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Éditions de Minuit
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L'attente comprend deux phases, l'ennui et l'angoisse. La pièce comprend donc deux actes, l'un grotesque, l'autre grave.
Préoccupé de peu de choses hormis ses chaussures, la perspective de se pendre au seul arbre qui rompt la monotonie du paysage et Vladimir, son compagnon d'infortune, Estragon attend. Il attend Godot comme un sauveur. Mais pas plus que Vladimir, il ne connaît Godot. Aucun ne sait au juste de quoi ce mystérieux personnage doit les sauver, si ce n'est peut-être, justement, de l'horrible attente. Liés par un étrange rapport de force et de tendresse, ils se haranguent l'un et l'autre et s'affublent de surnoms ridicules. Outre que ces diminutifs suggèrent que Godot pourrait bien être une synthèse qui ne se réalisera qu'au prix d'un anéantissement, Didi et Gogo portent en leur sein la répétition, tout comme le discours de Lucky, disque rayé qui figure le piétinement incessant auquel se réduit toute tentative de production de sens.
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* Pièce en un acte pour quatre personnages, écrite en français entre 1954 et 1956. Première publication aux Éditions de Minuit : Fin de partie, suivi de Acte sans paroles I, 1957.
* Fin de partie a été créé, en français, le 1er avril 1957, à Londres, au Royal Court Theatre, dans une mise en scène de Roger Blin, avec la distribution suivante : Nagg (Georges Adet), Nell (Christine Tsingos), Hamm (Roger Blin), Clov (Jean Martin). La pièce a été reprise le même mois, à Paris, au Studio des Champs-Élysées, avec la même distribution, à cette exception près que le rôle de Nell était alors tenu par Germaine de France.
« Dans Fin de partie il y a déjà cette notion d'immobilité, cette notion d'enfouissement. Le personnage principal est dans un fauteuil, il est infirme et aveugle, et tous les mouvements qu'il peut faire c'est sur son fauteuil roulant, poussé par un domestique, peut-être un fils adoptif, qui est lui-même assez malade, mal en point, qui marche difficilement. Et ce vieillard a ses parents encore, qui sont dans des poubelles, son père et sa mère qu'on voit de temps en temps apparaître et qui ont un très charmant dialogue d'amour.
Nous voyons deux êtres qui se déchirent, qui jouent une partie comme une partie d'échecs et ils marquent des points, l'un après l'autre, mais celui qui peut bouger a peut-être une plus grande chance de s'en tirer, seulement ils sont liés, organiquement, par une espèce de tendresse qui s'exprime avec beaucoup de haine, de sarcasme, et par tout un jeu. Par conséquent, il y a dans cette pièce - qui est à un niveau théâtral absolument direct, où il n'y a pas d'immense symbole à chercher, où le style est d'une absolue simplicité -, il y a cette espèce de jeu qu'ils se font l'un à l'autre, et qui se termine aussi d'une façon ambiguë parce que le suspense dérisoire de la pièce, s'il y a suspense, c'est ce fils Clov, partira-t-il ou non ? Et on ne le sait pas jusqu'à la fin.
Je dois dire aussi que c'est une pièce comique. Les exégètes de Beckett parlent d'un « message », d'une espèce de chose comme ça. Ils oublient de dire le principal, c'est que c'est une chose qui est une découverte du langage, de faire exploser un langage très quotidien. Il n'y a pas de littérature plaquée, absolument pas. Faire exploser un langage quotidien où chaque chose est à la fois comique et tragique ».
Roger Blin
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Deux journées sous le soleil, au cours desquelles, enfouie dans la terre jusqu'au torse puis jusqu'au cou, Winnie dure. Avalée par le sol, elle se dit légère. Appuyant de temps à autre son discours sur les restes de son Willie qui achève de remuer et peut-être de vivre, elle bavarde à petits coups, prie, raconte, chantonne et se souvient, recense ses derniers maux et ses derniers biens avec la souriante sérénité de celle qu'une grâce singulière a visitée : ce qui nous paraît enfer lui est tout-venant, un mot de Willie est une joie, un jour sans mourir est un beau jour. Mesurée, indulgente, elle règne sur son malheur.
Ludovic Janvier, Beckett par lui-même, Le Seuil, 1969. -
Roberto Zucco ; Tabataba et Coco
Bernard-Marie Koltès
- Éditions de Minuit
- 11 Janvier 2011
- 9782707321749
Un trajet invraisemblable, un personnage mythique, un héros comme Samson ou Goliath, monstres de force, abattus finalement par un caillou ou par une femme.
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Dans la solitude des champs de coton
Bernard-Marie Koltès
- Éditions de Minuit
- Theatre
- 1 Janvier 1987
- 9782707311030
« Si un chien rencontre un chat - par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu'il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu'ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face - non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l'on se voit de loin, où l'on s'entend marcher, un lieu qui interdit l'indifférence, ou le détour, ou la fuite ; lorsqu'ils s'arrêtent l'un en face de l'autre, il n'existe rien d'autre entre eux que de l'hostilité - qui n'est pas un sentiment, mais un acte, un acte d'ennemis, un acte de guerre sans motif. » (B.-M. K.) Dans la solitude des champs de coton est paru en 1986.
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Combat de negre et de chiens - (suivi des) carnets
Bernard-Marie Koltès
- Éditions de Minuit
- 1 Janvier 1990
- 9782707312983
« Combat de nègre et de chiens ne parle pas, en tout cas, de l'Afrique et des Noirs - je ne suis pas un auteur africain -, elle ne raconte ni le néocolonialisme ni la question raciale. Elle n'émet certainement aucun avis.
Elle parle simplement d'un lieu
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Électre a choisi la mémoire ; la vision de son père assassiné ne la quitte pas. La vie à laquelle s'accroche Clytemnestre, la mère meurtrière, lui est insupportable. Elle défend une cause juste, mais le nom de justicière ne lui revient pas. Elle se débat dans l'illusion d'une action qui ne débouche sur rien ; elle s'épuise sur un fond de néant. Son antagoniste est plus forte et paraît d'abord l'emporter, quand le dieu l'exauce en la trompant et que l'on annonce la mort de l'héritier redouté. Le plan de vengeance d'Oreste, soutenu par Apollon, se passe d'Électre, comme si l'intrigue se dédoublait, et que le droit formel relayait ou supplantait le droit naturel, qui amène Électre, la délirante, à transgresser toute limite. La pièce se termine par une double exécution, mais la condamnation du parricide des enfants d'Agamemnon n'est jamais exprimée. Elle se poursuit tout au long de la pièce dans l'impasse et la contradiction. Oreste sauveur, l'envoyé du dieu Delphes, est le seul gagnant. À la fin, la lumière sinistre d'une initiation parfaite irradie le sang d'un meurtre contre nature.
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Le malheur de la famille d'å'dipe est le fond sinistre sur lequel s'élève la pièce d'antigone, écrite et représentée vers 440, avant å'dipe roi (autour de 430) et å'dipe à colone (avant 406-405).
Créon, qui succède au roi maudit, excommunie å'dipe dans son fils polynice qu'il interdit de sépulture. antigone, " la pauvre fille, fille du pauvre å'dipe ", est le personnage aveugle et redoutable de cette tragédie.
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«Tellement proches. On est si proches - tellement rapprochés qu'on peut plus respirer - j'étouffe - on étouffe à force d'être si proches. ».
Proches a été créée le 12 septembre 2023 au Théâtre de la Colline à Paris dans une mise en scène de Laurent Mauvignier. -
« Un homme voudrait mourir. Il prévoit de se jeter dans le fleuve, dans un endroit désert, et, parce qu'il craint de flotter, il dit : « Je mettrai deux lourdes pierres dans les poches de ma veste ; ainsi, mon corps collera au fond comme un pneu dégonflé de camion, personne n'y verra rien. » Il se fait conduire (dans sa Jaguar, qu'il ne sait pas conduire lui-même), sur l'autre rive du fleuve, dans un quartier abandonné, près d'un hangar abandonné, dans une nuit plus noire qu'une nuit ordinaire, et il dit à celle qui l'a conduit : « Voilà, c'est ici, vous pouvez rentrer chez vous. » Il traverse le hangar, avance sur la jetée, met deux pierres dans les poches de sa veste, se jette à l'eau en disant : « Et voilà » ; et, avec de l'eau sale et des coquillages plein la bouche, il disparaît au fond du fleuve comme le pneu dégonflé d'un camion.
Quelqu'un, qu'il ne connaît pas, plonge derrière lui et le repêche. Trempé, grelottant, il se fâche et dit : « Qui vous a autorisé à me repêcher ? » Puis, en regardant autour de lui, il se met à avoir peur : « Qu'est-ce que vous me voulez ? » En voulant repartir, il s'aperçoit que sa voiture est toujours là, qu'on a mis le moteur hors d'usage, qu'on a crevé les pneus. Il dit : « Qu'est-ce que vous me voulez, exactement ? »» Bernard-Marie Koltès
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Le retour au désert ; cent ans d'histoire de la famille serpenoise
Bernard-Marie Koltès
- Éditions de Minuit
- 3 Juillet 2006
- 9782707319715
« Dans une ville de province à l'est de la France, au début des années soixante, Mathilde Serpenoise retrouve la maison familiale qu'elle a quittée quinze ans auparavant. Revenant d'Algérie avec bagages et enfants, elle est violemment accueillie par son frère qui l'accuse de fuir la guerre et de revendiquer son héritage.
Une bourgeoisie qui se dispute obstinément comme des paysans qui se souviennent éternellement des conflits de village sans en connaître l'origine et qui connaissent chaque borne de leur terrain malgré les ventes, les hypothèques et les abandons ancestraux. » Bernard-Marie Koltès Cet ouvrage est paru en 1988. La pièce a été créée au théâtre du Rond-Point, à Paris, le 28 septembre 1988, dans une mise en scène de Patrice Chéreau, avec Jacqueline Maillan et Michel Piccoli.
Cent ans d'histoire de la famille Serpenoise est un court texte de Koltès initialement paru dans Le Républicain lorrain en octobre 1988, et repris dans la présente édition en 2006.
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« Lorsque Denis Podalydès m'a proposé d'adapter L'Orage, d'Alexandre Ostrovski, ma première réaction, après la surprise - ne parlant, ne lisant, n'écrivant pas le russe -, a été d'accepter cette aventure avec joie, car Ostrovski fait partie de ces auteurs que j'avais lus avec un grand intérêt sans les avoir jamais vus joués. Denis Podalydès, qui connaît très bien mon écriture, était intéressé à l'idée de voir ma langue se frotter à celle d'Ostrovski. Et il est vrai que passer l'écriture et l'univers d'Ostrovski au tamis de ma propre pratique était un enjeu stimulant. (...) Sa modernité ne cantonne plus le théâtre à la noblesse, mais l'ouvre aux marchands et aux provinciaux. La langue y est forgée par les croyances, les proverbes, l'oralité. Ses phrases sont souvent des sentences qui tuent les élans des quelques coeurs ardents qui s'y frottent, et son théâtre ouvre un oeil critique et acerbe sur le pouvoir des institutions familiales, religieuses, mercantiles et politiques. » Laurent Mauvignier
« On va et vient dans cette ville dans une forme d'errance sur place, les gens déambulent, s'arrêtent, repartent et ne vont nulle part. D'un côté la Volga, de l'autre les murs clos des demeures, les secrets enfermés, la violence sourde, l'alcool pour faire semblant d'être libre. Comédie et tragédie tout ensemble, à chaque instant, L'Orage est un classique ébréché, bizarre, très drôle et très dur. Une pièce d'hier pour aujourd'hui. » Denis Podalydès
Le dramaturge russe Alexandre Ostrovski (1823-1886) a écrit près de cinquante pièces de théâtre. Sa pièce la plus célèbre est L'Orage. Elle met en scène l'histoire d'une une jeune femme mariée à un homme fade qui le trahit avec le neveu d'un marchand de passage. La jeune femme est prise entre passion et culpabilité, dans un monde cruel qui pousse inexorablement cette histoire banale vers le drame.
Cette adaptation par Laurent Mauvignier de L'Orage (1859) transpose la pièce du XIXe au XXIe siècle. -
Se voir dans un miroir, voilà une confrontation immédiate avec soi-même relativement banale et, d'ordinaire, assez fugace. Le protagoniste de La Dernière Bande va se livrer à une confrontation avec lui-même autrement troublante. « Viens d'écouter ce pauvre petit crétin pour qui je me prenais il y a trente ans, difficile de croire que j'aie jamais été con à ce point-là. » Chaque année, le jour de son anniversaire, Krapp enregistre un compte rendu détaillé de son état et de ses agissements durant l'année écoulée. Chaque fois, il écoute l'une ou l'autre des bandes enregistrées des dizaines d'années auparavant, et il la commente. C'est dans cet éternel retour à son passé que réside maintenant sa seule lumière. Krapp, qui jadis déclarait ne plus rien vouloir de ce qu'il avait vécu, ne peut aujourd'hui exister que s'il parvient à être de nouveau ce qu'il fut : « Sois de nouveau, sois de nouveau. » Il lui faut surtout être encore celui qui, « quand il y avait encore une chance de bonheur », a vécu un instant d'amour.
- La Dernière Bande : pièce en un acte pour un personnage avec magnétophone, écrite en anglais en 1958.
- Cendres : pièce radiophonique en un acte pour cinq personnages, écrite en anglais en 1959.
La traduction française de l'auteur (avec le concours de Robert Pinget pour Cendres) est parue en 1959.
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Cette pièce, écrite en 1976-77 et parue en 1995, s'inspire des nouvelles de l'écrivain américain J. D. Salinger.
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Dionysos est là. Il arrive depuis toujours. Il vient d'ailleurs, mais il est partout ; c'est qu'il est le dieu du théâtre. La tragédie qu'il met en place sera plus tragique qu'une autre, puisque il s'agit de lui. Il lui faut un homme qui lui résiste, à qui il puisse faire la chasse pour le prendre dans les filets du délire .Les Bacchantes sont la pièce du délire, qui finit mal.
Ce n'est pas l'auteur et ce qu'il a pensé qu'on cherchera , ni en deça de lui, la langue et son rythme. L'athée s'est-il converti ? Peu nous chaut. Au théâtre le poète est masqué, sous les masques de ses personnages. La vigueur de la mise en perspective dépend de sa discrétion. Telle est la règle de l'objectivité scénique. L'auteur ne délivre pas de message. La victime n'apporte pas de salut. La fête n'en répand pas moins ses lumières et ses fastes, ses fantasmagories, ses jeux de cirque, ses bouffonneries et ses horreurs. L'initiation cultuelle des mystères dionysiaques s'y est faite initiation théâtrale. La gloire est toujours douce, dira-t-on, même pour le dieu.Toute arme est bonne pour gagner, surtout celle de la dévotion.
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Une pièce en cinq actes, vraisemblablement écrite en 1611. Le titre sous-entend : histoire à raconter au coin du feu. Histoire de l'apparition du mal dans les rapports humains, de la jalousie, des divisions, des souffrances, des discordes, du triomphe final de la paix.
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Écrites en anglais, pour la télévision, entre 1975 et 1982, ces quatre oeuvres, dont deux sont muettes, ont été mises en scène et réalisées par Samuel Beckett. Produites par la Süddeutscher Rundfunk, elles ont été diffusées en Allemagne entre 1977 et 1983, puis en Grande-Bretagne et en Irlande. Elles sont à l'origine de L'Épuisé, le texte de Gilles Deleuze sur l'ensemble de l'oeuvre de Samuel Beckett.
- Quad, écrit en anglais en 1982.
- Trio du Fantôme, écrit en anglais en 1975.
- ... que nuages..., écrit en anglais en 1976.
- Nacht und Träume, écrit en anglais en 1982.
Trio du Fantôme, ... que nuages..., Quad, Nacht und Traüme font partie de ce que Deleuze nomme chez Beckett la langue des images et des espaces, celle qui « reste en rapport avec le langage, mais se dresse ou se tend dans ses trous, ses écarts ou ses silences. Tantôt elle opère elle-même en silence, tantôt elle se sert d'une voix enregistrée qui la présente, et, bien plus, elle force les paroles à devenir image, mouvement, chanson, poème. Sans doute naît-elle dans les romans et les nouvelles, passe-t-elle par le théâtre, mais c'est à la télévision qu'elle accomplit son opération propre, distincte des deux premières. Quad sera Espace avec silence et éventuellement musique. Trio du Fantôme sera Espace avec voix présentatrice et musique. ... que nuages... sera Image avec voix et poème. Nacht und Traüme sera Image avec silence, chanson et musique ».
Ce recueil est paru en 1992.
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« Il semblerait que le sentiment ne soit pas représentable, ni dans son apparence, ni dans sa conséquence du désir. L'inceste de même mais au plus haut degré est ce qui ne peut pas être représenté ni dans son apparence ni dans sa conséquence du désir, ni dans son principe, ni dans son savoir, ni dans sa connaissance. L'inceste est invisible. Il est d'ordre organique, universel. Il est hors de la folie, il repose au fond des temps. Il semble être partout, dans l'instance la plus paisible de l'enfance, dans la colère la plus foudroyante des Dieux. Mais il n'est nulle part véritable exprimé, il est toujours enfermement sans issue, bonheur sans mesure, inaccompli, ineffable, indéfini, indéfiniment à venir. » Marguerite Duras * Agatha, film de Marguerite Duras (1981), interprété par Bulle Ogier et Yann Andrea.
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Le recueil Comédie et actes divers a été publié aux Éditions de Minuit en 1966 (édition augmentée, 1972) - Comédie : pièce en un acte pour trois personnages, écrite en anglais (datée « 1963 »). Première publication de la traduction française de l'auteur
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Texte écrit en anglais entre 1977 et 1979.
La traduction française de l'auteur est parue en 1980.
« Le livre est là sur ma table, avec sa couverture blanche et le bleu du titre : Compagnie, et j'ai presque peur de ce qu'il y a dedans. Peur et envie et besoin d'entendre de nouveau la voix connue, jamais vraiment connue, autre chaque fois. "Il ne pourra pas aller plus loin.., une expérience limite... Au-delà, il n'y a plus que le silence...", etc. On entend dire ça depuis des années, depuis L'Innommable, mais la voix de Beckett est toujours là et les livres se succèdent, empiétant sur le silence ou, mieux, intégrant toutes les qualités, toutes les formes du silence, se raréfiant pour mieux se trouver, avec des airs de tituber, de se perdre, mais soudain lacérant notre espace, et dans un souffle le mot juste est là, avec toutes ses arêtes comme un prisme noir de basalte.
Donc, ce nouveau livre de Beckett, là, fermé encore. Histoire de l'apprivoiser, je le laisse un temps se familiariser sur ma table avec mon petit gâchis personnel (un mot cher à Beckett, ça). Compagnie, dit le titre, et déjà on se doute que c'est le livre d'une solitude, de la solitude. Oui, "seul", tel est bien le dernier mot, que je m'en vais cueillir aussitôt après avoir lu la première phrase : "Une voix parvient à quelqu'un dans le noir. Imaginer." Entre les premiers mots et le dernier tout le livre respire. Le clou du monosyllabe final troue la page. » (Geneviève Serreau, Le Nouvel Observateur, 1980)
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Ce recueil a été publié en 1982 (édition augmentée en 1986).
- Catastrophe : pièce écrite en français en 1982 et dédiée à Vaclav Havel.
- Cette fois : dramaticule écrit en anglais en 1974. Première publication de la traduction française de l'auteur aux Éditions de Minuit en 1978.
- Solo : dramaticule écrit en anglais, traduction française de l'auteur.
- Berceuse : dramaticule écrit en anglais, traduction française de l'auteur.
- Impromptu d'Ohio : dramaticule écrit en anglais, traduction française de l'auteur.
- Quoi où : dramaticule écrit en anglais. Première publication de la traduction française de l'auteur aux Éditions de Minuit en 1983. Ajout au recueil Catastrophe et autres dramaticules en 1986.
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Quartett precede de la mission promethee - vie de gundling...
Heiner Müller
- Éditions de Minuit
- 7 Novembre 2006
- 9782707319937
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Une femme reçoit ses parents à dîner, elle veut que tout soit parfait et se fait aider par une jeune fille, qui ne comprend pas le français. La femme peut lui avouer ses secrets, ses peurs, elle sait qu'on ne la contredira pas.
Elle évoque des souvenirs, ses amies, ses amants, des blessures insignifiantes et terribles qu'elle croyait avoir oubliées. Car elle parle avant tout dans l'espoir de saisir ce qui lui échappe : sa propre vie.
Ce texte a été créé au Théâtre du Rond-Point du 3 au 27 novembre 2016 par Johanna Nizard dans une mise en scène d'Othello Vilgard.