Quatre récits à suspense, quatre héroïnes aux prises avec des secrets familiaux tous plus glaçants les uns que les autres. Ainsi en va-t-il de Clare qui reçoit en héritage de parents inconnus une étrange propriété à Cardiff, dans le Maine, ou encore de Mia, enfant solitaire qui apprivoise une chatte sauvage et trouvera en elle sa plus fervente protectrice face aux hommes violents de son entourage.
Avec Cardiff, près de la mer, Oates offre une plongée virtuose au coeur de la psyché féminine, entre cauchemars et réalité, semant le doute dans l'esprit du lecteur terrifié.
À Dublin, Paris, New York ou dans le Michigan, des Américains et des Irlandais sur le second versant de leur vie se penchent sur leur passé. Comme Jonathan Bell, Ricky Grace et les autres, tous sont confrontés à une forme de solitude, de dépaysement ou simplement de rupture. Richard Ford les observe. Non sans une certaine ironie, il décrit leurs doutes et leur inconfort, met en scène leurs désarrois et recueille leurs confidences.
Dans chacune des huit nouvelles qui composent ce recueil, l'autrice met en scène des personnages en quête d'amour et de reconnaissance, destinés à méconnaître ceux qui leur sont les plus proches. Des drames de l'intime tapis dans l'ombre, qui n'attendent qu'une étincelle pour se réveiller. Entre choix audacieux et intrigues en apparence ordinaires, Joyce Carol Oates manie une prose aiguisée et pose la seule question qui vaille : les liens que l'on noue, amoureux ou amicaux, sont-ils voués à se rompre tragiquement ?
Nul besoin de partir à l'autre bout du monde pour vivre des choses étonnantes, il suffit d'observer attentivement le monde pour déceler des mystères sous la banalité. Un voyage en tramway, une escapade à la campagne, un hall de gare ou une rêverie dans les rues de Berlin : Robert Walser, flâneur d'exception, nous emmène dans un univers poétique et nostalgique, à la lisière du merveilleux. Chacun de ces 25 textes, parus en feuilletons entre 1899 et 1920, possède une grâce particulière, dévoilant la profondeur des choses qui se cache «à la surface».
En douze nouvelles, Mariana Enriquez dessine d'une main de maître un univers romanesque qui flirte avec l'horreur mais n'y sombre pas. Mêlant petites histoires et grande Histoire, elle évoque par petites touches le passé de l'Argentine - ses morts, ses fantômes -, et déploie une construction narrative où le suspense et l'humour s'entremêlent pour mieux nous faire rire et frissonner du même coup.
Divorcé, Myers refuse de descendre du train l'emmenant vers son fils qu'il n'a pas vu depuis huit ans. Sans enfant, Jack et Fran dînent chez des collègues dont le bébé est hideux. Au chômage, Patti tente en vain de vendre des vitamines à domicile. Loin du rêve américain, les couples se déchirent, la crise sévit, l'alcool détruit. La vie est une tragi-comédie parsemée de minuscules moments de bonheur.
Un employé de cirque accepte d'être envoyé dans le ciel comme un boulet de canon ; le jeune pensionnaire d'un étrange orphelinat découvre qu'il est un clone d'Adolf Hitler ; un accidenté de la route perd la mémoire et se retrouve dans une pièce virtuelle avec une femme virtuelle, à moins que ce ne soit l'inverse...
Facétieuses, corrosives et brillantes, les vingt-deux nouvelles d'Incident au fond de la galaxie manient le virtuel et le fantastique pour faire surgir de profondes réflexions sur le deuil, la solitude et les stigmates de l'Histoire.
De quoi parlent les histoires d'Alice Munro ?
De baisers donnés.
De meubles encombrants dont on ne parvient pas à se séparer.
De trahisons nécessaires.
De mots d'adieu.
De femmes déchirées entre la passion et la vie domestique, le désir d'être libre et la bonne éducation.
Neuf histoires d'amour, en somme.
"Un tourbillon de nouvelles drolatiques, punk et émouvantes. Trente-huit histoires à dormir debout, où l'auteur n'épargne rien ni personne".
Les Inrockuptibles.
Raconte-moi une histoire ou je te tue. Raconte-moi une histoire ou je meurs. Ainsi commence le nouveau recueil d'Etgar Keret : sous la menace de notre soif vitale d'histoires pour tenir le coup dans notre drôle de monde, où l'envers et l'endroit se rejoignent sans cesse pour le pire et le meilleur, comme dans un anneau de Möbius. Voici trente-neuf nouvelles, comme autant d'exercices salutaires pour apprendre à lire autrement la vie, la solitude, la mort, la violence et le CAC 40.
Elles fuguent. S'échappent. S'en vont voir ailleurs. Elles : des femmes comme les autres. Par usure ou par hasard, un beau matin, elles quittent le domicile familial ou conjugal, sans se retourner. En huit nouvelles, Alice Munro met en scène ces vies bouleversées. Avec légèreté, avec férocité, elle traque les marques laissées par le temps et les occasions perdues.
Six nouvelles explorent les univers troubles de personnages au bord de la folie. Inspirée d'un tableau d'Edward Hopper, celle qui ouvre le recueil a pour protagoniste une femme qui chaque matin, nue et chaussée d'escarpins, attend son mari, le regard vide tourné vers une fenêtre. Lorsque ce dernier arrive, le lecteur pénètre leurs pensées où se mêlent désir, dégoût et haine...
Joyce Carol Oates ausculte brillamment les thèmes de l'abus physique, psychologique et émotionnel.
Les héroïnes d'Alice Munro courent après le bonheur. Quête vaine, éperdue, étourdissante, mais qu'elles poursuivent sans relâche. Dans ce recueil de nouvelles, on croise une étudiante qui accepte les propositions indécentes d'un vieillard, une mère en deuil qui change d'identité ou une femme affrontant enfin sa part de cruauté. D'une écriture précise et sensible, Alice Munro met en évidence les forces invisibles qui guident chaque destin.
Traduit de l'anglais (Canada) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso.
Les lèvres d'un enfant qui apprend tout juste à lire dans le plus grand des sérieux, une pause imposée sous une pluie battante grâce à ce petit toit en avancée devant la pharmacie, une épingle pincée entre les lèvres le temps de nouer la chevelure et de dévoiler une jolie nuque, un sourire attrapé en plein vol au détour d'une conversation ou d'une lecture, une chaude soirée d'été accompagnée d'une salade de fruit : il suffit simplement de prendre le temps pour regarder, profiter et goûter à ces plaisirs simples et tendrement quotidiens.
Explorant avec brio la frontière ténue entre fantasmagorie et réalité, les sept nouvelles rassemblées ici nous font pénétrer dans le quotidien de femmes vulnérables, en prise avec la violence qui les entoure. Qu'elle prenne la forme d'un père abusif ou d'une compagnie aérienne outrageusement zélée, c'est bien la folie qui règne dans l'univers de la grande Joyce Carol Oates.
Kafka rejoint sa maîtresse, un inconnu fuit l'Allemagne nazie, Primo Lévi est envoyé à Auschwitz : tous sont pris dans la tourmente de la guerre, ils sont citoyens de la patrie Séfarade. Dans les trains qui les mènent loin des combats, leur fureur s'apaise. Antonio Munoz Molina fait céder le loquet du wagon qui renferme la vérité secrète de ces exilés : chacun peut devenir le juif d'un autre...
« Je gaspillais beaucoup de temps et d'énergie à créer une certaine image de moi-même et à recueillir une approbation ou une acceptation qui ne me faisaient rien, parce qu'elles n'avaient rien à voir avec celui que j'étais vraiment. J'étais un imposteur et ça me dégoûtait, mais je crois que je n'arrivais pas à m'en empêcher ».
Ces mots sont ceux de Neal, son long monologue d'homme en proie au doute, à l'imposture et à l'errance constitue l'une des nouvelles de L'Oubli. Comme Neal, les autres personnages de ce recueil souffrent de l'impossibilité de faire coexister leur propre espace mental avec le reste du monde. Et trouvent leur refuge dans l'effacement et l'oubli : dans l'art le plus absurde, la folie, la chirurgie esthétique, une lettre désespérée, ou même le suicide.
L'univers de David Foster Wallace se retrouve condensé dans ces huit nouvelles qui sont autant de petits romans où se conjuguent humour noir et empathie.
Une femme porte en permanence un ruban vert autour du cou et refuse que son mari le touche.
Une autre fait l'« inventaire » de ses amant(e)s tandis qu'un fléau plonge les États-Unis dans l'angoisse.
Tour à tour fantastiques ou fantaisistes, les nouvelles de Carmen Maria Machado racontent le trouble, l'ombre et fourmillent d'inventivité. Elles partagent surtout une ambition commune : dire la réalité de l'expérience des femmes et la violence qui s'exerce sur leurs corps.
Une chanteuse de boléro exilée à Miami suite à la révolution culturelle, un soldat déchiré entre son amour angolais et son épouse cubaine, une mère qui s'habille en noir avant qu'on lui annonce la mort de sa fille... Amours gâchés, nuits affriolantes et souvenirs entêtants. En treize nouvelles, nous sommes à Cuba, l'île qui habite les héros de Leonardo Padura.
Malgré ses serments de fidélité, Ludo collectionne les baisers volés. Meredith et Max évoquent les souvenirs de leur relation amoureuse ratée, du coup de foudre à leur séparation. Yves trouve enfin l'occasion parfaite pour se venger d'un féroce critique littéraire. Bethany rêve de devenir artiste, actrice, chef ou chanteuse. Autant de personnages perdus, errant d'une impulsion à l'autre...
Dans le Journal d'un tueur sentimental, un homme épris d'une belle Française néglige le contrat pour lequel il a été payé et part dans une course effrenée, de la Turquie au Mexique, à la poursuite d'une «cible amoureuse» insaisissable.
Hot Line met en scène un inspecteur rural, muté à Santiago, qui enquête sur les téléphones roses, non sans causer quelques aigreurs aux hommes politiques qu'il ose défier... Quant aux yacarés, ces petits crocodiles d'Amazonie dont la peau est si recherchée par les maroquiniers milanais - commerce qui met d'ailleurs en péril la vie des Indiens Anarés -, ils sont au centre de l'intrigue qui mène un inspecteur de police jusqu'en Italie.
Trois histoires, sur des thèmes chers à Luis Sepúlveda, pour un plaisir de lecture jamais démenti.
Nostalgique d'une Sicile baignée de lumière, le narrateur raconte le royaume perdu de son enfance, les vastes demeures aristocratiques aux mille recoins cachés. La même mélancolie heureuse traverse le récit de ce professeur célèbre, jamais remis de son histoire d'amour avec une sirène... À travers des nouvelles où la beauté et la mort s'entrecroisent, l'auteur prépare Le Guépard, son chef-d'oeuvre.
Une panthère rôde, un ouragan se déclare, deux petites filles sont abandonnées sur une île... derrière le paysage de carte postale, la faune et la flore parfois hostiles de la Floride influent sur le destin des personnages de ce recueil. Mais Lauren Groff semble vouloir nous dire autre chose : les menaces les plus dangereuses, et les perturbations les plus puissantes viennent moins de l'extérieur que des recoins les plus isolés de notre intimité.