Filtrer
Rayons
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Accessibilité
Prix
-
Erri De Luca nous invite à un voyage gustatif dans lequel chaque plat, chaque expérience culinaire ouvre une porte sur un souvenir. Des épisodes et des lieux, issus de son enfance ou de sa vie d'adulte, ressurgissent grâce à une mémoire sensorielle : les déjeuners du dimanche au parfum de ragù, les repas pris sur des chantiers ou en montagne, l'ambiance chaleureuse des osterie populaires où la jeunesse militante côtoyait la classe ouvrière.
En écho à chaque récit, Valerio Galasso, nutritionniste et ami, livre des conseils pratiques et des clés pour de saines habitudes alimentaires.
De sa plume limpide et poétique, Erri De Luca se dévoile tout en poursuivant l'exploration des thèmes qui lui sont chers. Dans ce livre intime, traversé par les traditions culinaires italiennes, la cuisine devient un langage de transmission et de partage, jusque dans les recettes familiales proposées en fin d'ouvrage. -
Limonov
Emmanuel Carrère
Lu par JACQUES FRANTZ- Gallimard Audio
- Écoutez lire
- 20 Octobre 2014
- 9782072465109
Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; l'idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Jacques Frantz donne corps au personnage énigmatique de Limonov en restituant toute la violence et les contradictions de son combat.
Ben Whishaw prête ses traits à Limonov dans le biopic réalisé par Kirill Serebrennikov et adapté du roman d'Emmanuel Carrère. Sortie le 4 décembre 2024. -
-
« Je me retrouve éclaireur et héritier. Trahir les trahisons, c'est l'attribut du traître. » Kamel Daoud
Suis-je donc un traître ? Peut-être que oui, mais je m'en console en feuilletant les livres d'histoire : tous les héros ont trahi l'immobilité. Tous les prophètes devaient trahir leur époque et un désert jaloux. Dans la nuit, tous les éclaireurs se voient obligés de trahir la lenteur des leurs. Tous les hommes ont dû trahir la peur. Tous les fleuves trahissent leurs sources pour aboutir à la mer. Tous les nids sont des fers aux pieds, si l'on n'y associe pas le premier pas dans le vide, si l'on n'ose pas s'y jeter et remuer des ailes ignorées.
K. D. -
Le mythe de sisyphe (essai sur l'absurde)
Albert Camus
- Gallimard
- Folio essais
- 15 Novembre 2016
- 9782072470400
Les bouleversements de la première moitié du vingtième siècle - révolutions et guerres meurtrières, génocides, cracks économiques sans précédents - ont profondément transformé les bases même de la pensée européenne.
Jusque là conquérante, positive, défrichant sans relâche ni lassitude les territoires de la pensée ou les derniers mystères du monde, elle se met à douter d'elle même et plus encore du sens même de l'existence.
Les philosophes interrogent et décrivent le sentiment de vide et d'absurde qui habite leurs contemporains , les existentialistes construisent leur pensée autour de ce "vide existentiel", les romanciers et les dramaturges construisent leur art autour de la ruine du personnage, de l'intrigue, du sens...
Dans ce nouvel espace de la pensée, Albert Camus possède une place particulière, le sentiment de l'absurde le mène à un renoncement exigeant et fier. Refusant les illusions de la logique et de la loi, abolissant tout faux espoir, il décrit un homme nouveau, qui prend pleinement conscience de son être et des ses limites , qui aime d'autant plus profondément la vie qu'il doit la quitter.
En amoureux du micro, (débats, reportages, lectures...) et doué pour la remise en cause, Jacques Pradel nous conduit avec sensibilité à travers les cheminements de la pensée exigeante d'Albert Camus. La chaleur de sa voix, la densité de sa lecture font de cet enregistrement le meilleur moyen de découvrir le monument de la philosophie contemporaine qu'est le "Mythe de Sisyphe".
Claude Colombini & Patrick Frémeaux
"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie."
Albert Camus -
La «Révolution nationale» en 100 jours, et comment l'éviter
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 23 Janvier 2025
- 9782073113320
«Une telle menace, inédite depuis la guerre d'Algérie, appelle un sursaut collectif. C'est la raison pour laquelle, en écrivant ce texte, je ne m'adresse pas à un camp, mais à toutes celles et tous ceux, de droite comme de gauche, qui ne peuvent qu'être préoccupés par cette perspective, et qui restent attachés aux fondements séculaires de notre démocratie.» Pierre-Yves Bocquet
C'est la principale mesure du programme du Rassemblement National : le «référendum sur l'immigration», qu'il promet d'organiser immédiatement après sa victoire à l'élection présidentielle. Ce projet a une apparence : une consultation des Français pour imposer la «priorité nationale». Il a une réalité : un projet de loi de dix-huit pages visant à défigurer notre Constitution, et que le RN entend imposer en réalisant un véritable putsch juridique. Moins de cent jours lui suffiraient ainsi pour transformer la France en démocratie illibérale, xénophobe et autoritaire.
Cet enchaînement n'a rien d'inéluctable. Il est encore possible de s'y opposer : d'abord en en parlant, ensuite en agissant. Ce Tract explique comment. -
Rédigé en 1941 au Brésil où le triomphe du nazisme en Autriche a contraint Zweig à émigrer, Le Monde d'hier raconte une perte : celle d'un monde de sécurité et de stabilité apparentes, où chaque chose avait sa place dans un ordre culturel, politique et social qui nourrissait l'illusion de l'éternité. Un monde austro-hongrois et une ville sans égale, Vienne, qu'engloutira le cataclysme de 1914.
Dans ce qui est l'un des plus grands livres-témoignages sur l'évolution de l'Europe de 1895 à 1941, Zweig retrace dans un va-et-vient constant la vie de la bourgeoisie juive éclairée, moderne, intégrée, et le destin de l'Europe jusqu'à son suicide, sous les coups du nationalisme, de l'antisémitisme, de la catastrophe de la Première Guerre mondiale et de l'effondrement de l'Empire austro-hongrois, sans oublier le rattachement de Vienne au Reich national-socialiste. Ce tableau d'un demi-siècle de l'histoire de l'Europe résume le sens d'une vie, d'un engagement d'écrivain, d'un idéal d'une République de l'intelligence par-dessus les frontières.
Chemin faisant, le lecteur croise les amis de l'auteur : Schnitzler, Rilke, Rolland, Freud, Verhaeren ou Valéry. -
"Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n'étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J'ai mieux respiré, j'ai détesté moins de choses, j'ai admiré librement ce qui méritait de l'être. Avant toi, hors de toi, je n'adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n'a jamais été qu'une force solitaire, une force de refus. Avec toi, j'ai accepté plus de choses. J'ai appris à vivre. C'est pour cela sans doute qu'il s'est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense."
Pendant quinze ans, Albert Camus et Maria Casarès échangent des lettres où jaillit toute l'intensité de leur amour. Entre la déchirure des séparations et les élans créateurs, cette correspondance met en lumière l'intimité de deux monstres sacrés au sommet de leur art. -
Contre la proportionnelle
Julien Jeanneney
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 21 Novembre 2024
- 9782073106438
"Nulle réforme n'attise davantage les arrière-pensées politiques qu'une loi électorale. Elle est toujours mise au service de l'intérêt, à court terme, de ses promoteurs." Julien Jeanneney.
La France est frappée d'une crise de confiance dans ses institutions. Le résultat des élections législatives de 2024 en est l'un des symptômes les plus récents. En réaction, des intellectuels et des responsables politiques proposent de rétablir un mode de scrutin proportionnel pour l'élection des députés. Parée des atours de la vertu et de la justice, cette perspective peut séduire de prime abord.
Mais c'est un mirage. La thérapeutique, en la matière, serait bien pire que le mal qu'elle entend combattre. Elle élargirait le fossé entre la nation et ses représentants, tout en prétendant faire le contraire.
Comprendre ce paradoxe nous invite à en éloigner le péril. -
Jean-Jacques Rousseau avait un rêve : toucher le naturel, devenir cet homme qui marche loin du bruit du monde et se suffit à lui-même. Son rêve s'est réalisé. Un jour, loin des "atteintes des méchants", le philosophe a arpenté les bois et côtoyé les rivières. Il a goûté à l'oisiveté divine de ceux qui ne courent pas après le temps. Il a appris, aussi, à aimer les plantes, au point de désirer les étudier, les faire siennes.
Laura El Makki
Dans ces huit lettres, composées comme de petites leçons, le "promeneur solitaire" initie - passionné - à l'art de la botanique. -
"cher monsieur Germain,..." : lettres et extraits
Albert Camus
- Gallimard
- Folio 2 euros / 3 euros
- 15 Mai 2023
- 9782073033055
"19 novembre 1957
Cher Monsieur Germain,
J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon coeur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (...)
Je vous embrasse, de toutes mes forces."
Albert Camus
Alors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur à Alger, celui sans qui "rien de tout cela ne serait arrivé", toute sa reconnaissance. L'ensemble de la correspondance entre les deux hommes et un extrait du Premier homme où apparaît le personnage de l'instituteur M. Bernard sont ici réunis. Une édition en forme d'hommage à ce lien magnifique de gratitude et de tendresse. -
Remèdes issus des plantes de jardin
Pline l'ancien
- Gallimard
- Folio Sagesses
- 3 Avril 2025
- 9782073101068
Si le livre XX de l'immense Histoire naturelle, traité foisonnant, ne doit bien sûr pas être pris à la lettre et si les procédés qu'il propose sont surannés ou relèvent de la superstition, ce texte n'en constitue pas moins un témoignage rare sur le rapport au monde végétal dans l'Antiquité. Les plantes potagères, tout particulièrement, y font en effet l'objet d'une attention singulière, érudite et sensible, et sont vues comme des remèdes autant que comme des aliments. Aussi Pline l'Ancien l'annonce-t-il d'emblée : "Nul ne devra, induit en erreur par la trivialité des termes, juger ce sujet petit et médiocre."
Concombre, rave sauvage, navet, radis, oignon : Pline l'Ancien dénombre, émerveillé, quelques bienfaits remarquables des plantes de jardin.
Cette édition est issue de l'Histoire naturelle ("Bibliothèque de la Pléiade", Éditions Gallimard). -
Le chagrin conduit le coeur vers la littérature et la philosophie dans l'espoir d'y trouver une consolation, comme un enfant se réfugie dans les bras de sa mère. Mais les mots des autres ne consolent pas. Regarder la mort en face, n'est-ce pas constater notre condition d'êtres résolument inconsolables ?
Qu'est-ce que ça change, vraiment, de perdre son père ? Sans croyance en un au-delà, que signifie l'ultime disparition de ce qui est ? Rien ne change, et pourtant le monde n'est plus le même. Il faut s'habituer à vivre dans un monde sans lui. La vie continue, les matins se succèdent, les enfants grandissent, un nouveau chat rejoint la maison, et après la grande tristesse c'est la peur de l'oubli qui survient.
Et si tout redevenait comme avant ? La vie, même dans l'impossible face-à-face avec la mort, se trouve dans cette alternative : quand le temps s'étire, on s'ennuie ; quand le temps s'arrête, on gémit. Le drame n'est-il qu'une suspension provisoire de nos soucis ? Mais alors, nous autres, êtres inconsolables, avons-nous la possibilité -
Des mots et des actes : Les belles-lettres sous l'Occupation
Jérôme Garcin
- Gallimard
- La part des autres
- 3 Octobre 2024
- 9782073058287
Le temps n'est certes plus à l'admiration béate des créateurs, à la séparation de ce qu'ils sont et de ce que leur oeuvre donne à connaître et à admirer. Mais cette double vision, plus pénétrante, fut, pour Jérôme Garcin comme pour d'autres de sa génération, un apprentissage : "À l'adolescence, j'attendais de la littérature à la fois un refuge et un horizon. Je lui demandais de l'aide, je ne lui demandais pas des comptes." Les coulisses de ce théâtre de signes n'étaient pas toutes reluisantes ; et des mots aux actes - c'est bien l'axe de ce livre - il y avait un écart qu'il s'est avéré impossible sinon de combler, du moins d'ignorer.
Dans cette passionnante revue d'effectifs des « belles-lettres » sous l'Occupation, qui s'appuie sur une connaissance fine des sources de l'histoire littéraire, Jérôme Garcin ajuste son regard, nos regards sur cette époque en clair-obscur, à l'aune de quelques-unes de ses plus hautes figures morales et intellectuelles - avec l'admirable Jean Prévost tout en haut de l'échelle. Ce questionnement par l'exemple sur la responsabilité de ceux que leurs écrits ont fait briller et qui se sont compromis s'adresse autant aux auteurs de ce temps qu'aux lecteurs d'hier et d'aujourd'hui. Car on a beau se garder de vouloir porter des jugements après coup, se répéter que le dossier est documenté depuis longtemps, on ne peut s'empêcher d'éprouver un persistant malaise à l'évocation de cette arrière-cour des catalogues et à l'égard de cette ignorance feinte, voire d'une certaine complaisance, sur laquelle ont pu et pourraient encore reposer certaines de nos passions littéraires. C'est à mieux saisir cette « part des autres », tantôt sombre, tantôt lumineuse, que Jérôme Garcin s'attache ici, en évoquant les figures de Brasillach, Céline, Chardonne, Cocteau, Morand ou Rebatet, et toujours à la lumière des engagements de Kessel, Lusseyran, Mauriac, Paulhan ou Jules Roy. -
Déshonorer le contrat : Roland Barthes et la commande
Antoine Compagnon
- Gallimard
- Bibliothèque des Idées
- 3 Avril 2025
- 9782073085443
Roland Barthes n'avait écrit qu'un seul texte "pour rien", le premier, disait-il. Tous les autres auraient été écrits sur demande ou commande. Parmi ses contemporains, Claude Lévi-Strauss dédaignait les sollicitations pour aller son chemin, tandis que Georges Duby répondait avec bonheur aux invitations des éditeurs et de la télévision. Barthes se trouvait à mi-chemin. Les commandes lui étaient à la fois une souffrance et un bienfait, une injonction et une incitation. Et il s'est toujours débrouillé pour les détourner, pour déshonorer les contrats. De ses contributions aux clubs de livres des années 1950 à son dernier ouvrage, La Chambre claire, pour les Cahiers du cinéma, en passant par son autoportrait déviant des "Écrivains de toujours", il a su mesurer à chaque fois jusqu'où il pouvait aller trop loin, exploser la commande sans s'exposer à un refus. Son cas révèle l'essence de la littérature : donner à l'éditeur, puis aux lecteurs, non pas ce qu'ils demandent, mais ce qu'ils désirent sans le savoir.
-
"A l'ombre des bois ": Recueil forestier
George Sand
- Gallimard
- Folio Sagesses
- 10 Avril 2025
- 9782073101013
Les romans mais aussi les agendas et la correspondance de George Sand témoignent d'une relation sensible à l'ensemble du vivant. Parmi ces manifestations d'une sensibilité et d'un imaginaire particulièrement attachés aux arbres et à la forêt figurent plusieurs articles publiés dans la presse du temps. Le présent ouvrage propose un aperçu de cette part moins connue de l'oeuvre sandienne. Entre souvenirs de voyage, contes, apologues, dialogues philosophiques et prises de position publiques, George Sand affirme plus qu'un goût : un savoir sur la nature doublé d'une véritable pensée de la nature.
Olivier Bara
Secrètement, les arbres traversent toute l'oeuvre de George Sand. Qu'elle défende la forêt de Fontainebleau ou recueille le "murmure" de chênes centenaires... Dans cette anthologie, en cinq fragments, se dévoile la densité de ce lien précurseur, poétique et écologique. -
Les nourritures terrestres ; les nouvelles nourritures
André Gide
- Gallimard
- Folio
- 6 Juillet 2012
- 9782072442339
"Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur. Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquillité. Je ne souhaite pas d'autre repos que celui du sommeil de la mort. J'ai peur que tout désir, toute énergie que je n'aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent. J'espère, après avoir exprimé sur cette terre tout ce qui attendait en moi, satisfait, mourir complètement désespéré."
-
Correspondance avec des cinéastes : 1954-1984
François Truffaut
- Gallimard
- Hors série Connaissance
- 8 Mai 2025
- 9782073007247
Dans l'immense continent des correspondances de François Truffaut, plus le réalisateur se dévoile, plus le mystère de l'homme demeure, et sa pudeur, voire sa mélancolie. Depuis sa lettre de jeune critique à Abel Gance en 1954 jusqu'à sa disparition prématurée en 1984, ce sont ici trente années d'échanges avec les grands anciens (Ophuls, Clouzot...), ses confrères de la Nouvelle Vague (Rivette, Rohmer, Godard...), ses contemporains (de Paula Delsol à Bertrand Tavernier, de Kubrick à Wenders, d'Agnès Varda à Marcel Ophuls...) et ces jeunes talents qu'il prend le temps de conseiller entre les voyages et les tournages.
Autant d'éclats sur cette passion vive qui anime Truffaut depuis l'enfance et ses Quatre Cents Coups, les coulisses de la création et de toute une époque, les amitiés et les filiations, comme en témoigne cette relation forte et singulière qui le lie à ses deux maîtres Hitchcock et Renoir. ' Maintenant que j'arrive à la fin du voyage, lui confie celui-ci quelques mois avant sa mort, voilà que vous apparaissez [...]. C'est comme un petit adieu sur un quai de gare... ' Admirateur inconditionnel d'Hitchcock, le 2 juin 1962, Truffaut lui fait part d'un projet : ces entretiens qui composeront l'un des plus grands ouvrages consacrés au septième art, et dont il présentera l'édition définitive à Apostrophes, le 13 avril 1984, lors de sa dernière apparition publique. Quelques jours plus tard, il recevra ce petit mot de l'ami Chabrol : "Quelle joie de te voir en forme comme avant, superbe et généreux ! La camarde s'est enfuie..." -
Le français va très bien, merci
Les Linguistes atterrées
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 25 Mai 2023
- 9782073036711
«Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l'ampleur de la diffusion d'idées fausses sur la langue française.»
Les Linguistes atterrées
Les discours sur les "fautes" saturent quasiment l'espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c'est la place qu'elle occupera à long terme dans l'usage. Et l'usage, ça s'étudie avec minutie. C'est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits.
Non, l'orthographe n'est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne "déforment" pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n'appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs.
Dix idées reçues sur la langue, et surtout trente propositions pour en sortir. -
« La dernière guerre ? » : Palestine, 7 octobre 2023-2 avril 2024
Elias Sanbar
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 11 Avril 2024
- 9782073079947
« Pour divorcer, il eût fallu avoir été déjà mariés, quand ce conflit était né dans l'impossibilité même d'une union. »
Elias Sanbar
Il suffit de remonter à ce qui oppose les sociétés palestiniennes et israéliennes depuis 1948 pour comprendre ce qu'il y a d'existentiel, de part et d'autre, dans le conflit qui, depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023, a placé Gaza sous les bombes et causé des pertes effroyables dans sa société civile. La naissance d'Israël, et les deux guerres qui l'ont précédée et suivie, s'est jouée sur un socle d'injustice : la négation du droit des Palestiniens à résider sur leur terre. Ce point presque aveugle de la tragédie en cours est bien la source de toutes les désolations ; il réduit à néant tout ce qui, depuis des décennies, a pu faire espérer un horizon de partage, de reconnaissance et de cohabitation pacifiée. Jusqu'à conduire, presque fatalement, à cette « dernière guerre », selon les termes d'Israël...
L'épilogue d'épisodes dilatoires qui, à défaut d'annoncer des jours radieux délivrés de la menace souterraine du terrorisme, conduirait à l'éviction des Palestiniens hors des terres « israéliennes » et à la négation définitive de leur droit au retour. Une sortie de scène irréversible, au mépris du droit international, dont nul ne saurait douter qu'elle ne conduise à de pires malheurs. -
Jean Rouaud enquête sur l'origine du tableau représentant Rimbaud alité, exposé au musée Rimbaud de Charleville, d'un peintre dont on ne trouve nulle trace. Son périple amusé et érudit nous emmène dans le voisinage du jeune poète et des artistes de l'époque afin de découvrir qui se cache derrière le mystérieux Jef Rosman. Suit un deuxième tableau, daté de 1936, représentant trois musiciens qui marchent dans un paysage enneigé. Long poème en vers libres mettant en scène un inquiétant tour de passe-passe : en même temps que la musique amplifiée nous rend sourds aux bruits du monde le ciel se vide du chant des oiseaux. Avec la participation de Robert Johnson, Bob Dylan, Rameau et du violon hérité du grand-père. Dans un dernier texte, Jean Rouaud s'intéresse au film de Ryusuke Hamaguchi Le mal n'existe pas, lequel, sous couvert d'une fable écologique, conduit à s'interroger sur l'épuisement d'un genre qu'on appelait il n'y a pas si longtemps le cinéma.
Autour de trois tableaux, ces trois textes se complètent en un ensemble captivant, remarquable d'intelligence et de virtuosité. -
«Il faut s'adapter» : sur un nouvel impératif politique
Barbara Stiegler
- Gallimard
- Folio essais
- 14 Septembre 2023
- 9782073010063
D'où vient ce sentiment diffus et oppressant d'un retard généralisé, lui-même renforcé par l'injonction permanente à s'adapter au rythme des mutations d'un monde complexe ? Comment expliquer cette colonisation des champs économique, social et politique par le lexique biologique de l'évolution ?
La généalogie de ce nouvel impératif nous conduit dans les années 1930 aux sources du "néolibéralisme" américain : "néo" car, contrairement au libéralisme classique qui comptait sur la libre régulation du marché, ce nouveau libéralisme autoritaire en appelle aux artifices de l'État (droit, éducation, action sociale). L'enjeu est de transformer l'espèce humaine pour fabriquer les agents d'une compétition mondiale loyale et régulée. Pour Walter Lippmann, théoricien de cette transformation, seul un gouvernement de leaders et d'experts peut conduire l'évolution des sociétés dans la bonne direction. Mais Lippmann se heurte à John Dewey, figure majeure du pragmatisme, qui lui oppose l'intelligence collective des publics, socle d'une indispensable refondation de la démocratie.
"La lutte entre le néolibéralisme et la démocratie n'est pas terminée : elle ne fait que commencer", Thomas Piketty, présentation de l'édition américaine, Fordham University Press. -
"Le monde des théories n'est pas le mien. Ces réflexions sont celles d'un praticien. L'oeuvre de chaque romancier contient une vision implicite de l'histoire du roman, une idée de ce qu'est le roman. C'est cette idée du roman, inhérente à mes romans, que j'ai fait parler."
Milan Kundera. -
Qu'il suive le fil d'Ariane sur les traces du Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu'il revisite le mythe de Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu'il rêve à la beauté d'Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes.
Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence.