Un architecte qui fuit Constantinople avec les plans d'une bibliothèque inexpugnable, un étrange cavalier qui arrive à convaincre un tout jeune écrivain (accessoirement nommé Miguel de Cervantes) d'écrire un roman inégalable... on retrouve dans ce recueil une atmosphère et des thématiques familières aux lecteurs de Zafón : des écrivains maudits, des bâtisseurs visionnaires, des identités usurpées, une Barcelone gothique et certains des personnages phares de la tétralogie du "Cimetière des livres oubliés", tels Semperé, Andreas Corelli ou David Martin.
Il se dégage de l'ensemble une unité parfaite et un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère (et de vapeur).
Une bande de garçons de six à douze ans se trouve jetée par un naufrage sur une île déserte motagneuse, où poussent des arbres tropicaux et gîtent des animaux sauvages. L'aventure apparaît d'abord aux enfants comme de merveilleuses vacances. On peut se nourrir de fruits, se baigner, jouer à Robinson.
Mais il faut s'organiser. Suivant les meilleures traditions des collèges anglais, on élit un chef. C'est Ralph, qui s'entoure de Porcinet, « l'intellectuel » un peu ridicule, et de Simon.
Mais bientôt un rival de Ralph se porte à la tête d'une bande rivale, et la bagarre entre les deux bandes devient rapidement si grave que Simon et Porcinet sont tués. Ralph échappe de justesse, sauvé par l'arrivée des adultes.
Ce roman remarquable a un sens allégorique qu'il n'est pas difficile de comprendre : c'est l'aventure des sociétés humaines qui est tragiquement mise en scène par les enfants. Mais l'oeuvre vaut avant tout par la description de leur comportement et par l'atmosphère de joie, de mystère et d'effroi qui la baigne.
«Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j'aimerais aujourd'hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.» Dans ces deux discours, Chimamanda Ngozi Adichie porte une voix, rare et puissante, d'émancipation.
Depuis l'Antiquité, le mythe de Pygmalion et Galatée n'a de cesse de fasciner et d'inspirer des artistes. Mais ce récit millénaire du sculpteur misanthrope, épris de la statue qu'il vient de réaliser, demeure inachevé : lorsque Galatée est transformée en être vivant par les dieux, elle est réduite au silence par les hommes. Enfin, il est temps pour elle de devenir la narratrice de sa propre histoire et ainsi de choisir elle-même son destin.
Textes extraits de Nouvelles I et II (Folio SF)
«Fuyez, pour Dieu, fuyez au loin le réverbère ! Et vite, aussi vite que vous pouvez, passez au large. Heureux encore si vous vous en tirez avec une coulée de son huile puante sur votre élégant manteau. Mais outre le réverbère tout respire l'imposture. Elle ment à longueur de temps, cette Perspective Nevski, mais surtout lorsque la nuit s'étale sur elle en masse compacte et accuse la blancheur ou le jaune pâle des façades, quand toute la ville devient éclair et tonnerre, quand des myriades d'attelages débouchent des ponts, quand les postillons hurlent sur leurs chevaux lancés au galop, quand le démon lui-même allume les lampes uniquement pour faire voir les choses autres qu'elles ne sont.» Classiques de la littérature russe, La Perspective Nevski et Le Manteau sont deux entrées exemplaires dans l'oeuvre de Gogol et ouvrent, magistralement, à sa Saint-Pétersbourg spectrale et cruelle.
Ce roman est le compte rendu à la fois nostalgique et espiègle de la randonnée qu'effectua Stevenson avec une ânesse obstinée dans les Cévennes en 1878. Tandis que l'animal réinvente, à mesure de sa fantaisie, le chemin du voyage, son maître se prend peu à peu aux joies de l'errance. Éloge de la lenteur et du goût pour l'inutile, Voyage avec un âne dans les Cévennes nous invite «à voir le monde comme une bohème non pas vraiment raffinée, mais glorifiée et pacifiée.» (Henry James)
Quatre récits à suspense, quatre héroïnes aux prises avec des secrets familiaux tous plus glaçants les uns que les autres. Ainsi en va-t-il de Clare qui reçoit en héritage de parents inconnus une étrange propriété à Cardiff, dans le Maine, ou encore de Mia, enfant solitaire qui apprivoise une chatte sauvage et trouvera en elle sa plus fervente protectrice face aux hommes violents de son entourage.
Avec Cardiff, près de la mer, Oates offre une plongée virtuose au coeur de la psyché féminine, entre cauchemars et réalité, semant le doute dans l'esprit du lecteur terrifié.
Extrait des Chevaux fantômes et autres contes (Folio)
Comment le désir et la passion, enracinés au fond de chaque être, peuvent le révéler à lui-même et bouleverser son destin : tel est le secret que tentent de percer les quatre récits qui composent ce volume.
L'éveil de la jalousie chez un garçon de douze ans, qui a innocemment rapproché sa mère et le jeune vacancier oisif dont l'amitié l'emplissait de fierté ; la dérive nocturne d'un homme qui découvre au contact des voyous et des prostituées une part inconnue de lui-même ; le mystère d'une jeune femme qui se donne sans vouloir révéler son identité ; la rivalité de deux soeurs, l'une religieuse et l'autre courtisane...
Dans des situations très diverses, l'auteur de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme explore avec audace des sentiments troubles et fascinants, témoignant d'une absolue maîtrise de son art de romancier.
«Quoique les mâchoires de Père Loup se fussent refermées complètement sur le dos de l'enfant, pas une dent n'égratigna la peau lorsqu'il le déposa au milieu de ses petits. - Qu'il est mignon ! Qu'il est nu !... Et qu'il est brave ! dit avec douceur Mère Louve. Le bébé se poussait, entre les petits, contre la chaleur du flanc tiède. - Ah ! Ah ! Il prend son repas avec les autres... Ainsi c'est un petit d'homme. A-t-il jamais existé une louve qui pût se vanter d'un petit d'homme parmi ses enfants ?»
À Dublin, Paris, New York ou dans le Michigan, des Américains et des Irlandais sur le second versant de leur vie se penchent sur leur passé. Comme Jonathan Bell, Ricky Grace et les autres, tous sont confrontés à une forme de solitude, de dépaysement ou simplement de rupture. Richard Ford les observe. Non sans une certaine ironie, il décrit leurs doutes et leur inconfort, met en scène leurs désarrois et recueille leurs confidences.
Nouvelles extraites d'Oeuvres romanesques, I (Bibliothèque de la Pléiade)
Dans cette vallée reculée qu'est Sleepy Hollow, quiétude et silence semblent maîtres des lieux. Pas assez, cependant, pour faire oublier les superstitions et légendes qui s'y propagent : la contrée serait en effet ensorcelée, condamnant ses habitants à une existence somnambulique et sous l'influence d'un inquiétant Cavalier sans tête. C'est lui que l'instituteur Ichabod Crane, de passage dans la région, va, un soir, trouver sur son chemin...
« De tous les talents ordinairement en possession de mon sexe j'étais la maîtresse. Au couvent, mes progrès avaient toujours été plus grands que ne le permettait l'instruction reçue, les connaissances dont je disposais étonnaient chez quelqu'un de mon âge, et je surpassai bientôt mes maîtres.
Toutes les vertus susceptibles d'orner un esprit se retrouvaient dans le mien. Il était le lieu de rencontre de toutes les qualités et de tous les sentiments élevés. Mon seul défaut, s'il mérite ce nom, était de posséder une sensibilité trop vive, prompte à s'émouvoir de toutes les afflictions de mes amis, et plus encore des miennes. » Dans ce court roman épistolaire composé par Jane Austen à l'âge de quinze ans se goûte déjà la plume de la maturité, aussi délicate qu'ironique.
Ces histoires délicieuses qui nous font venir l'eau à la bouche, l'écrivaine gastronome les a composées en compagnie de son ami Taniguchi. Elle nous donne le goût du Japon avec une volupté, une euphorie contagieuses. Cuisine bouddhique à Kamakura, pot-au-feu de fugu à Osaka ou fête de l'anguille à Narita, gyôza croustillants à Jimbôchô, tempuras de crosses de fougères et de pousses de lis à Ginza... Autant de restaurants que de petits quartiers, leurs spécialités et les personnages qui les animent. Car ce livre est aussi un document vivant qui nous fait comprendre le rapport des Japonais à la nourriture : mets de saison et plats de fête, recettes jalousement gardées, destins d'établissements centenaires.
Un livre alléchant, d'une merveilleuse sensualité, qui assouvit aussi bien les rêveries gustatives que la soif de connaissances sur le Japon."
Dès sa naissance, loin d'être un beau poupon joufflu, Benjamin Button ressemble à un vieillard voûté et barbu ! Ses parents découvrent peu à peu qu'il rajeunit chaque jour : de vieillard il devient un homme mûr, un jeune homme, un enfant... Bénédiction ou malédiction oe
Sous la fantaisie et la légèreté perce une ironie désenchantée qui place Fitzgerald au rang des plus grands écrivains américains.
«Ce livre comporte treize nouvelles. Ce nombre est le fruit du hasard ou de la fatalité - ici les deux mots sont strictement synonymes - et n'a rien de magique. Si de tous ces écrits je ne devais en conserver qu'un seul, je crois que je conserverais Le congrès, qui est à la fois le plus autobiographique (celui qui fait le plus appel aux souvenirs) et le plus fantastique.
J'ai voulu rester fidèle, dans ces exercices d'aveugle, à l'exemple de Wells, en conjuguant avec un style simple, parfois presque oral, un argument impossible. Le lecteur curieux peut ajouter les noms de Swift et d'Edgar Allan Poe.
Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps.» Jorge Luis Borges.
Dans la campagne russe, au coeur de l'été, on passe le temps en bonne société en jouant aux cartes, en se promenant au bord du lac, en buvant du thé fumant ou en allant au bal. C'est là que Vladimir Serguéïtch Astakhov, arrivé de Saint-Pétersbourg pour inspecter le village dont il est propriétaire, rencontrera deux femmes. L'une est aussi froide que l'autre est entreprenante. À force d'indécision, elles lui échapperont toutes les deux et Vladimir Serguéïtch verra, dans cet été, la fin d'une époque insouciante.
Comment résister à la tentation lorsque même notre âme essaie de nous corrompre ? Pour rester auprès de la sirène qu'il aime éperdument, un pêcheur va devoir aller à l'encontre de l'éthique et affronter la noirceur de son âme. Trois contes emplis de poésie où l'on retrouve les thématiques du Portrait de Dorian Gray et l'ironie mordante de son auteur, qui démontre que tous les contes ne riment pas avec «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants».
Extrait desOeuvres romanesques, II (Bibliothèque de la Pléiade)
Un quotidien fait de calculs mesquins, une cuisante déception amoureuse, un profond sentiment de désarroi face à l'existence... Les personnages de ces nouvelles sont englués dans une existence qui leur rétrécit l'âme, qui éteint leur joie de vivre. Mais peut-être nous invitent-ils à méditer le conseil que se donne l'un d'entre eux : «La vie est effrayante, alors il n'y a pas à se gêner avec elle, brise-la et prends tout ce que tu peux lui arracher avant qu'elle ne t'écrase.» Qu'est-ce qu'une vie réussie ? Quatre nouvelles pour découvrir un immense écrivain au sommet de son art.
Une sélection des meilleures nouvelles d'Edgar Allan Poe. Le maître du fantastique entre dans les "classiques" 10/18 !
Invité par Roderick Usher à séjourner dans la mystérieuse demeure où il vit reclus avec sa soeur jumelle Madeleine, un homme découvre son ami d'enfance souffrant d'une énigmatique maladie qui a déformé son visage et hante ses pensées. Lorsque Madeleine meurt, l'état d'Usher s'aggrave et c'est la maison elle-même qui semble l'emporter vers la folie, jusque dans sa chute.
Les dix-sept nouvelles du maître du fantastique regroupées dans ce recueil sont imprégnées de la thématique fétiche de Poe : l'exploration des limites de la psyché. Sur un fil tenu entre vérité et étrangeté, les certitudes du lecteur se fissurent alors que la réalité se déforme dans l'esprit tourmenté des personnages. Convoquant névroses, expériences d'hypnose, retournements inattendus et visions infernales, Edgar Allan Poe dissèque la folie pour retrouver l'origine du mal qui ronge les hommes.
« Ta Pénélope d'envoie cette lettre, trop tardif Ulysse : ne réponds rien, mais viens toi-même. » 10 lettres d'amour, 10 voix de grandes héroïnes éplorées, 10 explorations de la passion amoureuse.
Liste des lettres :
Pénélope à Ulysse - Briséis à Achille.
Phèdre à Hippolyte - oenone à Pâris.
Hypsipyle à Jason - Didon à Énée.
Hermione à Oreste - Déjanire à Hercule.
Ariane à Thésée - Médée à Jason.