Un architecte qui fuit Constantinople avec les plans d'une bibliothèque inexpugnable, un étrange cavalier qui arrive à convaincre un tout jeune écrivain (accessoirement nommé Miguel de Cervantes) d'écrire un roman inégalable... on retrouve dans ce recueil une atmosphère et des thématiques familières aux lecteurs de Zafón : des écrivains maudits, des bâtisseurs visionnaires, des identités usurpées, une Barcelone gothique et certains des personnages phares de la tétralogie du "Cimetière des livres oubliés", tels Semperé, Andreas Corelli ou David Martin.
Il se dégage de l'ensemble une unité parfaite et un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère (et de vapeur).
Une édition destinée aux classes de 6e. Outre les trois aventures les plus connues de Mowgli, ce recueil reproduit Comment vint la crainte, un poétique récit de création qui n'est pas sans rappeler les Histoires comme ça de l'auteur.
Douze nouvelles au fil desquelles des couples divorcent, des femmes noires sont traquées par des pit-bulls, où une liste de courses devient un programme de vie, où l'on écoute battre sous la poitrine d'un autre le coeur transplanté d'un amour décédé... Au sommet de son art et avec une superbe économie de moyens, Russell Banks transmue le réel et le quotidien en paraboles métaphysiques.
Le récit le plus célèbre de Pouchkine dans une nouvelle traduction d'André Markowicz.
En 1833, Alexandre Pouchkine (1799-1837), poète déjà célèbre entre tous en Russie, se souvient de l'histoire d'une vieille comtesse, Natalia Pétrovna Golitsina, qui passait pour détenir le secret de toujours gagner aux cartes. Ce secret, elle avait même refusé de le partager avec son petit-fils. Pouchkine, joueur lui-même, donne avec la sobriété, la force et l'élégance d'un de ses poèmes, la nouvelle fantastique la plus célèbre de la littérature russe.
Huit touristes japonais ont été pris en otages dans une région montagneuse et désolée. Après l'assaut d'une brigade anti-terroriste, la cabane où ils sont retenus prisonniers est totalement détruite, il n'y a aucun survivant. Seul un enregistrement atteste de leur existence en ces lieux. Des lectures semble-t-il : des textes énoncés à haute voix par chacun d'entre eux pour surmonter la peur et tenter d'échapper à l'ombre béante de la mort.
Par l'auteur de «Confiteor» (140 000 ex. vendus), quatorze nouvelles indépendantes et pourtant intimement liées, où l'on retrouve sa manière de fouiller les manifestations du mal, de l'amour, du destin et de ses mauvais tours.
Cette suite de courts récits, articles, préfaces, réunis par Paul Auster semble d'abord un reflet de son univers romanesque. Mais peu à peu, après l'évocation de l'enfance, du hasard, de l'amitié, de la littérature et de la poésie, la fiction et la mémoire s'éloignent et ce livre prend l'aspect d'une chronique d'inquiétude : les mots d'un romancier que les terribles événements du 11 Septembre auraient ramené vers les angoisses du passé.
Un retour sur les fêlures américaines du début du XXIe siècle, toujours d'actualité.
Le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s'agit entre eux de transmission et de confiance ; les vibrations des mélodies n'existant que par-delà le silence ; l'effacement d'un temps que seul l'amoncellement d'objets semble pouvoir réanimer ; l'attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés ; la présence rassurante des animaux... Les lecteurs familiers de l'univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers.
Après que le maître lui eut révélé l'existence d'un " motif " dans son oeuvre, un jeune critique littéraire londonien n'a de cesse que de relever le défi, d'élucider le mystère.
La quête inlassable du " tuyau " qui permettrait de comprendre le sens profond de l'oeuvre du grand Hugh Vereker se transforme bientôt en une véritable obsession, pour lui, pour son ami Corvick, critique lui aussi et pour la jeune femme de celui-ci. S'ensuit un enchaînement extraordinaire d'événements, de voyages et de péripéties, conséquences d'une enquête quasi policière... C'est à vrai dire une brillante variation sur la lecture et sur le rôle de la critique que cette énigme littéraire mise en scène par Henry James.
Voici une nouvelle traduction du plus célèbre livre de Gogol dans une version inédite en France : au lieu d'utiliser un texte mutilé par la censure du XIXe siècle, dont sont partis tous les précédents traducteurs, André Markowicz est revenu à la version proposée par l'édition académique de l'URSS, le plus complet et le plus fiable. Ce volume reprend scrupuleusement l'ordre de présentation des récits tel qu'établi par Gogol lui-même dans l'édition de ses oeuvres en 1842, et, aux nouvelles strictement dites "de Pétersbourg", a été ajoutée leur étonnante conclusion, "Rome", fragment de roman qui en renverse la perspective.
Si je nétais pas né égyptien, jaurais voulu être égyptien, la célèbre citation de Mustapha Kamel donne le ton de ce recueil : voici lEgypte placée sous le feu dun écrivain amoureux de son pays, qui, par le détour de la fiction, fait apparaître les turpitudes et les contradictions dune société à la dérive. Interdit de publication par lOffi ce du livre pour cause dinsulte à lEgypte, le premier de ces récits, Celui qui sest approché et qui a vu, donne précisément à voir un monde où règnent les faux-semblants et lhypocrisie. Avec une implacable ironie, pour décrire des êtres prisonniers de lobscurantisme et de larbitraire, lauteur met en scène des personnages singuliers, dont la terrible humanité évoque lunivers dun Dostoïevski à lombre des pyramides.
Tendre, grinçant, truculent, ce recueil se voit pour sa publication en poche augmenté de sept nouvelles inédites.
La traduction libre et audacieuse de catherine billmann et jacques cellard fait entendre mieux que jamais l'humour surprenant qui imprègne les histoires les plus étranges ou les plus inquiétantes imaginées par kafka, telles a la colonie disciplinaire, joséphine la chanteresse, un artiste du jeûne, compte rendu pour une académie...
La collection babel propose désormais l'intégralité des récits de kafka dans une nouvelle traduction : la métamorphose, la sentence, le soutier et autres récits (babel n° 285) et le présent volume réunissent les textes publiés par l'auteur ou sous son contrôle de 1912 à 1924 ; récits posthumes et fragments (babel n° 867) rassemble des manuscrits pour la plupart inédits ou inachevés, publiés par les soins de max brod après la mort de l'écrivain praguois.
Écrites sous forme de monologues, ces nouvelles constituent une véritable introduction à l'oeuvre romanesque d'Anna Enquist. Ses thèmes se déclinent ici dans une langue toujours plus épurée, mettant en scène de façon implacable l'ambivalence psychologique des individus et leur incapacité à prendre conscience de leur propre violence.
Les trois grands récits la métamorphose, la sentence et le soutier, ainsi que les dix-huit petits textes impressionnistes qui les précèdent, distillent une inquiétude extraordinairement pénétrante dans un style tout à la fois lyrique, dramatique, sobre et précis.
La collection babel propose désormais l'intégralité des récits de kafka dans une nouvelle traduction : le présent volume et a la colonie disciplinaire et autres récits (babel n° 352) réunissent les textes publiés par l'auteur ou sous son contrôle de 1912 à 1924 ; récits posthumes et fragments (babel n° 867) rassemble des manuscrits pour la plupart inédits ou inachevés, publiés par les soins de max brod après la mort de l'écrivain praguois
Un trailerpark est un terrain où on loue des caravanes à l'année, comme des logements ordinaires. Celui qu'évoque Russell Banks se situe dans le nord du New Hampshire et abrite douze caravanes, au bord d'un lac.
En treize nouvelles d'inégale longueur, mais reliées entre elles par le thème, le site et les personnages, le livre s'empare de fragments de la vie des résidents.
Sur l'Amérique blanche populaire, Banks porte ici le regard ravageur et plein d'humour qu'on lui connaît. Le talent et la chaleur avec lesquels il les relate, en amateur consommé de la tragicomédie humaine, donnent à ces anecdotes exemplaires une saveur et une épaisseur particulières.
Dans ces quatorze nouvelles réalistes, métaphysiques, allégoriques ou absurdes, Naguib Mahfouz (Prix Nobel de littérature 1988) se fait le chroniqueur à la fois circonspect et amer d'une Égypte en pleine mutation, cherchant à capter l'enjeu des luttes qui se déroulent autant au niveau national qu'à l'échelle familiale et individuelle.
Au début des années 1860, à l'heure où la Russie se libéralise, un fonctionnaire se fait avaler par le premier crocodile jamais montré à Saint-Pétersbourg. En cette période de naissance du capitalisme, le crocodile est à la fois propriété privée et source de revenus, il est donc inviolable. D'ailleurs, il est creux et confortable à souhait ; il permet de penser, de parler, et d'être écouté - c'est, du moins, l'avis de la victime. Cet apologue ravageur, antisocial (et pas seulement antisocialiste, comme l'ont cru nombre de ses contemporains), qui parodie le mythe de Jonas, a été écrit en 1865 par un auteur qui travaillait en même temps sur " Crime et Châtiment " et " Le Joueur ".
Ces cinq histoires de femmes viennoises sont autant de récits d'exil. Un grand livre sur le désespoir et la force féminins. Dans ce recueil, Ingeborg Bachmann brosse le portrait de cinq femmes en décalage avec la réalité. Récits de solitude, d'exil et d'abandon, ces nouvelles sont avant tout dédiées
aux stratégies de survie de celles qu'on empêche de construire leur identité. Loin de tout féminisme primaire, Ingeborg Bachmann n'épargne pas les femmes elles-mêmes dans sa description lucide de certains processus d'aliénation. "Traduction simultanée" retrace l'histoire d'une interprète de conférence déchirée entre les nombreuses langues qu'elle maîtrise : loin d'être un atout, sa compétence linguistique devient pour elle un handicap, et elle se prend à rêver d'une langue unique. Beatrix, l'héroïne de "Problèmes, problèmes", ne s'intéresse fondamentalement qu'à une chose : elle-même. Au fil des jours, non sans lassitude, elle prend soin de son apparence physique. Le seul endroit vital pour elle est le salon de coiffure de René, temple de la beauté où elle laisse libre cours à son narcissisme. "Les yeux du bonheur" sont ceux de Miranda, astigmate, qui oublie ou perd étrangement ses lunettes afin de ne pas "tout voir". Cela lui permet d'adapter la réalité - vue de façon déformée et partielle - à son propre univers.
Dans "Aboiements", on fait la connaissance d'une vieille dame, Mme Jordan, délaissée par son fils, un célèbre psychiatre. Malgré tout le mal qu'il lui fait, il est idolâtré par sa mère, une irréductible championne de l'abnégation.
La nouvelle, enfin, qui donne au recueil son titre, raconte le retour d'Elisabeth au pays. Photographe et journaliste internationale couvrant les guerres et habituée aux pires horreurs, elle ne se sent nulle part "chez elle"", et aucun des trois sentiers vers le lac de son enfance ne semble être le bon.
Ecrites dans un style à la fois fluide et déroutant, ces histoires non dénuées d'humour noir mettent en évidence le décalage entre les pensées secrètes des héroïnes et leur environnement, elles évoquent la difficulté d'être soi dans un univers opaque.
Contrairement à ses héroïnes qui s'empêtrent dans le langage, Ingeborg Bachmann joue magistralement avec les mots pour mieux faire ressortir la déroutante absurdité du monde.
Un adolescent sans père écrit lettre sur lettre aux animateurs de l'émission de télévision Reine d'un jour pour les convaincre que sa mère ferait une concurrente particulièrement méritante. Un fringant homme d'affaires raconte sa liaison perverse avec une petite employée au physique particulièrement ingrat. Une famille court après le fantôme du rêve américain. Sous des relations parents-enfants apparemment sans histoires, gronde une sourde rage qui ne demande qu'a éclater...
Ces nouvelles, où l'on retrouve toute l'acuité du regard que Russell Banks sait, à travers son oeuvre, porter sur les rapports humains, mettent à nu une Amérique en souffrance, cruellement dépouillée de ses illusions.
«C'était l'acte le plus bizarre, le plus imprévu que j'avais jamais accompli, et malgré le grand frisson de plaisir que j'en éprouvais, j'étais terrifié. Je n'avais aucune raison d'agir ainsi, j'y étais seulement contraint par une force intérieure.» Au bord d'une route qui traverse le continent, à la croisée des chemins de vie, hommes et femmes peuvent faire une rencontre inattendue, vivre un instant différent qui changera leur vision du monde.
Les personnages des nouvelles de Russell Banks reviennent sur ces moments particuliers où une petite entaille dans le quotidien pétrifié fut comme un embrayage, un détonateur. La jeune barmaid frappée par la foudre, l'homme d'âge mûr qui revient sur les lieux de son passé, les divorcés, les mariés, tous connaîtront un moment de grâce. Et si, au milieu de l'immensité de la complexité humaine, les êtres ne voulaient qu'essayer de se retrouver ?
Dans ces neuf nouvelles rédigées sur plusieurs années, Don DeLillo évoque diverses formes de malaise et d'effroi à l'oeuvre chez l'homme contemporain. Chacune apparaît comme une allégorie cryptée de l'éternelle angoisse métaphysique qui est, aujourd'hui comme hier, le lot de tout individu.
Treize nouvelles saisissantes où, l'oeil rivé au judas, on observe avec un trouble croissant des personnages qui exercent le mal sans remords aucun, tel l'assassin qui n'aime rien tant que le mélange de danger, de mystères, de petites filles et d'aventures... Comme toujours, l'auteur de «Confiteor» agrémente le mal de naturel, de cynisme et d'humour, le démystifiant et nous le rendant ordinaire, le présentant pour ce qu'il est : un banal ingrédient de notre quotidien.
Onze nouvelles qui passent sans crier gare du comique au tragique dans lesquelles Zakhar Prilepine, à sa façon - brutale et somptueuse -, parle des femmes, des "potes", de l'amour, de l'amitié, de la trahison, de la guerre, de comment on devient un homme, de la campagne russe qui se meurt... Il y a un ton Prilepine, à coup sûr celui d'un grand écrivain.
Tout enfant, dès lors qu'il devient adulte, est-il condamné à se transformer en «un homme sans tête», à l'instar des personnages qui peuplent ce recueil et habitent un monde où dire «je» est apparemment de plus en plus difficile, voire impossible ? Jeunes hommes et jeunes femmes semblent en tout cas saisis d'un étrange vertige quand ils se découvrent voués à prendre leur place parmi les vivants sur l'inconstante scène du monde...
Fidèle à son esthétique minimaliste et percutante, Etgar Keret fait surgir les multiples visages que revêt l'angoisse existentielle chez des individus en quête de leur langage et de leur jugement qui ne découvrent, de l'autre côté du miroir, que la menace d'une absurdité aussi effrayante qu'essentielle.