Filtrer
Rayons
- Littérature
- Littérature argumentative (106)
- Essai littéraire (105)
- Art épistolaire, Correspondance, Discours (1)
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Bord De L'Eau
-
La démocratie aux marges
David Graeber
- Bord De L'Eau
- La Bibliotheque Du Mauss
- 15 Janvier 2014
- 9782356872968
David Graeber, anthropologue atypique, à la fois professeur à la London University et l'un des initiateurs d'Occupy Wall Street, a fait une entrée fracassante à la fois sur la scène scientifique et sur la scène politique en montrant comment un des facteurs qui maintiennent les peuples sous le pouvoir des banques est le sentiment moral que toutes les dettes doivent être remboursées. Un sentiment né il y a 5000 ans en même temps que l'État, le marché, les grandes religions... et l'esclavage.
La thèse fascine et appelle à la discussion. Notamment sur le point de savoir au nom de quelle conception de la démocratie elle peut être tenue. Sur cette question, dans un texte écrit en 2005 pour La Revue du MAUSS semestrielle et repris dans ce livre, l'érudition et le brio de D. Graeber font encore merveille. Non, montre-t-il, l'Occident est loin d'avoir le monopole de la démocratie, et, contrairement à l'opinion omniprésente, ce n'est sûrement pas la "culture occidentale" qui l'a fait apparaître et prospérer.
Si on entend le mot culture au sens anthropologique, il apparaît en effet que la culture occidentale est introuvable (d'où une réfutation savoureuse et convaincante des thèses de Samuel Huntington). Et si on entend par culture la culture des lettrés, alors il n'est pas difficile de se convaincre que ceux-ci, en Occident comme ailleurs, se sont constamment opposés à la démocratie. Celle-ci, en réalité, ne naît et ne vit que dans les marges des systèmes de pouvoir.
Où l'on voit toute la force d'une anthropologie anarchiste, revendiquée comme telle, et qui n'avait rien produit d'aussi puissant depuis Pierre Clastres. Reste, cependant, que tout le monde ne peut pas vivre dans les marges et hors pouvoir, et qu'il faut donc se demander ce qu'il peut et doit subsister de l'esprit de la démocratie dans le cadre des sociétés étatiques.
-
Dans cet ouvrage, Alain Policar soumet l'exigence universaliste aux arguments de ceux qui la rejettent : un universalisme digne de ce nom doit se construire non sur le rejet polémique de l'argumentation adverse mais dans la patiente analyse des fondements de celle-ci. Il s'agit donc de montrer que l'universalisme peut s'égarer dans une attitude de surplomb.
-
Le rivage des Syrtes de Julien Gracq ou la géopoétique d'une aventure intérieure
Etienne Crosnier
- Bord De L'Eau
- Etude De Style
- 11 Juin 2021
- 9782356877949
La chambre des cartes est le coeur initiatique du récit gracquien.
-
La qualité littéraire de ce livre tient au style même de Günther Anders. Le style de sa philosophie tout d'abord, qui, en tant que philosophie de l'occasion, se nourrit des expériences vécues par son auteur et trouve dans le journal une forme - de surcroît très vive et stimulante pour le lecteur - qui lui convient parfaitement. Le style de son écriture ensuite, qui, travaillant dans l'épaisseur de la langue allemande et maniant de façon virtuose les ressources de la rhétorique, confifi rme une fois de plus qu'Anders n'est pas qu'un grand philosophe mais aussi un grand écrivain.
Sa qualité scientififi que tient paradoxalement à la façon personnelle et sentimentale dont il aborde son objet. Au lieu de parler directement des camps d'extermination, il en parle indirectement, en évoquant l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les Juifs allemands que les nazis ont projetés d'exterminer et en décrivant les effff ets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw.
Cette façon de tenir compte, loin de toute approche positiviste, de la nature même de son objet, fait toute la singularité du livre.
La façon singulière dont il traite son objet et sa qualité littéraire font de ce livre tout autre chose qu'un livre de plus sur la Shoah. Sa publication viendra en outre enrichir la connaissance que le public français a de l'oeoeuvre d'Anders. Il dispose maintenant des deux tomes de L'Obsolescence de l'homme (Encyclopédie des nuisances/Ivrea, 2002 et Fario, 2011), d'Hiroshima est partout (Seuil, 2008) (et de La Menace nucléaire, Le Serpent à plumes, 2006).
À cette date, c'est surtout à travers ce qu'il a écrit sur la bombe atomique qu'on connaît Anders en France. La traduction de Besuch im Hades permettra de faire connaître une autre partie de ce qu'Anders appelait son « encyclopédie du monde apocalyptique », celle qui concerne les camps d'extermination nazis.
Les deux tomes de L'Obsolescence de l'homme, parus en France en 2002 et en 2011 nous ont permis de découvrir en Günther Anders l'un des penseurs les plus importants de la technique. Alors que le troisième volume de L'Obsolescence de l'homme est en préparation, d'après les notes laissées par l'auteur avant sa mort, Besuch im Hades, paru en Allemagne à la fifi n des années 1970 et jamais traduit en français apparaît comme une tentative originale et courageuse de compréhension et d'interprétation des deux événements essentiels du XXe siècle que sont « Auschwitz » et « Hiroshima ».
-
Ici sont les dragons : trois tentations de notre temps
Jean-Marc Ferry
- Bord De L'Eau
- La Pensee Elargie
- 2 Juin 2023
- 9782356879455
En rupture avec l'ontologie classique, cet ouvrage original renouvelle l'approche des rapports entre les vérités de la science et les évidences du sens commun, entre l'univers physique et le monde humain, entre la physique et la métaphysique, la géométrie et la grammaire, le langage et le corps, l'esthétique et la connaissance, l'émotion et la raison.
-
Universités, Recherche : la France à contre-sens : qui paiera la facture de l'ignorance ?
Bertrand Monthubert
- Bord De L'Eau
- Interventions
- 13 Mai 2022
- 9782356878663
La France aime la Science, elle qui a été un des tout premiers pays scientifiques. Mais nous sommes dépassés?: d'autres pays investissent plus que nous, et nous régressons.
Que ce soit pour la recherche, où nous sommes passés de la 4e à la 14e place mondiale, ou pour l'enseignement supérieur, où la dépense par étudiant diminue depuis 10 ans, tous les signaux sont négatifs. Pourtant, en ce XXIe?siècle nous sommes soumis à des défis mondiaux majeurs?: la réduction des inégalités, le changement climatique et la transition numérique. Pour chacun de ces défis, nous avons besoin de beaucoup de nouveaux savoirs et de les partager.
La société apprenante est l'horizon que nous devons aujourd'hui nous fixer?: une société qui place la connaissance au coeur de toutes ses actions, qui fait de chacune et chacun une personne capable d'apprendre et d'innover, d'être actrice du savoir en train de se construire.
Il s'agit donc de faire le choix de la science, de relever le vrai défi de la France?: reprendre sa place de grande nation scientifique. Cela demande un effort budgétaire important, dont il est démontré qu'en réalité il rapporte beaucoup plus qu'il ne coûte?: c'est le meilleur investissement que peut faire notre pays. Si nous ne le faisons pas, qui paiera la facture de l'ignorance??
L'auteur dévoile de l'écart immense entre l'apparence des politiques de soutien à l'Enseignement supérieur et la recherche et la réalité vécue sur le terrain par les scientifiques. -
100 mots pour se comprendre ; contre le racisme et l'antisémitisme
Collectif
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 12 Septembre 2014
- 9782356873422
D'Amour et Antiracisme à Vérité et Vie, les 100 mots de ce petit dictionnaire visent par de brèves définitions à aider jeunes et moins jeunes à ajuster leur vocabulaire au monde contemporain. Trop souvent des mots sont lancés sans que celui qui les prononce n'en maîtrise toujours les tenants et les aboutissants ; les mots qui composent ce petit dictionnaire sont ceux qui désignent religions et ethnies, violence et différence mais aussi identités et combats antiracistes. Les définitions sont l'oeuvre d'une trentaine d'auteurs parmi lesquels Vincent Peillon et Aurélie Filipetti ministres de la république mais aussi certains de nos plus grands intellectuels : Henri Atlan ou Boris Cyrulnik, Mireille Delmas Marty ou Jacqueline Costa Lascoux. Ils ont tous tenu à forger ce petit outil conçu dans l'esprit de la réflexion d'Albert Camus : Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde.
Ce livre a été conçu par un collectif de militants de la Licra sous la responsabilité d'Antoine Spire et Mano Siri avec la collaboration de Salima Aït-Mohamed
-
Ravages productivistes, résistances paysannes
Estelle Delèage
- Bord De L'Eau
- Alterite Critique
- 14 Novembre 2013
- 9782356872760
Paysans ? Agriculteurs ? Chefs d'entreprise ? C'est en arpentant les campagnes européennes à la rencontre de ces nouveaux paysans qui construisent un autre rapport au temps, à l'espace et aux autres que l'agronome et sociologue Estelle Deléage s'interroge, depuis plus de dix ans, sur le devenir de l'agriculture.
Dans Ravages productivistes, résistances paysannes, elle revient sur les raisons pour lesquelles le développement de la technoscience et du capitalisme dans l'agriculture assure à une minorité le maintien de sa domination économique et politique et accélère l'éviction des paysans de la société. Considérés de manière dominante comme une classe objet, selon l'expression de Pierre Bourdieu, les paysans ont en effet constitué et constituent encore aujourd'hui, un peu partout sur la planète, un réservoir de main d'oeuvre pour l'industrie en pleine expansion. C'est donc bien la poursuite du projet d'artificialisation de la nature qui se joue ici avec comme élément central à la réalisation de ce projet, la dépaysannisation de la planète (relégation, pauvreté, suicides des paysans, etc.).
Pensée majoritairement comme une nécessité historique, la dépaysannisation a été organisée dans l'ignorance - souvent volontaire - des nombreuses résistances et luttes paysannes qui ont jalonné l'histoire. Plus près de nous, dans un contexte de mondialisation des échanges et de standardisation de la consommation alimentaire, ces luttes sont portées, comme le montre Estelle Deléage, par ces nouveaux paysans qui construisent des alternatives pour penser autrement notre rapport à la terre et aux autres. Loin des utopies technoscientifiques ou d'un retour à la communauté villageoise, ils dessinent les contours d'une société du bien-vivre ensemble qui rompt avec l'unidimensionnalité de l'agriculture productiviste et l'ère de l'obsolescence programmée, en particulier des denrées alimentaires.
Ils interrogent à nouveaux frais la question de la division du travail dans l'agriculture qui, comme l'écrivait déjà Karl Marx dans Le Capital, en s'entretenant par « l'intermédiaire de l'échange des marchandises a pour base fondamentale la séparation de la ville et de la campagne ». Ils participent à la mise en oeuvre d'une consommation engagée qui favorise une agriculture de terroir, localisée et ce, dans un contexte de poursuite de la déstructuration des habitudes alimentaires, qui participe au déploiement de la société de consommation.
-
La question de l'identité de William Shakespeare hante le monde littéraire depuis 400 ans. Ces dernières années, cette oeuvre immense a été attribuée à plus d'une cinquantaine d'Anglais dont Francis Bacon, Edouard de Vere et Marlowe... L'attribuer, une fois pour toutes, à un « génie » petit-bourgeois de province réfractaire aux langues étrangères, entrepreneur de spectacle à Stratford-upon-Avon ne convainc personne.
Par une démonstration-enquête minutieuse et érudite, Lamberto Tassinari dévoile que John Florio était Shakespeare.
Fils d'un émigré italien, Michel Angelo Florio, juif converti, prédicateur érudit en religions, John Florio naquit à Londres 12 ans avant le Shakespeare offi ciel. John, lexicographe, auteur de dictionnaires, polyglotte, traducteur de Montaigne puis de Boccace, précepteur à la cour de Jacques 1er, employé à l'ambassade de France ne cessa de jouer les « passeurs » culturels.
Produire l'oeuvre de Shakespeare supposait d'immenses ressources matérielles, circonstances à l'époque rarissimes, telles que la possession d'une riche bibliothèque, la connaissance de langues étrangères (au premier rang desquelles l'italien), des voyages en Europe continentale, la fréquentation de la cour et de la noblesse. Et que dire de cette intimité passionnée avec la musique, avec l'Écriture sainte, et de sa connaissance précise des humanistes de la Renaissance continentale (Dante, l'Aretin, Giordano Bruno pour l'Italie, Montaigne chez nous) ?
La Tempête exprime de façon poignante, quoique cryptée, la plainte de l'exilé, la perte du premier langage, sa consolation par la fantasmagorie et les méandres douloureux du rapport générationnel.
Les tourments de l'exil hantent, à fl eur de texte l'auteur des Sonnets : sont-ils vraiment de la plume d'un homme voyageant pour ses aff aires de Stratford à Londres, et qui ne sortit jamais de son île ?
On a souvent remarqué l'étrangeté de la langue de Shakespeare sans jamais faire l'hypothèse qu'il pourrait être étranger.
Au fi l des pages les preuves s'accumulent... On découvre « Shakespeare » rendu à sa richesse, à sa complexité nées des souff rances de l'exil et du polylinguisme. Et s'il était juif et italien. mais comme le dit Florio « anglais de coeur ».
-
Correspondance 1923-1966
Theodor Wiesengrund Adorno, Fried Kracauer
- Bord De L'Eau
- Alterite Critique
- 21 Novembre 2018
- 9782356874955
Initiée par une histoire amoureuse d'une grande intensité, la correspondance entre Th eodor W. Adorno et Siegfried Kracauer constitue un matériau littéraire et intellectuel d'une rare densité entre deux penseurs « hors norme ».
La lecture de leurs échanges off re une immersion dans cette partie de l'histoire du XXe siècle et de l'intelligentsia allemande et internationale qu'il nous est ainsi permis d'explorer à travers le prisme d'une relation hors du commun et en prise perpétuelle avec l'histoire qui mena de l'entredeux- guerres à la catastrophe et contraignit de nombreux intellectuels à l'exil et à une vie précaire, souvent jusqu'au désastre.
Bien que les positions intellectuelles et statuts professionnels d'Adorno et de Kracauer furent diff érents et qu'ils permirent au premier d'accéder, dans l'exil, à une reconnaissance et à une sécurité matérielle que ne connut que bien plus tard le second, cette histoire souvent très émouvante n'est pas celle de la rivalité qui aurait pu opposer les deux hommes mais le témoignage d'une relation sans concession, dont les disputes intellectuelles révèlent les désaccords profonds, tout en manifestant sans cesse l'intense amitié qui les lia jusqu'à la mort de Kracauer.
Enfi n, si la correspondance entretenue par les deux hommes pendant toutes ces années recèle un caractère si singulier, elle participe plus généralement des relations parfois étroites qu'ils entretinrent avec d'autres penseurs et artistes majeurs de ce siècle (Berg, Benjamin, Bloch, Lukács, Horkheimer, Löwenthal, etc.).
Cet ouvrage constitue une source indispensable à la connaissance des conditions historiques, politiques et intellectuelles dans lesquelles ces penseurs élaborèrent, l'un comme l'autre, une oeuvre indispensable à la compréhension du monde contemporain.
-
-
Polemiques et fake news scolaires ; la production de l'ignorance
Pierre Merle
- Bord De L'Eau
- Crescendo
- 11 Janvier 2019
- 9782356876041
L'école française fait l'objet de débats incessants.
Il s'agit rarement de controverses de type scientifi que mais plutôt de polémiques, voire de fake news. Toutes les opinions semblent devenues légitimes.
Dans des médias pourtant connus, les connaissances sur l'école sont vite délaissées au profi t d'informations partielles, partiales ou erronées.
À force de négliger les faits, une certaine presse participe à une véritable production de l'ignorance.
Sous le quinquennat de F. Hollande (2012- 2017), plusieurs réformes ont suscité des fake news : la soi-disant « réforme de l'orthographe », les ABCD de l'égalité, l'option arabe en primaire. Au-delà de celles-ci, l'ouvrage est centré sur trois polémiques récurrentes :
Les notes (sont-elles indispensables pour apprendre ?), le redoublement (est-il utile ?), le niveau scolaire (baisse-t-il ?).
-
La société civile et ses médias ; quand le public prend la parole
Brigitte Aubert
- Bord De L'Eau
- 6 Octobre 2009
- 9782356870438
Paradoxe contemporain : les médias n'ont jamais été autant décriés, alors que les possibilités de participer ou de donner son opinion ne cessent de s'accroître (courriers des lecteurs, forums.). Marquant leur distance avec les médias traditionnels, ces discours des publics symbolisent les réappropriations hybrides des propos médiatiques et des événements contemporains par des individus.
Cet ouvrage s'intéresse au phénomène de la prise de parole des téléspectateurs sur l'actualité internationale, au travers de l'étude des courriers envoyés par les usagers à la médiation de France 2. Ces courriers correspondent à des interrogations de la sphère publique sur les médias, dans une perspective qui mêle l'engagement citoyen à une quête identitaire.
L'analyse développée permet de comprendre le rapport de l'individu aux médias, dans un contexte où les évolutions technologiques continues ouvrent des perspectives aux usagers pour commenter l'information, voire l'élaborer eux-mêmes. Ces questions sont fondamentales pour penser l'avenir du journalisme. Elles ouvrent la voie à des réflexions sur le rôle des médias en démocratie, à l'heure où le "participatif" semble séduire aussi bien les médias que les hommes politiques.
-
Filles de Mai : 68 Ans dans la Mémoire des Femmes
Collectif
- Bord De L'Eau
- 16 Février 2004
- 9782911803840
Elles témoignent de leur expéreince de mai 1968. En voici quelques exemples...
Anne Feig. En 68, j'ai 25 ans et je finis ma licence d'allemand. L'année 68-69, je pars enseigner le français dans un lycée allemand. C'est donc à Francfort que je peux apprécier, dans les manifs, l'intelligence et les qualités d'orateur d'un certain Cohn-Bendit...
Chantal Cambronne-Desvignes. En 68, j'ai 32 ans, et je suis enceinte de mon quatrième enfant. Enseignante, je suis durement chahutée au collège, et l'échec de mon couple me plonge dans le plus profond désespoir. Ce qui se passe en mai est pour moi le début d'une re-naissance.
Florence Herlin. En 68, je viens d'avoir 25 ans. Je suis depuis un an professeur d'histoire dans un lycée du nord de la France. Année riche en expériences : mon premier poste, l'indépendance, la vie de province, enfin l'irruption de mai.
Françoise Bonnot-Jörgens. En 68, j'ai 24 ans, je fais des études de lettres modernes à la Sorbonne, je finis ma licence et depuis la rentrée 67 je milite au GLM (Groupe de Lettres modernes) de l'UNEF.
Gisèle Moyroud. En 68, j'ai 30 ans, deux filles, ma carte au SNI. J'enseigne aux Abrets (Isère) à 500 m de mon domicile, dans un collège rural en préfabriqué, le français, l'histoire-géo, et accessoirement le dessin, la cuisine, l'instruction civique...
Luce Haccard-Perrin. En 68, j'émerge tout juste d'une interminable et douloureuse adolescence, d'un long séjour dans les couloirs d'une mort programmée et jamais achevée. Bref, je suis mûre pour NAITRE, vraiment, cette fois. Pour les autres, j'ai 27 ans, je suis documentaliste à l'Educ Naze, et viscéralement rebelle à toute autorité. Mûre, donc, pour le gauchisme...
Marie Manet. J'ai 25 ans le 2 mai 1968. Je suis infirmière de nuit dans une clinique d'Aix-en-Provence. J'élève seule ma fille de trois ans.
Marion Page. Je sors de l'Ecole normale de Nantes en 1960. En 68, j'ai 30 ans tout juste, et j'ignore tout du monde ouvrier, et aussi du monde des étudiants... Mariée à un cadre technique travaillant dans les arts graphiques, j'ai deux filles, de 5 ans et 14 mois. J'habite la banlieue sud où nous venons de faire construire grâce au Crédit Foncier. Je travaille à Paris 14e, dans une école maternelle près du boulevard Brune, et j'y emmène ma fille. Je songe vaguement à un troisième enfant (qui naîtra en 70), mais pas encore au divorce, je quitterai le domicile conjugal en 1983 seulement !
Salima Fanton. En 68, j'ai 17 ans. Lycéenne à Paris. J'habite en proche banlieue et je prends le bus et le métro tous les jours, et DONC, je commence à faire l'expérience d'une "certaine" LIBERTE. J'ai un petit ami qui m'aime et que j'aime. J'ai une bonne copine de lycée. Elle est catho de gauche et s'appelle Marie-Jeanne. Ma vie amoureuse est très secrète. Je me retrouve enceinte. J'avorte dans une grande SOLITUDE...
Simone Gipouloux. En 68, j'ai 54 ans et je suis professeur de psychopédagogie à l'Ecole normale d'institutrices de Bordeaux. Je vis les événements sur deux plans en même temps : mon fils, en terminale, est très engagé, et je suis témoin de ce qu'il vit ; moi-même, dans ma profession, je m'implique complètement dans ce qui se passe.
Sylvette Dupuy. En 68, j'habite New York où j'ai suivi mon mari, j'ai un bébé, des nattes dans le dos et encore mes joues d'adolescente, je porte de longues jupes, je suis heureuse et néanmoins en quête. Sous les pavés, la plage bruisse. Et je suis convaincue que « les marges, c'est ce qui fait tenir la page » (Jean-Luc Godard).
Un Livre fort, émouvant... qui rappelle ce que fut aussi mai 68 : une renaissance pour les femmes.
Un livre tout public.
-
Pierre Leroux et le Socialisme Republicain
Vincent Peillon
- Bord De L'Eau
- 16 Novembre 2003
- 9782911803789
George Sand : " Il [Pierre Leroux] a la figure belle et douce, l'oeil pénétrant et pur, le sourire affectueux, la voix sympathique [...].
Il était alors le plus grand critique possible dans la philosophie de l'histoire et, s'il ne vous faisait pas nettement entrevoir le but de sa philosophie personnelle, du moins il faisait apparaître le passé dans une si vive lumière, et il en promenait une si belle sur les chemins de l'avenir, qu'on se sentait arracher le bandeau des yeux comme avec la main. " Pierre Leroux : " Nous ne faisons pas de l'histoire pour faire de l'histoire ; nous ne remuons pas les ruines du passé pour le plaisir de troubler les cendres des morts dans leurs tombeaux ; nous étudions l'histoire et nous nous occupons du passé en vue de l'avenir.
" Au début du 20e siècle, les dictionnaires allemand et anglais citaient encore : " Il existe deux inventeurs du "socialisme" le Français Pierre Leroux et l'Allemand Karl Marx... " Depuis Pierre Leroux (1797-1871) est tombé dans un des nombreux puits de l'histoire des idées.
-
" Tout, toujours, dans Hamlet, se présente deux fois.
Comme le théâtre lui-même (où chaque scène " re-présentée " a été répétée). Deux fois... le présent : c'est le théâtre même. On pourrait me dire : c'est le régime général des tragédies, les événements y sont toujours annoncés. Non. Il ne s'agit pas ici d'annonce, mais de répétition essentielle. " " Le Medef fait du médéfocentrisme : il croit que le monde entier ressemble à ce qu'il connaît. Les " exclus de la culture " ne sont pas toujours les " pauvres ".
Nous le savions déjà : une certaine bourgeoisie inculte avait, elle aussi, besoin de nous. Dorénavant, nous le saurons, les intermittents ont aussi la charge de sauver les membres du Medef et ceux de l'O.M.C. Malheureusement - il en est ainsi aujourd'hui - ceux qui devraient apprendre de nous sont ceux qui décident de nous. "
-
Simone de Beauvoir aujourd'hui ; quelques annotations critiques à propos d'une auteure classique du féminisme
Roswitha Scholz
- Bord De L'Eau
- Poch'bdl
- 10 Octobre 2014
- 9782356873446
Roswitha Scholz occupe une place singulière dans le paysage féministe puisqu'elle rejette tour à tour les postures du féminisme diff érentialiste incarnées notamment par Luce Irigaray, du féminisme matérialiste de Christine Delphy et encore des gender ou queer studies incarnées par Judith Butler.
Roswitha Scholz réussit, au sein de ce court essai, le tour de force de passer en revue ces diverses postures à travers une critique exigeante des positions classiques de Simone de Beauvoir.
L'auteur explore ainsi les arguments existentialistes du Deuxième sexe de Simone De Beauvoir pour les confronter au cadre contemporain de la socialisation capitaliste. Sans renier les apports de ce travail fondateur, Roswitha Scholz s'attache ici à démontrer les limites de ceux-ci notamment à travers la critique de la fi gure de l'Autre Beauvoirienne qui reste trop souvent perçue indépendamment de sa constitution spécifi que dans le régime historique du capitalisme.
Roswitha Schloz s'oppose ..inalement de manière véhémente aux appropriations opportunistes récentes et fades de De Beauvoir pour maintenir l'exigence d'une pensée critique de l'Autre sexe en tant qu'être dominé au sein de la société capitaliste fétichisée en pleine crise existentielle.
-
Aharon Appelfeld ; cent ans de solitude juive
Michèle Tauber
- Bord De L'Eau
- Nouveaux Classiques
- 17 Mars 2015
- 9782356873712
Aharon Appelfeld : cent ans de solitude juive est un essai sur les nouvelles que l'écrivain a publiées au tout début de sa carrière. Le public francophone n'a pas accès à ces textes, environ une centaine dont six en tout et pour tout ont été traduits en français à travers deux revues et anthologies. Il s'agit donc de présenter la variété des thèmes qui vont fournir à l'écrivain le socle de toute son oeuvre romanesque future : les personnages et motifs de la vie juive en Europe orientale entre le XIXe et le XXe siècle, les langues à travers lesquelles évolue Appelfeld lui-même et dans lesquelles s'expriment ses personnages et enfin son Ars Poetica, son langage poétique qu'il développe à travers divers éléments de la nature.
La langue hébraïque qu'Appelfeld a forgée d'une façon très personnelle est au centre de cette étude : il s'attache à sculpter la langue dans ses pleins mais surtout dans ses manques. Son admiration pour la langue de la Bible le mène à forger une langue tout en retenue et en même temps imprégnée d'une musique intérieure et de couleurs inédites dans la littérature hébraïque.
D'autre part la quête de la mémoire qui occupe une place centrale dans l'oeuvre romanesque jusqu'aujourd'hui est présente dès les premières nouvelles. Les langages de la mémoire se reflètent métaphoriquement dans les langages de la nature ciselés par l'écrivain : l'eau, la forêt, le gel représentent autant de langages différents et dans le même temps entrelacés les uns aux autres.
La première partie de l'ouvrage intitulée : « Entre mémoire et oubli » est consacrée aux lieux de vie des Juifs en Europe orientale, leurs traditions, leurs croyances, leurs relations avec les Chrétiens, la quête ou le refus de leur identité et la mémoire collective et individuelle. La seconde partie présente tout d'abord le palimpseste des langues de l'écrivain : sous l'hébreu, les langues de l'enfance, suivi de la symbolique des langages à laquelle se référé Appelfeld tout au long de ses romans.
L'essai s'achève avec un chapitre sur les influences littéraires qui ont marqué Appelfeld (la Bible et Kafka) suivi d'une ouverture sur les romans à partir des motifs analysés dans les nouvelles.
-
1884, des syndicats pour la République
Stéphane Sirot
- Bord De L'Eau
- 3e Culture
- 23 Avril 2014
- 9782356873040
En ce début de XXIe siècle, le syndicalisme est invité à s'en tenir à la fonction de partenaire d'un dialogue social que le pouvoir politique promet de constitutionnaliser. Ce faisant, il est convié à s'éloigner de la pratique confl ictuelle, à cogérer le champ social et à se garder d'intervenir dans le champ politique, en renonçant à l'élaboration d'un contre-projet de société. Autrement dit, il pourrait être en passe de tourner le dos au modèle syndical français, fondé sur le recours à la grève et une forte immixtion dans la vie de la cité.
Ces tendances du temps présent n'exhaussent-elles pas enfi n les voeux des parlementaires de la IIIe République ? En mars 1884, lorsqu'ils votent la loi légalisant le fait syndical, premier pas vers la liberté d'association, ils tracent en quelque sorte la feuille de route de ce que doit devenir l'organisation du salariat aux yeux de l'univers dominant. Les longs et riches débats au verbe sans masque qui opposent les élus réticents à l'octroi de cette liberté à ceux qui la soutiennent avec ardeur sont étonnamment instructifs. A un moment où la forme syndicale est encore incertaine, ils contribuent à lui donner une orientation, à tracer son champ d'intervention et ses frontières. Le syndicat doit devenir un régulateur capable de tempérer les ardeurs du monde du travail, l'outil d'un dialogue social pacifi é et un défenseur corporatiste des intérêts particuliers, soigneusement tenu à l'écart du politique.
Mais les premiers militants ouvriers n'entendent pas se laisser enfermer si aisément dans ces cadres établis. Et dès lors, le syndicalisme français est en permanence soumis à une tension entre sa dimension de mouvement social contestataire et son offi ce d'administrateur du monde tel qu'il est.
-
(re)découvrir l'oeuvre de Simone de Beauvoir ; du deuxième sexe à la cérémonie des adieux
Julia Kristeva, Pascale Fautrier, Pierre-louis Fort, Anne Strasser
- Bord De L'Eau
- 18 Septembre 2008
- 9782356870001
A l'occasion du centenaire de la naissance de simone de beauvoir.
Et sous la direction scientifique de julia kristeva (université paris diderot paris 7), s'est tenu à paris en janvier 2008 un colloque international qui a réuni des chercheurs, des écrivains et des universitaires. leurs contributions sont rassemblées dans cet ouvrage.
-
L'urbanisme en questions-réponses : vu d'ici, vu de là.
De la fenêtre, de la rue et même de nulle part.
Dans ce rapport à la ville rien n'est simple.
Et si elle n'était, d'abord, qu'un fantasme ? Un impossible projet, qui pourtant, vaille que vaille doit se réaliser. Une illusion parfaite qui verrait les épousailles heureuses de l'être et des lieux ? Chacun sa ville serait-on tenté de dire... Mais qui la fait et pour qui ? Qui propose quoi et qui dispose de quoi ?
Paris Rive Gauche, par exemple, sort de terre. Quel sens peut avoir cette création ?
Du philosophe au théologien, de l'urbaniste à l'artiste, du chirurgien au producteur de cinéma, du politique à l'écrivain : chacun dit ce singulier rapport à la Cité où se glisse toujours quelque chose d'un ailleurs rêvé et d'une réalité qui ne veut pas s'en laisser conter.
-
L'autre enfance de Marguerite Duras, c'est celle qu'elle a passée, petite fille, dans le Sud-Ouest de la France, loin de l'Indochine coloniale, des jungles et des villages de la brousse.
Inlassablement, elle y reviendra, cherchant à retrouver la trace d'un père trop tôt disparu, le rejoignant symboliquement en prenant le nom de Duras, cette petite ville du Lot-et-Garonne près de laquelle Henri Donnadieu avait acheté une maison de campagne. Jusqu'à ses derniers jours, " ce petit coin du monde " la tourmentera et l'enchantera tout à la fois, désirant y retrouver les siens et l'émotion d'un lieu grâce auquel, dira-t-elle, elle fut " sur le chemin pour devenir quelque chose comme un écrivain ".
-
Elie Wiesel ; un témoin face à l'écriture
Delphine Auffret
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 6 Octobre 2009
- 9782356870421
Le nom d'Elie Wiesel nous est familier : survivant et gardien de la mémoire de la Shoah, Prix Nobel de la Paix, citoyen américain engagé dans de grandes causes humanitaires... Et pourtant, un aspect crucial de son témoignage demeure très mal connu en France : Elie Wiesel est l'auteur d'une oeuvre littéraire majeure, se déployant depuis près de 50 ans la croisée de la culture juive traditionnelle et de littérature occidentale contemporaine.
Cet essai combat la vision réductrice des textes de Wiesel en montrant qu'ils peuvent être considérés tout à la fois comme instruments de témoignage et objets littéraires. L'analyse précise des textes permet de retrouver l'essence du témoignage wieselien au-delà des nombreuses implications politiques voire personnelles de ses écrits qui obscurcissent son propos initial.
Envisager les textes wieseliens en terme de littérarité place le débat sur un plan, périlleux et exigeant, celui de la réflexion sur l'acte même de témoigner et sur la force du témoignage littéraire. Si la Shoah fait détourner le regard et résiste par bien des aspects au concept, cela ne signifie pas pour autant que nous devions renoncer à l'intelligence. Le moins que nous puissions faire c'est interroger le mystère qui demeure, y revenir encore et encore : en cela on donne déjà du sens. Partager cette interrogation est encore donner du sens. Ainsi, l'oeuvre de Wiesel fait profondément sens. Sens naissant de l'entrelacement entre la parole du témoin et une littérarité consciente de sa fragilité devant l'événement mais pleine d'espoir en son pouvoir de résistance à l'oubli.
-
Publiciste et philanthrope français, Théophraste Renaudot (1586-1653) est un personnage hors du commun.
Médecin de Louis XIII et ami de Richelieu, il est à l'origine d'institutions qui ont survécu jusqu'à aujourd'hui : les monts-de-piété, les petites annonces, l'assistance publique, l'agence pour l'emploi et bien entendu la presse. Non seulement il fut un médecin exceptionnel, un chercheur, mais aussi un inventeur des mesures sociales dont s'enorgueillit à tort le XXe siècle car c'est Renaudot qui, dans son désir de soulager le désarroi des pauvres, a inventé la solidarité, le mutualisme.
Il soignait gratis. Pierre Roudy rend justice à l'oeuvre d'un personnage injustement oublié. Les livres d'histoire n'en disent rien.