Des spectacles scéniques et des récits filmiques faisant figurer marionnettes, objets animés et acteurs ensemble, que retenons-nous ? Le robot, la marionnette critiquent-ils le comédien vivant ? En désignent-ils les failles et les habitudes ? L'amènent-ils à modifier son jeu ou le complètent-ils ?
Il s'agit, ici, en termes d'enjeux narratifs, d'interroger ce qu'il en est des représentations du comédien, de sa contestation ou de sa réévaluation.
De nos jours, l'attention médiatique accordée aux collaborations de chercheurs dans le domaine du théâtre, le succès de documentaires, d'émissions et de magazines scientifiques témoignent bien que la science appartient plus que jamais au champ du spectacle et des représentations. Les réflexions réunies dans ce livre interrogent ce que le théâtre fait à la science et inversement comment la science agit avec le théâtre. Ainsi à travers Galilée, Oppenheimer ou Schrödinger se dessine par le théâtre notre désir de science aujourd'hui.
Brigitte Manceaux (1914-1963), nièce de Poulenc, excellente pianiste elle-même, fut pour son oncle une indispensable conseillère musicale, une secrétaire, et une confidente de chaque instant. Cette Correspondance est composée de 192 lettres soigneusement conservées par leur destinataire. Elle constitue un véritable journal, dans lequel Francis Poulenc, l'un de nos grands épistoliers, livre comme nulle part ailleurs, avec tous ses paradoxes, sa vérité de musicien et d'homme.
Cet ouvrage est un événement éditorial en France. C'est la première fois que l'ensemble des lettres d'Emily Dickinson est publié! Née en 1830 à Amherst où elle y meurt en 1886, Emily Dickinson, est devenue, dans le premier tiers du XXe siècle, un des grands mythes des Lettres américaines et, sans doute, l'un des poètes majeurs de la littérature universelle.
Rien de moins sage que certaines images qui, du XIXe au XXIe siècle ne semblent là que pour inquiéter le discours implicite sur lequel elles s'érigent, et, le faisant trembler, vaciller sur ses bases, l'obligent à se repenser non plus comme vecteur de transmission du monde mais comme écran entre le monde et nous. Des corps aussi affolés qu'affolants s'exposent ainsi dans des "petits" genres comme la pantomime et le tableau vivant, tour à tour défiant les "grands" genres et les revivifiant...
Botho Strauss (né en 1944) fait partie des auteurs dramatiques étrangers les plus en vue en France, depuis 1980, date à laquelle Claude Régy l'a fait connaître au public français par ses mises en scène de Trilogie du revoir et Grand et petit. Nul n'est prophète dans son pays : Botho Strauss avait pris des positions politiques controversées après la chute du Mur, ce qui influença le regard sur sa création littéraire. C'est comme dialogue avec le théâtre, comme débat passionné, sous l'aspect de l'auto-référentialité, que ces pièces sont abordées dans le présent ouvrage.
Ces méditations autour d'Eaux dérobées déploient une écriture en dialogue avec le livre de Daniel Cohen et un verset biblique des Proverbes de Salomon. Où il est question d'une parole étrange de la Folie. Et dans cette difficulté d'écrire où nous croisons la folie d'Oreste et celle de David, nous rencontrons une âme juive. L'âme ici est une âme qui s'écrit. Ecriture d'une âme juive. Génitif objectif et subjectif.
Kaléidoscopique, mue par une énergie éperdue et désespérée, l'oeuvre de Copi aborde aussi bien le théâtre, le récit que le dessin. Le dramaturge argentin exilé en France a théâtralisé de manière ironique la relation du dominé face au dominant, la tragédie du malentendu humain mais aussi du créateur menacé par ses propres chimères. Derrière les jeux de masques, derrière les oripeaux du travesti, les pratiques de Copi extériorisent les tiraillements internes au geste créateur.
En matière de rire et d'humour, tout ou presque déjà, au plan théorique, semble avoir été explicité. D'où la difficulté de trouver des créneaux inexplorés pour un renouvellement des connaissances en ce domaine. La présente étude s'attache à mettre l'accent sur la fascinante variété du motif rieur dans les écrits littéraires. L'enquête ne peut être menée à bien que par la synthèse entre le phénomène du rire et l'oeuvre qui en constitue le socle, en lien avec un examen du récit et des personnages.
On ne lit plus aujourd'hui les nombreux essais où Maeterlinck, avec plus de netteté que dans son théâtre, exprime son credo métaphysique. Cet ouvrage est conçu pour réhabiliter sa pensée, en particulier sur la mort, qui selon lui ne fait que prolonger la vie. Les textes du poète belge cités dans cet ouvrage permettent encore d'apprécier sa dépendance méconnue à l'égard de Rimbaud.
Giraudoux, Cocteau et Giono ont su aller au-delà du réalisme ordinaire. Giraudoux démultiplie les comparaisons. Cocteau décèle la vérité poétique. Giono use des moyens du corps pour embrasser l'humanité. Ayant examiné la richesse de ces auteurs majeurs du XXe siècle, Quentin Debray accorde à l'art littéraire la liberté d'utiliser le renvoi intérieur, la métaphore, la diffusion sémantique, le souvenir en appui de l'observation immédiate.
Où est passée aujourd'hui la sexualité alors que les grands prophètes s'en sont allés et que se rappellent des interdits trop évidents ? Dispersée, disparate, en jachère, en terre rare ? Plutôt que d'écouter les sexologues, psychologues et autres virologues, revenons plutôt vers la littérature et ses meilleurs interprètes du siècle dernier, quand se proclamaient encore le lyrisme de l'intimité, l'interrogation du monde et de la chair avec Henry Miller, David-Herbert Lawrence et Albert Cohen.
Troisième volet d'un rétrospective originale et inédite, cette visite critique, des années postcoloniales, achève de passer en revue les petits récits de la fiction françafricaine.
Des trajectoires se tracent, pas si nombreuses, entre sociologisme fondamental et spiritualité puissante ; elles donnent au rire ce pouvoir libérateur et restructurant qu'un célèbre interprète russe avait cru déceler dans les sources populaires d'une autre littérature renaissante, issue du servage et pas encore accessible à telle forme atonale.
Ce volume achève la première partie (1944-1989) d'un projet sur le rire romanesque en Afrique noire, au titre éponyme. Le tome II est paru sous le titre Le Premier Réalisme néocolonial.
Fin des grands récits, fin du monde, fin de l'homme : nous n'en finissons plus de penser les fins et d'interroger ce faisant les conditions de notre présence. C'est qu'il faut encore des humains pour penser le posthumain... Si le principe de comparaison laisse entendre qu'hybrider, c'est penser, une approche de ces figures et structures hybrides semble propre à la compréhension des systèmes et des communications dans lesquelles nous nous inscrivons.
Ce livre rapporte l'expérience majeure en matière d'écriture qui consiste à examiner comment se transforme, chez un futur écrivain, des brouillons en oeuvre magistrale. Il propose la réédition d'une thèse de doctorat soutenue en 1977 en Sorbonne, devant un jury où figuraient Roland Barthes ou Gérard Genette. Bien plus qu'à une énième consultation des brouillons proustiens, on assiste ici à une expérimentation originale des prémisses d'une oeuvre car s'y précisent les contours du style d'un écrivain qui s'éveille.
Les poèmes de « Ferrements » reflètent une période particulièrement fertile en événements pour Césaire et nous montrent sa pratique poétique personnelle, avec ses accès de fureur, de douleur ou de douceur, enrobés de métaphores fulgurantes, qui en masquent l'huis ténu, quasi invisible. Culminant sur les sommets d'une langue qui n'est qu'à lui, abrupte et splendide, Césaire demeure ce poète « difficile », mais d'une richesse inégalée, irremplaçable dans la littérature négro-africaine et antillaise.
L'écriture est, chez Pierre Chappuis, interrogation du monde tel qu'il se donne à nous dans la réalité du langage. Ses études visent à mettre en lumière quelques-unes des formes exploitées par l'écrivain pour répondre au surgissement du monde. La poésie bien sûr, mais aussi la prose, la note, la correspondance seront tour à tour abordées, afin de restituer à l'écriture de Pierre Chappuis toute sa diversité : il s'agira de suivre une pensée sans jamais la figer dans sa dynamique.
Les premières montgolfières suscitèrent un extraordinaire enthousiasme dans toute l'Europe, accompagné par un flot de publications techniques, scientifiques, frivoles, théâtrales, satiriques, mystiques... L'incarnation matérielle d'un rêve fait de passivité, d'abandon, de libération voluptueuse dans une embarcation instable, allait de pair avec la découverte de nouvelles perspectives et de nouveaux paysages. L'air avec ses songes et ses cauchemars suscita de nouvelles poétiques.
Comme les traductions, les retraductions permettent à l'oeuvre littéraire un nouvel accomplissement. C'est dans cette perspective que se placent les contributions de ce volume, ouvert à plusieurs langues - anglais, allemand, espagnol, français, italien, polonais - et à plusieurs approches - historiques, littéraires, sociologiques et linguistiques. Il s'agit d'examiner le rôle de la retraduction dans la construction-déconstruction des canons littéraires européens. Comme on le verra, il est fondamental.
Qu'ils soient chercheurs, spécialistes en analyse de discours, acquisitionnistes, didacticiens, étudiants ou enseignants des langues, ce volume s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux échanges entre disciplines concernées par la question du langage et son usage en contexte. Il invite à s'interroger sur la façon dont les théories linguistiques et/ou acquisitionnelles s'influencent mutuellement et s'inspirent les unes des autres, alimentent la réflexion et les pratiques didactiques, afin de témoigner que les Sciences du langage se mettent à dialoguer...
Deleuze a contribué à mieux nous faire entendre la puissance affirmative du désir et la portée métaphysique des hallucinations et délires. Une logique de la folie qui excède la question du langage et des choses... Cet essai prolonge une intuition restée en friche : la prise au sérieux de la dimension " théologique " des délires dont la catégorie psychiatrique obsolète des " délires mystiques " est une occultation au lieu d'être l'explication, le dépliement qu'elle aurait pu suggérer.
Barbey qui a vu en Schelling un grand poète en métaphysique, s'en est inspiré pour étayer sa conception de la création artistique. La présente monographie, la seule à avoir jamais traité du sujet, un sujet insoupçonnable pour la plupart, s'attache à examiner la portée de l'impact de la lecture de Schelling par Barbey critique et, surtout, par Barbey romancier. C'est que le Français a été vivement frappé par la sentence de l'Allemand qui veut que « les passions auxquelles notre morale négative fait la guerre, sont issues d'une même racine avec les vertus qui y correspondent. L'âme de toute haine, c'est l'amour, et la colère la plus violente n'est que le calme troublé et excité dans son centre le plus intime ». L'essai a donc été tenté d'une interprétation de l'ensemble de l'oeuvre romanesque en fonction de la dialectique schellingienne du bien et du mal.
Qu'ils soient chercheurs ou étudiants, linguistes ou spécialistes en sciences de l'information et de la communication, observateurs des médias, cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à ce qu'une linguistique du discours peut apporter à l'étude de la presse écrite. La méthodologie proposée dans ce livre permet d'observer les phénomènes énonciatifs, syntaxiques ou lexicaux, et de spécifier les régularités dues aux conventions d'un genre qui change d'un pays à l'autre.
Personnage littéraire en soi, écrivain hors normes, capable de l'humour le plus noir et le plus désolé, de la satire la plus féroce comme du lyrisme le plus déchirant, talent polymorphe, auteur pour qui l'écriture est un sacerdoce et une malédiction, Arenas est tout cela et plus encore. Les contributions réunies dans cet ouvrage étudient quelques aspects essentiels de l'oeuvre de l'écrivain maudit cubain.S