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Apogee
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La folle histoire du chômage
Yves Zoberman
- Apogee
- Ateliers Populaires De Philosophie
- 14 Juin 2023
- 9782843987861
Cet ouvrage permet d'établir l'archéologie du chômage en menant une enquête sur sa réalité à chaque époque. Il établit la relation qui existe entre les chômeurs - avoués, inavoués ; visibles, invisibles ; volontaires, involontaires... - et la société depuis deux millénaires. Il met en lumière l'histoire d'une présence invisible mais continue, marquée par des symptômes très visibles.
L'ouvrage s'organise en deux parties chronologiques. La première relate le moment où l'histoire fait le chômage. Le retournement du monde du chômage a lieu en 1795 en Angleterre : les magistrats anglais réunis à l'auberge du Pélican de Speenhamland dans le comté du Berkshire vont instituer, pour la première fois, une indemnité versée aux pauvres, sans contrepartie de travail et sans enfermement.
À partir de là, le chômage fait l'histoire et c'est le début du chômage moderne. Il devient alors réellement un problème politique et social. -
L'interdit du meurtre ; chemins vers ses fondements et son origine
Kévin Cappelli
- Apogee
- Ateliers Populaires De Philosophie
- 8 Juin 2022
- 9782843987533
Interdire le meurtre apparaît comme une évidence et ne fait pas pour nous question. Pourtant, la condamnation du meurtre n'a pas toujours été unanime. Le meurtre a pu trouver des justifications politiques, religieuses, même esthétiques et philosophiques. Les débats contemporains à propos de l'avortement ou de l'euthanasie amènent par ailleurs à s'interroger sur les limites de l'interdit du meurtre, et sur ce qui doit être qualifié de meurtre. Ce double constat conduit à demander, de nouveau : pourquoi, et en quel sens, interdire le meurtre ? Poser cette question ouvre plusieurs chemins. D'abord, est-il possible de justifier l'interdit du meurtre de façon purement rationnelle, sans recourir à aucune conception religieuse touchant la sacralité de la vie humaine, ni à aucun postulat moral hérité par tradition ? Il s'avère que la pensée rationnelle ne vient fonder qu'après-coup un interdit qui est déjà institué dans l'histoire et les sociétés humaines. Mais dès lors, comment penser l'institution d'un interdit qui semble soutenir toute institution ? Y a-t-il un sens à dire que les hommes ont dû s'entendre une bonne fois pour interdire le meurtre, si toute entente présuppose initialement de ne pas s'entretuer ? « Tu ne tueras point » : dans cette directive se fait entendre un défi pour la pensée, tant elle semble se dérober à toute tentative de lui assigner un fondement et une origine.
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" Aimer ... aimer ... Qu'est-ce que c'est ? Ça manque de définition ce mot-là ", s'interroge Hans Castorp lors de sa déclaration à Clawdia Chauchat, dans La Montagne Magique. La perplexité du héros de Thomas Mann est bien légitime, tant il est vrai que nombreuses sont les tentatives de définition de ce phénomène qui nous engage tous. Prenant pour fil directeur l'expérience humaine de l'amour, cet ouvrage se propose d'en suivre trois, qui sont autant de perspectives sur la question de la rationalité singulière qui anime cette expérience dans son irréductibilité même à toute logique intellectuelle : ainsi, comment le discours philosophique prend-il en charge, dès son origine, ce qui semble devoir lui échapper comme irrationnel ? Qu'est-ce que la méditation religieuse peut apporter à l'idée d'amour ? Comment la littérature nous le donne-t-elle à voir ?
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De la fragilité de la démocratie ; une lecture de Tocqueville
Amine Boukerche
- Apogee
- Ateliers Populaires De Philosophie
- 11 Mars 2015
- 9782843984693
Longtemps méconnu, éclipsé par les figures de Marx et de Freud qui ont dominé le XXe siècle, Tocqueville est revenu aujourd'hui sur le devant la scène. On découvre, à travers la lecture de ses textes, à quel point il fut visionnaire. En faisant de l'avènement de la recherche de l'égalité des conditions, c'est-à-dire de la démocratie, une loi historique universelle qui travaille les sociétés, les transforme et détermine, en même temps, les individus qui la composent, Tocqueville nous révèle le sens même de l'histoire.
Toutefois, nous prévient Tocqueville, si nous n'y prenons pas garde, obnubilée qu'elle est par l'égalisation des conditions, la démocratie peut sombrer dans le despotisme. Des pouvoirs arbitraires, d'un genre nouveau, pourraient surgir de la démocratie et éteindre, sans recourir à la violence, la passion légitime des hommes pour la liberté. C'est tout l'intérêt de cette lecture de Tocqueville, que de nous éveiller à ce qu'il avait déjà prédit, dès la première moitié du XIXe, sur l'évolution des sociétés modernes et afin de mieux comprendre notre présent.
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La figure du monstre peut servir de fil conducteur pour comprendre les mutations de notre conception de l'homme. La définition traditionnelle du monstre comme un être contre nature postulait une essence humaine immuable.
La pensée évolutionniste moderne a réintégré le monstre dans la mécanique des lois naturelles. Mais elle en a fait un dégénéré, dont la structure dévoile un arrêt du développement normal. La philosophie contemporaine est parfois tentée de récuser l'idée de nature humaine. Serait-ce également en finir avec la monstruosité ? C'est peu probable. L'absence d'essence de l'homme et sa plasticité totale l'ouvrent à tous les possibles, y compris les pires. Chacun, dans ces conditions, peut se transformer en bourreau. L'humanisation du monstre nous contraint peu à peu à reconnaître la monstruosité de l'homme. Nous avons tenté de repousser le monstre aux confins de l'humanité, puis de l'éliminer. Il a trouvé refuge en nous.
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Notre attitude envers les bêtes révèle notre bêtise, non la leur. Soit nous les prenons pour des machines et nous prétendons que leur souffrance n'est rien. Soit nous en faisons des parents éloignés et nous en faisons des égaux. Notre bêtise est d'abord notre ignorance. Comment les connaître ? Ne statuant pas sur ce qu'ils sont, nous avons alors tous les droits sur eux et les transformons en objets industriels et économiques.
Ou, à l'inverse, ils deviennent notre modèle de moralité et nous leur accordons des droits en ne nous attribuant que des devoirs. Notre bêtise est ensuite notre démesure. Que leur devons-nous ? A la suite du biologiste Jakob von Uexküll, l'animal est pensé ici comme un sujet qui perçoit, imagine, agit et constitue son milieu. L'anthropomorphisme est défendu comme méthode, tant pour la science que pour la morale, afin d'être moins bête et en restant surpris par ce qu'ils sont
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Pour un nouveau monde ; les Utopistes bretons au 19e siècle
Jean-Yves Guengant
- Apogee
- 10 Juin 2015
- 9782843984754
Ils rêvent de sociétés nouvelles. Saint-simoniens, fouriéristes ou socialistes, ils veulent créer un monde plus fraternel, à partir d'entreprises agricoles ou industrielles collectives. Ces nouveaux militants que l'on nommera utopistes, ou socialistes romantiques, sont attentifs aux valeurs de l'association et à l'expérimentation sociale. Au contact de la société bretonne, dans cette Bretagne du XIXe siècle que l'on dit arriérée et coupée du monde, ils pensent que la synthèse entre la paysannerie traditionnelle et une agriculture fondée sur la coopération est possible.
Plusieurs d'entre ces hommes vont participer de façon plus visible à l'histoire de la pensée socialiste, mais aussi à l'affirmation du catholicisme social. A la confluence de plusieurs mondes, de plusieurs courants idéologiques, ils ont essayé d'imaginer un «nouveau monde». Ils sont porteurs d'une protestation contre un ordre inégalitaire et violent. Aujourd'hui, leurs interrogations et leurs réponses ne paraissent ni surannées ni extravagantes.
En cela, ils ont une place singulière dans l'Histoire.
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Nous sommes des poissons volants qui ont perdu jusqu'au désir de voler. Étouffés par un capitalisme consumériste planétaire dont nous souffrons, nous sommes dépossédés de tous motifs de vivre. Notre travail est devenu un emploi salarié qui nous met au service de la machine. Notre consommation est dirigée par le marketing et nous rend addicts. Nos loisirs sont contrôlés par les industries culturelles. Le calcul capitaliste et les data center organisent dans ses moindres détails notre existence, nous en sommes démis, réduits à des fourmis synchrones. Le capitalisme présent est un pouvoir politique sans politique. Voilà la catastrophe ouvrant la voie à tous les extrémismes.
Reprendre le pouvoir sur nos existences et éviter la catastrophe exige de nous une intelligence politique, économique et écologique. Bernard Stiegler nous propose d'inventer un European way of Life, dont le principe est une « relance du désir ». Car nous ne désirons pas consommer mais nous élever, nous aimons l'intelligence et le savoir. Motif individuel de vivre, mais aussi motif social qui rassemble les hommes, et motif politique comme invention d'un avenir commun, ce désir d'intelligence doit trouver dans le numérique de quoi être relancé. Le rêve de Bernard Stiegler est de réconcilier l'Université avec Internet, de faire du numérique le milieu d'un savoir partagé et d'une économie contributive.
Il s'agit du premier ouvrage introductif à la pensée de Bernard Stiegler