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Éditeurs
Agone
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L'édition est la grande absente des analyses du rôle de l'industrie des relations publiques dans l'« éternel combat pour le contrôle des esprits ». Pourtant, comme les autres médias, le secteur est depuis longtemps aux mains de grands groupes, et il remplit la même fonction dans le maintien de l'ordre idéologique. Suivant la logique de croissance par acquisition : chacune prépare la suivante, les grands éditeurs perpétuent l'existence d'un type d'acteur qui, du seul fait de sa taille et de son mode d'organisation, forge un monde social et économique face auquel les idées de changement ne pèsent pas grand-chose. La distinction artificielle entre « groupes de communication » et « groupes éditoriaux » occulte le rôle de ces entreprises dans une société à caractère de masse : transformer les lecteurs en consommateurs et limiter la capacité d'agir du plus grand nombre. Un phénomène qui va en s'amplifiant. Écrit par un éditeur, ce livre propose à la fois une anti¬légende de l'édition et les bases d'une réflexion sur les responsabilités sociales et politiques de tout métier. Alors que Madrigall a racheté Minuit et qu'Editis est sur le point d'absorber Hachette, une nouvelle édition s'imposait !
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Le petit bourgeois gentilhomme ; sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes
Alain Accardo
- Agone
- Elements
- 10 Janvier 2020
- 9782748904253
« La question essentielle qui se pose a` la gauche re´volutionnaire, ce n'est pas tant de savoir comment conque´rir le pouvoir que de savoir pre´cise´ment pour quoi faire. Parce que s'il ne s'agit que de redorer le blason d'une petite bourgeoisie en perte de cre´dit et de pouvoir d'achat, s'il ne s'agit que de permettre a` de nouvelles « e´lites » de se partager postes et pre´bendes, de plastronner sous les projecteurs, de mettre davantage encore a` la remorque de la petite bourgeoisie des classes populaires qui ne le sont de´ja` que trop ; s'il s'agit de continuer a` faire croire au « peuple de gauche », sous couvert de « libe´ration », de « progre`s », d'« ouverture au monde », de « de´veloppement durable », de « modernite´ », et autres slogans ineptes, que l'avenir du genre humain est voue´ au mode de vie made in USA, insane, schizophre´nique, totalement alie´nant et soumis aux exigences du capitalisme mondialise´, qui apparai^t aux petits-bourgeois comme l'objectif supre^me du progre`s humain, alors non, merci ! »
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Corps et âme ; carnets ethnographiques d'un apprenti boxeur
Loïc Wacquant
- Agone
- 4 Novembre 2002
- 9782748900118
« En août 1988, à la suite d'un concours de circonstances, je me suis inscrit dans un club de boxe d'un quartier du ghetto noir de Chicago. Je n'avais jamais pratiqué ce sport, ni même envisagé de le faire. Hormis les images stéréotypées que chacun peut s'en former à travers les médias, le cinéma ou la littérature, je n'avais eu aucun contact avec le monde pugilistique. Je me trouvais donc dans la situation du parfait novice.
Trois ans durant, j'ai participé aux entraînements aux côtés des boxeurs du cru, amateurs et professionnels, à raison de trois à six séances par semaine. À ma propre surprise, je me suis pris au jeu, au point de passer mes après-midi au _gym_ avant de passer entre les cordes disputer un combat officiel. Les notes consignées au jour le jour dans mon carnet de terrain (initialement pour m'aider à surmonter un profond sentiment de maladresse et de gêne physique, sans nul doute redoublé par le fait d'être le seul Blanc de la salle), ainsi que les observations, photos et enregistrements réalisés lors des tournois et "réunions" où se produisaient des membres de mon club ont fourni la matière des textes qu'on va lire. »
Mariant l'analyse sociologique et l'évocation littéraire, la rigueur de l'observation ethnographique et la ferveur de l'engagement charnel, ce livre invite à pénétrer dans l'univers quotidien des boxeurs de Chicago, contribuant à la sociologie du corps et à l'ethnologie de ce « négatif » vivant de l'Amérique qu'est le ghetto noir. -
Plus encore que notre adhésion consciente, c'est notre adhésion inconsciente qui fait la force du système capitaliste : notre connivence involontaire, cette forme de complicité qui s'ignore parce qu'elle "va sans dire". Nous agissons spontanément et à notre insu pour être compatibles avec une logique que nous avons intériorisée en vertu de la place que nous occupons dans ce monde et des propriétés sociales que nous détenons.
A défaut de pouvoir supprimer d'un coup de baguette magique les causes objectives (l'économie, l'Etat et les institutions) de notre servitude, il faut en faire inlassablement une critique en actes et sans concession - sans s'exempter soi-même. Et retourner à la base, sur le terrain, pour reprendre le fil de l'analyse cassé par le triomphe du libéral-socialisme, pour poursuivre la lutte sur des bases politiquement et sociologiquement plus cohérentes.
Y a-t-il une autre alternative à notre avilissante servitude? Y en a-t-il une plus honorable? Alors, Vive la Révolution! Tout le reste est verbiage de petit-bourgeois promis aux oubliettes.
_Ce livre inaugure la réflexion de l'auteur sur le rôle, central et ambigu, des classes moyennes dans le système politique dominant des pays riches : la démocratie représentative et l'ordre social capitaliste._ -
Table des matières - De France - Le socialisme à la Guadeloupe - Sur le mouvement des cheminots français - Le 16e congrès national du parti ouvrier français 6 - Salaires de misère des capitalistes et bienfaits capitalistes en France - La Conférence des municipalités et conseils municipaux socialistes de France - Activité des socialistes français au sein des conseils généraux - Aperçu de l'activité subversive des socialistes français au sein des conseils municipaux - Sur l'Affaire Dreyfus - Une conférence des conseils municipaux socialistes de France - Le IXe congrès annuel de la Fédération nationale des syndicats et corporations de France - La crise en France - Misère des fonctionnaires en France - La statistique démographique en France - La science professorale française sur le marxisme - Une question tactique - Sur le congrès d'unification français - L'unification française - Consultation internationale - La crise socialiste en France - Au sujet du congrès d'unification français - Après le congrès - L'unification socialiste en France - La conclusion de la crise socialiste en France - Les résultats des élections en France - Enquête sur l'anticléricalisme et le socialisme. Réponse - Discours sur la tactique socialiste - Le ministre bouté hors du parti - Chacun pour soi - Dans la tempête - L'unification des socialistes français - Le vieux problème - Lettre ouverte à Jaurès - Le 1er mai et la lutte de classe - La nouvelle armée - La victoire socialiste jugée par Rosa Luxemburg
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Punir les Pauvres : Nveau Gouvernement de l'Insecurite Soc.
Loïc Wacquant
- Agone
- Contre-feux
- 8 Septembre 2004
- 9782748900231
Le tour résolument punitif pris par les politiques pénales lors de la dernière décennie ne relève pas du simple diptyque «crime et châtiment». Il annonce l'instauration d'un nouveau gouvernement de l'insécurité sociale visant à façonner les conduites des hommes et des femmes pris dans les turbulences de la dérégulation économique et de la reconversion de l'aide sociale en tremplin vers l'emploi précaire. Au sein de ce dispositif «libéral-paternaliste», la police et la prison retrouvent leur rôle d'origine : plier les populations indociles à l'ordre économique et moral émergent.
C'est aux États-Unis qu'a été inventée cette nouvelle politique de la précarité, dans le sillage de la réaction sociale et raciale aux mouvements progressistes des années 1960 qui sera le creuset de la révolution néolibérale. C'est pourquoi ce livre emmène le lecteur outre-Atlantique afin d'y fouiller les entrailles de cet État carcéral boulimique qui a surgi sur les ruines de l'État charitable et des grands ghettos noirs. Il démontre comment, à l'ère du travail éclaté et discontinu, la régulation des classes populaires ne passe plus par le seul bras, maternel et serviable, de l'État social mais implique aussi celui, viril et sévère, de l'État pénal.
Et pourquoi la lutte contre la délinquance de rue fait désormais pendant et écran à la nouvelle question sociale qu'est la généralisation du salariat d'insécurité et à son impact sur les espaces et les stratégies de vie du prolétariat urbain.
En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts de la « pensée unique sécuritaire » qui sévit aujourd'hui partout en Europe, et singulièrement en France, ce livre pointe les voies possibles d'une mobilisation civique visant à sortir du programme répressif qui conduit les élites politiques à se servir de la prison comme d'un aspirateur social chargé de faire disparaître les rebuts de la société de marché. -
On sait d'expérience que les démonstrations produites par les sciences de l'homme et de la société ont très peu d'impact sur les gens.
On peut mobiliser toutes les études pour démontrer la " stupidité " du racisme, on ne parviendra pas pour autant à convaincre quiconque d'abandonner ses préjugés. pour être efficace, il faut que la raison rencontre l'émotion. ce qui est prouvé dans la recherche doit être éprouvé par le public. ce sont des auteurs de théâtre, principalement diderot et brecht, qui ont poussé le plus loin la réflexion sur cette dialectique de l'intellect et du sentiment.
Ils ont plaidé pour un théâtre politique dont la fonction n'est pas de parler à la place des citoyens mais de leur fournir des armes pour mieux résister aux médias et au pouvoir d'etat. depuis l'affaire dreyfus, les intellectuels ont joué pleinement leur rôle dans la vie publique lorsque les artistes et les savants sont parvenus à travailler et à agir ensemble. ceux qui s'interrogent aujourd'hui sur la crise du théâtre public gagneraient à réfléchir sur ce constat.
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Une révolution des esprits ; les lumières radicales et les origines intellectuelles de la démocratie moderne
Jonathan Israël
- Agone
- Banc D'essais
- 10 Avril 2017
- 9782748902662
À partir de 1770, la rupture au sein des Lumières (françaises, allemandes, hollandaises, américaines, italiennes, britanniques) est devenue irréparable, créant un fossé entre les Lumières modérées (Locke, Voltaire ou Montesquieu) et les Lumières radicales (noyau des Encyclopédistes, héritières de Bayle et Spinoza).
Les philosophes radicaux diffusent désormais une forme entièrement neuve de conscience révolutionnaire qui ne s'applique pas à la France seulement ni à aucun pays d'Europe spécifiquement, mais au monde entier. Sous le joug de la tyrannie et en proie à la misère que renforcent l'ignorance et la crédulité, toute l'humanité a besoin de s'émanciper par une « révolution générale » - intellectuelle d'abord, pratique ensuite.
L'ultime version de l'Histoire philosophique des deux Indes (1780) - la plus radicale, celle où la contribution personnelle de Diderot est la plus considérable - généralise l'analyse de ce qui ne va pas en Europe en s'attaquant aux empires coloniaux qui couvrent la Terre. À la différence des Lumières modérées, les Lumières radicales ne peuvent espérer l'emporter dans les cours princières. Il n'y a pour elles qu'une issue : infuser dans le public des lecteurs une nouvelle conscience révolutionnaire par un torrent de publications clandestines. Leur but ultime est de transformer les cadres politiques et sociaux de la vie moderne.
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S'il ne faisait que me plaire, j'hésiterais à parler de Char. Je voudrais parler de Char exactement. Et c'est parce que je crois que je commence à pouvoir rendre compte de mon admiration que je parle de lui.
Ma rencontre avec la poésie vivante d'un poète vivant fut une révélation, voire une initiation. Je sus brusquement que la poésie pouvait être vécue autrement que je ne l'avais fait jusque-là.
« La poésie de Char changea ma façon de lire », écrit Mounin dans la dernière préface (1991) à son livre. On comprend pourquoi que ses analyses changent, au-delà de l'éclaircissement de la poésie de Char, notre manière de lire toute littérature.
Ce recueil, le premier consacré à René Char, est paru pour la première fois en 1946. Il fut à l'origine une série de lettres que le jeune militant communiste et résistant écrit au poète surréaliste et résistant entre 1938 et 1945.
Nous avons complété cette quatrième édition par six textes que le linguiste Georges Mounin avait consacrés à Char.
Linguiste, Louis Leboucher, dit « Georges Mounin » (1910-1993), fut aussi militant communiste et résistant. Lorsqu'en 1963 il entre à l'université d'Aix-en-Provence, il est déjà l'auteur de plusieurs centaines d'articles dans des revues aussi variées que Les Cahiers du contre-enseignement prolétarien, Les Lettres françaises et La Vie ouvrière. Son travail de critique de poésie débute en 1946 avec cet ouvrage, publié chez Gallimard.
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Mousquetaires et misérables : écrire aussi grand que le peuple à venir (Dumas, Hugo, Baudelaire et quelques autres)
Evelyne Pieiller
- Agone
- Litteratures
- 13 Mai 2022
- 9782748904925
Comment se fait-il que la littérature française du XIXe siècle ait fourni au monde quelques-uns de ses héros universels ? Que ça commence ici et là, cette production d'imaginaire populaire ? Et que ça s'arrête pour ne plus jamais reprendre ? Étrange duo que les Mousquetaires et les Misérables. L'un dit que le pouvoir est vil et l'existence étriquée, mais qu'il reste de quoi être beau contre l'ordre en place, l'ennui, l'injustice, la vie à l'économie, si on est ensemble. L'autre dit que l'ordre en place massacre, mais qu'on peut ouvrir l'avenir, debout sur les barricades, réelles ou mentales. Le peuple lit là ses peines, ses puissances et se fortifie dans les peines et ses puissances. Contre toute attente, cette littérature n'est pas populiste, ne cherche pas à se mettre « à la portée » du peuple, mais veut accomplir le projet d'autrefois : écrire aussi grand que le peuple à venir.
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Bourdieu aurait sûrement dérangé un peu moins son époque s'il s'était contenté d'assumer le rôle qui est prévu pour les gens comme lui : celui de l'homme de science - détenteur d'un savoir qui était, dans son cas, énorme et parfois écrasant -, que la position d'exception qu'il occupe protège contre le contact avec les réalités et les modes de pensée " vulgaires ".
Mais il ne l'a justement pas voulu et il est curieux qu'on lui ait reproché, parce qu'il était un des intellectuels les plus prestigieux et, du point de vue social, les plus privilégiés de notre temps, d'avoir réussi à rester en même temps aussi proche des gens les plus ordinaires. c'est justement, en grande partie, à cause de l'identité de nos réactions sur la façon dont la raison savante devrait traiter le " sens commun " et les " gens du commun " que nous avons, lui et moi, sympathisé spontanément depuis le début.
Bourdieu a dit qu'il ne s'était " jamais vraiment senti justifié d'exister en tant qu'intellectuel ". et, à la différence de beaucoup d'autres, il n'a pas seulement essayé, mais également réussi à exister autrement.
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paru en 1934, ce classique des sciences du langage est aujourd'hui l'un des fondements de la pragmatique, de la sémiotique et de la théorie de la communication.
il se situe à un carrefour : héritage de la linguistique allemande du xixe siècle, réception critique de la phénoménologie de husserl, proximité avec la démarche déductive de hilbert, lecture originale du cours de linguistique générale de saussure, relations avec le cercle de vienne et les écrits contemporains de wittgenstein, etc. son modèle des trois fonctions du langage a nourri les travaux de jakobson, de popper et bien d'autres.
d'essence interdisciplinaire, croisant étroitement psychologie et linguistique, cette pensée retrouve son actualité avec les travaux cognitivistes sur le langage et sur l'esprit.
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Essais 4 / Pourquoi Pas des Philosophes ?
Jacques Bouveresse
- Agone
- Banc D'essais
- 11 Octobre 2004
- 9782748900309
Écrits entre 1978 et 2000, ces huit essais brossent un tableau historique et critique de la philosophie française contemporaine. Moraliste du monde philosophique, Jacques Bouveresse montre qu'à travers la fluctuation des modes - du " tout politique " au " tout éthique " - continue de régner sur notre vie intellectuelle, de l'académie aux avant-gardes, une conception héroïque et sacralisante de la philosophie jugée particulièrement mystificatrice. Ce livre sera un précieux vade-mecum pour tous ceux qui veulent pratiquer la philosophie avec rigueur et honnêteté.
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Essais 3 / Wittgenstein et les Sortileges du Langage
Jacques Bouveresse
- Agone
- Banc D'essais
- 10 Avril 2003
- 9782910846756
Pour wittgenstein, l'importance de la philosophie est celle du langage lui-même, de sa place dans nos vies, de son emprise sur nos façons de penser et d'agir.
Comme il l'a écrit un jour, " le langage est tout " et c'est à leur lien intime avec le langage que les problèmes philosophiques doivent leur spécificité, leur profondeur et leur difficulté. derrière ces problèmes, il n'y a généralement rien d'autre que de la confusion et du brouillard linguistique. mais encore faut-il accepter de faire ce qui est nécessaire pour les dissiper. qualifier de " non-sens " la plupart des choses que disent les philosophes ne résout évidemment aucun problème.
Le trajet de la philosophie consiste à passer d'un non-sens caché à un non-sens manifeste, en surmontant, pour y parvenir, des résistances d'un type spécial. ce que dit wittgenstein sur la façon dont un problème philosophique peut être posé et résolu ne constitue pas une incitation à la paresse (anti-) philosophique, mais à un travail d'une difficulté particulière et dont le résultat n'est en aucune façon garanti.
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Homère était assurément aveugle, mais seulement au moment de chanter - auparavant, il avait eu un regard tranchant et incorruptible, il connaissait sur le bout des doigts la société et la terre grecques et troyennes. Les écrivains et les poètes constituent une espèce particulière de savants et c'est pourquoi ils tiennent fermement sur la terre. La littérature n'est pas une forme d'idiotie.
C'est seulement dans les États libéraux modernes, ceux qui se sont voués au commerce, à la banque et à l'industrie, au capital et à l'armée, que pouvait s'implanter cette parole de mépris : « L'art est libre », c'est-à-dire complètement inoffensif. Ces messieurs et mesdames les artistes peuvent bien écrire et peindre ce qu'ils veulent ; nous relions cela en cuir, y jetons un oeil ou l'accrochons au mur, nous fumons là-dessous nos cigarettes, les tableaux intéressent aussi éventuellement le commerce de l'art.
L'artiste aujourd'hui doit se créer lui-même sa liberté. L'art agit et il a des tâches à accomplir.
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Reformes & Révolutions : Propositions Pour une Gauche de Gauche
Yves Salesse
- Agone
- Contre-feux
- 9 Avril 2001
- 9782910846572
Loin de toute utopie, mêlant exemples anciens et d'actualité, ce livre dresse un diagnostic sans illusion de notre système économique et politique : institutions européennes avant tout conçues pour les multinationales et États-nations affaiblis face à la mondialisation nuisent à l'exercice de la démocratie. Formulant un ensemble de propositions immédiatement applicables, l'auteur renouvelle la réappropriation populaire de l'économique et du politique comme seuls moyens d'imposer, entre réformes et révolution, une nouvelle marche à ce monde malade.
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Le marche de droit divin - capitalisme sauvage et populisme de marc
Thomas Frank
- Agone
- Contre-feux
- 10 Novembre 2003
- 9782910846770
Le " populisme de marché " est la pièce centrale du nouveau consensus américain.
Il revendique à grands cris sa nature démocratique et pourtant les institutions, démocratiques formelles n'ont jamais semblé plus lointaines et plus déplacées que sous son règne. il discute avec ferveur de la justice économique et pourtant, dans les années 1990, l'économie américaine a enrichi les riches et négligé les plus pauvres dans des proportions qu'on n'avait plus connues depuis les années 1920.
Il critique l'" élitisme " tout en transformant la classe des dirigeants d'entreprise en une des élites les plus riches de tous les temps. il s'en prend à la hiérarchie mais il fait de l'entreprise la plus puissante institution du monde. il célèbre l'autonomisation accrue de l'individu mais considère pourtant ceux qui en usent pour défier les marchés comme des automates. il acclame la liberté de choix tout en proclamant que le triomphe des marchés est inévitable.
Mais en dépit de toutes ces contradictions, le populisme de marché constitue une doctrine étonnamment vivace, qui peut survivre à ses défauts, parce qu'il s'est lui-même inoculé sa propre opposition. aussi, ce qu'il nous faut, c'est un véritable contrepouvoir, une force qui résiste aux impératifs du profit au nom de la démocratie économique. c'est-à-dire, au bout du compte, ce que réclamaient autrefois les vrais populistes.
Ce livre raconte comment, dans les années 1990, la communauté des affaires a fini par acquérir cette légitimité tant convoitée en persuadant le reste du monde que la voie du laissez faire n'était pas seulement la meilleure et la seule possible mais également la plus soucieuse de répondre à la volonté et aux intérêts populaires. il montre comment " détruire l'ancien monde " pour édifier un nouveau, plus sûr, à l'usage des milliardaires fut une entreprise à la fois politique, culturelle et économique.
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La Politique selon Orwell est une biographie politique de l'écrivain George Orwell qui replace chacune de ses oeuvres dans son contexte historique général, mais surtout - et c'est particulièrement précieux pour le lecteur français - dans celui des débats internes à la gauche et à l'extrême gauche anglaises et américaines : c'est le milieu au sein duquel la pensée politique d'Orwell s'est formée et celui pour lequel il a principalement écrit. L'ouvrage jette aussi un éclairage tout à fait neuf sur les relations qu'Orwell a entretenues avec divers milieux journalistiques, politiques, éditoriaux et intellectuels. Le livre de John Newsinger est la première étude minutieuse et exhaustive de ce parcours. Il suit pas à pas les engagements, les articles et les livres d'Orwell, depuis les années vingt où celui-ci est policier de l'Empire britannique en Birmanie jusqu'à la publication de 1984 au début de la guerre froide, en passant par son engagement antifasciste en Espagne, et son socialisme patriotique de la Seconde Guerre mondiale. Ce livre vient combler un manque évident, notamment en France où, malgré un intérêt croissant pour les idées et la personne d'Orwell, on ne dispose guère aujourd'hui que de la biographie de référence de Crick - récemment republiée, mais qui date de plus de 20 ans - et des courts essais de Simon Leys et de Jean-Claude Michéa.
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Pour Orwell, « le concept de vérité objective est celui de quelque chose qui existe en dehors de nous, quelque chose qui est à découvrir et non qu'on peut fabriquer selon les besoins du moment ». Le plus effrayant dans le totalitarisme n'est pas qu'il commette des « atrocités » mais qu'il s'attaque à ce concept. Pourtant, cette perspective d'un monde d'où l'idée de vérité objective aurait disparu n'effraie guère la plupart des intellectuels de gauche. Qu'ils se réclament de Rorty le « libéral » ou de Foucault le « subversif », ils y travaillent activement en proclamant que ces idées sont dépassées, dogmatiques et finalement réactionnaires.
Cet essai montre que « préservation de la liberté et préservation de la vérité représentent une seule et indivisible tâche, commune à la littérature et à la politique ». Celle-ci ne présuppose aucun postulat métaphysique mais seulement la reconnaissance du rôle fondamental que joue dans nos vies le concept commun et ordinaire de « vérité ».
De tels débats ne sont pas « purement philosophiques ». O'Brien, le dirigeant politique qui torture méthodiquement le héros de _1984_, n'est pas un colonel parachutiste mais un philosophe cultivé, ironiste et courtois, professant qu'il n'y a pas de réalité objective et que « tout est construit ». -
REVUE AGONE n.45 : George Orwell, entre littérature et politique (2011)
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 14 Avril 2011
- 9782748901313
Orwell n'a peut-être pas été ce prophète que d'aucuns aimeraient voir en lui, mais sa critique de la gauche offre toujours une base à partir de laquelle repenser la crise des gauches contemporaines. L'honnêteté sans faille de cette critique, la haine de tout ce qui prend l'apparence du politique en éludant les vraies questions ne nécessitent qu'un léger ajustement aujourd'hui.
Ce qui mérite d'être ravivé, dans ce monde mielleux de tolérance, de réforme modeste et de gauche « propre sur elle », c'est la colère qu'Orwell puisait dans sa haine de l'indécence. La disparition des pauvres et des parias du discours politique montre que la gauche, au bout du compte, accepte les distinctions de classe. Il nous faut réapprendre auprès d'Orwell cette décence qui naît de la colère : son indignation face à l'état du monde, mais également face aux excès des intellectuels de gauche, qui, à bien des égards, ont l'indécence d'ignorer le « peuple » et ses contradictions.
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