Mille et une facéties, pensées et humeurs de Boris Vian, mille et une merveilleuses conneries que l'écrivain, chanteur, inventeur, musicien, poète, trompettiste a dites ou écrites, directement ou au travers de ses personnages.
Une lecture jubilatoire et inépuisable, où s'expriment aussi bien la fantaisie que la sagacité de Boris Vian.
Isabelle, grande bourgeoise confinée à Saint-Lu, appelle ses enfants pour se plaindre de Xav', son mari, entre deux chapitres de La recherche. Franck, caviste intègre et sans filtre, refuse de vendre un Saint-Emilion à un client qui voulait « impressionner beau-papa ». Mélanie, cagole du Midi, alpague des touristes parisiennes qui ont eu le malheur de s'installer sur son banc. Et qu'adviendra-t-il des amours d'Adélaïde et Livio, son épicier italien ?
Tous ces personnages sont écrits, pensés et joués par Lison Daniel sur sa page Instagram « Les caractères », qui connaît un immense succès lors du premier confinement. Chacun a son vocabulaire, sa diction et son histoire qu'on suit de sketch en sketch. On rit aux éclats devant ces archétypes, on s'attache à eux et, parfois, on s'y reconnaît. L'humour moqueur de Lison Daniel est plein d'une tendresse qui n'est pas sans rappeler Riad Sattouf et La vie secrète des jeunes.
Follement douée, elle fait vivre dans ce recueil ses douze protagonistes phares et frappe par la justesse sociologique de son regard. Tout semble plus vrai que nature. Plus qu'une satire, c'est un portrait vif et ludique de la France d'aujourd'hui qui se dessine en creux : une France fragmentée de la diversité régionale, culturelle et sociale. Un livre à mettre entre toutes les mains.
"On trouvera dans ce recueil un choix d'articles et de textes qui tous concernent l'Algérie. Ils s'échelonnent sur une période de vingt ans, depuis l'année 1939, où presque personne en France ne s'intéressait à ce pays, jusqu'à 1958, où tout le monde en parle. [...] Tels quels, ces textes résument la position d'un homme qui, placé très jeune devant la misère algérienne, a multiplié vainement les avertissements et qui, conscient depuis longtemps des responsabilités de son pays, ne peut approuver une politique de conservation ou d'oppression en Algérie. Mais, averti depuis longtemps des réalités algériennes, je ne puis non plus approuver une politique de démission qui abandonnerait le peuple arabe à une plus grande misère, arracherait de ses racines séculaires le peuple français d'Algérie et favoriserait seulement, sans profit pour personne, le nouvel impérialisme qui menace la liberté de la France et de l'Occident.
Une telle position ne satisfait personne, aujourd'hui, et je sais d'avance l'accueil qui lui sera fait des deux côtés."
Édition enrichie de Benedikte Andersson comportant une préface d'Adrien Goetz et une chronologie établie par Samuel S. de Sacy.
Composé de grandes scènes, de morceaux de bravoure, de descriptions de personnages devenus mythiques - Esmeralda, Quasimodo, Frollo... -, Notre-Dame de Paris ressemble à une architecture de statues, de frises, de reliefs sculptés, tous susceptibles d'être isolés et admirés pour eux-mêmes. Cette anthologie propose à tous les lecteurs de s'approprier ce monument littéraire.
Avant d'écrire, Guy Boley a lu, énormément, en vrac et à l'emporte-pièce, comme tout autodidacte. Puis, un jour, un livre de Pierre Michon, Vies minuscules. Ebloui par ce texte, il est allé le rencontrer, il y a plus de trente ans, dans une librairie, lors d'une séance de signatures. Ils sont devenus amis. Quelques années plus tard, il lui écrit cette lettre, hommage non idolâtre dans lequel il compare le métier d'écrivain à celui qui fut le sien des années durant : funambule.
Qu'ont en commun l'auteur et l'acrobate ? Presque tout de ce qui rend la vie séduisante, dont ceci : chacun doit affronter le vertige, le vide, et le risque de la chute. Parce qu'il a su braver la peur et se relever après s'être brisé maintes fois, Pierre Michon mérite, aux yeux de Guy Boley, le titre de Funambule Majuscule. Il nous dit pourquoi. Mais pour illustrer son propos, il se livre également et partage avec nous ses souvenirs d'un temps où il risquait sa peau en traversant le ciel. Il raconte comment il grimpait des mètres au-dessus du sol pour s'élever et tendre ses cordes d'acier avant de se lancer, et nous invite sur les toits, les clochers, les hauteurs, à le suivre.
Déclaration d'amour, ce court texte est le plus intime de Guy Boley. Il y assume le je pour se confier, se raconter funambule, lecteur et prétendant auteur, mais aussi revenir sur ses rêves utopiques de jeune soixante-huitard ou la mort de son père. Avec une force et une poésie brutes, il nous livre ainsi une confession inédite et une réflexion profonde et terriblement juste sur l'écriture, la littérature, et la beauté que traquent ceux qui la servent encore.
La lettre est suivie de la réponse de Pierre Michon à Guy Boley.
Épreuveset espérances toujours vives, solitude tantôt recherchée, tantôt détestée,amour et compassion, souffle et urgence de la création : l'âme humaine - ses fragilitéset ses forces - est au coeur de l'oeuvre de Marie Noël. Choisis par ColetteNys-Mazure, les mots de la poète nous accompagnent chaque jour de l'année enune spiritualité rebelle et fulgurante. Ils éclairent notre chemin.
Marie Noël a vécu une foi traverséede ténèbres et de lumière. Elle est connue par ses poèmes en forme de chansons(Les Chansons et les Heures) et son journal spirituel (Notes intimes).Poète, Colette Nys-Mazure, estaussi romancière, nouvelliste et essayiste (Célébrationdu quotidien).
Simon Leys (1935-2014) fut partagé entre la Belgique, où il est né, la France, où il a publié et connu les temps forts de sa vie intellectuelle, l'Australie, où il a trouvé les conditions idéales pour concevoir son oeuvre, et la Chine, qu'il a découverte en 1955 et dont il a dénoncé avec une rare clairvoyance le naufrage maoïste dans ses pamphlets mondialement célèbres : Les Habits neufs du président Mao (1971) et Ombres chinoises (1974). De Victor Hugo, Leys disait que l'exil avait été pour lui une 'seconde naissance' parce que ce fut sa période la plus féconde. L'Australie ne fut jamais un exil pour Leys, mais elle fut assurément le lieu d'une nouvelle naissance. Pas une deuxième, mais une troisième : quand il devint auteur de langue anglaise, Simon Leys était déjà un écrivain non seulement de langue française, mais de langue chinoise. Et sa calligraphie fait toujours l'admiration des Chinois.
Car avant de s'ériger en pourfendeur du maoïsme, Simon Leys fut, sous le nom de Pierre Ryckmans, un grand sinologue et un spécialiste de la peinture chinoise. Il fut aussi romancier, essayiste et critique littéraire, en anglais comme en français. Il fut enfin marin. Adolescent, il s'était initié à la voile aux Glénans, et sa passion pour la mer ne le céda bientôt plus qu'à celle pour la Chine. Leys consacra sa vie à naviguer sur les mers et les océans, mais aussi entre les langues, les cultures et les mondes.
Prix de la meilleure biographie 2016 LiRE
Figure tutélaire et conscience éclairée de son temps, Victor Hugo fut de toutes les luttes. La première d'entre elles ? La liberté de la presse.Dès 1819, il fonde Le Conservateur littéraire, qu'il rédige avec ses frères et plusieurs jeunes écrivains romantiques. Il y critique les dernières parutions ou y éreinte de mauvais dramaturges. Sa plume est allègre et audacieuse : il va jusqu'à encourager un Lamartine de douze ans son aîné ! Ses convictions, il les exprima d'abord dans la presse. Devenu républicain, il stimulera sans relâche la création de nouvelles feuilles et soutiendra les journalistes opprimés.La présente anthologie entend mettre à l'honneur l'oeuvre de Hugo journaliste. Celle-ci est marquée par d'importants combats - pour la justice, contre la peine de mort... -, et par d'autres qui montrent parfois un grand homme soucieux de l'image qu'il destine à la postérité. Si Hugo prit quelquefois ses distances avec le journalisme, qu'il estime trop rivé aux faits, il comprit très vite l'importance du phénomène journalistique, qu'il a vu naître et s'amplifier. Pour lui, la mission de la presse n'est rien de moins qu'une mission civilisatrice. Contre l'anecdotique, il veut restaurer la primauté de l'Idée. Une leçon de journalisme.
'Rêver c'est penser et c'est penser d'une façon beaucoup plus profonde, plus vraie, plus authentique parce que l'on est comme replié sur soi-même. Le rêve est une sorte de méditation, de recueillement. Il est une pensée en images. Quelquefois il est extrêmement révélateur, cruel. Il est d'une évidence lumineuse.
Pour quelqu'un qui fait du théâtre, le rêve peut être considéré comme un événement essentiellement dramatique. Le rêve, c'est le drame même. En rêve, on est toujours en situation. Bref, je crois que le rêve est à la fois une pensée lucide, plus lucide qu'à l'état de veille, une pensée en images et qu'il est déjà du théâtre, qu'il est toujours un drame puisqu'on y est toujours en situation.'
'Vingt ans après', ou presque. C'est en 1977, en effet, qu'Eugène Ionesco accorda ces Entretiens à Claude Bonnefoy. Malgré l'écart temporel, se dessine un Ionesco très proche, vivant, contradictoire, s'expliquant et s'interrogeant sur l'écriture théâtrale et romanesque, sur les liens entre le rêve, la création et la vie. À la fois sceptique et plein d'espoir, un homme en questions sur le rôle de la littérature et du théâtre dans la vie d'un écrivain, dans la vie d'un homme.
Le deuxième tome du Journal couvre les années 1995-1999 : des années denses, qui sont celles du changement de vie, et des débuts de la notoriété littéraire.
L'écrivain connaît ses premiers succès avec La Gloire des Pythres (1995), L'Amour mendiant (1996), L'Amour des trois soeurs Piale (1997), et quitte l'enseignement public pour la direction littéraire des Éditions Balland. Nous le suivons dans ses difficultés intérieures, comme dans ses voyages au Liban, en Syrie, au Québec, ou encore au Pérou en compagnie de Paul Otchakovsky-Laurens. Cette période est aussi celle du bouleversement personnel suscité par la naissance de sa première fille, Marie.
Comme dans le premier tome, nous y rencontrons de nombreux personnages, connus ou inconnus, des éditeurs : P.O.L., Denis Tillinac, Jean-Marc Roberts, des peintres : Ernest Pignon-Ernest, Henri Cueco, et, bien sûr, des écrivains : Christine Angot, Pierre Bergounioux, Renaud Camus, Marie Darrieussecq, Michel Deguy, Guillaume Dustan, Alice Ferney, Michel Houellebecq, Charles Juliet, Milan Kundera, Bernard Lamarche-Vadel, Éric Laurrent, Andreï Makine, Robert Marteau, Pierre Michon, Philippe Sollers, Jude Stéfan...
La parution du Journal en feuilleton dans La Revue Littéraire a cessé, au profit de la publication exclusive en volume.
Jean-Michel Gaudron s'attaque aux textes d'Hubert-Félix Thiéfaine, figure de la chanson française à la culture littéraire, musicale, cinématographique et historique impressionnante.
Vouloir se lancer dans une exploration approfondie de l'univers d'Hubert-Félix Thiéfaine, c'est, à coup sûr, entreprendre un voyage périlleux. Partir pour un aller simple sans garantie de retour. Modestement, ce « dictionnaire amoureux » non officiel, non exhaustif - en dépit de ses quelque 850 entrées - et non définitif (dans l'attente des prochains albums de ce « vieux désespoir de la chanson française ») plonge dans les textes de ce chanteur hors-norme pour en extraire quelques clés qui ouvriront des portes dont vous ne soupçonniez peut-être même pas l'existence.
Sans affirmer décrypter l'ensemble des paroles d'Hubert-Félix Thiéfaine, Jean-Michel Gaudron tire sur le voile énigmatique de ses textes. Cette exploration textuelle met au clair de nombreuses références et jeux de mots, nous permettant d'apprécier d'autant plus l'univers du chanteur renommé.
EXTRAIT
Duncan (Isadora) -
« Et tu t'essuies la bouche dans ce qui pourrait être l'écharpe assassine d'Isadora Duncan/Qui se prit dans les rayons de la roue/De sa Bugatti » (La terre tremble)
Illustre danseuse américaine (1877-1927), précurseure de la danse contemporaine. Elle mourut tragiquement à Nice, lorsque son écharpe de soie se prit dans les rayons de la roue de la voiture qu'elle conduisait. Selon les sources, il s'agissait d'une Bugatti ou d'une Amilcar.
Duraton (famille) -
« La famille Duraton veut m'obliger à finir mon tapioca alors que ça fait bientôt 2000 ans que j'ai plus faim » (Taxiphonant d'un pack de Kro)
Feuilleton radiophonique diffusé sur Radio-Luxembourg entre 1937 et 1964, mettant en situation une famille normale de Français normaux, bien avant que François Hollande ne tente de reprendre le flambeau.
Dürer (Albrecht) -
« L'opéra cristallin du choeur des crânes rasés/Piloté par un chien aveugle et déjanté/Délatte au nunchaku mes gravures de Dürer » (Série de 7 rêves en crash position)
« Le chevalier, la mort et le diable s'enfuient/Des pinceaux de Dürer pour absorber la nuit » (Les fastes de la solitude)
Peintre, graveur et mathématicien allemand (1471-1528) qui a laissé une phénoménale quantité d'oeuvres passées à la postérité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Obsédé textuel assumé, Jean-Michel Gaudron, Franco-luxembourgeois, a été journaliste pendant près de trente ans. Avec ce « dictionnaire amoureux », il conjugue ses passions pour l'écriture et la musique en rendant hommage, à sa manière, à un artiste orfèvre du verbe, dont il savoure chaque joyau depuis des décennies.
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