Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l'épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l'Occident, la Chine ou l'Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?Avec l'intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès mondial de Sapiens et Homo deus, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects - politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel... Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l'humanité se décide sans nous, nos enfants n'échapperont pas aux conséquences.De l'immigration à l'intelligence artificielle, du climat aux religions, Yuval Noah Harari dresse un portrait lumineux de notre époque. Le Point.Un ouvrage magistral. Libération.Traduit de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat.
Le temps connecté est devenu universel. Il a brouillé les frontières entre nous et le monde au point de nous faire perdre tout repère. L'imbrication est totale, dans le temps et l'espace. Ce n'est plus une évolution, c'est une tempête, qui affole nos existences, nos échanges, notre langage, notre sommeil, notre cerveau. Alors que faire ? Sortir du bocal, c'est ne plus exister. Y demeurer, c'est être absorbé. Bousculé. Asphyxié. Le bocal est devenu océan. Un océan de signes, de messages, de sites qui nous relient les uns aux autres sur une mer de données. Regretter l'ancien temps n'a pas de sens. S'arracher au monde connecté n'est plus une option. Mais changer ce monde devenu fou est possible. Aujourd'hui, c'est aussi à chacun de reprendre en main son destin.B. P.Dense, intelligible et constructif. La Croix.Bruno Patino poursuit avec la même limpidité ce récit de notre attention détournée par les écrans connectés. Salutaire. Libération.
« L'image que nous avons des animaux correspond rarement à la réalité. Les moutons ? Des suiveurs, sans aucune personnalité. Les porcs ? Ils sont sales. Les loups ? Méchants. Cette vision déformée peut nous conduire à négliger les animaux, à les mépriser, voire à justifier leur exploitation déraisonnée, qui se traduit par la violence et l'injustice.
Il nous faut déconstruire les représentations et les pratiques que nous perpétuons de génération en génération, malgré nos connaissances scientifiques toujours plus grandes. C'est ce à quoi je souhaite contribuer avec ce livre : modifier notre manière de voir le monde qui nous entoure, apprendre à cohabiter avec les autres créatures, et prendre conscience que nous faisons aussi partie du règne animal.
Ce voyage sera passionnant et renversera nombre d'idées reçues. Face à l'effondrement de la biodiversité et à la crise climatique, ouvrir les yeux sur l'ampleur des problèmes que pose le traitement infligé aux animaux est autant une question d'éthique qu'une question de survie. Pour eux comme pour nous, il y a urgence à changer de regard sur le vivant. »
Après L'Homme nu, la nouvelle enquête de Marc Dugain et Christophe Labbé sur nos comportements de demain. Ces dernières années ont bouleversé nos vies quotidiennes. Ce bouleversement, qui profite formidablement aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), sera durable?: autant l'analyser et le comprendre le mieux possible. C'est le pari de Marc Dugain et de Christophe Labbé dans ce nouveau livre, qui se concentre sur ce virage de civilisation pour mieux dessiner la société du futur. Une société où tout sera fait pour éviter les contacts?; où chacun, faute de se confronter véritablement à l'altérité, risque de s'enfoncer dans une solitude délirante, au beau milieu du métavers... Télétravail, objets connectés, voitures autonomes, applications de rencontres, paiement sans contact, données personnelles livrées à qui accepte de payer ces data?: quel sera l'impact de cette numérisation massive de nos activités quotidiennes?? À mi-?chemin entre journalisme et narration littéraire, Marc Dugain et Christophe Labbé portent leur regard sur l'avancée inexorable de ces phénomènes, au point que les politiques se dispensent bien de les évoquer dans leurs programmes. Est-il vraiment trop tard?? Resterons-nous humains si plus rien ne nous touche??
C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour, cette contrée qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse ? Les mots se dérobent. Aurait-on honte, dans notre société, de prendre de l'âge ?
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de faire éprouver ce qui est l'essence même de notre finitude.
Ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat !
L. A.
Un père, des enfants, une entreprise à transmettre. Balzac en a fait le terreau de nombreux romans, les Américains des séries à succès, mais la réalité dépasse la fiction. Cette enquête riche en révélations plonge dans les coulisses et les secrets de famille du capitalisme français.
Vincent Bolloré a rebâti son empire pour le rendre désirable aux yeux de ses enfants. Mais il ne lâche rien.
Bernard Arnault élève les siens comme on entraîne des chevaux de course.
Jérôme Seydoux ne juge personne à sa hauteur. Dans la tribu Bouygues, c'est l'outsider qui a finalement gagné.
Arnaud Lagardère, lui, a réduit méthodiquement l'héritage de son père, comme une vengeance oedipienne...
Méconnues jusqu'à présent, les histoires de succession des Pinault, Decaux, Hermès, Mulliez, Peugeot, Gallimard ou Bettencourt racontent les privilèges, les haines et les trahisons qui empoisonnent les liens du sang.
Sujet tabou, dossiers explosifs. Histoire universelle.
Au fil d'un récit haletant, deux journalistes réputées nous dévoilent pour la premières fois la véritable nature du pouvoir en France.
Il y a deux façons de voir la situation actuelle : soit se complaire dans le constat, il est vrai cruel et inquiétant ; soit surmonter ce dernier et chercher des solutions, faire confiance aux trésors de notre génie français. Vous, les jeunes, êtes l'avenir de la France. Vous êtes aujourd'hui en demande d'humanité et de fermeté, d'autorité et d'amour, d'exigence et de bienveillance. Vous cherchez votre équilibre, dans une société où les facteurs de déséquilibre se multiplient. Il reste à canaliser vers de justes causes cette attente et cette soif d'idéal. Les plaintes soulagent, mais ne construisent rien de durable.
Tout au long de son parcours militaire, le général Pierre de Villiers a eu à coeur de transmettre ; cinq années dans la vie civile n'ont fait qu'affermir son engagement pour la jeunesse, à laquelle il dédie ces lettres. Elles constituent une véritable profession de foi intellectuelle et morale. Une leçon qui résonne profondément en nous.
Ces Paroles d'honneur ouvrent un chemin pour réapprendre à aimer la France et retrouver l'espérance.
Après quarante-trois années d'une carrière militaire qui l'a conduit à devenir chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers est président d'une société de conseil en stratégie. Il est l'auteur, aux éditions Fayard, de Servir (2017), Qu'est-ce qu'un chef ? (2018) puis L'équilibre est un courage (2020).
Après la vague du mouvement « Body positive », la pression qui pèse sur le corps des femmes a-t-elle réellement disparu ?
Sur les réseaux sociaux comme dans les magazines ou les publicités, on observe la glorification de deux types de féminités « accomplies », deux modèles de corps qui paraissent s'opposer.
Le premier est une femme blanche, CSP+, qui se doit d'être naturelle et dynamique. Elle prend soin d'elle à coups de détox, de « jeûne intermittent » et pratique le sport comme une religion.
Le second est celui d'une femme « racialisée », invitée à la fois à assumer un physique hypersexualisé mais aussi à se rapprocher de la blanchité par des subterfuges dangereux pour sa santé.
À qui profite donc toute cette positivité toxique ? À l'industrie de la beauté bien sûr, et les marques de cosmétiques ou de chirurgie esthétique rivalisent d'ingéniosité pour nous pousser vers ces nouveaux idéaux.
Jennifer Padjemi mène une enquête engagée pour montrer comment le capitalisme moderne a récupéré tous les mouvements qui oeuvrent pour la libération des corps et nous enjoint à lutter contre ces nouvelles injonctions. Un essai percutant et libérateur !
Shazam, Spotify, Velib', AirBnB, Facebook, Amazon, etc. Vous êtes connu, on vous connaît, et on vous traitera bien, de façon personnalisée, mieux même que tous les autres... Vous cherchez, vous achetez, vous évaluez, vous voyagez - et en retour, vos choix et vos gestes dessinent le consommateur et le citoyen idéal que vous êtes, à qui l'on tendra le miroir de son désir. On va construire autour de vous tout un monde qui vous va bien, un monde pour lequel vous êtes parfaitement profilé, ou inversement. Bienvenue dans la société du profilage...
«Il est urgent de réagir pour réconcilier la police et la population en prenant en considération l'ensemble des maux que les violences policières révèlent.» William Bourdon et Vincent BrengarthLes violences policières ffectent la confiance de la population dans la police et, à travers elle, dans les institutions. Nos responsables politiques en dénient trop souvent l'existence et se refusent à tout débat public sur les maux qui en sont à l'origine. Nous sommes témoins des obstacles qui empêchent de constater ces violences et de les condamner. Nous proposons de partager notre expérience d'hommes de loi, avec le souci de la nuance sur un sujet brûlant, tout en formulant des propositions.Trouver les remèdes qui s'imposent pour mettre un terme aux violences policières, telle est la condition pour rétablir le crédit de la police et, au-delà, de l'autorité judiciaire. Une urgence démocratique et citoyenne.
Si le talent comme capacité innée ne repose sur aucune réalité scientifique, il nous est difficile de renoncer à cette fiction. Pourtant, invoquer un ingrédient magique pour expliquer que certains échouent quand d'autres réussissent a des conséquences sociales terribles, creusant les inégalités.
À partir des dernières données de la recherche et en s'appuyant sur des figures de la culture populaire, Samah Karaki, docteure en neurosciences, déconstruit la fiction du talent et explore les mythes qui sous-tendent notre rapport à la réussite et au mérite, mettant au jour les multiples facteurs - sociaux, culturels ou individuels - qui permettent de développer des compétences hors du commun. Sans nier l'influence de l'hérédité sur les aptitudes, elle ne prétend pas non plus que tout le monde est capable de tout, mais invite à renoncer à la course à la performance.
Dans un monde obsédé par le résultat et la distinction, Le talent est une fiction est une réflexion sur le modèle de société auquel nous aspirons et, au-delà, une ode aux réalisations collectives, à la liberté et au plaisir.
« Samah Karaki est biologiste. Dans son essai Le talent est une fiction, elle détaille les mécanismes d'apprentissage qui permettent de combiner réussite scolaire et bien-être émotionnel. » Le Figaro « Dans un essai passionnant, « Le talent est une fiction », la biologiste et docteure en neurosciences fondatrice de l'ONG Social Brain Institute, Samah Karaki, déconstruit ce mythe qui, en nous faisant rêver, nous endort. » L'Obs « Alors que l'omniprésence des « fils et filles de » à Hollywood agite les médias américains, quid des mécanismes de la réussite ? Un essai lumineux les dégoupille pour nous. » ELLE « En réponse à la frustration d'une jeunesse dont les destins sociaux semblent scellés dès le berceau, Karaki s'attelle à montrer ce que le talent doit à l'héritage économique et social. » Libération « Et si le talent était plus complexe et subtil que la version sirupeuse que nous donnent à lire les contes de fées ? Samah Karaki, docteure en neurosciences, propose dans cet essai foisonnant de reconsidérer nos croyance. » Marianne « Dans son essai Le talent est une fiction : déconstruire les mythes de la réussite et du mérite (Ed. JC Lattès), la docteure en neurosciences Samah Karaki appuie que la notion même de talent ne repose sur aucune réalité scientifique. Un ouvrage nourri des dernières données disponibles et d'illustrations populaires, qui nous pousse à regarder au-delà de l'individu et de ses accomplissements, afin de questionner la société dans laquelle nous nous inscrivons et de cesser d'idolâtrer l'excellence individuelle. » Marie Claire « En s'appuyant sur de nombreuses études et sur des exemples biographiques concrets, de Mozart aux génies du sport, Samah Karaki interroge les notions de talent, de mérite ou de réussite, et montre au passage comment certains biais s'appliquent particulièrement aux femmes. » Radio Nova « Déconstruire les mythes de la réussite et du mérite, c'est l'objectif de Samah Karaki qui publie son nouveau livre, Le talent est une fiction. La docteure en neurosciences démantèle le phénomène du talent inné qui permettrait à certains de réussir et qui creuse les inégalités sociales, culturelles et intellectuelles. Dans un monde qui pousse à la compétition, la scientifique invite chacun à abandonner cette course improductive à cause de nos prédispositions génétiques. » La Fringale Culturelle « «Dans nos sociétés, il y a une forme de fascination pour les réussites individuelles, les rescapés, ceux qui se feraient tout seuls», analyse la docteure en neuropsychologie et essayiste Samah Karaki. La publication récente de son livre Le Talent est une fiction - Déconstruire les mythes de la réussite et du mérite aux éditions JC Lattès permet de questionner nos rapports aux grandes figures. » Slate « Et si le talent n'était rien d'autre... qu'un mythe, une invention, une idéologie imaginée pour «saupoudrer d'une poussière magique» nos vies ordinaires et perpétuer à travers les âges un ordre social inégalitaire ? Telle est la thèse provocatrice et stimulante qu'expose Samah Karaki, docteure en neurosciences, dans Le talent est une fiction. » Télérama
Très critique de l'industrie agroalimentaire mais perplexe devant les actions des militants de la cause animale, Dominic Lamontagne a voulu engager un dialogue avec un militant végane pour approfondir les enjeux liés à l'alimentation et à l'avenir de l'agriculture. Dans cet échange épistolaire, il croise le fer avec Jean-François Dubé autour de l'éthique, la santé et l'environnement. Comment évaluer les conséquences de nos choix alimentaires sur les écosystèmes, les animaux et les humains? Est-il moral d'exploiter des êtres dotés de sentience, cette capacité à ressentir, à percevoir et à être conscient? Quel type d'agriculture est le plus susceptible de maintenir l'équilibre de la Terre? Un débat passionnant où les points de vue irréconciliables ne manqueront pas de nourrir vos réflexions.
« Nous savons désormais que l'Humanité fait face au plus grand défi de son histoire. Nous savons que les écosystèmes dont nous dépendons pour survivre menacent de s'écrouler. Le doute n'est plus d'actualité.
Pourtant, il y a de l'espoir. Cet espoir réside dans l'action. Chaque jour un nouveau front s'ouvre. Partout, des femmes et des hommes ont décidé de se lever pour sauver ce qui peut encore l'être, ou pour poser les bases d'un nouveau monde. Qu'ils soient scientifiques, activistes, militaires ou lanceurs d'alerte, ils mettent toutes leurs forces dans la bataille. Leur victoire sera la nôtre, leur défaite aussi. ».
Auprès de celles et ceux qui s'engagent pour la défense de l'environnement, Hugo Clément dessine une carte stratégique des actions à mener. Car si l'on veut que la Terre reste une planète habitable pour notre espèce, c'est maintenant qu'il faut agir.
Julia Keith est en train de déballer un lot de décoration acheté 5 dollars chez Kmart - une affaire - lorsqu'une lettre tombe du paquet : « Ce produit est fabriqué par l'Unité 8, Département 2, Camp de travail Mashanjia, Shuyang, Liaoning, Chine. » Le lanceur de cette bouteille à la mer ? Sun Yi, un ingénieur détenu à Mashanjia, l'un de ces milliers de laogai - camps de rééducation par le travail forcé - qui quadrillent toujours la Chine et où sont notamment emprisonnés quelques 3 millions de Ouighours. Son appel à l'aide est le point de départ d'une vertigineuse enquête dans l'enfer concentrationnaire de la deuxième puissance économique mondiale.
À l'instar des abolitionnistes du XIXe siècle qui combattaent l'esclavage par l'exposé des faits, Amelia Pang démontre avec clarté le prix humain de notre frénésie de consommation.
Quand la chronique n'est pas défrayée par le cas d'un médecin traduit en justice pour être venu en aide à un ami atteint par une maladie impossible à soulager, ou par l'exil en Belgique ou en Suisse de telle personnalité connue afin d'y bénéficier d'une aide à mourir, c'est dans le silence que nombre de malades atteints de maladies incurables demandent en France, en vain, qu'il soit mis fin aux souffrances tant physiques que psychologiques qu'ils subissent, parfois depuis des années, sans espoir de rémission. Malgré les progrès des soins palliatifs, la loi en vigueur jette dans l'impasse un certain nombre de malades. Même la sédation profonde et continue jusqu'au décès, qui n'est pourtant possible qu'en toute dernière extrémité, peut créer une situation terrible dans laquelle le mourant n'en finit pas de mourir. Notre législation ne doit plus laisser désemparés ceux qui affrontent ou redoutent d'avoir à affronter de telles fins de vie pour eux-mêmes ou leurs proches.
Le débat qui s'ouvre doit être alimenté par les retours d'expériences de très nombreux pays qui ont fait évoluer leurs lois depuis une dizaine d'années. Il est temps, en France, qu'il puisse aussi être répondu à l'ultime demande : une demande d'aide à mourir paisiblement.
Gilles Vanderpooten est allé rencontrer Stéphane Hessel avant Indignez-vous !, avant qu'il ne devienne le diplomate le plus médiatisé de France.
Dans ces entretiens réalisés en 2009, Stéphane Hessel insiste sur le fait que la lutte a changé de forme depuis les temps héroïques de la Résistance. Il met l'accent sur le plus fédérateur des combats contemporains, celui pour l'environnement, réclamant par exemple la création d'une Organisation mondiale de l'Environnement. Et pose également la nécessité d'un gouvernement mondial.
En d'autres termes, il invite les jeunes... et les moins jeunes, à ne pas subir mais à s'engager, pour un monde meilleur.
Quatorze femmes brisent un tabou : la sortie de prison. Car la libération, angle mort de la politique carcérale, se révèle bien plus périlleuse que pour les hommes.
Il faudra réapprendre les gestes du quotidien. Renouer avec le corps. Beaucoup ne porteront plus de bleu, la couleur des gardiens.
D'autres achèteront du parfum capiteux pour oublier l'odeur.
Certaines retrouveront leurs enfants, devenus grands.
Dehors, c'est un terrain miné, surtout pour les victimes de violences conjugales, qui ont vécu la prison comme un répit.
Ces voix déchirantes s'élèvent grâce au talent d'Elvire Emptaz. Leïla Slimani, qui préface le livre, ne s'y est pas trompée : il fallait cette délicatesse pour écrire, enfin, ces destins tranchés à la lumière du jour.
Comment le Qatar est-il devenu une grande puissance jusqu'à accueillir l'un des plus importants événements sportifs au monde ? Grâce à l'or noir et au gaz naturel, mais aussi en exploitant le travail de millions d'immigrés souvent venus d'Asie et d'Afrique. Une main-d'oeuvre prise dans les rouages des réseaux de migration qui soutiennent un vaste système d'esclavage contemporain. La construction des stades de la Coupe du monde n'est que la face visible de l'iceberg de l'économie des pays de la péninsule Arabique qui repose sur le travail de cette masse silencieuse et anonyme.
L'écoute est un art perdu, supplanté par la parole.
Au travail, en politique ou sur les réseaux sociaux, l'objectif est de s'exprimer le plus fort possible. Mais qui pense à écouter ?
Kate Murphy, journaliste, pratique l'exercice depuis longtemps, au gré des interviews. Elle a rencontré d'autres professionnels de l'écoute : un barman, un prêtre, un négociateur d'otages du FBI...
Elle réhabilite cette ouverture d'esprit aux multiples bienfaits, qui repose sur l'altruisme et le silence. Car l'art de l'écoute suppose celui de se taire.
Une balade érudite, exquise, qui, mine de rien, cimente le vivre-ensemble.
Traduit de l'anglais par Nadege T. Dulot
Je suis la preuve qu'un avortement peut provoquer l'indifférence ou une déflagration.
Je suis la preuve qu'un même corps peut vivre deux fois ce même événement en mobilisant de façon totalement différente la tête qui le surplombe ou les émotions qui l'animent.
Je suis la preuve qu'il peut occuper vingt ans ou les seules semaines nécessaires à son accomplissement.
Qu'il peut être l'unique issue ou simplement permettre d'attendre un meilleur moment.
Alors, j'ai été lasse des discours péremptoires et fermés sur les raisons pour lesquelles les femmes devraient y avoir recours et sur ce qu'elles devraient ou non ressentir à son occasion. J'ai été lasse et j'ai eu envie d'écouter certaines d'entre elles raconter ce qu'elles avaient vécu en refusant d'admettre que d'autres parlent pour elles.
Ma préoccupation n'était pas le droit à l'avortement mais le droit à la parole de celles qui l'ont expérimenté.
S. V.
La bataille au sein du peloton fait rage. Tous les équipiers tentent de placer leurs leaders dans les meilleures dispositions à l'instant décisif. Il n'y aura qu'un seul vainqueur et pourtant ce dernier ne peut espérer franchir le premier la ligne d'arrivée sans s'appuyer sur le travail des autres. L'univers hiérarchisé de la course cycliste, est similaire à notre société, avec ses jeux de pouvoir et ses services échangés, où toutes les pulsions sont exacerbées et où il faut pourtant s'entendre. Alors que peut nous apprendre ce sport individuel pratiqué en équipes sur ce qui est en jeu au sein de ce grand peloton que nous appelons la société ?
Jusqu'à présent, aucun journaliste ne s'était lancé un tel défi : infiltrer la police. Valentin Gendrot, adepte des reportages en immersion, a osé. Il a suivi une formation express avant d'intégrer un commissariat durant six mois. Celui du 19e arrondissement de Paris, un secteur réputé sensible. Une arme à la ceinture, le journaliste sous couverture a rejoint une brigade dont certains membres tutoient, insultent et distribuent des coups à des jeunes hommes noirs, d'origine arabe ou migrants qu'ils surnomment « les bâtards ».
À sa publication, Flic a déclenché un véritable séisme en France : réaction du ministre de l'Intérieur, enquête de l'IGPN, nomination d'un juge d'instruction. Le livre a été traduit dans cinq langues et vendu à plus de 50 000 exemplaires.
Depuis 2019, les 18-34 ans consomment plus d'actes esthétiques que les 50-60 ans. À partir de ce constat alarmant, Elsa Mari et Ariane Riou ont mené l'enquête. Elles ont poussé la porte des cliniques convoitées, conscientes de cette frénésie de l'intervention. Elles ont écouté des mères et des filles remodelées, la chirurgie en héritage. Mais aussi des jeunes hommes, alléchés par les tarifs, au risque de graves complications.
À qui la faute ? Quelle est la chaîne de responsabilité qui pousse cette génération dans la gueule du loup ? Et quelle future société se dessine lorsqu'une jeunesse n'est plus capable de s'aimer ?
Édifiant. Indispensable.
Qu'est-ce qu'un « propos » ? Un article de journal, souvent inspiré par l'actualité, mais à visée au moins partiellement philosophique. C'est confronter sa pensée au monde, dans ce qu'il a de plus changeant, de plus inquiétant, en s'adressant au plus vaste public. Et chercher un peu d'éternité dans l'histoire en train de se faire. Cela vaut-il la peine ? Il m'a semblé que oui. L'actualité, si souvent décevante ou effrayante, est aussi une incitation à penser. On n'en a jamais trop - et cela guérit, parfois, de la déception comme de la peur. Le réel est à prendre ou à laisser. La philosophie aide à le prendre. Mieux vaut penser que se lamenter. Mieux vaut agir que trembler.
A. C.-S.