Vincent Réveillère, maître de conférences en droit public, nous fait découvrir le travail d'Annelise Riles, anthropologue interdisciplinaire et juriste états-unienne, à travers une série d'articles qu'elle a écrits, ici regroupés, traduits et présentés.
Annelise Riles a développé ces dernières années une des réflexions les plus originales sur la façon dont on peut étudier le droit. En s'appuyant sur l'anthropologie de la connaissance et sur les Science studies, elle propose de prendre au sérieux les techniques juridiques et d'en faire un véritable objet d'enquête.
Les articles traduits présentent ce programme de recherche pour qui les techniques juridiques disposent d'une agentivité propre et s'inscrivent dans des pratiques culturelles spécifiques. Ils montrent aussi la diversité des formes que peut revêtir l'enquête proposée - enquête ethnographique, analyse de documents ou travail sur les textes normatifs et doctrinaux - à travers des recherches menées dans différents champs du droit et pour différentes aires culturelles.
Eduardo Garcia de Enterria fut l'un des plus grands juristes espagnols du XXe siècle. Il impulsa un changement radical dans la doctrine espagnole du droit administratif (notamment par le biais de la Revista de administración pública).
Son ouvrage sur les transformations de la justice administrative est ici présenté et traduit par Simon Gilbert, professeur en droit public.
Le droit a perdu son centre, la "guerre des valeurs" fait rage et l'Etat est submergé par la techno-économie mondiale. Notre système juridique actuel se caractérise dès lors par le nihilisme juridique. A partir de ce constat, à la croisée de la philosophie, de la théorie juridique et de l'histoire du droit, Natalino Irti ne voit plus qu'une "bouée de sauvetage": le formalisme juridique et les choix individuels. Explorant le thème de la nature, des rapports entre droit et économie, de la calculabilité du droit ou encore de la violence, ce penseur européen nous invite à penser notre postmodernité.
Essai de Natalino Irti publié en Italie en 2004 et traduit de l'italien par Madame Anne-Marie Bertinotti, Paolo Alvazzi del Frate et Nader Hakim, professeur à l'Université de Bordeaux.