Avec son histoire, Julien Thèves nous amène là où vivent nos souvenirs : dans les entrailles de l'enfance. C'est le pays d'où l'on ne part jamais, même si l'on s'évertue à essayer de le faire, même si l'on a l'illusion de l'avoir fait.
« Le pays d'où l'on ne revient jamais, c'est l'enfance bien sûr, c'est la mère. C'est l'océan où tout finit, c'est ici et demain, c'est hier, c'est ce passé, il ne passe pas, aucun passé ne passe, on ne revient d'aucun pays, on y retourne, souvent, c'est le pays lointain, natal, le pays natal, c'est le pays où l'on a grandi. Même si l'on n'est pas d'ici, même si, pour ceux qui sont d'ici, on ne sera jamais d'ici. »
1989 : un jeune provincial fuit le cocon familial et cette province mortifère dans lesquels il étouffe et « monte » à Paris.
Dans cette ville dont il tombe éperdument amoureux, il peut, enfin, être lui-même : un homme de la nuit, un homosexuel « militant » et libre.
Le texte relate tout à la fois le récit de cet apprentissage et la découverte de Paris, ville fascinante, chargée de toutes les histoires. Ville qui, au fil des décennies, change et reste pourtant la même. Capitale, qui, au même titre que le narrateur, constitue un personnage à part entière du livre.
Les Rues bleues raconte, enfin, l'histoire contemporaine :
La fin des Trente Glorieuses, la crise, le sida, l'évolution de la famille, le terrorisme, l'écologie et la consommation à outrance.