Littérature
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Il était une fois un pays où les animaux de la ferme en avaient assez de la tyrannie de l'homme. Ils décident de se révolter. C'en est fini de l'asservissement ! Veaux, vaches, cochons prennent le pouvoir, poussent le fermier à quitter les lieux et instaurent l'autogestion. L'animalisme devient la règle : l'humain est banni. Mais l'utopie égalitariste est de courte durée. Les cochons seront-ils les nouveaux maîtres ? «Tous les animaux sont égaux. Mais certains sont plus égaux que d'autres», conclut Orwell, entre pessimisme et lucidité. Paru en 1945, juste avant Mil-neuf-cent quatre vingt quatre, La Ferme des animaux est une impitoyable critique du totalitarisme. La traduction de Jean Queval rend le roman à son atmosphère de fable animalière, de conte de fée doux-amer, d'où émane peu à peu un malaise. Le pouvoir engendre nécessairement l'abus : le rêve d'enfant tourne vite au cauchemar d'adulte.
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Louons maintenant les grands hommes
James Agee, Walker Evans
- Terre Humaine
- 16 Octobre 2003
- 9782266127875
James agee, après avoir fait ses études à Harvard, a été chargé par le groupe de presse "time-life" d'un reportage de six semaines sur les blancs pauvres de l'Alabama.
Accompagné de Walker Evans - qui deviendra le plus célèbre photographe américain -, ils vont au sein de trois familles tenter d'approcher la vérité. mais qu'est-ce que la vérité d'un homme, d'une société ? N'est-elle pas insaisissable ? Agee nous le fait percevoir. L'intention première est donc un compte rendu. Mais la personnalité fiévreuse de l'auteur va tirer de la vie la plus humble son expression la plus haute.
C'est une protestation contre la réalité, une déchirure, une brûlure intérieure qui inspirent ces portraits dont la tonalité, des plus singulières, bouscule la tradition sociologique. Comment cette pauvreté sans retour et ces détresses intérieures sont-elles possibles ?
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Largement autobiographique, James Agee a perdu son père à l'âge de six ans, ce texte saisissant raconte la douleur et les sentiments confus des membres d'une famille à la mort tragique de l'un d'entre eux dans un accident de voiture. Le livre est divisé en trois parties. La première nous présente la famille: Jay le père, Mary la mère, Rufus (James Agee), Catherine la petite soeur, les grands-parents, des oncles, des tantes... Tous vivent ensemble et en harmonie. La deuxième partie est conçue comme un huis-clos. Mary et sa tante Hannah, dans l'angoisse de l'attente, s'interrogent sur le fait de savoir si Jay est mort ou non. Lorsque la funeste nouvelle est confirmée, les parents d'Hannah et son frère Andrew se joignent à elles. La première soirée de deuil, où les pleurs se mêlent aux fous rires, est d'un réalisme incroyable. La troisième partie commence le lendemain du décès et s'intéresse plus particulièrement aux enfants, Rufus et Catherine, la façon dont ils vivent cette perte, dans leurs moindres gestes. Une Mort dans la famille constitue un face-à-face soudain et inattendu avec la mort qui dévoile chacun aux autres et provoque la confrontation de réactions opposées, entre croyants fatalistes noyant leur peine dans la confiance en la décision divine et agnostiques révoltés en lutte contre l'absurdité et l'incohérence du sort.
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Premier volet d'une autobiographie, ce récit d'une enfance marquée par la pauvreté et la solitude témoigne de la conquête d'une dignité d'homme fidèle à son passé.
Ce récit se prolonge avec Il faut partir. -
Scénariste de La nuit du chasseur et d'African queen, critique de cinéma légendaire, James Agee (1909-1955) est l'un des écrivains américains les plus originaux de la première moitié du XXe siècle. Une partie de sa gloire vient de sa collaboration avec le photographe Walker Evans, avec lequel il publia le fameux Louons maintenant les grands hommes, ce reportage sur la vie des petits Blancs des Etats-Unis, qui reste un dociment unique et visionnaire à la fois. Mais c'est avec Une mort dans la famille, récit autobiographique au lyrisme fort racontant le traumatisme que fut pour un enfant de six ans la mort, dans un accident, d'un père ivre au volant, qu'il obtint, à titre porthume, le prix Pulitzer en 1957. Ce livre, d'une intensité rare et d'une sensibilité exceptionnelle, est de ceux qui ne s'effacent pas de la mémoire.