il s'agissait de points de chute ou pierres pour comprendre cette déambulation sur les chemins d'un rêve, celui des peintres et des calligraphes chinois.
Livre de spiritualité autour des grands thèmes: le temps,l'invisible ou l'indicible.
Poèmes brefs qui suscitent le questionnement.
La poésie d'Éric Brogniet compte au nombre des tentatives les plus concertées pour tirer la démarche créatrice de ses vains labyrinthes narcissiques en nous désignant, dans la fragilité, un lieu lucide où vivre, c'est-à-dire aimer, penser et mourir, dans le peu de liberté qui nous est octroyé. Car le poète sait bien que l'honneur poétique véritable ne connut jamais d'autre chemin ni d'autre but.
- Christophe Van Rossom