« Quand je reviens à moi, le monde a changé. Je suis enfermé dans un effluve effroyable. Il fait noir. Je ne peux pas ouvrir mes ailes, à peine agiter mes pattes. Le monde bouge, se soulève et retombe en se balançant. Je suis plaqué contre quelque chose de chaud. La chaleur en est agréable mais c'est de là que provient la puanteur. C'est un corps, un corps d'humain. Je n'ai jamais senti cette odeur d'aussi près, aussi fort, elle imprègne jusqu'à mon plumage. Elle soulève mon coeur et je m'évanouis à nouveau. » Sofia vient de mourir, Louis se perd, Pierre a besoin d'une pause. Helen cherche le pardon, Mélanie son identité, Myriam le sens de sa vie. De la lâcheté anodine au meurtre, ces histoires explorent les concessions auxquelles chacun est poussé par l'aveuglement, l'ambition ou l'égoïsme quotidiens. Le plus souvent, cependant, ces compromissions invitent Alix, Victor et les autres à se relever, en quête d'une vie plus lumineuse.
Crime, suspense, amour, intrigue... Au fil de ces nouvelles, vous retrouverez le commissaire Blondeau et l'inspecteur Benoit On peut aussi y suivre la vie de ce dernier et l'enquête au cours de laquelle il tombe amoureux. Va-t-il se marier ? Va-t-il abandonner la police ? Que devient le commissaire Blondeau ? Nul doute que vous prendrez autant de plaisir à suivre les enquêtes du commissaire de M. Marcadé et de sa fine équipe que l'auteur a eu à les écrire.
J'ai pleuré en rentrant chez Ruth. Le décalage horaire, la fatigue, l'alcool, le trop-plein d'émotion, le nouveau changement, radical, les retrouvailles avec mon vieux copain, ma famille désormais loin de moi... Je me suis abandonné dans ses bras. J'ai versé quelques gouttes de désespoir sur son épaule, sangloté mon inquiétude, hoqueté quelques papillons noirs et inspiré à la fenêtre, pour me calmer, une longue bouffée du nouvel air qui allait désormais bercer mes jours.
Brooklyn endormi et un peu plus loin, par-delà l'Hudson, Manhattan dans son agitation nocturne. Les fêtards affamés se pressent dans les dîners, le Village Vanguard se vide et ferme ses portes sur la 7e Avenue encore bercée de jazz. À Times Square, les touristes prennent leurs dernières photos, aveuglés pas les écrans géants publicitaires et dans une chambre de l'hôtel Pierre, des flashes crépitent sur un mannequin qui prend des poses lancinantes devant Central Park assoupi.
L'auteur nous offre dans ce recueil de vingt nouvelles, où le sentiment amoureux sert de fil conducteur, des portraits d'amants qui acquièrent une dimension de héros romantiques. Le style de l'écriture, qui s'inscrit dans la plus pure tradition classique et n'est pas sans rappeler quelques noms illustres, participe pour beaucoup au plaisir de la lecture. Décrits par touches quasi impressionnistes, les êtres qui peuplent ces pages nous invitent à les rejoindre dans leur intimité où l'amour devient ce rêve qui donne sens à la vie. « Il monte de la terre une odeur annonciatrice d'orage dont je me délecte. La lune est évidente comme un dessin d'enfant et sa clarté invite à la plus délicieuse des promenades nocturnes. Nous nous égarerons, si vous le voulez bien, dans le labyrinthe du jardin avant de rejoindre le chemin qui conduit à la mer. Je vous demande de rester près de moi le temps que durera ce voyage initiatique et de m'écouter. Après, et seulement après, vous déciderez entre vos chimères et ma gourmandise. »
« Quand vous êtes entré dans ma vie, le printemps pluvieux de cette année-là avait capitulé devant l'ardeur d'un bel été. Je vous ai appelé l'Homme Soleil. Quelque chose en vous ressemblait aux jours interminables aveuglés de lumière qui font oublier l'idée de nuit. Était-ce l'éclat de vos yeux ou celui de votre sourire ? Lorsque j'y songe aujourd'hui il me semble que votre rayonnement avait plus à voir avec l'esprit. Vous avez grandi sur les bords de la Méditerranée, là où des voix s'élèvent encore pour raconter mille histoires éternelles ».
Dans ce nouveau recueil de nouvelles que l'on pourrait qualifier de trilogie solaire, l'auteur nous offre un voyage initiatique au pays de la lumière, celle de la Méditerranée ou d'une île perdue quelque part, au milieu d'un océan de toutes les audaces. La prose s'y fait poésie et berce le lecteur d'une ensorcelante musicalité.
Situés en milieu urbain et s'ouvrant sur une finale futuriste, les douze contes qui composent ce livre mettent en scène des individus aux prises avec les affres de la vie en société, qu'elles prennent la forme de la désillusion amoureuse ou professionnelle, de la névrose obsessionnelle ou de la tentation du crime. Dans un cas comme dans l'autre, un héros surgira là où on s'y attendait le moins. Écrits dans une prose affilée et dotés de dialogues percutants, les Contes héroïques nous font découvrir une voix originale dans la littérature.
Le mythographe Évhémère n'aura, certainement avec regret, point été contemporain du héros romain Horatius, seul contre une armée entière, ni du conquérant carthaginois, Hannibal, menaçant en son temps les fondations des démiurges Romulus et Rémus. Il aurait sans doute eu la curiosité de confronter ces êtres à leur sacralité, leurs exploits à la réalité. Sa théorie aurait-elle pu chanceler s'il avait été témoin du déferlement des Cimbres depuis les contreforts nordiques du monde ? À leur tête, la reine cimmérienne, les guidant, l'aurait-elle forcé à douter ? On l'ignore. Que s'y côtoyassent des dieux ou des tyrans, des esprits éclairés ou des âmes désespérées, une seule vérité commune liait toutefois chacun à cet âge déchiré, celle du fer ! « Il n'est point de possible avenir qui n'aura été engendré d'un passé. »
« 16 heures. Il est temps pour moi de repartir une dernière fois en voyage avant de rentrer. Je choisis une banquette proche de la porte 27. À cette heure c'est assez calme ; il n'y a que le vol en partance pour Delhi et cela me convient très bien. Je m'allonge, prête pour le plus paisible des envols. Embarquement immédiat pour un voyage hors du temps. Avant de m'endormir, je songe aux rencontres importantes de ma vie, à ces personnes avec lesquelles Eleonora a parcouru une partie du chemin. Je pense aussi aux relations éphémères, au bel inconnu de l'aéroport, à Markus, à mon ancienne vie, et bien sûr à lui. »
« À ceux qui se croisent sans jamais se rencontrer, et qui auraient pu, ou qui auraient voulu, engloutis dans l'inconscient, tendre la main à l'inconnu, dans un élan d'amour. Ou qui, faisant connaissance une génération plus tard, se souviennent s'être manqués. Même si les esprits se frôlent, on se manque toujours, sauf lors du dernier rendez-vous, le vrai, et l'un des deux saura le rappeler. Ainsi, la rencontre est une communion qui génère à deux une nouvelle vie, avant ce dernier rendez-vous d'amour qu'est la mort. » Moments de vie, rencontres amoureuses ou manquées. Des enfants se croisent, des femmes croisent des femmes, croisent des hommes, se manquent, se trouvent, se retrouvent... Les nouvelles de Jean-André Alaterne explorent les destins contrariés et leurs virages insoupçonnés au coeur d'un ballet d'âmes perdues aux pas incertains.
Je lance un défi aux faiseurs de romans, aux chirurgiens de la pellicule, aux bricolages de scénaristes et d'effets spéciaux. J'invite le lecteur à entrer dans les eaux glaireuses du réel. De cette réalité que nul n'a osé imaginer. "Les terrifiants pépins de la réalité", disait Jacques Prévert...
« Ce numéro qu'il tient dans la main, c'est celui d'une chambre dans ce grand hôtel de la rue des Pinsons. Quel charmant sourire avait cette belle inconnue qu'il a simplement croisée hier au café et qui lui a remis, en toute discrétion, ce petit mot : «Je serai à cette adresse demain à 15 heures, venez.» » Extrait de « Rendez-vous d'un jour ».
Yvonne, la vingtaine, rencontre Augustin, quatre fois plus âgé qu'elle. Leur rencontre improbable scelle leur destin, en la personne de Sonic, un punk. Dès lors la fuite en avant va les emmener de Paris au Havre, puis jusqu'à Bruxelles. Mais pour Sonic, Jean Valjean des temps modernes, le voyage n'est pas terminé...
« Délire et confusion » : Une famille vient s'installer dans un petit village. La mine patibulaire du chef de famille ne dit rien de bon à ces villageois taiseux et superstitieux. Ici, on n'aime pas trop la nouveauté. Quelques mois après leur installation, des phénomènes étranges se produisent. Les animaux prennent la parole et parodient de façon satirique des traits de caractère humains. Tout est illusion et déguisement. « La tortionnaire andalouse ou huis clos porte-ouverte » : Viviane, jeune trentenaire à qui la vie sourit, va connaître une épreuve qui va l'emmener au bord de la folie. Pourtant, le week-end s'annonçait agréable dans ce chalet au bord de la rivière. Jusqu'à l'arrivée inopinée de deux hommes mal intentionnés. Les évènements vont prendre une tournure inquiétante et Viviane ne s'en sortira pas indemne. Elle va sombrer doucement dans une démence schizophrénique... « La tricoteuse » : Marie-Josèphe, 72 ans, a perdu goût à la vie. Son neveu va la faire sortir de sa léthargie en lui lançant un défi énorme, qu'elle relèvera avec succès. Les rêves ne dorment jamais, ils ne font que somnoler ! Trois nouvelles, trois grands thèmes : les apparences, le pardon, la compassion... Avec ce nouveau livre, Félicia, toujours aussi inspirée, arrive encore à nous surprendre. Elle nous entraîne une fois de plus dans son univers bien particulier. Encore une fois, elle se distingue par l'originalité de ses récits, où le suspens côtoie allègrement l'humour, ce qui fait sa marque de fabrique. Avec son style particulier, créateur et excentrique, elle se différencie de la littérature classique, pour la plus grande joie des lecteurs.
Merveilleuse et redoutable, sur laquelle rien ne prévaut, la Vie : « la belle funambule perchée sur l'horizon qui va sa route vertigineuse sur les fils de la vierge de l'espace et du temps » ; dans ses entrailles, quête universelle mais demeurant strictement personnelle, le bonheur parfois possible : « être l'hôte ébloui d'une constellation intérieure où gravite et prend chair l'étoile filante de nos désirs les plus secrets ». Par le sacre des mots, j'ai tenté d'apprivoiser cette force vitale et, en chemin, d'en faire une amie en lui donnant sens et valeurs. Roi sans sceptre, mage sans étoiles, paladin confortable du monde occidental en quête d'un graal auquel je ne crois guère, qu'il faut tailler dans le chaos du monde et l'absurde de l'humaine condition... mais que de tendresse silencieuse dans les yeux de mon chien !
Voici vingt et un petits textes : ils nous parlent avec légèreté et poésie d'un père et de son fils, de leur séjour sur une île enchantée, d'un type qui s'appelait Martin, d'un petit chiot sur une étrange planète ; ils nous disent un amour improbable surgi au coin de la rue, la vie, la mort, l'histoire d'un homme appuyé contre le mur de sa maison, de Dieu aussi passant un jour à Bilbao... Il se dégage de ces textes doux et sensibles une petite musique qui, à n'en pas douter, vous accompagnera longtemps encore après avoir refermé ce petit recueil.
« Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres, Mina a d'autres préoccupations d'une autre importance que le salut rendu à un petit vendeur d'amandes grillées. Dieu seul occupe son esprit, Dieu qui peut compter sur elle et qu'elle ne décevra pas, pas plus que son oncle Abou Assim qui parle si bien et dont le regard trouble, fiévreux lui fait parfois un peu peur. Ce Dieu à la grandeur incommensurable, Mina s'en est fait une idée bien à elle. Pour un peu elle prétendrait le connaître, l'avoir déjà rencontré. L'immense respect des siens pour cet être invisible l'en a empêchée mais elle, petite souris à peine arrivée sur terre, a de lui une image bien construite, belle, rassurante. » J'aime, confie l'auteur, les mots et les histoires surtout celles qui éclairent l'homme de l'intérieur et mettent à nu ce qui palpite en lui de fort et de fragile, d'obscur et de lumineux.. J'aime à approcher, autant qu'il est possible, de cette part mystérieuse et secrète qui guide chacun de nous et le plus souvent à notre insu. Le temps qui passe et nous échappe, le grand tourbillon de la vie qui nous emporte, la singulière absence du présent... autant de sujets qui m'interpellent et m'assurent d'inépuisables sujets d'écriture.
Les mots sont la plus inépuisable fontaine de magie. Ils peuvent à eux seuls transformer ce qui est prétendu réalité, adoucir des blessures, voire les transformer
« Je vois bien, je ne suis pas totalement idiot, que le temps passe, que tout se délie, tout se dénoue, tout se délite et se dilue. Que, hormis les pierres et ce qui est écrit dessus, il ne reste rien. Éternelles sont les pierres. Dans dix ans, dans vingt ans, dans cent ans, mille ans, il ne restera rien de nos minuscules vies. Les photos argentiques illisibles, négatifs détruits, les photos numériques effacées, évanouies, les manuscrits des romans écrits au coeur de la nuit : rien, il ne restera rien. Mais les pierres des temples, dans mille ans elles seront là. Elles ont tenu plus de mille ans déjà. Elles tiendront. » Avec Nulle part où je vive ou meure et ses vingt-trois courtes nouvelles qui sont autant de petits tableaux, comme des éclats de peinture arrachés à l'enduit écaillé du mur du temps, Christian Billon nous emmène sur les chemins de sa mémoire. Écorces fendues du tronc de l'arbre de la vie et qui laissent voir le bois nu de la vérité de l'auteur. Éclats, écailles, écorces mais aussi épines, étreintes, caresses. La vie, quoi. Tout ce qui forme l'écume des années. Et de ce palimpseste surprenant surgissent sous la plume de l'auteur ses évocations obsessionnelles du Cambodge, comme un leitmotiv qui revient dans tous ses livres.
Bandoulière, un mot qui chante plus qu'il ne parle, pour célébrer les maquisards, francs-tireurs et autres déserteurs de la pensée unique et du libéralisme le plus outrancier.
Ceux qui dans les lisières, les friches ou les contre-allées, appellent de leurs mots, de leurs images à un monde debout, sorti de sa gangue.
Cinq nouvelles proposées comme un appel d'air, un signe de connivence, une déclaration d'intention.
Donner à entendre la parole des sans-grades, des invisibles, ces fantassins du petit matin, trop souvent réduits à une variable d'ajustement ou à une courbe de productivité.
Bandoulière, parce-que: "À l'école de la poésie, on n'apprend pas, on se bat."(Léo Ferré).
"Tous les mots, brisés d'un coup, tombent à terre avec un bruit de corps mou qui chute. Je les assemble en désordre et les fourre vite fait dans ma poche. Aussitôt ils se regroupent "Écrire c'est un duel".
Je souris en les regardant, hébété, vidé, puis je retourne me coucher. Le travail ordinaire, aliénant et subalterne attendra. Au bout de quelques secondes, je m'endors enfin."
Des vies de femmes fortes, dont l'élan vital surprend.
Ces femmes, nous les suivons dans des paysages rimbaldiens: des marais du nord de la France, aux dunes de la mer du nord, elles passent par Bruxelles enneigée et les terrils de Charleroi.
Au hasard de leur vie, mais est-ce le hasard, certaines seront brisées, d'autres seront plus fortes que la folie, le deuil, le viol. Ces femmes nous montrent le triomphe de la vie.
Elsa , une jeune fille souhaite avorter. L'île sur la Meuse entre France et Belgique l'appelle. Elle devra sa vie au souvenir pourtant lointain de sa marraine Lili.
Lou avait tout mais elle voulait être libre. Sauf que la mort elle pouvait pas prévoir. Bérénice, sa fille, leur fille, s'en sortira.
Fanny , une mère... violée. Sa fille Hélène... Fanny ne verra pas cela. Elle est morte, bien avant.
Sidonie a toujours appelé sa ma mère Laïs, jamais maman, parce que c'était interdit. Pour ses vingt ans Laïs lui ouvre ses ailes et lui confie un secret de famille.
Manon femme libre et fragile frôle les frontières raison-folie. En rouge et noir comme Najda, celle de Breton. Seule sa chatte Delta la rappellera.
"Le sommeil occupe un tiers de notre vie et conditionne notre bien-être, mais les insomnies entraînent des sautes d'humeur et perturbent notre psychisme. Les fonctions de l'organisme suivent des cycles chronobiologiques et il est impossible pour nos cellules de tout faire en même temps. Pour savoir si l'on est plutôt du soir ou du matin, il faut prendre sa température. Selon la médecine, le lève-tôt se situe entre 36,8 et 37 degrés, le lève-tard entre 36,5 et 36,7 degrés, ce qui franchement ne nous avance pas du tout."
"La nouvelle est un récit court, écrit en prose. Cependant, plus que sa longueur, c'est bien davantage la concision et l'efficacité de son écriture qui la caractérisent. En règle générale, les personnages d'une nouvelle sont peu nombreux et brièvement décrits. Son action est assez simple mais construite de façon à ménager un effet de surprise au dénouement: c'est ce que l'on appelle la chute".
Cette définition, même simple et concise, demande un grand travail de ciselage, d'épure et de retouche.
Je caresse l'idée de m'en être approché aussi près que possible.